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instants philosophie

Contre les mécréants

7 Août 2013, 11:48am

Publié par pascal doyelle

Les ironies qui courent depuis des lustres sur la philosophie sont proprement nécessaires mais assez inconscients.
C’est qu’il s’agit de juger de ce qui existe soit comme désordre sans logique du tout, soit comme devenir de ce qu’il y a de meilleur.
Poser en principe qu’il existe une logique du meilleur c’est s’astreindre à essayer de comprendre en quoi et pourquoi, et donc à justifier, par exemple, même les positions des philosophies les plus éloignées des siennes propres. Tout entre en justifications, et il suffit de saisir en quoi et pourquoi et de forcer la pensée à imaginer les ressorts adéquats.
Autant dire que l’on se lance alors dans l’hypothétique, mais il n’est en ces domaines que de l’hypothétique.


Lorsqu’en effet on raille les invraisemblances ou les incompréhensibilités, on ne prend pas garde à ceci ; il faut qu’il existe au moins un discours qui se charge de ce que négligent tous les autres. Or l’hypothèse philosophique est de prétendre que cette reprise des négligences n’est pas elle-même un éclectisme ou une synthèse vague et hasardeuse, mais qu’il est en ce négligé une logique et une signification. Et qu’il se pourrait bien que le négligé soit lui et lui seul le sens même de tous les autres discours mais aussi de tout ce qui est de fait, partout.
Ainsi il existerait évidemment des logiques portant chaque discours séparé, mais aussi il existerait une logique intégrale secouant même les aperçus fussent-ils bigarrés en apparence, et qu’alors tout développement des discours séparés comme du discours général relève ici d’une science et là d’un savoir.
En gros il serait plutôt absurde prétendre qu’Aristote ou Heidegger, Descartes ou Hegel aient perdu leur temps. Ce serait manifester soi-même une négligence, réelle cette fois, un à peu près, un défaut d’ambition et une considération méprisante vis à vis de ce qui est, de fait, réel et actif. Il serait tout aussi absurde de prétendre que l’art africain est inexistant et en signifie rien, ou que les débuts de la science n’étaient que des fantaisies déplorables sans intérêt.


Or on doit chercher à comprendre ce qui est, au niveau même de la prétention qu’anime cela que l’on entend penser, comprendre. Il est totalement absurde de croire comprendre telle hypothèse divine, relative à tel absolument présent, si l’on n’intègre pas cette absoluité telle quelle, et qu’on la réduit à une psychanalyse du pauvre, ou un sociologisme ou quelque réduction que ce soit. N’étant pas au niveau de ce qui est pensé, ça ne comprend que petitement.
De même il est absurde de renier telle philosophie sous prétexte qu’elle ne rentre pas dans les cadres, tout relatifs, que l’on se serait soi-même, fixés ; c’est que les cadres ne sont pas suffisamment profonds. C’est bien d’un moment faible et peu entreprenant que de penser détenir à ce point la vérité (morte et pauvre) que de « choisir » qui a raison et qui a tort ; comme si il était possible qu’il puisse exister du négatif et du néant dans la réalisation des siècles.
Puisque ce qui est, est, alors soit on se condamne à une approximation de déchets divers et variés aux relations irrégulières, soit on postule que toute réalisation se tient de par soi ; qu’elle contient le devenir très réel et très exigeant en son propre ressort.


Les mécréants qui mésinterprètent la réalisation, sont eux-mêmes enfants de leur époque (comme tout le monde) et en vérité en soumettant le devenir à une mésinterprétation, réalisent effectivement un développement très instructifs et vrai en son point précis, et levant les voiles avec application, mais qui défilent, ces interprétations, sous les yeux du même esprit universel et libre, des grecs ou des chrétiens de la dernière conscience possible ; ces réductions manifestent réellement les causalités et les contingences et les conditions d’exercice de la réflexivité, et si ils suppriment telle ou telle valeur, c’est en vertu même de leur hypothèse de départ, absolument valable, mais qui devrait se connaitre relative.
En sorte qu’il n’est qu’une seule position possible qui consiste à affirmer la vérité de toute position, mais en exigeant que chaque vérité ainsi acceptée soit explicitée telle qu’elle se donne, se dit.
La seule position qui échappe à la mésinterprétation est la plus étendue possible qui se donne à voir, et s’expose, alimentant qu’il y ait débat (on ne débat que de l’exprimer, ou n’existe pour nous que le manifester (Hegel), et ce qui alors rechercher c’est le concept, l’idée, le principe le plus général possible qui puisse accepter toutes les attitudes à l’intérieur de sa position, et par lequel chacun serait en mesure d’accéder à toutes les vérités à l’intérieur du principe de vérité ou à toutes les libertés à l’intérieur du même libre.

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La conscience comme acte pur

6 Août 2013, 18:35pm

Publié par pascal doyelle

Si l’on définit l’ego cartésien comme esprit ou substance pensante en chosifiant cette « substance », il est clair que l’on passe à côté de ce que les textes cartésiens montrent littéralement en acte, en activité, en cet hyper activisme insituable. Sans doute Descartes nomme-t-il substance pensante lorsqu’il déroule sa vision de ce qui est, en opposition à l’étendue, cad à sa mathématisation dont on ne peut pas dire qu’elle soit dans son principe erronée.


Mais la substance esprit en question sert apparemment uniquement de dénommer « cela » que nous sommes et on serait bien en peine de circonscrire l’esprit en son unité supposée (par d’autres que Descartes) puisque la pensée que l’on est se présente comme un ensemble ; doute-cogito-infini ; puisque ce que décrit Descartes est l’activité même de cet « esprit » dont il n’est de fait aucune preuve que sa monstration ; en quoi consiste la méthode qui fait-voir, à laquelle on assiste en direct. Ce qui marque si fortement est que c’est d’une actualité réelle sous nos yeux par laquelle la pensée se prouve et se montre en même temps.
Cette actualisation de l’esprit n’est donc dans le texte rien que l’attention qui agit, avance, se retient, se suspend, se rive et se dérive, s’articule ou se désarticule. Que cette activité soit absolument là, présente et agissante, on n’a rien pu lui opposer.
D’autant que la pensée comme myriades de variations Descartes la constate et en rend compte ; il n’est rien que description presque totalement lucide de « ce qui se passe », inaugurant toutes les descriptions et expériences de soi comme « attention-à » qui suivront.


De là, on portera attention à ce qui est, dans la conscience que l’on a.
Le nihilisme des « peu de foi » consistera donc à ne pas croire que cet être de conscience a de soi un accès à ce qui est sous la forme d’être ce que l’on est ; si l’hypothèse que la conscience existe et est réellement conscience, alors il n’est pas sot de penser que cette conscience, qui est se-sachant (aucune conscience n’est ignorante de son être, de son exister, par définition), que cette conscience contient dans sa forme simple (elle apparait à elle-même quel que soit son nom d’emprunt) son intuition.
S’il n’était question que d’une intuition d’une extériorité, ce serait complètement discutable. Mais cette intuition n’est pas dépourvue ; elle est de par soi réflexive et cherche toute armée de ses idées, universalités, pensées, logiques, et autres, à définir, préciser, analyser, penser cette description de soi, de son être. Cette intuition est donc argumentée.


A quoi on oppose la qualification de la réalité telle qu’elle se présente objectivement ; on entend par là que si la conscience existait, elle serait représentée, représentable dans une théorie descriptive qui parviendrait à en discerner les contours au lieu que Descartes simplement se montre agissant. Ce discours objectif décrirait toute-organisée une essence, une composition de notre être.
Autrement dit cette objectivité donnerait expliquée cette conscience dont on n’a aucune représentation puisque c’est elle qui re-présente ceci ou cela ; son être est un réel, ce qui veut dire que l’on ne peut dériver « avoir conscience de » de quoi que ce soit. c’est comme si l’on pensait dériver « être » de quelque « chose » connue (qui est incluse dans l’être lui-même), comme si l’être sortait du Un, du Bien, du langage, etc. Etre est indérivable, tout comme avoir conscience-de est non composable.
Il y aurait sans doute à venir une description des processus physiologiques de « conscience », et cela nous en apprendra, mais même des compostions physiologiques, on ne pourra pas en remplacer la conscience-de par ces descriptions, pour la raison que « êtrecosnciencedesoi » est déjà une représentation en laquelle on est « en présence » de soi.


La question de ce « soi » se pose, et d’autant plus que Descartes est suffisamment lucide pour noter ici et là comme l’attentionnalité est plurielle et investie ici ou là. (Et de fait Descartes ne pouvait pas tout découvrir en une fois (de ce qui par la suite le suivra).
Les critiques vont bon train qui identifie la conscience au conscient et plus loin à une identité composée et enfin à une substantialisation de cet être ; alors même que Descartes nous livre d’assister non à cette substance (dans un discours tout fait) mais à une activité, une action en directe et d’autant plus étrange qu’elle reste suspendue en un doute purement virtuel et libre.
Définir la conscience comme une unité faite pourrait éventuellement porter à se contenter d’un discours, mais la conscience est non une unité « là » mais une unification et cette activité (qui déborde constamment n’importe quel conscient) ne peut pas relever d’un discours qui se refermerait sur lui-même ; il ne rendrait pas compte que la conscience est ouverte et refuse de se fermer (sinon en des discours extérieurs qui prétendent se passer des consciences réelles en activité).
Ce sera donc toujours enfermer ce qui est constitué pour précisément ne pas se clore (aucun contenu ne borne une conscience) ; si la conscience se refermait, elle serait de peu d’utilité, et n’existerait pas.

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Le "ce qui est" suivi du "qui est"

3 Août 2013, 10:28am

Publié par pascal doyelle

Aucun discours, aucune théorie, aucune pensée n’est le monde, le seul être qui ait un début d’accès à tout ce qui est, est chaque conscience.
Il n’est aucune science ou pensée organisée ou désorganisée qui soit équivalente à la conscience qu’est chacun. Toute science ou pensée dit ce qu’elle dit, et cela est souvent très utile, mais elle ne dit pas au-delà de son cercle ; or le monde est au-delà de tout cercle, forcément limité.
Le fait que l’on soit conscience (et que l’on ne connaisse pas ce qu’elle est, sinon de la nommer telle puisque se-sachant, elle est instantanément son accès à « soi ») admet sans problème qu’il y ait des discours et des théories et des objectivités pourvu que celles-ci n’entament pas son indépendance (laquelle est au fondement de l’indépendance de chaque objectivité) ce que de toute manière ces discours ne seront pas en mesure de circonscrire ; puisque la conscience est justement cela qui est posé à l’horizon du monde (réel) et que cet horizon est unique.
Ainsi la conscience est « cela même qui est adéquat à l’horizon unique d’un seul monde ».
Croire remplacer cet être par une figure de cet être ou une représentation du monde, est absurde.


Comme cet être ne renie pas du tout qu’il ait à utiliser des discours ou des sciences mais qu’au contraire ce « sujet » se sait comme origine de tous ces discours, qui ne sont en aucun cas autres que lui (ils devraient s’égaler à son être), et qu’il se sait de fait réflexif, et ce instantanément, (la conscience est retour-sur tout donné qui « arrive » dans son champ et ce champ s’étend en tous sens éventuel, de la physiologie et perception, aux signes et aux langages et de toutes logiques qui se puissent), se sachant réflexif puisqu’existant réflexivement de fait (c’es sa structure) il n’est pas non rationnel, mais de fait en cette rationalité qui est elle-même originelle par rapport à la « raison » qui est seconde (mais non pas secondaire).
De ce qu’elle se sait soudainement en notre histoire si résolument partagée en tous, en toute conscience, de fait, il lui vient que cette indépendance soit non rationnelle ; elle ne se soumet pas à la raison, et encore moins au raisonnable, fade, étant le libre pur qui va se-sachant (le libre est sa propre Idée, au sens quais cartésien de « idée », qui n’est plus la notion scolastique ou l’idée grecque et n’est pas non plus le concept hégélien). Mais c’est au-devant de soi qu’elle se dit ou se croit irrationnelle ; vitaliste, bergsonienne, hors raison ou ignorant la raison, Stirner, nietzschéenne et purement affirmative, ou angoisse, Kierkegaard, ou immergée en l’être comme Sens nous dépassant, Heidegger, etc. Cet au-devant de soi est son acte de liberté mais sans comprendre que le libre tout en étant effectivement hors de la raison raisonnable fade ou impérieuse, ce libre est en soi « plus que rationnel ».
Pour cela on ne se suffit plus de la métaphysique et fut entreprise une ontologie ; soit donc la logique de « cet-être » (qui commence donc par la Méthode de son accès à son Réel, lequel Réel, cet être, outrepasse ce qu’il dit de lui-même mais n’est pas de ce fait séparé de ce qu’il dit, ce qu’il dit s’ajoute à son être, sans qu’aucune parole ne puisse outrepasser cet être, mais souvent le contraindre et parfois le révéler à lui-même).

L’ontologie renie qu’il puisse exister un discours qui soit plus grand que son origine (ou qu’il soit total alors que le monde est cet horizon-unique que rien ne « dit » intégralement ou qui lui soit comparable ; affirmant par là le lien radical, à la racine, de la conscience faite-pour un tel monde « là »), il est donc inutile de penser vouloir un discours total (pour le moment et tant que les objectivités ne parviennent pas à réunir la totalité de toutes les totalités du monde ou des mondes si il en est d’autres, ou donc il est possible de vouloir un discours total mais en tant qu’hypothèse et en admettant que préalablement il est une réflexivité ontologique exacte qui fut pro-posée), par contre il est en notre saisissement de nous rendre compte de la source ici même que l’on est.
De cela on est passé donc du « ce qui est » au « qui est ». Dont la description est initialement cartésienne qui entraînera toutes les suites (ou en marquera la venue au monde déployée dans tous les autres domaines du devenir).

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