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instants philosophie

La portée infinie du réel

22 Janvier 2022, 07:41am

Publié par pascal doyelle

Sens des significations. Rassemblement de l’activisme. Nous sommes partis donc de ceci que tout est vrai (même au prix d’une caricature ou d’un schématisme, le but étant de, peut-être, mettre en évidence le non explicite).

Tout est vrai, absolument tout. Toutes les attitudes et les positions des consciences manifestent le point d’inclusion dans leur moment et leur lieu effectivement réel. Moïse a raison, Platon a raison, Descartes ou Lacan ont raison. Ils décrivent très exactement, ou le plus exactement possible, l’acte et l’actualité de leur conscience ; et ce au plus près au sens où la forme ‘conscience’ ne peut pas se dire telle quelle, qu’elle existe antérieurement et sur le Bord de tout ce qui apparaît et qu’il s’agira toujours d’approches et il ne peut en être autrement (nouménale, disait-il). Pourquoi (et comment) décriraient-ils autre chose que ce qui a lieu effectivement ? Il existe une unilatéralité du réel, un seul côté et nous sommes dessus, de ce côté-là, le seul.

Sur le Bord et de l’autre côté (du monde, du moi, du corps). Et vers le Bord, vers l’autre côté il faut avancer et partir à la recherche desquelles, sur la marche de cet autre-côté, du côté-autre qui n’apparaît pas puisqu’il est cela qui fait apparaître. Il y a de l’être (en tant que masse indéfinie de déterminations, de galaxies, d’univers peut-être, sans unité implantée on ne sait où en cet océan de réalité étalée) et l’exister est l’unité, formelle, de tout ce qui est (en tant qu’être, déterminations) et cette unité est le Bord de tout ce qui est ; soit le présent. Le présent est le Bord infiniment là, partout. Tout est situé toujours au Bord et le réel un extrémisme activiste absolu et formel.

Ceci revenant à distinguer l’être (en quoi on coagulait tout ensemble de ce qui est distinctement) de l’exister (qui est le scalpel qui découpe le donné là, le « là », exister, du donné, déterminé ; produisant des distinctions ; la coupe génère les réalités, et la coupe s’effectue en avant, à partir du possible, puisque le réel est suspendu en tant que possibilité).

Si l’on prend génériquement (à fin de schématique description donc, seulement intellectif), ce qui est contient à la fois le néant et l’être ; le néant n’opposant rien à l’être, les deux sont également. Le possible est la Règle. Dans ce possible, il est requis qu’il soit constamment possible. Et donc soumis à l’acte, l’actualité, l’activité, l’activisme, dont on a dit qu’il constituait le Bord de la réalité, et donc son travail, son œuvre, sa possibilité. Le réel soit donc la désignation non schématique de ce qui est, est un activisme et toujours à l’extrême extrémiste limite de lui-même. Aussi avançons-nous que le présent, l’actualisme qui déroule tout ce qui est, est la colonne du présent ; le maelstrom, le kaléidoscope, la vision, la manifestation qui ne cesse de se manifester et qui veut en tant que Possible Règle non pas la perfection mais la perfectibilité ; la capacité de toujours être plus grand que lui-même, réalisant sa rature même ; la Possibilité brute et purement possible ; on ne sait pas jusqu’où cette perfectibilité peut avancer ; du reste et par ailleurs on ne voit pas à quoi pourrait servir la réalité ou le réel sinon de grandir dans sa capacité même ; non seulement de tel ou tel bout, mais dans sa structure même de « réel ».

Aussi sera-t-on toujours appelé. Appelé par quoi pour quoi on l’ignore, mais appelé. Et ainsi de relever les extrémités, de récupérer les historicités qui ont pu nous élever, rassembler leurs sens, et les tenir. Tout existant en un effort, de par une intention, et tout disparaissant, s’effaçant lorsque se dissout cette volonté.

Puisque le sujet, soit donc le rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport et non pas une quelconque identité, est la structure-sujet qui seule est susceptible de re-venir sur ce que elle est initialement afin de modifier ses propriétés (ou en l’occurrence les situations elles-mêmes, rencontrées, vécues, organisées sociétalement, constitutionnelles, objectives, etc, afin que les réponses en soient modifiées). Ce re-tour est la capacité même de devenir. Les choses perçoivent leur donné, et se réorganise leur être, de même les vivants, et, toujours plus précisément, les conscients. La course interne est d’avancer une plus grande précision, et ce via son auto-perception.

Tout est vrai à sa mesure et il s’agit bien évidemment de définir en quelle mesure et l’étalon, le maître, le signifiant. Or si quelque structure réelle donne le visible, elle n’est pas elle-même dans le visible, sinon elle collerait à telle ou telle détermination et serait dans l’incapacité de montrer quoi que ce soit, excepté elle-même. Comme l’adn montre ses codes dans le vivant ou l’atomicité ses relations nucléaires.

Donc la structure qui montre est autre, et qu’il n’est plus étonnant qu’elle se prête à mille voire cent mille versions du monde, du vécu ou des idées, et aussi variations de sa propre interprétation ; étant structure elle se-sait, se désigne et doit forcément se nommer ; ne serait-ce que pour se déplacer elle-même dans ce champ qu’elle crée. Mais cette nomination est toujours relative à sa situation, au champ dans lesquelles elle se délimite ; et il s’avère que de tels champs furent bel et bien et fondamentalement repéré ; dieu, la pensée, le sujet et le réel. Dès qu’elle s’« aperçut qu’elle ne recevait pas on ne sait de où du monde donné là tel quel, mais qu’elle produisait cette position elle nomme celle-ci ; dieu comme l’intention (qui demande, qui exige, qui veut un monde, un vécu humain qui n’est pas, nulle part, et n’est pas un monde donné naturel ou immédiat mais un effort), la pensée qui crée de nouveaux réseaux d’intentionnalités (les idées, les esthétiques, les politiques etc), le christique qui rend possible des sujets, le sujet qui lui se-sait et acquiert sa liberté en plus de l’égalité christique, le réel ou la révolution qui concrétise (et notamment dans l’humanisation universelle et l’individualisation du moi-même).

Par elle, la structure, tout a été fait. Sans elle rien n’apparaîtrait et nous n’aurions même pas de visage.

Et comment ce qui naît dans l’actualité de son agissement et donc semble tout à fait accidentel, pourrait-il n’être pas attendu, et la finalité de toute la réalité ? C’est en ce sens que dans le présent (qui est la colonne du présent) naît précisément ce pour quoi tout est. Dans le présent naît l’inattendu et l’inattendu est le sens du possible brut.

Ce qui nous indique, (que l’on suive ou non) que si la réalité est effectivement cette réalité donnée là, comme ensemble de déterminations, toujours déterminée, par contre ce qui est réel est la forme de ces réalités (qui ne disposent donc d’aucune réalité-une qui serait telle la réalité des réalités, ce qui n’a pas de sens ; si il est une unité des réalités ce ne peut pas être une réalité, cad une détermination, une super détermination, on considère ici que « la pensée » présenterait une telle mata détermination et donc n’est pas crédible du tout).

Ce qui existe c’est le formel et non le contenu dans le formel ; le présent et la gigantesque colonne du présent et non les effets qui, cependant, manifestent les possibles. Sans cette visibilité le rapport n’aurait aucune vision et dans l’incapacité de se voir il ne se modifierait pas. Ce corps est couvert de signes du champ intentionnel, de même que l’abeille est son corps tel qu’il se comporte (et il n’y a pas de reste, d’abeille cachée en son essence ; son essence est l’ensemble de ses activités ; un chat ou un chien peuvent apprendre puisqu’articulés dans un champ étendu, etc).

Et la forme des réalités est justement cela même qui actualise l’ensemble du déroulé des réalités, à savoir le présent ou dit autrement l’exister est cela qui produit l’être ; mais l’être n’est rien que la manifestation de l’exister et non pas la perfection de l’exister. L’exister est présenté à l’inverse comme la perfectibilité ; la capacité de se perfectionner (sans quoi on ne parle que d’une perfection inerte, morte, fixée, figée, ce qui n’a aucun sens). Ce que veut l’exister c’est non pas la perpétuation, ou la perfection, mais l’agrandissement de la possibilité même ; qu’il existe plus de possible encore. La non temporalité de l’exister.

Ce qui semble le plus secondaire, le présent (en comparaison du temps le présent est ridicule), est admis ici comme non seulement essentiel mais fondamental, initial, continuel, seule unité réelle et active et déployant tout. Ce qui permet, donc, de situer le réel comme formel. Il est impossible de « mesurer » le présent, le réel, l’exister, puisque c’est cela qui s’impose antérieurement à tout le reste. Et cette structure est dite de perfectibilité et assure et assume sa structure sujet ; il n’est que le sujet, cad un rapport, qui puisse devenir encore-plus-lui-même ; étant entendu que le rapport ne naît pas d’un début vers un terme (en quoi le réel serait fini et disparaîtrait à jamais), mais que le rapport est cela-même qui rend possible un début et un terme n’étant ni dans l’un ni dans l’autre et permettant (puisque non temporel) de re-venir sur le début comme vers le terme ; puisqu’il tient dans sa vue le terme alors il sait qu’il que le début sera repris.

Il est une auto création, ou si l’on veut une création tout court ; la logique est le créer le plus stupéfiant et la capacité de devenir pure et brute. Ou devrait-on dire brute et pure, puisque la finalité est d’amener encore-plus-loin la perfectibilité de la réalité et du réel. Qu’il y ait, donc, une finalité interne à tout cet externe qu’est une réalité (toute réalité est intégralement manifestée, une réalité non manifeste n’a pas de sens ; ce qui est « réalité » existe en soi-même, ce qui veut dire qu’elle se constitue comme rapports actifs, qui se déterminent de par leurs capacités et ce, probablement, à partir d’un donné « là » gigantesque, et donc infini, mais comme il est infini il en reste toujours une infinité de possibilités à quelque moment du déroulement que ce soit ; brutalité y comprise ;

brutalité puisque le donné là est jeté tout entièrement comme Possibilité absolue. Et ici il faut admettre cela ; que le divin est jeté là tout comme la réalité infinie, le divin est la possibilité de structure qui rend le début et le terme séparément l’un de l’autre ; le divin lit aussi bien dans un sens que dans l’autre. Et si il veut la plus grande perfectibilité cela signifie qu’il lui faut œuvrer afin qu’il existe encore plus de perfectibilité, non pas plus de perfection mais plus de capacité vers la perfectibilité que chaque rapport peut obtenir, soit dans la réalisation des choses, soit dans la le devenir des vivants, soit dans la conscience de soi.

Les choses se réalisent dans l’espace et le temps, les vivants dans leur milieu, les consciences dans le monde. « conscience » se définissant (selon sa structure et la logique en propre) comme « ce qui est avec soi », ce qui veut dire non pas ce qui « est », mais qui existe, puisqu’elle cela seul (que l’on sache) qui est rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même (et non pas une identité toujours quelconque), et ce rapport est donc un « je ».

l’acte du divin n’est pas de concentrer la création, mais de distribuer la création ; soit donc que les choses, les êtres et les consciences soient des rapports, garantissant leur autonomie, parce que l’on ne peut pas admettre que ce qui se réalise, se rend réel soit dépourvu de soi-même, et que donc il ne eut consister qu’en un rapport, effectivement actif et non pas mécaniste. C’est en cela que ‘lon a dit que l’acte du divin est de signifier et non pas de penser. Ce qui règne est la signification, la portée du possible, la capacité préservée du possible dans la réalité ; à savoir que toute réalité non seulement se contient elle-même mais promeut, rend possible, rend encore possible un devenir, puisqu’assurant de par les rapports régulés ou réglés qu’elle est, la possibilité, stabilisée, de ce qui sera.

Puisque seul ce qui est organisé, dure. Le reste s’effondre, tombe. Et cela vaut pour les choses, les êtres et les consciences. Selon l’espace et le temps, selon le milieu et le centre (cad l’unité du vivant), selon la distance et l’articulation (cad l’altérité). À savoir que l’unité soit contournée par elle-même afin que dans cette étrangeté elle devienne. Tout est livré à l’altérité, mais une altérité qui sera au fur et à mesure assumée et intégrée ; et pour ce faire il n’est que la logique du rapport. Ce qui revient également à imposer l’idée que le-réel est une extrémité, un extrémisme et pas du tout un être donné là, une facilité ou une évidence ; la compréhension, l’intelligence, la possibilité est incluse dans la perspective des choses qui se perçoivent, des êtres qui connaissent leur unité propre dans leur milieu, les consciences qui se voient à partir de l’horizon, à distance. Il n’y a pas de réalité non-visible, elle est entièrement donnée à la perception, et les déterminations des choses, des êtres et des consciences (qui admettent en elles le donné et leur corps de vivant) sont des perceptions et des actions.

Aussi l’arc de conscience se situe-t-il au-delà de l’unité du vivant, ou donc hors de la-cervelle ; puisque le rapport qu’elle crée de par son champ est évidemment un rapport, ce qui veut dire ‘qui a rapport à soi’ et ce exclusivement à toute autre relation ; donc le champ, chaque champ se donne tel qu’il se fonde. Et si il ne connaît pas le terme, la fin, les résultats (y compris de ne pas comprendre le bien ou le mal qu’il fait, la vérité ou l’erreur qu’il partage ou propage, etc) c’est très justement et très logiquement ; c’est parce qu’il en va ainsi.

Et donc le temps, le déroulement, ou pour le dire autrement l’eschatologie générale du monde, de ce qui est, est précisément cela même qui est en question ; au sens non pas de sa réalisation ou non, mais bien plus : jusqu’où cela peut-il se réaliser ? Et cela on l’ignore avant de le décider sans connaître ce que l’on décide, se fiant, se fiant, ayant foi seulement en l’intuition formelle (que l’on peut dire dès lors formellement réelle) du rapport tel qu’en lui-même (indépendamment de tout moment historique ou an-historique du monde humain). Le rapport contient, schématiquement, sa propre logique, laquelle n’est pas nécessairement exprimée positivement (dans le monde, selon un système de lois ou donc de constitution d’un société humaine consciente d’elle-même).

Si on se tenait à cela qui est manifestement exprimé, on aboutirait immédiatement à quelque donné, déterminé en lequel aucunement la forme, le rapport ne peut s’exprimer adéquatement ; il n’est aucune représentation du rapport sinon l’intuition que le rapport à lui-même de son unité, en tant qu’elle est un rapport, rapport à plus-grand-que-soi (sinon il serait chose ou être ou identité, communauté, idée, système, idéologie, moi-même, etc ; de même que l’œuvre renvoie au spectateur, au je, et ne prend vie, ex-sistence, et insistance également que de lui, si lui-même s’y accorde, s’y abandonne, pareillement le poète en est devenu autre que soi).

Le concept général qui signifie que tout est vrai est l’exister en tant que purement formel il ne peut pas se dire dans une représentation mais exclusivement signifié par et pour un ou des sujets ; qui n’existent que comme tels ; en se voulant, se décidant et de manière généralisée en intentionnalisant et bien sûr d’autant plus lorsqu’ils entrent eux-mêmes dans leur propre champ (à savoir dieu, la pensée, le christique, le sujet, la révolution, le réel).

La question centrale est donc ; comment entrer dans le rapport, en tant que tout, absolument tout, durant cette historicité, a été accompli afin de complexifier, perfectionner, définir et redéfinir ce rapport et que l’on entre de plus en plus dans quantité de champs intentionnels (de l’esthétique à l’ontologie, de l’humanisation à la personnalisation) et repérables, compréhensibles, accessibles (il faut que le rapport s’impose en chacun, que chacun mais aussi tous soient au niveau, au même degré de conscience) mais également entrer en se motivant, en conviction, selon quantité de conversions et de possibilités (le moi-même est considéré ici comme la formulation la plus concrète, la plus dense, la plus incorporée du rapport de structure ; le développement des mass et micro médiatisation avait, devait avoir pour but d’incorporer en chacun la forme de l’humanisation et de la personnalisation).

Perfectionner ce rapport, cela veut dire en quelle capacité s’implique-t-il lui-même ? Quelle est sa conviction, sa conversion, est-il seulement encore capable d’une telle force ? Dispose-t-il d’une intention, d’une finalité, d’un appel, d’une construction mentale, cad aussi psychologique ou psychique, pour mener une Intention ?

Soit donc l’éthique structurelle brute. Puisque l’accès au rapport comme possibilité se crée comme rapports en un sens d’élévation ; que ce soit l’Intention pure de dieu, sanctifié de fait, l’intentionnalité développée des idées universelles, qui conservent et propulsent la forme de transparence, l’intention individuée sous le regard du un tout-seul unique, le christique, forcément unique, et forcément à la fois non-là et présent, de l’intention de soi du sujet cartésien inscrit dans son acte et son actualité prouvant son ex-sistence, ou du dépliement concret dans tous les possibilités du monde, humain, qui a lieu depuis le 18éme, comme révolution. En bref et dit autrement il s’ouvre la structure du rapport qui se tient ; comme intention en soi, réseaux intentionnels universels dus à la propre pensée de chacun, intention de par soi, et intention via tous les autres et chacun ; ce qui réclame, c’est évident, un ensemble de paramétrages interne à l’acte de conscience qui pourtant de lui-même se donne simplement.

Dans le rapport il est possible d’entrer ; et on entre dans le rapport depuis que l’on a quitté les mondes immédiats, qui prenaient leurs contenus pour le monde même, et sitôt sortis nous tombons sur et dans la structure ; dieu, la pensée, le sujet, le réel. Et ainsi de re-Créer ce rapport, de le porter plus loin ; puisque c’est de lui, de sa capacité, de sa possibilité intime, de son investissement et de son ampleur dont il est question. Et seule question.

La re-Création du rapport vient de ce qu’il est fait pour cela ou si l’on préfère c’est sa structure même ; que le réel soit ou devienne plus grand que lui-même ; cette excessivité est la logique significative du réel. Ce qui ne veut pas dire plus grand en tant que monde, puissance ou pouvoir dans ou sur le monde ou sur soi-même (ce qui produit toujours un artefact, une représentation qui n’est pas le réel du je lequel est inimitable et non représentable, toute représentation étant-déjà prise dans un horizon et donc n’est pas accessible le je comme tel en cette manière de contrôle ou de conscient) mais le re-tour que le possible se donne à lui-même.

C’est pour cela, pour reprendre cette impossibilité de représentation et donc de contrôle sur « soi », que la distance, l’articulation, la dimension ou donc un point-autre est toujours supposé ; non seulement on se tient de dieu, de la vérité, du je, mais aussi du réel brut ; le moi ne s’acquiert que si il se distancie de lui-même et se perçoit du dehors, ce que par ailleurs le vivant qu’il est ne supporte pas. Mais puisqu’il est devenu un moi-même, il n’admet que difficilement voire ne peut pas admettre qu’il s’existe de la structure externe (de dieu, de la vérité, du sujet ou du réel) ; il croit à son fantasme. Et probablement selon une bonne logique, ou une bonne intention ; à savoir qu’il juge que son contrôle lui assure la vérité, l’intention la meilleure, la plus efficace, l’unité de soi du sujet (tel qu’imaginé). Et c’est vrai en un sens (il ne doit pas se lâcher et faire n’importe quoi), mais ça ne suffit pas du tout ; il faut que cette mesure de soi, de son intention, de ses intentions, que cette mesure soit la plus vraie, la plus réelle et la plus libre et donc ne pas dépendre de soi précisément (parce que ce sera toujours un faux-soi, une image, une idole comme on disait jadis, une image (qu’on lui vendra, au final), une illusion et un masque de moi-même recouvrant le je.

Aussi interviennent-ils : la grâce divine (sans laquelle on ne peut rien), l’historicité (qui décide étrangement pour chacun et pour tous), le réel (l’ignorer c’est tomber dans le temps et la disparition) et l’abandon de soi ; le singulier individuel est en deçà ou au-delà du moi-même qui se gruge ; il devient Rimbaud, il ne l’est pas, et pourtant il l’était de toute éternité ; et ça ne le rendra pas nécessairement « heureux », il est question d’élévation non de satisfaction.

Le divin, l’abandon de soi, l’historicité ou le réel envoient vers l’élévation, la dé-mesure du faisceau de conscience qui quitte la détermination du vivant attaché ou de la cervelle déterminée. L’élévation

(la capacité de décision, jusqu’où cela est-il possible ? Jusqu’où est-il possible de décider, ou si l’on veut de percevoir, d’orienter la perception, antérieurement au conscient et à l’identité du moi-même, puisque dans une structure de rapport perception est décision, et cette pré-disposition est ce qui compte)

L’élévation est ce qui est en en jeu, pour chacun - et pour tous, ce dont l’historicité et le réel de la révolution nous apprennent, et précédemment le divin et le christique. C’est très exactement cela qui doit être décrypté et décrit. Décaler le faisceau de l’attention, via un descriptif de ce dispositif qu’est l’attention, la conscience-de, l’intentionnalité ; à quoi doit-on faire attention ? Subjectivement ou collectivement, dans notre intention d’exister ou dans notre perception, selon la vision du réel (le divin, l’universel, l’intention individuelle, l’existence concrète de cette intention, soit donc l’historicité depuis 70 ans et la réalisation du monde humain total) ou selon l’historicité déroulante.

Éternité ou plus étrangement et de manière très peu compréhensible non-temporalité, a-temporalité ou suspension ou relativisme du temps (puisque l’exister est antérieurement, théoriquement, à l’être) et entendant par là la colonne du présent dont la présence se constitue et se constate de notre être en forme de rapport, dont les termes manquent ; que nous soyons « rapport » est en soi-même absolument étrange ; de même qu’il y ait un « présent ». On reviendra évidemment sur cet en-dehors du temps et ce que par structure du réel on peut comprendre.

C’est pour cela que le je en sait beaucoup plus qu’il ne croit sur lui-même, et c’est dans cette réserva, réservation, virtualité de soi qu’il peut devenir. Si il en trouve la mesure tout à fait autre que n’importe quelle identité, unité, contenu. Et il n’est pas un contenu, une identité ou une unité parce que sa nature, sa structure est un rapport. Il ne détient pas l’autre partie (et donc la part qu’il croit est elle-même fausse ou erronée ou imaginaire, mais le rapport lui est toujours dans le vrai, le réel et la structure roide). Il en sait plus mais non pas sur la forme assurée et de connaissance ou u conscient ; il en sait sur son possible, sur l’exister qui a couru de sa naissance à sa mort, sur l’orientation de conscience dont il s’est tourné ou détourné.

Somme toute le faisceau de conscience se détache de la cervelle (qui est déterminée) et prend place dans l’actualité du présent qui renvoie tel le miroir d’autres possibilités et s’attachant à un hyper objectivisme ; ce qu’est la Poésie par ex, ce qui est la matière d’historicité de la poésie pour Rimbaud (qui règle allégrement ses comptes soit dit en passant), ou ce qu’est ou ce que fut votre vie, votre affect immédiat, soudainement perçu externe à votre regard, ce en quoi se constitue l’historicité ; ne sommes-nous pas marqués, écrits par tel événement général, global, n’en suit-on pas les traces internes, signes spécifiques de l’historicité brute ? Nous sommes toujours tirés par les extrémités. Et les excès parfois et les extrémités toujours de notre propre existence. De même que le réel se situe à son extrémisme, pareillement toute existence.

Puisqu’intérieurement la structure même du moi consiste en et par la division du signifiant qui produit qu’il y ait un « moi ». Il est une toute présence du réel brut dans le faisceau de conscience, que toute dénomination consciente va manquer mais qui cependant persiste dans le faisceau, qui retourne tout signifié en lequel on croit vers le signifiant que l’on ne voit pas. Et sitôt que Rimbaud tire le fil, tout vient. Ce qui vaut par son illustration et qu’il vécut très mal, raison pour laquelle on l’invoque ; le réel ne va pas sans mal, sans insatisfaction du vivant, du moi qui colle au corps vivant mais non pas le je, et qui donc poursuit la résolution de ce je dans son existence ; le christique est hors-vie, de par son événement même ; et ce redoublement soudain du moi dans un « je » extrêmement étrange et déjà extrême ; il ne prononce pas pour rien que je est un autre, et Descartes que le je se découple (De où ? Comment ? Pour quoi ? ). cette illustration vaut pour toute vie vécue qui se-perçoit soudainement à partir d’un point-autre (un événement, une souffrance, une angoisse , mais aussi une historicité, une œuvre, une vision ; l’aberration extrémiste du réel intervient effectivement constamment et pour chacun ; l’aberration est le réel, sa logique d’im-Possibilité même, que la quotidienneté, qui est vendue-achetée en général, étouffe, généralise, éteint ; le Possible lui ne s’éteint pas). Ce qui vaut pour toute conscience et en toute existence.

Il est certain que se plie dans cette réservation (du rapport, du possible) l’exigence, l’assignation, la capacité, la vue. Celles de dieu, de la vérité, du sujet, la dureté du réel (respectivement ; l’exigence de dieu, l’assignation de la vérité, la capacité du sujet).

Reporter l’attention sur la structure formelle de ce qui est (génériquement parlant) en tant que ni l’être ou le néant ne posent problème (puisque le Possible est la Règle de tout) veut dire que le réel, la consistance du réel tient précisément en cette formalisation ; que le réel demeure constamment dans la suspension qu’est la Possibilité. Que la consistance, construction, entière possibilité, capacité en propre de la structure du réel soit le - mouvement - envoie dans la capacité infinie du fini ; qui se tient dans la Vue de la re-Création continuelle. Ce qui se tient dans la Vue se modifie de la perception même ; le champ de perceptions (y compris des choses, des êtres et des consciences évidemment) veut dire que « réalité » s’entend comme « visibilité », mais qui Voit ? Le champ de la perception qui semble causé, est en fait la cause elle-même dont les choses, les êtres et les consciences sont effets mais effets en rapport ce qui veut dire réfléchis, aux deux sens du terme ; en arc-ticulation. De ce que les choses, les êtres et les consciences se Voient (ou sont Vus).

Finalement il revient à choisir ; si vous croyez à la finitude, alors tout ce qui fut, est, sera disparaîtra. Il n’y gardera aucun souvenir, témoin, signes. Le fini est-il dès lors tout ce qui est ?

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