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instants philosophie

L’immanquable « conscience »

22 Avril 2023, 11:07am

Publié par pascal doyelle

On a dit que le sujet, le je est cela même qui juge de la cohérence. Mais aussi que ça n’était pas du tout s’en remettre à la subjectivité, puisque l’arc de conscience est cela-même qui maximise absolument la plus grande possibilité, le plus grand rapport et l’ensemble de tous les rapports réalisés ou potentiels.

Et que donc toute l’historicité a pour finalité d’architecturer le sujet. Sa capacité, son jugement, son rapport au réel (qu’il soit dieu, l’universel, le sujet lui-même ou le réel). Son rapport au réel engage, envisage la totalité du spectre de ce qui existe. Et c’est à cette éducation, de soi, que l’on travaille. Aiguiser l’attention et donc opérer toutes les distinctions. Dont on comprend bien qu’il s’agit toujours d’ontologie. Puisque si l’on peut délimiter les concepts (et l’on doit), par contre tout acte, toute activité de conscience engage tout le rapport qu’est l’arc de conscience (et tous les champs par conséquent) ; de là que dieu, l’être, le sujet ou le réel sont unilatéraux, exclusifs, uniques. Formels.

Et puisque le je est un rapport et que rien ne peut se substituer au rapport qu’il existe, absolument, formellement, alors tel qu’il s’instruit lui-même en usant de tout ce qu’il peut, et étant initiateur de tous les champs, de tout ce qui est accessible. Ce qui existe en tant que rapport doit recevoir de son exister sa possibilité.

Par exemple le fondement de toute morale, de toute sociétalité, de toute réalité humaine repose sur l’arc du sujet. Ce ne sont pas des « valeurs » qui flotteraient dans l’espace intersidéral, au petit bonheur.

Jusqu’alors on échangeait des sujets. Non seulement à la ressemblance du christ, qui s’échange lui-même, ou donc qui se donne. Mais tout autant ce don somptueux de la pensée, qui n’existe pas sans penser, activement ; ce qui crée quantité de sujets « qui pensent activement ». ou encore Descartes qui impose à chacun qu’il soit un tel « je « . Ou évidemment la révolution qui crée le statut de sujet, en tant que citoyen.

Le christique est le contraire de l’échange, il se définit par et selon le don ; puisqu’il remplace la Loi ou les sacrifices ou les règles de vie et les interdits par l’Intention ; de l’Intention a priori elle sera pardonnée, ce qui signifie comprise, engageant chacun à comprendre ses propres intentions, ce qui n’était jamais arrivé où que ce soit ; vos actes, votre vie ne vous enchaînent plus, vous n’appartenez plus au monde (à la mort, aux ténèbres, etc) mais au Renouvellement de tout ce qui est (les choses) et de tout ce qui existe (les vivants).

On a dit déjà, que l’on y croit ou non, que le christique est absolument et en tous les sens fondamental. Il outrepasse l’antiquité par le souci de soi, qui recherchait une sagesse, en possibilité infinie par et pour laquelle débute la capacité de se transformer fondamentalement ; notre être ne tient plus en une essence, une connaissance, une qualité quelconque du monde, mais par l’attention envers notre intention ; que veut-on vraiment ? C’est que l’intention ayant remplacé la Loi, chacun peut, doit revenir incessamment sur ce qu’il veut ; rendant possible l’indéfinie possibilité de tous les sujets qui viendront ;

et absolument lorsque par Descartes le je se prononcera lui-même de lui-même, créant la possibilité de rapports à (soi) à partir du soi lui-même, et non plus seulement du christique.

Cette intégration en et par chacun est cela même qu’induit le christique ; cad que l’on considère que absolument initiateur, le christique envoie chacun – vers – lui-même. Hors de quoi, hors duquel mouvement, auto-généré si l’on veut, ça n’aurait pas de sens ; Descartes, littéralement, intègre en lui-même la possibilité de la possibilité, ce qui veut dire la possibilité de quantité de rapports, que ce rapport à (soi) introduit dans la réalité, la vie, la perception, l’organisation relationnelle humaine, etc.

L’intégration du je s’effectue dans la représentation même, ce que saisit parfaitement Pascal, qui crée le concept de « moi », en vis-à-vis du « je ». le je et le moi déracinent totalement la « pensée » ; qui croyait contenir, on ne sait comment, « la conscience », et tenir l’idée comme plus grande que le je, ce qui est absurde ; il est clair que si l’on s’engage dans la notion de « rapport à soi », on ne peut plus en sortir puisqu’aucun contenu de ce rapport ne peut être plus grand ou plus causal ou plus connaissant que ce rapport lui-même. Kant et Hegel l’ont effectivement compris tel (le sujet transcendantal est la structure antérieure à toute détermination et l’Esprit est la négativité qui roule l’ensemble de tous les concepts, restera à Husserl de discerner, distinguer l’activité « de conscience », intentionnelle, et à Sartre de passer outre tout contenu, idéel, idéaliste, de la « conscience » ; l’activité intentionnelle est indéfinie ou infinie, peu importe puisque c’est une structure en acte qui produit, invente ou crée quantité de signes, constamment, et à propos de tout (de tout ce qui est, dans le monde, la vie, ou de tout ce qui est possible, inventé).

Pareillement donc ; lorsque Descartes exprime, manifeste le je, il ne crée pas les je, évidemment, mais l’exprimant « techniquement » pour ainsi dire, il accélère leur profusion. Dans tous les cas il devient impossible d’ignorer la puissance, cad la potentialité, qui produit dans le langage (la représentation, la mise en forme culturelle) des possibilités, ce qui veut dire ; qui provoque des perceptions dans tout le champ du monde, de la vie vécue, du corps et des affects, et évidemment pousse à étendre la pensée ou la connaissance ou la politique, etc ; rendre possibles des sujets, c’est ouvrir tout autant les esthétiques ou les littératures ou les politiques, en tous les sens possibles, cad réalisables.

Sur le christique remarquons qu’il ouvre le champ intentionnel, il est le premier sujet en titre et celui par qui « on est Vu », engageant le regard de chaque un, qui suivront et saisiront instantanément l’engouement chrétien. Et évidemment on se voit par-delà tout ce qui est, tout ce qui est vécu, tout ce qui est éprouvé (et donc désiré) ; il existe un point en-dehors, autre manière de dire que nous existons en tant que rapport et d’un pied à l’autre bout ; le rapport est ainsi le signifiant, celui qui opère des distinctions, puisque la réalité est déterminée et donc elle-même produite comme distinctions ; il existe donc une processualité intégrale du splittage, de la division et donc de la distinction ; et ce jusqu’à ce splittage très étrange, celui qui se produit comme splittage, coupure de soi sur soi, et donc sujet, ou je ; soit donc le rapport à (soi) dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même (qui se représente) et quelque identité, et qui malgré ce vide, ce vide formel, dit « je » et donc se signifie, ce qui rend possible tous les signifiants.

Parce que ce qui engage notre être, par quoi il cesse d’être un être, déterminé et donc promis à la mort-disparition, ce sont les positions de sujet, des tas de positions de sujets ; depuis que nous sommes sortis des mondes particuliers, cycliques, selon le sacré, et entrés via le divin, séparé, et le point zéro qu’est l’universel (qui oblige de re-justifier expressément à chaque fois), et l’accès à (soi) comme unité formelle, ce qui se comprend, se voit, se décide c’est le point du réel en lequel et par lequel on existe.

Les sceptiques et les cyniques et les nihilistes conviendront tous qu’il n’est aucun point d’accès au réel. Il est bien évident, et bien certain, que l’on oppose ici tout le contraire ; l’accès au réel est déjà, depuis toujours mais plus manifestement depuis dieu, la pensée, le sujet et le réel ; qui s’imposent sur la scène (jusqu’alors occupée par le groupe, la communauté) et que ce réel, étant, cet accès, une structure cad un rapport, celui-ci est immédiatement et peut-on dire instantanément (puisqu’alors le temps ne vaut plus de la même manière), est instantanément en rapport à soi, comme rapport ; donc il se-sait ; il ne se connaît pas nécessairement (d’un discours extérieur) mais il se-sait et la formulation la plus nette est celle cartésienne du cogito.

La forme prédomine de fait sur les contenus ; ce qui ne veut pas dire qu’elle remplace les contenus, mais que ceux-ci, tout à fait préservés et admis, n’ont de sens, d’orientation, de direction, de point d’application que celui des sujets ; par ex l’universel, la pensée, n’existe que des sujets ; si on tient la « raison » comme extérieure aux je, on perd tout ; la raison ne serait alors que des programmatiques tout à fait abstraites, voire des programmes, ni plus ni moins.

Mais en vérité et originellement la raison, la pensée s’exercent individuellement ; la raison n’est pas la connaissance mais le jugement ; ou dit autrement on ne voit pas ce qui doit être perçu par la raison, mais par l’intention. Et le jugement s’effectue d’un point donné tel que « là » vers l’horizon du monde, le monde comme horizon, autrement dit l’être, et que de ceci le sujet est intégré ou devrai être intégré dans ce jugement sur « ce qui est » ; et si le sujet est intégré alors le « ce qui est » c’est « ce qui devient », et rien ne devient plus que dieu, la pensée, le sujet ou le réel.

Pourquoi ? Parce qu’ils existent formellement, en tant que mouvements, et non pas déterminés (et donc destinés à disparaître). À l’inverse de quoi ils peuvent devenir et sont même le seul facteur, les seuls opérateurs qui se transforment ; leur « substance » est un mouvement et ce mouvement se transmet et se transmet tout aussi bien à lui-même.

Soit donc la structure du mouvement qui est le devenir pur et brut tel qu’il s’est dévoilé lui-même (ou fut révélé), tel quel, dans notre historicité même, puisqu’il n’est une historicité que depuis l’émergence de la structure ; dans tous les autres cas il s’agissait de mémoriser des états, et non pas mémoriser des mouvements ; pour mémoriser un mouvement il faut des êtres qui ne sont pas des êtres (déterminés) mais, donc, ce que l’on a nommé « des sujets ».

évidemment les mondes humains, qui inventèrent le langage, la mise en forme culturelle, le groupe humain, etc, étaient eux aussi des mouvements, mais la différence, pour illustrer, est ce que les sujets bougent très vite, accélèrent, traitent autrement la détermination mais également les autres sujets ; et si il y a « un sujet », il y aura « des sujets » ; sujet devient la règle ; c’est pour cette raison que le christique débute par autrui.

De fait et instantanément articulé comme rapport, l’arc de conscience communique absolument, formellement, son arc-boutant, impératif, universel, exclusif, unique ; soit dieu, la pensée, le christique, Descartes ; impératif puisque l’on ne peut pas échapper à l’intention, forcément unique, de dieu, qui manifeste absolument que l’intentionnel est, existe séparément et tient entièrement en son unité, son essence, il est le premier et le grand rapport ; universel pour tous, ce qui veut dire pour tous les rapports possibles exprimés ; exclusif en ceci qu’un seul a pu appeler, et nommer, chacun par son nom ; unique de sa prononciation en propre « je », plusieurs n’auraient pas pu dire « je » ; beaucoup s’y sont essayés, de reformuler le sujet, mais recouvrant le dit « je » par quelque détermination, contenu, définition, intuition ; Descartes, non, rien que le « je ».

c’est de l’ordre de la dimension absolue (ce qui veut dire formel, de même que infini signifie rapport) ; je suis celui qui est en cours d’exister ; l’être est ; moi je suis (le christ) ; je pense donc je suis. Les marqueurs ontologiques, seuls réels, sont purement formels. Qui ouvrent absolument l’ensemble de ce qui les suivra à chaque fois ; nation, savoir et universel, individualité, révolution.

Donc l’enquête se tient de cette forme-même.

Et l’enquête (ou la révélation) s’est lancée dés la sortie de tout monde clos, cyclique, communautaire, puisqu’au sortir des mondes chacun particulier, c’est la structure (de conscience) qui avance sur la scène, dans la manifestation, qui se nomme donc elle-même comme Intention, dieu, réseau intentionnel, idées et systèmes et connaissances, individualité du je (christique et puis cartésien), réalisation et réel (révolution, humanisation et personnalisation, sciences et États, mass et micro médiatisations, etc).

Puisque cette structure, de conscience, est actuelle, elle n’existe que de et par son actualisation, ou son introduction dans le champ de la représentation, elle se rend réelle toujours et forcément ; elle est l’actualisation, l’actualité en marche, avançante ; il existe mille et une projections du possible pur, des utopies, à commencer par le messianisme, jusqu’à l’eschatologie ; et jusqu’aux paradigmes individuels. Ce qui peut paraître contradictoire, paradoxal ; mais la forme « sujet » est absolument ce qui existe formellement et qui rend possible l’historicité, les œuvres, les nations et les finalités. Le point d’accès au réel c’est précisément l’articulation rendue en sa cohérence la plus forte et celle-ci n’est pas autre chose que le Créé ; il est avéré que les mathématiques peuvent s’étendre en leur règne propre ; que l’universel s’impose comme variations infinies de l’être ; que les sujets initient et organisent l’entièreté de l’arc du réel, qui contient comme sous-structures tous les champs ; autant dire que cette articulation du sujet, et donc du je (qui est le sujet en tant qu’il se prononce), porte intégralement la plus grande cohérence ou possibilité ou accès possible.

Sinon quoi ? Le réel ou la « conscience » ou le savoir seraient contenus « dans la pensée » ? Ou il existerait un « ordre » quelque part qui serait, bizarrement, « conscient de lui-même » ? On voit bien par là que si on introduit l’idée, la notion, le concept de « conscient » on suppose une conscience ; on ne peut plus ne plus poser que l’arc de conscience soit premier et en tous cas dernier (et donc premier, puisque ce sera un rapport qui s’initie lui-même, qui s’enflamme lui-même de son propre arc). Dire « conscience » ou conscient, c’est installer de fait un je, un rapport qui ne peut pas être plus petit que ses contenus (comme si une « pensée » était plus essentielle en elle-même, que ce qui la pense) ; et un rapport qui est-plus-grand c’est ce rapport lui-même en tant qu’il se signifie et donc formellement ; reste donc alors que le je soit non seulement « d’une cohérence » (quelle qu’elle soit) mais la cohérence même ; cad le rapport qui se tient (mais il existe à vrai dire que des rapports cohérents, cad des distinctions, qui ne distinguent évidemment pas sans raison, sans universels et/ou spécificités ; en un sens, très inaccessible, il n’y a pas de « sans raison », soit déterminée, soit intentionnelle, cad libre ; le libre étant l’instance de la décision, certes, mais également de la Création, du Créé, du possible tel qu’il se donne à lui-même la possibilité d’exister).

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