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instants philosophie

L'indéfini cartésien

16 Septembre 2010, 20:54pm

Publié par zwardoz

Qu’il n’y ait pas ou pas eu, jamais de déclin philosophique, ça se montre suffisamment de toutes les pensées qui nous ont traversés. La tripartition philosophique minimale se précise comme suit ; d’une part l’élaboration du discours comme vrai à propos du monde grec ou du discours de la pensée pour dieu scolastique ; établir un savoir de tout le pensable déroulé sur lui-même et tel qu’il traduise la totalité des idées telles qu’elles peuvent s’organiser entre elles et telles qu’elles sont issues d’une aperception générale de leur existence ; entendons par là que les idées se proposent à partir d’un « monde » jugé naturellement tel qu’il se donne.

Vient ensuite que le dit monde naturel est interrogé tout autrement ; via les mesures, la mathématisation, les descriptions précises et les causalités, le visage du monde change et il n’est plus possible de lui appliquer le déroulement de la pensée immanente (à elle-même). Les éléments isolés scientifiquement ne relèvent que de mesures et non plus de mots ou d’idées existant de par soi.

Or cependant, il peut être question de dessiner le sujet d’un tel nouveau monde objectif ; un tel sujet, cartésien, commence alors d’une part l’appréhension de ce nouveau monde comme « là » (et non pas en idées), comme étendue, ou comme possible ou comme nécessité de cette chose énorme spinoziste, et d’autre part la compréhension de son être propre incompréhensible. Lequel n’est plus du tout lié à une idée, une idée placée dans un discours cohérent ; le sujet, son être propre excède absolument ce qu’il dit ; il est en plus ; il opère par exemple de la pensée à l’étendue ou de l’infini au fini. Il nomme même cet infini ; la volonté. Cad la capacité de « faire attention » à tout ou n’importe quoi ou à tel ceci exclusivement.

Il n’est plus dès lors de discours savoir clos en une fois, mais un discours troué en son centre, effectivement, par la volonté ou la liberté ou l’étrangeté de celui qui l’instaure. Et donc il n’est plus un savoir transmissible ; intégralement comme peuvent l’être les mathématiques ; mais d’une expérience.

D’une expérience de soi, étant entendu que le « soi » est « quiconque ». La forme entière de l’humaine condition. Là où elle est resserrée en ce qu’elle obtient d’elle-même de plus déterminant ; cad non pas ce qui est le plus cause d’effets innombrables, (en ce cas on pourrait bien désigner le langage), mais en ce qui comme cause ouvre et ferme le plus grand potentiel ; et fondé sur ce principe ; il dépend de ce que l’on pense de soi, de ce « soi », qu’advienne ou non ce qui pourra ou non advenir.

Dès lors remarquons bien ceci ; sans doute il est une telle concentration dans une idée que par celle-ci on connait à la fois tel ou tel possible et on connait que l’on connait ; cad que l’on peut réintroduire cette idée dans une autre suite d’intentions volontairement. Mais il est aussi non seulement pensable, mais souhaitable de surdéterminer ce que par « ce que l’on pense de soi » veut dire. Descartes implique très bien que « pensée » cela se comprend en une pluralité de sens ; ça ne se limite pas à la « pensée par idées ou conceptuelle ». (Descartes circonscrit notre être vrai à la volonté dans et via tous ses mélanges ; il est très loin de cette fixité, cet immobilisme qu’on lui accole ; il décrit un ensemble unifié en perte mais ce gaspillage est son être même).

Ainsi la volonté, attend sa véritable dénomination ; l’intentionnalité, techniquement et dans son libre absolu, la volonté nietzschéenne de pure affirmation de soi (de soi comme volonté … et non pas d’un « moi-même » ; la volonté est attachée à son universalité totale ; puisque ce qui est absolument soi de par soi, infini, doit s’affirmer comme tel et chercher, rechercher les conditions de la plus radicale présence à soi comme volonté ; reste à déterminer en quoi elle consiste).  De même qu’existentiellement, la volonté se heurte au monde complètement autre que soi ; qui n’est plus pensable selon le discours, qui excède la scientificité (notamment en ce que ce monde porte ma propre mort certaine, mon vécu, et tout ce qui s’y trouve, mais aussi en lui-même ; les objets, objectifs, sont des choses, monstrueuses), et auquel on n’assigne aucune finalité visible ; il parait plutôt comme si énormément lui-même que toute conscience de soi, isolée, en semble le jouet ou un jeu remodelé, replié, incertain, sans secours aucun.

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