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instants philosophie

Intrusion dans le réel brut

5 Juin 2021, 08:57am

Publié par pascal doyelle

En résumé,
le présent est la cinquième dimension.
Celle qui manque dans la visibilité.
Le présent perpendiculaire au temps.

Plus il y aura d’intentionnalités (selon les différentiels que sont dieu, la pensée, le sujet, le réel),
plus il y aura de distinctions et plus il y aura de réel.
Le réel est ce qui se déplie et ça ne se déplie que dans l’actualisation des distinctions.

C’est à cette fin que les différentiels s’actualisent, actent leur réalisation comme dieu, la pensée, le sujet et le réel. Toute actualisation requiert le présent pour prendre acte. Étant un rapport le réel doit se trouver en présence de lui-même. Un rapport non actuel n’existe pas (et en ce cas rien ne serait).

On entrera ainsi dans l’impossibilité d’être et la capacité d’ex-sister.

Si le présent est cela seul qui existe, tout le reste est fonction et relatif au présent. Que l’être soit relatif à l’exister, ne signifie pas que l’être n’est pas ; il est juste relatif. Qu’il faille intégrer que la structure seule existe n’est pas une mince affaire à admettre. D’autant que la structure indique seulement le haut, la ligne du champ et non ce qui est contenu dans le champ de perception.

Le présent, soit donc l’exister ; le présent non comme laps de temps (entre le passé et le futur) mais comme Instant absolu qui les contient tous, tous les instants ; puisque c’est un rapport, il n’est pas annulé en se multipliant ; c’est même sa nature, son essence, sa structure, de se multiplier, étant un rapport, et tous les rapports explosent en une seule fois mais plurielle, puisque chaque instant, point, tendra en se percevant et en étant perçu, tendra de se transformer ; s’il est instantanément la multiplication des instants c’est qu’il veut se déformer, se re-former et qu’il est, lui, le commencement continuel ; c’est son but, sa finalité qui est tout autant sa structure ; tout est l’explosion, en une fois, et c’est seulement en cette explosion que cette explosion même devient ; elle s’augmente, l’instant initial s’augmente afin de devenir plus grand ou plus haut.

C’est pour cela qu’il faut vous convertir.

Et c’est cela même qui vous est déjà arrivé. Sans doute plusieurs fois, en différentes directions.

Vous convertir vers dieu, la pensée, le christique, le sujet, la révolution, la poésie, la musique ou l’éthique, ou vous vous êtes convertis en tombant amoureux. Il n’y a pas de conscience qui ne soit pas une articulation. Et la question est : articulée à quoi ?

Il n’existe pas seulement un inconscient reverse (qui court à partir de la ligne (de signifiants) qui coupe en deux le corps vivant (qui cesse donc de l’être, vivant). Il existe un inconscient inverse ; celui que vous faites démarrer au bout du champ intentionnel, et qui re-vient vers vous ; il re-vient mais comme il est le possible butoir au-devant, il vous paraît nouveau et surprenant.

Il existe un inconscient structurel qui lui vous-fait-voir les réalités, le vécu, autrui, le corps, les champs de perceptions, et par lequel regard le je se signifie.

On peut remonter tout au long du je, et ce sont très exactement toutes les explorations et chemins créés depuis le début de l’historicité ; l’historicité se signale de ceci qu’elle doit se re-marquer elle-même, se baliser, se repérer ; on cartographie la réalité et le réel mais en fait il s’agit du temps tel qu’il s’est repéré en se remémorant dans le présent tous les présents, qui sont, de par l’historicité, toujours actifs, agissants.

Cheminements très exacts, puisque d’une part le je n’est pas une « idée » mais une structure (toujours absolument identique, puisque formelle, une à chaque fois, chaque je est un, est le rapport qu’il existe) et que d’autre part cette structure de conscience est bien au-delà du subjectif ou de l’objectif, de la personnalisation et de l’humanisation, et qu’un seul qualificatif lui revient ; divine.

Divine au sens où le divin est la séparation à partir de laquelle il est une réalité. Il y a une réalité par et, dimensionnellement, pour le présent (comme colonne du réel brut de toute la réalisation). Le présent traverse toutes les réalités, tous les mondes, les univers et en l’occurrence les mondes humains et les personnalisations (sous la formule du je, qui s’est produit lui-même au-devant de ses propres yeux).

La structure est évidemment ce qui peu à peu est remontée dans la perception (apparaissant dans son propre champ), jusqu’alors recouverte par ses effets, ses mondes, ses systèmes.

Nier que notre être soit un mouvement (et donc affirmer qu’il n’est pas un être) c’est superposer au réel une idée, une représentation, un idéal peut-être, une image, une réalité donc, déterminée. Cherchant plus ou moins à s’en arranger comme on peut.

Dénicher la voie suréminente c’est comprendre que l’on veut absolument. Quelle est votre véritable intention, christiquement, ou l’ego sum cartésien, ou encore jusqu’où porter la révolution de liberté et égalité, lors même que le monde, l’immédiateté continue régulièrement d’étouffer et de recouvrir la structure par ses dominations et ses hiérarchisations.

Alors sans doute aucun la liberté du rapport fondamental qui produit du réel n’est pas pleine et entière, puisqu’il s’agit de déplier le pli, de conduire la ligne du présent dans sa réalisation. Agrippée de partout et tirée en arrière, de par le passé ou les causes, les contraintes imposées ou les rêves inutiles (le fantasmatique, l’irréalisme, l’irréalité des objets de désir). Mais ce poids du réalisé importe peu ; le converti sait bien que le possible est purement ouvert (de même que le regard renouvelle l’amoureux, la mélodie ou la tonalité d’une voix, le mouvement des formes, la capacité d’une révolution) puisque le possible est la structure même de tout ce qui est, bien antérieure à tout univers, tout monde, toute historicité, toute vie vécue (qu’elle soit vécue ou non n’importe pas et cela est excessivement important… le réel, cad le rapport, se tient dans la réserve, dans le virtuel non encore accédé et qui reviendra afin de se parfaire encore plus),

et bien antérieure à tout ce qui est puisque le possible se tient sur la ligne du présent, ou la ligne des signes.

Tout n’existe qu’à cette fin ; que le possible soit plus grand que lui-même. Et le réel s’attire lui-même vers et par le non réalisé ; et donc l’être n’est pas, ou n’est pas la véritable solidité du réel, et la pensée n’est pas la conscience usant de la pensée, et l’œuvre est instanciée dans le regard, l’intention qui parvient à se lire et se lisant elle lit, dans l’effectivité puisque l’arc de conscience est capable de tout, tout se tient en deçà de sa capacité et il est lui-même en-dessous de lui-même (de sorte que christiquement il nous pardonne, c’est pour cela que le christique remplace la loi qui juge, l’inaccompli, par l’intention qui se renouvelle incessamment ; l’intention ne se renouvelant cependant que dans la mesure de sa sincérité, de son intégrité, de sa bonne volonté).

(on a vu que la finalité du réel est qu’il soit plus grand que lui-même, puisque sa structure ontologique est celle du possible et donc que le possible est cela même qui existe, est la substance même du réel, et qu’ainsi il ne peut pas se clore, jamais ; il n’est pas de terme puisque le réel est le rapport lui-même, qui l’est, rapport, indéfiniment).

La même exigence doit être conçue et admise ; le royaume ou l’humanisation sans ce moi qui est je, sont des absences de sens et perdent là même toute substance puisqu’il y a royaume et humanisation afin que chaque moi soit son je, son je à lui. Que ces rapports en quoi ils consistent se re-connaissent dans la structure même de tout le réel. Ce « je » qui signifie : sa décision, ses décisions d’exister. Son trajet, créé de tracés, de signes, au cours d’une ex-sistence.

Or le propre du tracé, du signe consiste en ceci qu’il n’est pas ne lui-même « quelque chose », de déterminé, et donc exclu l’être, et qu’il peut et doit être repris ; il n’y a de signes que dans un ensemble de signes.

Aussi tout ce qui fut exploré, qui est tenu ici comme étant la structure même du réel (ou à tout le moins ce que nous sommes, nous, en mesure de saisir, d’en être saisi) s’utilise afin que chaque je soit capable d’entrer dans la structure du dit réel, via son actualisation comme architecture qui se donne comme configurations ; dieu, la pensée, le christique/le sujet, le réel.

Et ce jusqu’à la plus concrète manifestation et concrétisation ; le moi psychique (au rayon plus englobant que le psychologique) qui règne dorénavant sur la planète. Le corps de chacun et le regard de chacun comme manifestation et concrétisation sans lesquelles rien n’est possible ; ce qui veut dire qu’autrement il ne serait question que de super structures, celles de tel ou tel groupe ou de la communauté, qui s’auto-entretient, tandis que depuis dieu, la pensée, le sujet, toute communauté est astreinte à intégrer ces capacités (les juifs mis au défi de dieu, de l’intention unique et formelle) ; une communauté ne perçoit que son monde du dedans (dont elle couvre la réalité) ; seules les consciences une par une aboutissent, donnent dans le monde tel que « là ».

Le « là » lui-même du donné (l’être des étant) n’est constatable que par un je. Entre l’exigence de dieu, du divin, de la pensée, de l’être, du sujet et de sa liberté-égalité, de la révolution et du réel tel que donné « là » (existentiellement), il n’est pas un iota de différence ; il s’agit du même arc brusquement interrompu qui doit se rendre à l’évidence que « le réel existe ». et qu’il s’agit de s’élever à sa mesure. Et on entend, pour nous, que le réel ce soit dieu, l’être, le sujet, et le réel tel quel.

Toutes nos opérations, tous nos modes opératifs (pensée, politique, éthique, esthétique, récits, humanisation et personnalisations) n’ont pour finalité que de rendre possibles des je. Parce que seuls les je sont susceptibles d’avancer, de ne pas s’effondrer, tomber, se disperser dans le donné, dans la détermination ; tout sujet est la reprise de la détermination afin de la porter plus loin. Et que seuls les je sont capables de sauver les perceptions, l’élaboration des champs de perceptions, et en l’occurrence des champs d’expression de l’oubli de la dispersion indéfini qu’est la réalité.

La réalité tombe vers le bas. Les je, les sujets se tournent vers le haut ; quoi qu’ils fassent et quelle que soit leur idée ; c’est structurellement que chaque je est articulé. Il n’existe aucune conscience qui ne soit pas articulée. Et donc soit vous présupposez que cette articulation s’efface tôt ou tard, disparaît dans le néant. Soit vous considérez et admettez qu’un tel arc ne peut que devenir vers le haut.

Ce qui signifie que cette mise en forme du possible (qu’est un arc de conscience) doit réaliser un toujours plus grand possible (que vous nommiez cette grandeur, cette ampleur, dieu, la pensée, le sujet ou le réel, soit ici en l’espèce le présent, l’exister).

Au choix ou tout l’ensemble.

Mais ce qui arrive c’est ceci ; si vous ne supposez pas qu’il existe un plus grand possible (que l’on nommait l’infini autrefois) ou un possible plus grand que lui-même (un infini actuel accouchant d’un infini encore plus grand), alors vous vous considérerez comme perçu (par quelque magie ou détermination). Tandis qu’accorder un plus grand possible veut dire que décidément le réel est absolument plus grand et que rien ne peut l’enfermer ; vous devrez élaborer une architecture de configuration et non pas une représentation de figuration ; une idée-principe, ou un système ontologique, ou une œuvre qui suppose son sujet et force les mois à se transformer, un instant au moins, en je, et non pas une image sur le support du corps ; une insatisfaction qui prenne signification et non pas une satisfaction qui s’appesantirait comme sens (du monde, du vécu, des échanges, d’un ordre quelconque).

Une configuration non seulement vous présuppose en tant que je (et non comme telle ou telle identité) mais de plus ce je ne tient pas par lui-même mais est supposé, déduit à partir de plus grand que lui: le divin, la vérité, la liberté/égalité, l’exister (ou l’esthétique ou la poétique, etc). Dans tous les cas ce qui engage c’est l’arc de conscience, puisque c’est un rapport qui peut se permettre de modifier sa ligne de départ en fonction de sa ligne d’arrivée. C’est ce re-tour du temps qui compte. Sans doute on croit toujours être ceci ou cela, mais à terme le ceci et le cela seront modifiés par les effets ; les effets (de la cause) remontent dans la cause elle-même et re-créeront une nouvelle cause.

Et la dialectique n’est pas exclusivement celle des notions, des concepts, hégéliens, mais la dialectique du rapport lui-même, lequel est fait pour cela ; le rapport, la conscience comme rapport à soi en tant que rapport (ou donc cet « être » qui généralise immédiatement tout rapport, puisqu’il s’inclut dans la pensée, la représentation, qu’il n’existe de pensée ou de représentation que par ce rapport) est instantanément dialectique ; il se tient de dieu (ou du sacré autrefois ou du divin), de la pensée, l’universel, la vérité (l’être, le Bien, le un, etc), du christique et du sujet (et donc des sujets comme constitution de par chacun), mais également du réel, cad également de la concrétisation (au sens où nous sommes idéalistes en ce que nous matérialisons nos intentions, toutes nos intentions, tous nos désirs, on a inventé ce « désir » comme signifiant de la multitude des internationalisations ; un animal, un vivant n’a pas de « désir » ; aussi la matérialisation des sociétés et des humanisations, des personnalisations mais également les sciences et les techniques, les idéologies et les mass médiatisations à outrance sont des idéalismes concrétisés.

L’humanisation a intégralement réussi. Et sa mort, sa destruction, son anéantissement viendront de l’extension de cette réussite à toute la planète, qui ne le supportera pas, qui physiquement ne le supportera pas.

Maintenant que l’humanisation se soit imposée partout et pour quasiment tous (ce qui ne veut pas dire qu’il n’y ait pas inégalités et hiérarchies, etc), cela signifie-t-il que la personnalisation soit réalisée ?

Et là également il faut répondre oui. La personnalisation s’est entourée de quantité de signes (qui sont souvent des objets produits, industriellement, c’est de là que l’industrie trouve sa source et sa cause et sa finalité).

La question n’est pas de cet ordre. La question est ; ces mois, ces personnalisations sont-elles des sujets ?

Ont-ils, ces mois, pris en charge le gouffre infini ouvert par la structure ? Non.

Le hiatus, la scission, la division se sont introduits au sortir de tous les mondes holistes (de la tribu au royaume et aux empires, qui s’organisaient autour du sacré, des lieux du monde, sacrés, des temporalités et du pur et de l’impur) ; cette division, cette distance (qui, à vrai dire ne saurait être mieux symbolisée que par le christique, qui s’est infiniment éloigné, et ce parce qu’il était vraiment là, dans le monde et en tant que ce-corps, la distance en est devenue incompréhensible et en cet incompréhensibilité réside toute la densité ontologique possible), cette distance donc est la déchirure même et plutôt que de réguler cette distance par elle-même (telle une équation), on a voulu la combler, la satisfaire, épuiser son vide ; ce qui est impossible selon le monde, selon le vécu ou le relationnel, ni selon le corps.

La philosophie voulut même trouver une mitoyenneté ; l’infini est infini (remarquons qu’initialement l’infini n’est pas grec, et pourtant la pensée oui) mais le discours pourrait peut-être nous aider à nous en arranger, il y aurait un arrangement voire une belle ordonnance (grecque) de la réalité.

L’éloignement christique annule déjà cette ‘perfection’, et nous le dit de but en blanc ; mon royaume n’est pas de ce monde, votre être n’est pas ici, vous ne vous trouverez pas, inutile de compter sur quoi que ce soit, sinon l’invisible intention, et ce christique commençait de vouloir réguler la distance non pas dans le monde ou la vie vécue, mais en tant que distance, et en tant que distance absolue (il n’en est pas de plus grande que celle du divin qui « fut » ici même, en tant qu’humain et en tant que divin).

Tout système qui prétend clore la visibilité dans un donné, une pensée, une ordonnance, une raison n’a pas compris la radicalité. À l’inverse le sujet cartésien est toujours-déjà-encore structurellement suspendu. Lors même que l’on en reste à l’idée de l’infini on demeure encore dans le discours et son objectivisation ; or depuis Descartes nous sommes dans et par le sujet. Le sujet est la structure maîtresse, quand bien même cet être humain ne serait qu’une ébauche ; or pourtant comme on l’a dit ; puisque la structure est formelle, même une variante « pauvre » n’est pas structurellement inférieure à la structure absolue… il faut bien méditer cela ; ce qui existe comme rapport contient absolument, cad formellement, le principe même de « rapport ».

De même la phénoménologie ne saisit pas la réalité en tant qu’apparescence, parce que ce qui apparaît c’est dans le rapport et en un sens (ontologique) c’est le rapport qui se montre ; non seulement comme conscience mais comme présent ; le présent est cela qui existe avant, mais on ne le voit pas. Il fait voir. En cette direction-là rien n’est accessible, sinon l’accès lui-même ; c’est parce que l’on a ouvert selon dieu, la pensée, le sujet et le réel que l’on a produit quantité d’effets.

(Remarquons que ça n’est pas comme si l’idée ou l’abstraction rendait possible les réalisations. C’est une considération de structure, une configuration qui nous crée et donc qui ouvre la réalité ; la décision, de dieu, la vérité, de la pensée, la liberté, du sujet, la concrétisation, du réel, « se produisent » et instruisent, informent comme historicité)

Il n’y a pas de « monde », sauf dans le champ du présent ou de l’arc de conscience, qui seuls existent. L’être ou quelque signifié que l’on voudra, n’existent pas (ils sont ici et là, mais ils n’existent pas ; l’être est relatif à l’exister). Nous ne possédons pas l’historicité ; en un sens, en cette direction-là, elle nous a choisis. Ce qui existe en forme de rapport est venu au devant et a commencé de restructuré toute l’expérience (et fit disparaître les groupes holistes, au profit de l’articulation, le un par un des individus, selon le divin séparé, qui n’est plus le sacré, la pensée qui renvoie à chacun, le christique qui induit votre vie en existence, le sujet qui fait re-tour comme liberté, la révolution qui redistribue la liberté comme égalité, les esthétiques qui se décuplent dans tous les sens et appellent que chacun s’in-forme comme sujet percevant dans tel ou tel champ, etc).

Et comme c’est une question non pas d’idées mais de structure, elle reviendra de toute manière, constamment, quelle que soit son appellation. Elle prélude antérieurement à tout champ intentionnel (et d’abord de perception, puis d’expression ou de conscience de soi) et tout ce qui apparaît, pour nous, existe dans ce champ ; vous avez un corps, vous ne l’êtes pas ; vous avez une vie que vous n’êtes pas ; que faire de ce surplus, et où et comment ce décalage se situe-t-il ?

Rêver d’une réconciliation quelconque est précisément cela : un rêve. Le rêve du corps qui cherche satisfaction.

La structure, celle qui s’est élevée comme actualisation dans le présent de la ligne du champ intentionnel, n’est nullement rêveuse, elle concrétise ; la forme, la formule ‘se vouloir’ se tire du rapport comme tel et constitue le sens même qu’un réel il y a ; suivant en cela que par le rapport seul le possible est plus grand que lui-même (il échappe à l’être-ceci ou cela, qu’il emporte, embarque dans son processus). Le corps vivant est transformé en corps existant ; dont le regard de l’autre n’est plus selon un groupe humain, mais de par le christique ou le sujet (ou le citoyen ou le héros de roman, etc) lequel ne se rencontrera pas en autrui (voir Sartre particulièrement mais aussi toute la littérature qui substitue à autrui le dia-logue interne à chacun), ni en autrui, ni en aucun monde, mais dans la compréhension de ce que par « sujet » chacun ex-siste ; soit donc l’équation du rapport dont les mises en jeu s’imposent comme les plus complexes et intégrées possibles (chaque mouvement interne engendre toute historicité).

Ce qui met en jeu toute la structure ontologique du réel ; de même que l’univers a pu créer l’espace et le temps afin qu’il y ait un présent et qu’alors le réel, le devenir brut, soit en mesure d’actualiser son assomption. C’est le mouvement le plus rapide, le plus accéléré qui conduit le possible. C’est ainsi que le je est l’inverse de toute tautologie ; ce que bien peu ont saisi, le je ne se tient pas même du conscient ; le je est le corollaire du sujet-comme-inconscient de Lacan, le je est le sujet, encore plus étrange et autre, qui vient après le sujet tel que dé-couvert par Lacan, qui parvient à dessiner la ligne de séparation d’avec notre corps vivant ; avec le sujet-inconscient et le je brut on positionne les deux bornes en nous, la ligne-limite qui borne notre être et investi de ce par quoi nous percevons. Le je, non tautologique, se tient de dieu, de la pensée, du christique et du sujet, de la révolution et du réel, il est ce qui avance, au plus proche que l’on connaisse, de l’accélération initiale.

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