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instants philosophie

De Descartes à Lacan

18 Septembre 2011, 21:36pm

Publié par zwardoz

Descartes inaugure donc le nouveau règne et se place absolument sous la liberté de la structure.

La difficulté qui rendra impossible la pensabilité de la structure, vient de ce que la mesure de la mesure est impossible ; autrement dit, il est impossible d’assigner des « raisons » à la décision. Elle s’auto convainc, pour ainsi dire, ce qui est régulièrement frustrant. Leibniz ou Spinoza ou Kant ou Hegel pourront donc revenir à une raison d’être entendant s’expliciter, se rendre transparente, ça ne pourra se poursuivre au-delà du raisonnable.

Aussi cherchera-t-on à doubler la raison d’être de telle ou telle partie du monde ; Marx, Freud ou les sciences humaines. Livrer l’être de l’homme à la contingence, serait-elle effectivement structuraliste, largement explicative, vraiment efficiente (il n’est pas question de nier que des causalités innombrables, il y a, et encore moins que des objectivités doivent en rendre compte et que finalement ces divisions internes manifestent bel et bien le sujet en tant qu’il veut résoudre les causalités et ne pas laisser sa liberté à la détermination ; les révoltes s’effectuent du sujet, de rien d’autre).

L’universel et son surgeon

Au-delà de ces deux inspirations, il est une autre voie difficilement inspirante, qui explore la dimension du sujet ; comme elle ne dispose pas de mesure de la mesure, de révélateur des décisions d’être, il faut croire que « ça se décide », ça s’aventure de par soi ; ce qui est ridicule au fond, sauf d’impliquer un idéel absolu, (le sujet est cause de soi, vide et formelle, ce qui est en partie vrai, mais ne peut se tenir tel quel). A moins que le sujet soit lui-même un surgeon de l’être ; comme depuis Descartes le sujet est dans-le-monde, l’étendue-monde, on peut approcher un être-là. Le sujet est posé sur la surface du monde ; ce qui crée une ouverture, heideggérienne, qui cherche à définir en quoi l’être inclut l’être de l’homme.

L’être comme être-là, cad de l’autre côté, « être le Là », est le point en lequel le sujet est posé ; version heideggérienne, cela aboutit à proposer que l’être a disposé l’homme, dans un « là », et que l’être appelle l’homme à « devenir son être » ; en tant que « voulu » par l’être.

Ce qui est proprement une vision, sauf que l’on est reconduit à en passer par une définissabilité de l’être (en l’occurrence via Heidegger, selon une « ouverture » sacralisée, d’on ne sait quelle destinée, du monde qui nous-fait-être). Ce qu’évite Descartes puisqu’il maintient la fine structure du sujet (qui doute-pense-intuitionne) dans le vide sidéral du possible pur. Et bien que pourtant on peut dire qu’il existe un destin, une logique du possible pur ; ce qui n’est pas conditionné, ce qui est libre, est, bien que libre, accomplissement. Zone étrange, et territoire étranger ; il ne peut pas se dessiner dans le monde, échappe au vécu, et tient à si peu, mais par ailleurs ne manque pas de s’improviser au bon vouloir.

Des psychologies

Et il ne faut pas s’imaginer que l’être de l’homme, le sujet, la fonctionnalité mirifique qui échappe aux destinations dans le monde, qui crée sa propre dimension, imaginer qu’il soit une simplicité du vécu, mais bien le contraire. Et purement formel ou vide, l’être de l’homme, qui ne se connait que comme sujet, n’est pas du tout subjectivité attachée à son seul vécu ou réductible à sa psychologie. Ce dont on voudrait tant et tant nous convaincre, non seulement par mauvaiseté, qui est certaine, mais bel et bien « mécaniquement » ; parce qu’alors il entre dans la composition toute extérieure des Autres de manipuler le réel, de le poser comme objectivités, et d’y dissoudre ce qui, le sujet, échappe absolument à tout monde, cad à tout monde humain.

Puisqu’il n’est de monde que défini (sur la base de la « réalité »), et n’est défini qu’humainement, en une humanité qui glisse constamment de l’universel au particulier (qui l’enfonce ; de le définir comme objectivité est une élaboration mais qui aboutit, que ces objectivités le veuillent ou non, à particulariser).

On ne peut pas donc se fier à une définissabilité (qu’elle soit rationaliste, heideggérienne, objectiviste, ou issue d’anciennes formulations).

Il ne surnage

Il ne surnage que les structures phénoménologiques ; par cela seul on parvient à une attention soutenue considérant l’être de l’homme. Sauf que l’insuffisance tient ici dans le principe général de définition adopté qui caractérise l’être de l’homme selon le connaitre. Relevant alors de l’idéal de l’homme comme savoir. Ce qui sera contredit absolument et avec raison, par la psychanalyse ; on ne se sait pas. Lacan déployant l’horizon de notre être comme au-delà de la conscience que l’on en a. 

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