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instants philosophie

La conscience comme réel physiologique

24 Février 2016, 20:13pm

Publié par pascal doyelle

On dira donc que qu’autour de la méditerranée se crée une ouverture très étrange d’accès à ce qui est absolument ; jusqu’alors on cherchait, par d’autres ensembles de pensée, l’absolu comme situé au-delà dont on recevait la révélation ; autour de la méditerranée survient l’idée, la possibilité de saisir ici même l’absolu et puisque l’absolu est ici même, il est Un.

On ne sait pas du tout en quoi consiste cette unité puisque ce que l’on découvre c’est un mécanisme, une structure, une articulation qui est « là », posée, comme un réel, tel quel, et si on parvient à commencer de le percevoir (en tant que pensée qui consiste en toutes ces variations intentionnalisatrice qui produisent des systèmes d’idées, cad de rapports et par lesquels rapports d’une part on inventent quantité de différenciations et donc de perceptions nouvelles, et d’autre part par lesquels on s’adapte à cet activisme nouveau qui veut par dessus les groupes-langages crée sa propre expérience actuelle accessible à toute intentionnalisation) et si on en use donc, on ne sait pas en quoi il consiste (elle est par contre extensivement indéfinie et intensément hyper active et engendre quantité de consciences distinctes une par une) ;

et cette unité est désignée comme étant tout entière ici et maintenant (raison pour laquelle il est supposé qu’on ne puisse en faire le tour et rassembler, en cohérence tous les éléments, en une fois et dont on puisse se saisir ou dont on soit saisi, au vif).

La pensée alentour de la méditerranée suit donc une autre voie ; qui n’entre de ceci pas en concurrence avec les autres, non « occidentales », dont on présente ici que plutôt qu’occidentale elle doit être dite méditerranéenne, pensée qui aboutira de toute manière à constater que oui effectivement il est en notre être un décalage ontologique ; qui pourrait tout aussi bien se poursuivre au-delà ,mais de cette perspective on n’en sait rien, on n’en sait rien ici et maintenant, le cercle de la pensée présente ne peut pas excéder sa logique, son principe d’effectivité ; elle doit être intégralement réalisée et ça ne se réalise qu’ici même.

Cette autre voie est poursuivie très rigoureusement et ce dans tous les domaines ; esthétiques, éthiques, politiques, idéels (connaissances), mais aussi humanisation, acculturations, personnalisations (chacun des mois est une telle équation dont il voudrait toucher la résolution). Puisque ce qui avance, dans le monde, le vécu, les corps, la réalité, ça n’est pas la « pensée », qui est la reprise de cet-être, de ce mécanisme tel qu’il peut se concevoir et commencer de se saisir et de se contrôler, puisque ce mécanisme de conscience, par les grecs et la méditerranée, se pose « là » au devant de lui-même, ayant été extrait de tout monde humain particulier et livré à la pure perception de son être-là-au-devant, dans la distance, ce qui avance c’est une structure jusqu’alors prise dans chaque groupe-langage-monde humain. C’est au-devant de lui-même qui veut se percevoir et au sens absolument strict de se percevoir ; physiquement, de là qu’il produit, invente, crée toutes ces réalisations, de l’esthétique au politique, et éprouve jusque dans son corps la modification dont ayant pris ne pinces sa structure il élabore le possible (qui n’était en aucun monde humain ni représenté ni voulu séparément). Et qui ne se contentera pas de la « contemplation » classiciste, puisque c’est politiquement ou esthétiquement ou plus loin encore dans chacun des corps qu’il se ressentira opérateur de réel ; du christique qui objective tous les corps, aux mois qui essaient de résoudre que dans un corps et un vécu, s’existe une structure attentionnelle qui se veut. C’est l’activisme de conscience qui en chaque moi, lorsque l’universel aura installé la personnalisation, travaillera, torturera chacun des corps.

Certes elle se donne ou se prête comme Pensée ; on dira que par là elle est déterminée ; mais c’est tellement peu vrai qu’elle ne cesse de multiplier les systèmes ; puisque précisément il ne s’agit pas de trouver la vérité seulement (c’est second, non pas secondaire mais second dans l’ordre de priorité), mais d’explorer cette sur intentionnalisation que les grecs découvrent et tout autant que les monothéismes par leur extrême concentration dénudent ; parce qu’il est bien clair que l’articulation mise à nue dans les deux cas (et on passe sur toutes les pérégrinations qui se créent autour de la méditerranée, religions ou sectes, théories et gnoses, droits et Etats, acculturations en tous sens) est opérante en tous les domaines de l’humain ;

puisque c’est la pointe qui existait en chaque monde humain particulier qui sort ici par le devant, la pointe sur laquelle on décide de se reposer ; en tant que jusqu’alors les mondes humains se constituaient en pyramide, la base étalée sur le sol donné de chaque expérience particulière jusqu’au sommet synthétique, le tout étant sa propre expérience éprouvée de « ce qui est » tel que perçu/partagé, expérience et communauté se représentant elles-mêmes et se légalisant si l’on peut dire dans sa mythologie et pensée religieuse et révélation,

et que dorénavant la pyramide repose sur la pointe et s’évase vers le haut, vers l’horizon du monde désormais unique, serrée à partir du point et étendant son activité possible ; ça n’est plus la synthèse sur le haut qui canalise l’activité possible, mais l’écriture par la pointe qui doit détenir en elle-même, resserrée, ses règles de « calcul », de perception, d’inscription ; la pointe doit s’élaborer afin de produire possiblement son extension sur le monde là au-devant.

Ce que l’on nomme alors systèmes et pensées, ce sont les activations qui permettent que cette pointe puisse écrire et réécrire incessamment tout ou parties du monde ; ça n’est donc pas la vérité du monde qui sera travaillée d’abord mais le minimum d’organisation de la pointe qui travaille et ses logiques ; on n’a pas découvert la vérité mais beaucoup mieux ; ce qui existe antérieurement à toutes les vérités.

Remarquons bien que cette prétention à l’universel établissement d’un seul règne est absolument valide ; si il s’agissait par les grecs, mono ou christique ou droit romain, etc, d’opposer une vérité à une autre (l’occident à tous les autres, dont on a dit qu’il était en fait « ce qui arrive autour de la méditerranée »), ce serait une absurdité, mais ça n’est pas cela qui s’est passé ; la méditerranée (probablement en étirant tout ce qu’elle a pu recevoir de l’orient ou de l’Afrique) est juste et très simplement passée en dessous ; de sorte à renverser la pyramide « naturellement » acquise par toute société humaine (il n’était bien sur rien de naturel dans les immenses élaborations des autres civilisations). Ce serait par exemple comprendre la pensée grecque comme si elle était la « raison », en soi vraie et réelle, alors que la pensée, grecque, interroge bien plus antérieurement ou en-deçà ou au-delà que la raison (qui est cristallisation, à partir du 18éme, de la pensée, réduite et réduite afin de se rendre adéquate au monde, au vécu, au corps, et non pas réduite pour rien, par dégradation ou par petitesse, ce serait absurde).

Ce qui se détoure dans la pensée, le christique, comme le mono ou la méditerranée en général c’est l’articulation qui usera de la pensée, de la raison y compris, mais aussi de l’esthétique et de l’éthique, du politique et de l’humanisation, de dieu-christ autant que du judaïsme et de l’islam ; et ce qui se montre par là, c’est non pas une vérité supérieure mais dirait-on une vérité inférieure, en-deçà ; la pointe antérieure à nos réalités humaines (où qu’elles soient, en quelque monde) et telle que cette pointe commence de s’exposer nue là au-devant.

Puisque cette pointe n’a de représentation en aucun monde et de toute manière elle n’y tiendrait pas (elle est antérieure aux pyramides civilisationnelles, aux tribus et aux mythologisations du monde, ontologiquement, même si elle est postérieurement découverte, et puisqu’elle est antérieurement ontologiquement c’est donc pour cela qu’il faut établir cette ontologie à partir de sa propre forme, la pointe qui va écrire nouvellement la réalité et le réel, le donné-là, le monde et écrire sa propre positon qui n’est dite en aucun langage, aucun monde, et donc ici ne se tient pas d’un absolu au-delà mais selon le un montré du doigt se tenant « là » devant », dont on sait qu’il est le doigt lui-même, comme structure réelle dans le même réel, « là »),

elle va devoir créer ses propres repères ; les grecs inventent le monde (cad un monde unique, donné là, en-dessous de tous les mondes) et le christique invente le corps (le corps tel qu’attenant à toute conscience de soi).

Ce qui s’invente ou se découvre c’est le monde antérieur et le corps antérieur, qui évidemment n’existaient pas auparavant puisqu’ils sont tenus de l’arc de conscience, du mécanisme et postés au-devant de son activisme nouveau. Mais qui existaient cependant tout à fait puisque le premier est le monde donné « là » (que l’être ou le réel portent à exposition) et que le second est la structure, le mécanisme de conscience, la conscience comme mécanisme (ayant sans doute produit les mondes, les langages et les groupes humains comme mécanisme vide, sans rien, surgissant de la cervelle, tout nu et physiologiquement).

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