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instants philosophie

L'inconscient et l'intentionnalité

22 Juin 2011, 23:59pm

Publié par zwardoz

Si notre être est l’intentionnalité, c’est la même chose que de dire qu’il est une série de réponses, dont il ignore les questions.

Il est apparemment de la nature de l’intentionnalité d’être essentiellement limitée ; l’intentionnel n’est pas le conscient. Du reste le conscient existe-t-il ? Existe-t-il tel qu’on le croit ? Une sorte de connaissance, ou même l’idéal de connaissance ; on se sait, soi, puisque l’on existe « soi ».

Mais le conscient est une reconstruction, par un observateur ou dans la définition de soi par soi. Dans la réalité, il n’existe que le passage des intentions les unes dans les autres ; et encore, puisqu’intentionnel, nous passons d’une intention vers une autre et visant, de plus, un objet. On est bien, donc, dans la présentation d’un conscient tourné vers le monde, extérieur, qui s’écrit comme une connaissance, mais qui se vit comme un passage d’une intention discontinuée, en une autre, qui se tiennent, elles-mêmes, d’objets extérieurs. En sorte que nous dépendons étroitement de tels objets…

Il est évident que de telle ou telle interrogations du monde, nous y reconnaissons les réponses ; mais ça n’est pas là que le problématique s’est installé. C’est dans la conception de soi ; on ne sait trop quoi répondre si l’on tente de se définir ; puisque l’on existe dans l’activité intentionnelle, qui contient elle-même toute définition de quoi que ce soit, et que cette activité ne se reporte pas sur un plan quelconque, pour qui tous les plans sont quelconques et inactifs, en comparaison de son bruyant activisme.

Si tout donné se posait comme conscient, effectivement exprimé à peu près clairement, on ne se dessouderait pas en deux parties ; les questions ignorées d’un côté et les réponses, ignorantes des questions, qui essaient de combler le questionnement, qui cherchent dans le monde, ou s’évitent dans le monde. Alors en somme notre conscient est immergé dans une galaxie d’interrogations, dont il est le strict système solaire limité ; et il tourne en rond.

Les questions sont donc posées dans l’in-conscient ; mais comme celui-ci n’est pas en lui-même un discours autonome, (il ne formule pas dans le conscient des réponses aux questions, ce qu’il formule dans le conscient ce sont des symptômes, la continuation des questions ou leurs évitements déniés, etc), alors le conscient est le repérage des questions déportées, et l’on peut ainsi avancer, oui, que le conscient est l’uni-bande limitée, et que notre être, notre être « total » l’embarque, ce conscient.

Or il n’est pas notre être, le conscient : notre être est l’intentionnel. Cela même qui pousse extérieurement aux objets, mais qui par ailleurs et pourtant aux objets ne s’arrête pas ; il leur survit.

Nous ne sommes donc pas l’in-conscient, mais pas plus le conscient, et notre être s’il est l’intentionnel, est le flux non pas, jamais, intégral (c’est une motion du conscient tel qu’il l’imagine être), mais intègre, au sens où il cible des objets, mais qui vise, au-delà des objets, à échapper à toutes forces à tout ce donné, ce pesant tas de trucs.

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