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instants philosophie

La monstruosité avançante. Les distorsions.

6 Avril 2014, 19:10pm

Publié par pascal doyelle

(Rappel : la réflexivité est le concept opératoire qui permet de réunir les deux engeances déchaînées que sont d’une part la pensée et la vérité et l’universel des grecs, et d’autre part le réflexif du sujet, cartésien par exemplarisme, le libre pur, l’existentiel radical ; soit donc pour simplifier la vérité et la liberté qui n’existent donc que réflexivement, en seconde puissance bien plus redoutables que leurs versions « softs » communément admises ou proclamées).


La monstruosité avançante. Les distorsions.


Si ce qui s’est élevé est notre être en tant que rien, (et que ce rien est non pas un « néant » dont on ne voit pas bien ce qu’il peut signifier), c’est cet être qui s’est déchainé. Ce qui se traduit par la suite par la violence et l’exploitation décuplée. Ce qui a été activé, notre être vide, a rendu réalisable la libération de tout le possible. Le sans-loi on a tenté de maintenir régulé, mais tant que l’on ne parvenait pas à le comprendre, le saisir est peine perdue. Les outils que l’on forge ne sont pas efficaces en ceci qu’ils ne parviennent pas à définir leur objet réel.
Dans la mesure où c’est le libre qui fut rendu possible, il s’est bien effectivement lancé dans l’élaboration de sa possibilité ; sciences, technologies, droits, Etat, etc, mais aussi guerres totales et exploitations débridées, et de ce fait a imposé que le libre soit universellement réalisé. Ce qui se cachait aussi sous l’universel, lorsqu’il cesse d’être pensée et créations grecques, se montre tel qu’il est ; soit donc par exemple les devenirs fous des grands sujets (romantiques ou modernes, Baudelaire ou Rimbaud, Mallarmé, etc, Céline, tout et tous en fait), mais aussi se montre tout de go ce que c’est que l’économie ou que les mathématiques ou que la politique hyper efficaces de la réflexivité lorsque le monde, le monde unique des grecs, lui est livré, livré pieds et poings liés pour ainsi dire. C’est la réflexivité qui n’a ni limites, ni impossibilités qui a produit l’universalisation, et c’est elle qui se continue en dévorant les mondes, puis ingurgitant le monde unique. Elle est une monstruosité fondamentale et sans doute aucun elle est notre être.
Et cela continue jusqu’à nous-mêmes ; on commence peut-être seulement de devoir comprendre ce que l’économie signifie (cad ce que les échanges entrainent lorsqu’ils ne sont plus du tout assujettis à des régulations, de groupe, entre tribus ou entre Etats). De même à approcher de ce que comporte la sexuation, l’inconscient et finalement ce que signifie que l’on soit un « moi ».
Il faut donc comprendre qu’il y a et qu’il n’y a pas de règles connues à respecter et plus loin que ces règles sont très peu évidentes et qu'il est très difficiles de penser de telles règles, d'autant que l'erreur se presse dans les perceptions elles-mêmes ; puisque les chemins se produisent sous nos pas. Ce qui revient aussi se demander comment transmettre à notre corps ce qui nous a pris.

Qu’est-ce qui nous a pris ?

On a voulu fortement inscrire notre être comme identité naturelle, comme droits de l’homme à fondement libéral (ou comme homme générique communiste, tous selon les besoins généraux, évidemment c’est le libéral qui l’a emporté, il conserve immédiatement chacun là où il est et qui il est). le moi est « naturellement » qui il est, il admet spontanément son être comme synthèse (de même qu’autrefois les tribus montaient immédiatement le donné là local et la parole du groupe comme vérité ; ceci est la vérité, impossible de la repenser autrement que telle qu’exprimée, il n’y avait pas de distance entre la forme et le fond, sinon réglée).
Mais qu’est-ce que le moi ? Pourquoi est-il affecté de dérives, névroses, psychoses, perversions, dépressions, borderlines, etc ? Pourquoi s’en prend –t-il au corps ? Pourquoi est-il obsédé soit de l’amour soit du sexe au moins fantasmatiquement, sinon pour s’en couvrir transi de peur ? Pourquoi une telle mythologisation du sexe entre homme et femme, qu’il y ait différences est une chose, que ce soit un dualisme si radical en est une autre ? Que veut-il et que veut-il dire le moi par « ce corps » ? Pourquoi ce qui serait langage parle-t-il autrement que dans le langage ? Est-ce seulement le signifiant qui se transmet dans le symptôme ou le fantasme ou est-ce une désignation complexe d’un code de pénétration du corps dans l’épaisseur ou à rebours l’insignifiance du monde ?


Encore une fois, on ne connait pas le cheminement que pourtant l’on est ; on n’est pas un-tel empruntant tel chemin, on est le cheminement lui-même et on ne peut mieux dire qu ceci :que l’on y Est ce corps, qui rassemble tout ce qu’il contient ; conscience, conscient, inconscient, moi, langage, cervelle, physiologies, comportements, vécus, etc.

Pourquoi privons-nous certains du minimum de survie qui puisse leur assurer un corps ? Qu’est-ce que vouloir remplir le corps de connaissances, comme d’un réservoir vide ou de le gaver de substances diverses et variées médicamenteuses ? Peut-on employer le corps comme discrimination ? Qu’est-ce qui ne se perçoit pas, ou plus loin qu’est-ce qui plus ou moins perçu ne parvient pas à se distinguer néanmoins, à s’élaborer en tant que perception entraînant notre pensée sur des abstractions et hors du sol réel ? Qu’est-ce que l’ensemble des mésinterprétations de la perception ?

Tout est perçu mais il est des distorsions désinterpétatives qui ne parviennent pas à élaborer des schèmes suffisants et puis des schémas et puis des ensembles orchestrés de schémas, il est donc des systèmes freinés ou renvoyés à rien dans le perçu ou tout simplement impossibles alors qu'ils Sont là. Le systèmes acquis sont insuffisants pour traiter comme ils le devraient les éléments de visions qui pourtant s’exposent partout ; il est fondamentalement un déficit de représentation du réel. On est à distance de ce qui est réellement.

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