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instants philosophie

Désignation de l’éternité

17 Avril 2021, 08:32am

Publié par pascal doyelle

« Qui a un corps possédant un très grand nombre d'aptitudes,

la plus grande partie de son âme est éternelle. »

5-39 Ethique.Spinoza.

Par aptitudes, pour un être humain, il faut entendre de capacités, d’élévation des actes de conscience, des intentionnalités travaillées, ouvragées, et donc chacune de ces parties ne sont plus des parties (juxtaposées bêtement) mais organisées et accrochées aux réalités (capables de les modifier, comme le menuisier connaît le bois et l’élaboration d’un chef-d’œuvre, au sens artisanal tout aussi bien ; une conscience qui existe travaille sa propre vie vécue, quoi qu’elle fasse, et autant chercher à l’éprouver au mieux, mais on ignore comment).

Et donc voici une âme qui a construit ses capacités et plus elle s’y adonne, plus la capacité même augmente en elle.

Dit autrement ; un être humain possède un corps tout entièrement mélangé déjà d’intellections (même d’un minimum, il n’y a pas d’être humain dépourvu de signes ou de langages), et ces intellections doivent être étendues dans leur définition ; aussi parle-t-on d’intentionnalités (qui parcourent notre être, notre réalité mouvante, dynamique, en tous les domaines ; nous lions des signes partout et autant qu’il nous est possible et non pas seulement par l’abstraction et l’intellectualité ; cette extension de l’intellect à toute intention est proprement nommée intellectivité, faculté de perce-Voir, de tisser des signes, en lignes, en phrases, en compostions, en tactiques, en stratégies).

S’il ne s’agissait que d’abstractions, d’idées, cela n’aurait pas grand sens, ou plutôt un sens si restreint et si peu modulable, d’une rigidité que notre souplesse originelle trouverait ridicule. Nous existons en une multitude de capacités, d’aptitudes.

Quant à l’éternité (dont on ne commencera pas le début du commencement d’une compréhension ici, évidemment). On verra que l’on se conçoit (dans le vocabulaire classique ou « se perçoit » dans un champ intentionnel) d’un point tout à fait hors de ce qui est perçu.

On résumera par ceci : c’est de ce point-là, qui n’est pas, nulle part, que l’on Existe.

Donc, second raccourci, la « substance » est activisme. Elle Ex-siste. Ce qui veut dire qu’elle est plus grande que l’être, et que l’être est relatif à l’Ex-sister. Dieu est absolument mouvement et tout arc de conscience est d’un tel mouvement. Or donc même les choses et les êtres, les mondes et les univers ne tiennent que d’un Mouvement.

De même que notre essence n’est pas une essence, la réalité est le réel ; un mouvement. Ce qui existe c’est le mouvement, et un mouvement transforme et se transforme. Sortir la « substance » hors de l’imagination qui conduit à un « Être parfait », dont l’idée même de perfection n’offre aucune prise ; elle est, cette idée, imaginée et non pas pensée ; cela seul qui existe parfaitement est le mouvement, comme tel incomplet et perfection qu’il faut saisir comme perfectibilité.

Ce qui réintroduit toute la liberté, tout le sujet, toute l’humanisation et la personnalisation, bref tout.

On se trouve ici face au même problème qu’avec Descartes ; la « pensée » pour Descartes n’est pas la pensée comme discours consistant mais comme percevant, et ce bien qu’il n’aille pas jusqu’au bout puisque l’on ne peut amener l’activité réelle telle qu’elle se déploie qu’à partir de la phénoménologie ; la conscience est une activité intentionnelle, qui consiste à coller des signes et des perceptions (et des signes avec des signes).

C’est bien pour cela qu’il faut restructurer ce que par « notre être » et « le sommet de notre être » il faut comprendre.

D’une manière tout à fait générale il fallut étendre le rayon d’action de l’attention et d’introduire dans la pensée l’analytique de notre activité spécifique ; laquelle ne consiste donc pas en la pensée.

 

On nomme éternité l’a-temporalité qui précède le temps (ou l’espace qui se déploie en son sein). 

Le représentant de l’éternité dans le monde, le connu, le perçu, est le présent ; le présent n’est pas dans le temps, le temps est l’effet du présent a-temporel. Le présent n’est pas le laps du temps, mais cela qui a généré tout ce qui est ; soit donc l’exister (qui contient tout l’être, lequel est assigné au mouvement comme structure) ;

Rappelons que dieu impose l’initialisation (de l’intention, forcément unique puisque de structure de rapport, et le rapport, en lui-même, est unique)

de la pensée comme universalisation des intentionnalisation possibles (des idées et systèmes d’idées et selon la société et le droit), et augmentation de l’intentionnalité

du christique comme intensification de l’intention en et par chacun pris un par un dans le regard exclusif du un tout-seul

de l’instanciation, cartésienne (mais évidemment réalisée en quantité de sujets, qui se découvrent tels)

de la concrétisation depuis la révolution qui rend effectivement chacun à lui-même selon l’humanisation d’abord (universelle) puis selon la personnalisation (individuelle), de sorte que le rapport se réduise, se ramasse, se condense, se concentre, se précise partout et pour tous, au sens de pour-chaque-un.

Les trois derniers siècles s’imposent donc comme matérialisation. Non au sens de matérialisme mais de matérialisation des intentions ; tout est réalisé (de ce que l’on veut, projette, imagine, compose, idéalistement).

 

Ceci pour remonter antérieurement au monothéisme, qui sépare les mondes clos, holistiques, cycliques, particuliers, immédiats qui précédaient le monde unique, ouvert, divisé, historique, linéaire, universel et de médiatisation(s).

évidemment les mondes précédents n’étaient pas immédiats ou particuliers ou ceci-cela, puisqu’en eux-mêmes complexes, tendus par leur parole partagée et articulés déjà (rien de ce qui est humanisé n’est immédiat). Mais il faut les distinguer ce qui les a suivi ; et notamment la différence entre le sacré (qui se mêle du monde, de la perception, langage, de la communauté, de la nature, qui en se présente pas comme telle « nature », etc) et le divin, qui d’une manière ou d’une autre existe en dehors.

Cet en-dehors fait toute la distinction ; si le sacré est une partie du monde alors on commence par décrire la réalité selon telle ou telle détermination. Mais selon le divin on ne présuppose rien ; dieu, la pensée (l’être, le bien, la pensée de la pensée, le un, ou donc l’universel comme procédure), le sujet, ou le réel ne sont rien, ne sont pas de l’ordre de la détermination, du monde, du donné ou du vécu (le christique l’annonce explicitement, prolégomènes absolu du sujet, absolu signifiant formel).

Ayant distingué le divin (séparé du monde, du donné, du groupe, du vécu, du corps de chacun), on en vient forcément à translater la séparation ; à aménager dans l’immanence la coupe du transcendant. C’est à quoi on va s’occuper ; du christique à Lacan, via la(les) révolution(s), qui concerneront tout le monde, chacun et la planète entière ; de même que les esthétiques, éthiques, poétiques, etc, augmentaient au fur et à mesure leur action sur les sujets.

Ne pas avoir conscience de la distance qu’intègre le divin, c’est retomber dans le monde ou ses parties ou dans les contenus de conscience, qui viennent prendre la place, et occuper l’activité elle-même, qui, dès lors, ne se vise plus elle-même, mais investit des prétextes.

Mais le divin n’est pas d’un tel rigorisme qu’il ignorerait le monde… ni la vie, ni le corps ; il est en sa possibilité d’être toutes les capacités ; et cela se montre par le christique, mais aussi de tout sujet et de la pensée bien comprise (hors de quoi elle ne s’imposerait que telle une forteresse froide et indifférente, et non selon la vivacité multi-tâche de l’intentionnalité, du champ intentionnel comme animation sur-développée de la réalité perçue ; les esthétiques prolongent toute réalité possible par ex ; et dépression ou désespoir, exubérance ou prolixité s’animent du feu de tout bois ; ni le malheur ni le bonheur mais la traversée assumée et assurée ; puisque depuis Descartes on ne peut plus douter par telle ou telle raison, toutes abstraites, ni telle ou telle cause, d’où qu’elle vienne ; où l’on commence de s’apercevoir qu’il n’y aura pas à choisir, puisque la certitude s’implique du mouvement du devenir brut).

Par ailleurs il ne convient pas non plus de « faire comme si » Descartes (qui ramène la pensée à la volition, cad l’intention), Kant (qui mène totalement le criticisme et une refonte de la philosophie consciente de soi comme projet, dans une phénoménalité délimité et un hors-champ qui est ou sera précisément l’intentionnalisation) et Hegel (qui éjecte la pensée tout intégralement hors d’elle-même, achevée) comme si donc ces monumentales architectures de l’intentionnalité n’existaient pas et d’en revenir à une définition étale de l’être (quel que soit cet « être », serait-il bien révolté et rebelle, afin de réintroduire une philosophie non critique, une philosophie spontanée, de type Schopenhauer par ex, ou Nietzsche ou Heidegger). Non, c’est en intégrant le criticisme et la conscience de soi de la conscience comme conscience que l’on doit s’engager.

Il est clair que l’intention de dieu, le sujet christique ou celui de la révolution, la pensée ou la science, mais aussi les éthiques et les esthétiques, innombrables, réinventent, recréent constamment l’activité de conscience intentionnelle ; dit autrement c’est d’une acculturation généralisée dont il fut, dont il est question, afin que s’organise les faisceaux de conscience parvenant à se positionner ; passer des mondes particuliers au monde universel et formel, cad structurel (le (sujet) est la forme la plus universelle possible, cad le rapport-à), en lequel domine l’activité de conscience et non pas les contenus de consciences, règne de l’indétermination afin que chacun soit à lui-même Un, et que par ailleurs au fondement le Un soit antérieur à tout ce qui déterminé ; s’offre ainsi un plein champ de possibilités, le champ même de ce qui existe, de ce qui ne reçoit pas passivement son monde (même si toujours l’humanisation fut active, la structure n’étant pas avancée, le contenu prenait le pas et se recyclait sans cesse, par communication et par transmission, la survie du groupe constituant sa continuité).

 

Croire définir la réalité selon la pensée ou un contenu spécial (relavant de tel ou tel système ou théorie privilégiés), selon une idéologie ou selon une religion ankylosée, dogmatique, canonique (qui se ramène au final à un groupe particulier) est peine perdue. Tous les contenus, de pensée, furent écrasés par la résolution hégélienne ; nous sommes alors complètement sortis de toute métaphysique (qui n’est plus alors seulement tenue à distance cartésienne, ou limitée kantiennement mais toute exposée, et explosée). Et donc de toute définition de la réalité, raison pour laquelle il faut en passer au réel (que l’on a pu supposer selon le monde ; vitalisme et forces, économisme, théorie de l’information, diverses et variées, mais qui sont des substituts à la position formelle du réel brut).

On ne vise pas à exposer un discours qui étalerait au-devant l’objectivité de la réalité ; laissant inchangé le regard, l’intention ou la conscience que l’on en a ; mais à élaborer la conscience la plus précise possible dans son acte, de sorte à transporter dans et par la lecture, toute la structure accessible (réservant qu’il y en aura d’autres potentiels) et afin que cette structure de conscience soit modifiée, qu’elle soit transformée dans sa structure ontologique elle-même et qu’elle intègre sa position ; qu’elle comprenne sur-intellectivement sa position ontologique et qu’elle puisse accéder d’elle-même à sa capacité ; à savoir qu’elle se-sait et qu’elle a pu, dû se choisir, s ‘orienter elle-même depuis le début (de son existence) et que c’est cette orientation du regard qui se continue tout au long de cette existence ; pour cela cette vie, vécue, se relance constamment en existence, ce qui veut dire en disposant d’un regard suréminent ; qui originellement et historiquement est tel celui du christique, qui perçoit par-delà le segment naissance-mort ; le christ actualise cette possibilité, qui se dévoile comme capacité ; il est possible de (se) percevoir d’un point-autre.

Remarquons ; qui se-sait, non pas qu’il se connaît ; on a distingué le se-savoir et la connaissance (passer du discours de l’être à la réflexivité de cette structure qui s’intègre elle-même dans son propre champ c’est sup-poser le se-savoir plus étendu et réel que n’importe quelle connaissance.

Par sur-intellectivement c’est précisément cela qui est désigné ; que l’on a effectué toute l’intellectivité qui se puisse (St Thomas, Spinoza, Leibniz, Hegel, etc) et qu’il restait … l’essentiel ; qui consiste donc à modifier le sujet lui-même, par lui-même, et que les modifications de contenus n’atteignaient pas.

La question est, depuis toujours ; comment introduire le plan de transcendance dans et par l’immanence. On remarquera que le christique s’y emploie singulièrement, mais également toute la philosophie qu’elle soit métaphysique ou ontologique (depuis Descartes).

Modification ontologique donc qui était en vue depuis le christique, et qui remonte depuis Descartes jusque Lacan ; Lacan ayant affaire aux mois, cad au je pris dans un moi ; la mise en place de toutes les médiatisations (depuis 2 siècles, accélérées aux années soixante, présentes et en jeu depuis le christique qui met en scène le regard que le christique ou que l’on se confère), les médiatisations, nos technologies de la communication, de la représentation décuplée, avaient pour finalité d’exposer intégralement le moi, le vécu, le relationnel, l’organisationnel (lequel reste dominé par l’équivalent universel qu’est l’argent et ne parvient pas à dépasser l’économie) afin qu’il se redéploie en coordination des sujets (lesquels donc restent dans les limbes, inaccomplis, virtuels, sauf ici et là, ponctuellement).

L’intellectivité, l’intellectif c’est le dépassement de la pensée par la description cartographique du je, de l’intention, de l’intentionnalité, du sujet, de la structure et de l’articulation et la raison de l’articulation du réel, soit donc le présent. Le sujet est absolument, totalement, impérativement instancié afin que dans l’actualisation il devienne. Le sujet étant un rapport ne peut s’atteindre que dans l’actualité brute. L’ici même maintenant. L’intellectivité est donc l’ensemble des descriptions que l’on a obtenu, depuis Descartes, du passage de l’être (comme idée contenue dans la conscience) vers le dedans de la surface du présent. Le présent est la limite, tout est au-devant, sauf le présent lui-même et sa structure, que le je doit remonter face à lui en étendant la conscience qu’il a de son activité (Descartes, Kant, Hegel, Husserl, Sartre, Lacan).

Ce dedans n’étant pas un contenu caché (ou super-contenu) il est exposable, descriptible, analysable. L’attention observe son activité de même que la pensée constatait ses déploiements possibles, et ce expérimentalement (il n’y a pas de différence d’attention entre la pensée qui s’expérimente et le je qui dénote ses déplacements).

En ramenant au-devant l’activité brute, le je est soudainement projeté sur le Bord ; il atteint instantanément ce qu’il a toujours su (dieu, l’être - le bien - la pensée antérieure à la pensée - le un, le sujet et le réel – l’existence - le présent). Le Bord et donc l’a-temporalité. Le « ce qui n’est pas dans le temps » puisque relevant de l’exister (et le je accédant à son Ex-sistence, ou existence pour faire simple ; une existence n’est pas une vie, bien que le christique nommait cette existence nouvelle comme étant « le Vivant »).

 

La finalité est que la conscience que l’on a-de (quoi que ce soit) soit modifiée ; via divers moyens ; la foi selon dieu ou le christique, la conversion par la pensée (c’est une conversion), la révolution (qui ne va pas sans une transformation mentale intense, ou imposée, selon le communisme universel et non pas individué) ou plus généralement l’élévation, soit donc l’acculturation généralisée de 2000 ans, qui a construit pierre à pierre, phrase par phrase, signe par signe, la conscience-de-soi, formule dans laquelle on ne connaît ni la conscience, ni le ‘soi’.

On s’empresse au contraire de remplir l’arc de conscience par des contenus et bien évidemment par un contenu supposé privilégié ; le contenu des contenus ; le signifié de tous les signifiants qui rendrait contrôlable tous les signifiants et signifié qui finalement, tôt ou tard, fige tous les signifiants, la lettre. Pour cela la poésie, ou la littérature, libèrent les signifiants eux-mêmes, produisent, créent des signifiés nouveaux en jouant des signifiants (et raison pour laquelle en psychanalyse les signifiants passent outre les coinçages divers et variés). Il apparaît que les esthétiques ouvrent grand l’espace de la possibilité et du temps ; il s’agit véritablement de circonvolutions extra-ordinaires et qui certes s’appuient sur des sujets (acquis, historiquement selon la pensée ou le christique ou l’acculturation ou la politique) mais qui développent non seulement les signes de tel ou tel œuvre ou telles perceptions dénommées, mais la capacité intrinsèque, interne du sujet, provoque cette disposition mais attire et élance celle-ci comme pré/disposition, antérieurement modifiant la capacité perceptive elle-même.

Les esthétiques, effectivement comme tout système de signes (système de signes élaboré, ce système, individuellement et non plus collectivement comme durant des millénaires précédents) cherchent à instancié une anté-perception, une aperception antérieure qui rende à chaque arc de conscience la capacité de conscience, ce qui veut dire d’exploration du monde donné, du vécu, du corps, de la perceptivité elle-même (l’art moderne et contemporain accentue formidablement cette performativité, travaillant de voir mais surtout de comment voir) mais aussi exploration des réalisations, des possibilités dans le monde même ; on n’a pas reçu le tomber-amoureux d’une sorte de disposition naturelle mais d’une prédisposition qui se précipite dans sa cristallisation même et découvre ses effets et s’enroule dans ses causes.

Nous ne sommes plus dans le monde donné (dont il suffirait d’appliquer les cadres et l’ordre éternel) mais dans le monde ouvert par le devant des capacités dont on produit les cadres et l’ordre possible ; on a bien vu qu’il existe quantité de révolutions possibles et que quelques réalisations ont résisté, et toutes les autres se sont affaissés.

Il n’est pas dit que l’on ne se soit pas égaré. Nombre de fois il y eut une prise de conscience des égarements et absurdités, dans tous les domaines ; les vies individuelles et les sciences, les théories et les idéologies ; quantité d’erreurs et de divagations. Par principe de sélection nous effaçons les erreurs, afin de, selon la nécessité de signification, valider les choix et les inventions actuelles (qui sont peut-être elles-mêmes encore des égarements).

C’est pour cela que l’on a pu extraire néanmoins non plus des choix mais des principes externes de réel ; ceux qui garantissent telle ou telle tradition et la tradition occidentale n’en est pas moins à soi seule une telle tradition communiquée et transmise ; aussi est-il fondamental d’en amener en consciences les délibérations, d’en repérer et cartographier l’historicité.

Évidemment cela implique une conception ontologique. Mais qui se doit de respecter les systèmes antérieurs et poursuivre le devenir lui-même ; dieu, l’être, le sujet ou le réel en constituent les étapes originelles et initiatrices. Il faut partir du principe de cohérence ; on a bien sur déliré à d’innombrables occasions tout au long de l’historicité mais l’historicité a retenu les positions ontologiques maximales ; celles qui se situent sur le Bord du monde (du vécu, du relationnel, du corps, de la perceptions, du donné). Ce qui a marqué ontologiquement fut mémorisé et instancié ontologiquement ; ce sont les positions à partir desquels les effets (le monde humain, telle humanisation, telle acculturation à telle époque, telle relationnel, tel individualité psychique, telle esthétique, telle poétique, etc) sont possibles.

Nier ces marquages du réel, un par un, c’est abolir toute cohérence au temps, et donc se livrer à un quelconque présent relatif. Or tout l’intérêt est justement que le présent ne soit pas relatif et nous autres jetés au hasard, mais qu’il soit la structure du réel.

Ou donc ; non seulement le présent génère les réalités, les univers, les mondes, les choses et les êtres, ce que l’on voudra, mais le présent, son Actualisation est la finalité de tout ce qui est. Soit donc tout ce qui « est » est relatif à l’absolument réalisé, réal-isé ; la fine pointe du présent ayant à se charger de la toujours plus grande possibilité.

Aussi faut-il (pour illustrer et comprendre le principe) rechercher, chacun, à actualiser la plus grande capacité (dont les signes, les lignes de signes nous sont donnés par dieu, la pensée, le christique, le sujet, la révolution, les esthétiques, etc) ; laquelle « grande capacité » n’est évidemment pas l’accumulation de parties de monde (ce que l’on nommerait les intérêts du monde, l’intéressement réducteur du monde immédiat, et qui subjectivement se désignerait comme bassesses diverses et variées).

Nous n’avons pas encore décidé d’admettre, le présent étant la finalité même, que si donc il existait une Actualisation absolue comme structure effectivement et effectuellement/actuellement réelle, alors tout le reste, les univers, les mondes, et les vies en l’occurrence, sont relatifs ; ce qui veut dire modifiables, modulables ; les choses, la matérialité, les apparaîtres seront changés sous la poussée structurelle de l’actualisation. L’actualisation est ce qui régule l’ensemble de la manifestation (en somme et pour être clair, les variations de l’univers ; il y aurait donc plusieurs versions de l’univers, qui s’auto-effaceraient au fur et à mesure de l’actualisation ; on imagine plusieurs univers dans différentes états).

La liberté détient cette capacité de modifier les mondes. Dit autrement ; c’est l’utilité maximale qui doit être accordée à la liberté (sinon elle serait relative, ce qui ne convient guère).

Ceci ayant comme fondement ontologique, donc, que la forme, le mouvement, l’actualisation est le réel et le seul réel (la cause mobile dont le reste se détermine comme effets ; le Pli des pliures). L’actualisation est la colonne du réel ; elle ne cesse jamais. Quoi qu’il en soit de sa nature, de son « être », il est à peu près certain qu’elle ne consiste pas, ne consistera, ne consiste aucunement depuis toujours-déjà, en même manière que la matérialité (ou ce que l’on nomme tel) ; il ne sert à rien de la vouloir préciser selon le monde, le donné perçu ou signifié, le corps ; c’est à partir d’elle, cette structure de l‘actualisation, que le reste est ; elle existe, l’univers est. Et l’être est friable, dispensé selon la dispersion continuelle (et indéfinie).

On verra comment factualiser le Pli lui-même, du moins de manière approchante ; puisqu’il modifie les déterminations (les univers), il ne consiste pas en déterminations. Mais en signes bruts et purs.

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