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instants philosophie

Cohérence du réel

16 Septembre 2023, 11:17am

Publié par pascal doyelle

Tout ceci n’a pour finalité que d’expliciter la bizarrerie, l’étrangeté, l’énigme, le mystère de notre être, lequel ne peut pas, en aucun cas, être interprété en tant que « cervelle plus imposante », puisque l’on a vu, cent fois, que « penser » ça n’accomplit pas du tout l’ensemble de toutes nos capacités, et que l’intellect, mais en vérité (et en réalité) toutes nos internationalisations, ces champs intentionnels (de la perception à la pensée, en passant par les affects, compliqués, et l’imagination, et tous les domaines des esthétiques au politique, de l’éthique à la connaissance) tous ces champs n’existent que renvoyés à une unité, laquelle ne consiste pas en l’être, l’esprit, dieu, le sujet métaphysique, mais à cette unité de mouvement, étrange, qu’est le rapport ; il n’y a pas une essence, un substance, un être, une unité inerte, mais un mouvement et un mouvement qui crée des mouvements ; si le rapport est réel, alors il est le seul qui existe ; le reste est, et se décompose dès que composé, mais le mouvement se poursuit ; à savoir en tant que présent (qui déroule tout ce qui « est »), ou donc en tant qu’il est le « temps » (qui, de même, si il existe, est tout ce qui existe et n’existe que le temps lui-même, qui s’offre alors comme dimension structurelle), ou enfin en tant qu’il est l’exister pur, et purement formel ; celui qui contient, et rend possibles, toutes les choses et tous les êtres.

Or donc on verra, une autre fois, que si notre être est ce mouvement, il n’est pas une seule réalité, une seule réalisation (de soi, d’un « soi ») mais que si le réel est un par son mouvement (ou sa structure), la réalité est alors feuilletée, lisible, dicible, multiplement, imaginable, pensable, ressentie sous et en différentes feuilles de réalité ; il est des diversités que l’on admet par facilité, qui nous reviennent parfois et s’éprouvent difficilement, et il existe des pensées, des esthétiques, des éthiques ou politiques, des romans et des poèmes, des visions et des illuminations, parce que le réel se multiplement donne en lisibilités et perceptions jouant dans et par la Manifestation.

La manifestation du mouvement-même, qui, par nature, puisqu’il est mouvement (de mouvements), mouvement donc qui se démultiplie, se distingue, inaugurant qu’il y ait une réalité, laquelle n’est pas lisible en une seule fois, mais requiert toujours une pluralité ; la multiplicité (des réalités) et la pluralité (des sujets) sont appelées par l’unité structurelle de mouvement (qui sinon serait inidentifiable et donc ne serait pas). On y reviendra.

Ce mouvement est tout aussi bien et même originellement le possible brut.

Brut : de là que l’on pré-voit que peut-être, le présent est dimensionnel ; qu’il dresse, et toujours plus intégralement et de manière toujours plus élevée, subtile, élaborée, qu’il dresse la Possibilité : le réel est en re-création qui prenant base de ce qu’il perçoit, de lui-même, tend à se perfectionner ; la finalité, interne à la possibilité, qui est elle-même interne au mouvement brut, qui est interne au rapport, est la perfectibilité. Ce qui entre en rapport, malgré bien des égarements, errements, et donc quant à la réalité, brutalités et horreurs diverses et variées, ce qui entre en rapport est destiné à se perfectionner.

Certes on le sait quant à la réalité matérielle, qui se complexifie, mais également du passage de l’inorganique à l’organique et de l’organique à ce vivant qui se-sait (non pas qu’il fasse par là référence à une connaissance de soi, mais à un se-savoir, « je pense donc », autrement dit à un signifiant qui se désigne soi comme rapport).

Mais aussi dans la tenue du temps ; soit il indique une déperdition totale (et ce indéfiniment dans le refroidissement de tout cet univers qui est), soit il indique une autre direction ; on a choisi le caractère formel de l’autre direction ; si le réel est formel (ce mouvement, ce rapport, ce présent) alors les espaces, l’espace lui-même, les choses qui sont, sont relatives (à ce rapport), deviennent d’un plus grand devenir.

Ce qui peut sembler abscons (c’est une chose) et surtout abstrait ; ce qui ne se peut pas. Parce que l’on a reconnu le caractère absolument formel de « ce qui est »… le présent est une forme et tout devient en (et par) cette forme ; l’exister est une forme (l’exister ici ne désigne pas l’existence, comme lorsque Saint Thomas distinguer l’essence et l’existence ; l’existence étant en ce cas l’acte continué et continuel de la réalité qui se déroule, et tout aussi bien sa particularité, les choses et les êtres déterminés, qui relèvent de l’acte de dieu ; ici l’exister est le plus grand et le plus précis universel ; ex-sister c’est la possibilité qui sort d’elle-même et devient sa propre vision et à partir de cette vision (de ce champ de perceptions qu’est « la réalité », la manifestation), progresse. Ainsi du (relatif) désordre s’impose quantité de niveaux d’ordre, qui s’appuient sur les précédents (il n’apparaît il ne survient une matérialité ordonnée qu’à la suite de l’indistinction, le vivant que dans une cohérence matérielle, et une conscience que dans et par un vivant, c’est pour cela que l’arc de conscience est le corps) ; rappelons que l’on admet ici que la réalité est infinie, qu’une grande partie de cette réalité s’est effondrée, qu’il n’est demeuré, en très gros, que l’ordonné qui seul dure, et offre une base pour ce qui viendra ; le temps, la durée, encore une fois joue à plein ; mais de l’infinité de départ il reste une infinité de réalité.

Et quant à la notion d’infini, on a vu qu’elle ne permettait pas du tout de comprendre le « réel ». Qu’au contraire, l’infini est subordonné à la notion de rapport, lequel n’est définitivement pas « fini ». ce qui est pris dans un rapport est déjà changé, or tout est rapport(s). de même que l’être est relatif et que l’exister, l’acte, l’activisme du présent, cet activisme qu’est le présent, est absolu ; il occupe tout et use de toute l’énergie (matérialité, vie, conscience).

Pareillement « présent » est tellement formel et ne consiste en rien de déterminé (qui contient ou déroule pourtant toute la détermination), tellement formel qu’il est unique ; il n’est qu’un seul présent, titanesque, infini, absolu, et il est ce en quoi consiste le réel. Et on ignore jusqu’où existe le présent ; ce en quoi le rapport, comme technologie effective du réel, ce par quoi il existe un réel, soit donc que « le réel est le possible », et seul le rapport assume cette possibilité.

On ne doit pas seulement retrouver l’étrange et le mystérieux, et donc relire toute l’historicité (plutôt que de se contenter de ce « moi », si récent, qui croit être tout et qui n’est tout que pour lui-même dans sa limitation), mais retrouver ou trouver le multi/splittage de la réalité et que c’est précisément de se percevoir que le rapport, le mouvement se différencie et qu’une réalité, une matérialité ou que le vivant existent.

Aussi l’historicité est-elle non pas les aléatoires de tel ou tel contenu, auquel on a tôt fait d’en critiquer le relativisme ou l’abstraction ou l’idéalité ou même la facilité, mais le marquage du réel en positions et ces positions (dieu, la pensée, le sujet et le réel) sont des mouvements. Ce dont on établit ici la cartographie, la cartographie du mouvement digne et seul susceptible de décrire le réel en tant que Possible intégral (dont on est forcé d’en attendre la réalisation totale et ainsi parfaite ; de là que Kant suppose un devenir absolu au sujet). Mais alors le devenir intégral et parfait ne se réalise pas en un devenir simple mais en un devenir démultiplié, un feuilletage. En somme un devenir simple n’a pas de sens, puisque sans aucun espace et temps interne allégués aux réalités (qui sont toutes, elles-mêmes, des rapports). Étant sans cesse en passe, en possibilité de se reconfigurer ; le kaléidoscope qui cherche la perfection, la réalisation totale de toute la possibilité.

Il existe un point qui contient tous les points. Dont le présent est l’instant unique multi-démultiplié, ou donc déplié, comme il sied à une réalité.

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