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instants philosophie

La puissance attractive de la conscience structurelle

2 Février 2013, 12:49pm

Publié par zwardoz

La conscience, bien qu’elle n’y paraisse pas en ces termes là, est ce dont l’être humain est la proie.

Elle était supposée (la dotant d’un contenu, de la conscience morale à la vérité en tant qu’esprit, d’une force vitaliste ou d’une identité personnelle) recéler la meilleure part de nous-même.

Faiblesse est force et puissance

La vérité est qu’elle est purement structurelle et entraine toute détermination en ce gouffre inexistant. Inexistante, elle est de ce fait indubitablement fragile et irrégulière ; mais c’est cette petitesse qui lui offre son indépendance. Si elle se composait de déterminations auxquelles elle s’ordonnerait, elle serait restreinte par les quelques déterminations la définissant ; mais elle est capable de n’importe quelle sorte de détermination, celles données dans le monde ou celles qui viendront et qui se produiront de nos activités, technologiques par exemple.

Elle est donc multivalente et peut s’employer indifféremment.

 

Le remplissage total de la conscience

Ce qui trompe est qu’elle est constamment emplie de contenus (de signes, de perceptions, d’images, de ressentis, et puis d’objets et d’êtres, d’’image miroir, etc), mais elle s’y rapporte seulement ; elle est externe en tous ces contenus.

Et l’autre illusion est de croire que l’accumulation ou la cumulation de contenus désigne un Sens qui s’élaborerait au-devant ou un Sens qui attirerait par constructions de contenus un point unique absolu à venir (temporellement ou éternellement).

Mais il n’est aucun contenu dans la conscience qui soit supérieur à la conscience et il n’est aucun point absolu unificateur, qui soit plus puissant que l’ouverture qu’est effectivement et bien réellement, la conscience telle qu’elle inaugure sa dimension.

 

L’antériorité ontologique de la conscience

Autrement dit le point (qui était de Sens ou d’unification) n’est pas au-devant mais est la source indifférente antérieure à tous les contenus. Ceci est l’hypothèse nietzschéenne et bergsonienne. Mais le retour vers, par selon, au-dedans de l’antériorité est bien plus puissamment plotinienne.

Cette hypothèse ne se nourrit pas d’une connaissance (contrairement à ce que pensèrent les anciens), mais d’un savoir. La connaissance est toujours extrêmement déterminée (et pour nous relative à un ou une série d’objets, scientifiques exemplairement), tandis que le savoir est oblitéré par la conscience se sachant elle-même ou plus exactement en tant qu’elle est, qu’elle vit, qu’elle existe ce savoir.

 

L’Idée spécifique

La conscience étant purement formelle, elle n’est pas autrement que comme Idée ; mais Idée pour la conscience ne signifie une définissabilité ; c’est une orientation, l’orientation de tel flux intentionnel en tant qu’il ne peut pas se regrouper, se rassembler mais renvoie toujours déjà (antérieurement à toute connaissance ou tout conscient) à un rapport dans le donné, le monde, le vécu ; vers l’extériorité.

Ainsi la conscience qui est radicalement autre (elle ne ressemble à aucun contenu ni à aucune détermination dans le monde) indique l’extériorité et en est le rapport, à l’extériorité radicale, rapport complètement autre et extérieur à lui-même vers l’altérité.

 

L’autre de l’altérité

Cet autre de l’autre, cette altérité pure qu’est la conscience comme forme sans contenu, est donc en cela plus vaste que l’extériorité qu’est le monde, elle n’est en sa forme relative à rien, et recèle le potentiel, cad la puissance, à l’état pur ou plus exactement à l’état brut.

 

Il est donc un autre absolu sur la surface du monde, du donné mais aussi du vécu. Une structure agissante, faiblarde et irrégulière, surgissante, s’imposant autant qu’elle peut, qui travaille toute détermination, et qui, pour chacun, produit une dimension de par soi, indépendante, incontrôlable, et qui en chacun s’impose en toute intentionnalité, chassant la passivité, la passivité et l’inertie de tout ce qui n’est pas elle ; le sujet dans le moi. 

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