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instants philosophie

Le plus grand arc du réel

3 Juin 2023, 08:12am

Publié par pascal doyelle

Introduire une distance c’est produire de nouveaux rapports. Dieu, la pensée et l’universel, le sujet et le réel interfacent in-finiment, et tout le reste est à l’imitation de ces quatre-là.

On ne peut pas traduire l’être, le sujet ou le réel dans un autre langage ; puisqu’ils relèvent de l’arc intentionnel de conscience, et qu’ils se décrivent, s’analysent à partir de l’intentionnalité.

Ce qu’ils veut dire que si la vérité est ce qui s’énonce, c’est ce qui s’énonce au futur, ou vu autrement selon le possible ; le possible dit vertical. La réalisation de soi, de la pensée, de l’humanité s’effectuent dans le temps, en tant que monde et réalités, mais dans la suspension intentionnelle, comme tout ce qui est formel, et dans l’attente de la réal-isation intégrale de tout ce qui est possible ; aussi n’est-ce pas le moindre des arguments en faveur de la possibilité formelle « éternelle », ce qui veut dire non temporelle au sens de rejoignant totalement toutes les actualisations.

Puisque si le réel est non pas selon l’être (cad l’achèvement causé d’un état de début vers un état terminal)

mais est selon l’exister, dans laquelle forme la réalité est suspendue dans et par sa réal-isation, alors il existe également une réal-isation intégrale de tous les possibles en une fois dans le présent, littéralement le présent, la toute-présence de tout le possible, de tous les possibles en une fois ; les divergences instanciées comme distinctions qui déplient la réalité, qui rendent donc possible qu’il y ait une (des) réalité(s). Ou donc le possible (intégral) attire absolument, cad formellement, toute réalisation au travers de cette suspension qu’est le présent, ou donc l’actualisation ; il ne peut pas exister seulement un seul présent, mais le feuilletage du présent.

Bref, l’intentionnalité ne dit pas ce qui est, mais ce qui peut être, ou donc ce qui ex-siste ;

Puisque ce qui est alors représenté en avant scène, dieu, la pensée, le sujet et le réel, sont des rapports (et donc formels), ils initient quantité de rapports ; et comme les quatre sont formels s’offrent une indéfinité de rapports divers (par ex la pensée, en tant qu’universelle est la connaissance et la connaissance rend projetables des sciences, ou le sujet envoie vers-chacun, par la confession, les mémoires personnelles, comme Montaigne, ou le sujet qui-existe-pour lui-même, cartésien, ou le moi, qui se vit personnellement, et qui se libère tel qu’au milieu du 20éme, année soixante). Dieu, la pensée, le sujet, le réel ouvrent sur une indéfinité (qui dépend de notre enthousiasme, engouement, investissements, et du rassemblement de nos volontés ou plus exactement, ce qui est tout à fait différent, du rassemblement de notre intentionnalité) ouvrent sur une indéfinité de rapports ; par ex la révolution, installée historiquement, et réellement, rend possible quantité de relationnels, nouveaux, et inventés par les individualités (et plus ou moins produits industriellement également, mais c’est un autre problème, parce qu’ils ne sont pas produits « pour rien » non plus, ils rencontrent des envies).

Il n’y a rien de secret et les descriptions sont chaque fois en leurs temps aussi exactes que possible (dieu, l’être, le sujet, le réel)  ; sauf ceci que l’on ne sait pas du tout « où » va le rapport. Si nous nous tenons à un bout, on ignore l’autre bout. C’est la structure étrange de ce qui est.

Et par quoi on rejoint le poète.
« Quand on a le temps on a la liberté » (Les fenêtres, Apollinaire)
« la quatrième dimension » que l’on nomme ici cinquième « l’immensité de l’espace s’éternisant dans toutes les directions à un moment déterminé » (Méditations esthétiques, du même Apollinaire).

À savoir que l’on ne sait pas même jusqu’où s’étend le présent, tout l’espace ici présent et que, fondamentalement, l’œuvre, une œuvre, le poème, consiste en l’accumulation ou la diffraction ou le splittage (etc) de cet espace donné tel que là, mais projeté dans le temps. L’œuvre en général, ou la philosophie, les esthétiques, littératures, mais également les sciences, ou la politique ou évidemment la religion, etc, ré-introduisent des réalités dans la réalité, qui n’est ou se révèle comme n’étant nullement plate, étale ; en quoi il s’agit (toujours) de renouveler l’émerveillement, l’inouï rimbaldien du futur extatique ou le retour continuel du temps d’Apollinaire (ou la surréalité ou la madeleine ou, donc, les mythologies, out tout ce que l’on voudra qui rassemble le présent ; la transcendance ne se fait pas donc sans rien ; puisque depuis qu’elle est séparée, cad divine (et non pas sacrée qui consacre telle partie du monde, réservée), depuis le un tenu en-dehors, tout est manifestation ; ce qui veut dire qu’il faudra constamment aimer précisément ce qui est, parce que ce qui est Existe, et donc est un rapport, qui ne peut être compris qu’en tant que rapport (et non comme chose sacrée ou chose inerte, objective).

Or donc cette intentionnalité est réellement et effectivement un rapport ; donc il ne sait pas où s’avance le rapport que « je » existe. La forme du rapport est celle du possible possible ; ce qui veut dire non pas de telle ou telle partie du monde, ni même du monde lui-même, mais de la capacité interne au réel, dont le principe est le possible ou « le plus grand possible possible » ; en ce que le réel est, forcément, plus grand que lui-même.

Remarque ; que « le réel » soit en tant que rapport, à la fois préserve qu’il existe tel que lui-même, mais d’autre part étant rapport il colle instantanément à la manifestation. Ou donc « instantanément » veut dire tout aussi bien distance. On n’a pas affaire à un réel d’un côté (qui serait en soi substantiel) et de l’autre la réalité (qui serait « une autre sorte de substance », opposition que l’on ne comprend pas du tout, et que l’on n’a jamais comprise, comme la pensée grecque qui suppose bien la-pensée, mais face à une matière informe, inexplicable, qui « était là » on ne savait trop pourquoi.

Ou comme dit ailleurs, l’immanence existe vraiment, tout est « là », mais dans et par la transcendance et la transcendance implique toute l’immanence ou les immanences que l’on voudra ; puisque « le réel » est une articulation ; et étant « le possible même », il ne peut qu’être une articulation : un rapport de rapports. C’est pour cela qu’une « vérité » qui prétendrait renvoyer à autre chose qu’au rapport que chacun existe, est un mensonge, ou une aliénation ou une hontologie (« une honte », cad un mélange imaginaire et conceptuel ou représentatif ; on croit qu’autrui est heureux, ou qu’il jouit, parce qu’autrui est perçu de l’extérieur et que l’on comble cette distance par un « imaginaire jouissant », cad une hallucination).

La seule vérité c’est justement celle qui avance que chacun est un rapport : et qu’un rapport est un rapport à (soi), et dans lequel rapport le « soi » est le rapport lui-même et non quelque identité ou un contenu quelconque; tout est quelconque face au rapport même, qui seul est, effectivement, « vivant », disait le christique, ou Existant disons-nous.

Et c’est bien ce que signifie, comporte, importe, emporte dieu, l’être, le sujet (christique ou cartésien) et le réel. Que chacun soit, de plus en plus, élevé. Et élevé parce que l’on ne sait pas, ne perçoit pas, ne touche pas, n’imagine pas, de pense pas ce que le rapport veut dire, implique, crée.

On s’élève. On s’élève si l’on respecte l’exigence, que dieu, la pensée, le sujet, le réel imposent ; que le raport et ainsi le réel est un rapport et qu'il existe toujours par une plus grande réponse. Il n’y aura pas de fusion, celle dont rêve littéralement la pensée, le désir, l'idolâtrie. 

Il n’y aura pas d’unité paisible et relâchée. Toujours il y aura la distance, parce que sans distance il n’y a rien. Pas de réalité(s). ce qui veut dire par ailleurs que si il y a réalité, il y a réalités (et ce pour quoi on admet une infinité de réalités, ou la r »alité ou l’univers comme infini, serait-ce une infinité d’univers peu importe, et puisque originellement ou abstraitement ou génériquement le néant, infini, existe autant que l’être, infini et que de plus si la réal-isation use tous les possibles possibles au fur et à mesure, puisque l’on part d’un néant et d’un être infini, d’une réalité infinie, et ayant épuisé les possibilités au fur et à mesure, il n’en reste pas moins un univers infini … on ne peut pas échapper à l’infini. L’infini est ce dont la réalité est faite. Puisque l’infini n’est nullement un concept explicatif, mais descriptif.

Bref, si les véritables structures renvoient au rapport, c’est que seuls les rapports, qui se détiennent eux-mêmes, s’auto-déploient et donc s’organisent ; il n’y a pas un « ordre » extérieur aux choses et aux êtres, les choses et les êtres déploient leur(s) possible(s) propres. Il existe une mise en forme organisationnelle générale qui à partir d’une élaboration (la matière par ex) crée une autre élaboration (le vivant), et qui plus est quant aux sujets.

Dieu, la pensée, le sujet (christique et cartésien et suivants), le réel implantent une éthique formelle constante, ou plus véritablement une intentionnalisation absolument diffractée, qui splittent l’espace, le monde, le donné. Le rapport que l’on est, que donc l’on existe, n’est pas n’importe quoi ayant affaire à n’importe quoi ; et le problème est que l’on n’a pas d’autre repère, d’autre repérage que les positions acquises et que les attitudes inscrites, dans l’historicité. Il n’est pas un discours du discours ou une pensée de la pensée ou un sujet du sujet, ni un réel du réel ; et comme dit qu’il est impossible d’imaginer, de prévoir que dieu va apparaître (dans le champ intentionnel), ou la pensée universelle, ou le sujet ou le réel ; ça arrive, point.

Ou dit autrement ; on ne peut pas « voir » au-delà de l’actualité que l’on existe.

Inversement ; on n’existe pas selon la causalité de ce qui est déjà mémorisé, mais en et par une intention qui crée un champ actualisant. Le champ actualisant est, originellement de toute manière, est fait pour répondre et souvent de façon inventive à « ce qui arrive » ; il n’existe pas une conscience pour répéter comme un perroquet le déjà connu, mais bien l’inverse ; afin de mémoriser puis de réorganiser telle ou telle situation, en n’utilisant pas l’adn, par ex, ou en adaptant le texte sacré ou en créant une représentation rationnelle ou une connaissance mise à jour ; sinon quel intérêt, pour le vivant, de s’être doté d’une « conscience », cad d’une présence et donc d’une activité actuelle ?

Il est évident que l’on a rêvé l’idée de l’être, puisque de toute manière l’être est encore en cours, il se nomme l’exister, et que l’on ignore ce qu’il recèle, contient, vers quoi il peut Exister ; et donc qu’il n’est nullement une chose molle ou inerte ou un état quelconque étant entendu que seul le devenir, ou le possible, s’imposent comme au moins égaux à ce qui est nommé, désigné, signifié comme étant « le réel » ; qu’il ne soit pas, nulle part, veut dire qu’il existe beaucoup plus que cet être mort né, que « le réel » est une articulation bien plus étendue et difficilement compréhensible qui n’est évidemment pas réductible à une saisie « objective » d’une notion, d’un concept, d’une idée et que si il est devenir, qu’il soit devenir brut comporte renouvellement ou continuelle naissance.

Puisqu’ici le possible n’est pas le possible d’un quelconque quelque chose, mais le possible du possible. Ou donc ; il est toujours encore plus de possibilités ensuite qu’initialement : le possible est une capacité qui cherche la distinction, afin de, prenant appui sur le distingué, puisse se produire encore plus de distinctivités. Si dieu existe, il n’est pas celui qui crée des choses ou des êtres clos, mais des rapports qui s’organisent ; tout est entièrement une organisation (il n’est pas un magma, une masse informe qui admettrait les idées) ; des possibilités, étant lui-même non pas le dieu théologique figé (celui qui promulguerait des interdits), mais le dieu du « je suis celui qui est en cours d’exister ».

Évidemment le plus incompréhensible tient à ceci que selon toute vraisemblance le dit « monde », l’univers, la réalité sont destinés à la dispersion, au froid glacial de l’extinction de tout, voire au déchirement de la trame spatio-temporelle elle-même, jusqu’à la moindre particule, l’indéfinitude totale et ténébreuse, et donc infinie dans le temps et l’espace puisque ceux-ci seront éclatés.

Mais on a vu que s’il est une « direction » de la réalité, ça n’est pas le temps, mais le présent ; soit donc le possible ; ce que révèle qu’il y ait un présent ; il y a un présent afin que quelque réel devienne. Ou ; le Bord du monde, de la réalité n’est pas au fin fond de l’univers (qui du reste n’existe pas, qu’il soit infini ou sphérique) mais ici même ; en tout ici même et maintenant et se dirige « vers le haut ». On nomme cette orientation « vers le haut » puisqu’elle recherche « encore plus de possible ». N’étant pas une des possibilités du monde, elle est, cette orientation, interne au réel-même, celui antérieur à tout monde, puisque la forme « présent » est absolument totalement universelle, tenant du fait, exclusif, d’exister, et toutes les distinctions, les différenciations viennent ensuite.

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