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instants philosophie

Le sens de la politique universelle

4 Avril 2012, 13:27pm

Publié par zwardoz

Si l’ensemble d’une société consiste en sa richesse, il apparait que la version courte, limitée, absurde et sans aucun avenir (puisque cette version le supprime de fait) définit cette richesse par l’accumulation de chacun. Le reste, cad l’ensemble de toutes les conditions nécessaires qui permettent à chacun de manœuvre cahin-caha dans son seul vécu sont reléguées au titre de simples moyens, sur lesquels éventuellement selon les conjonctures, on rognera. 

Les justifications sont élucubrées de différentes façons, des religiosités aux idéologies, mais tout autant dans le silence et la dissimulation ; ne pas en parler, ne pas exposer le scandale c’est avant tout ne pas autoriser que soit mesuré le taux de profit. 

Il est bien clair que tout se joue autour de cette usure. Du boulanger au financier, si le taux d’usurpation est trop élevé et disproportionné, c’est du vol. 

Les libéraux bon teint, sont stupéfiants. Ils manient une logique si réduite qui parait couler de source d’une fondation moralisante du monde, et se confortent de leur limitation de mener tout crûment cette moralité jusqu’à ses conséquences les plus idiotes ou absurdes. Puisqu’il n’est aucune morale qui puisse couvrir assumer tout ce qui est et que toute morale en sa finalité propre (et légitime) doit aboutir (sous peine de ne plus rien signifier), déboucher sur une politique ; toute politique est le déploiement élargi et plus ou moins rationnel d’une moralité en soi limitée. 

Le libéralisme en ce sens est une vision réductrice tout comme le communisme ou les simplicités écologiques ou les passéismes divers ou les théocraties. 

Si l’on veut y contrevenir, il est alors nécessaire d’établir ce qui ne fut jamais ; la comptabilité exacte de tout ce qui constitue ce que l’on nomme « richesse » d’une société. Comptabiliser les conséquences et les effets, les conditions et les égalités comme les libertés, et de modéliser (ce qui n’est pas planifier) ce qui coute et ce qui revient. 

Au lieu de cela, de cette modélisation, on nous offre qu’il existe une nature humaine qui s’auto organiserait selon cet impératif aveugle de la seule liberté et sans ajouter que toute liberté dépourvue d’intelligence est livrée aux immédiatetés (aux petits désirs ou au gros égocentrisme qui accumule pour soi seul ou selon une soif soi-disant immanquable de reconnaissance…). L’égocentrisme des puissants est équivalent aux petitesses des moins-que-rien. 

Ce qui ne suit pas le donné nécessiteux, des egos ou des petitesses, s’impose par-dessus comme régulation universelle ; et cela n’est pas extérieur à la liberté, puisqu’il n’est de liberté que de partage. Soit donc le seul moyen d’utiliser cette liberté qui lui rende la pareille ; qui la provoque plus libre encore. Ce qui est conservé par devers soi, est abîmé dans l’inutilisable, dans l’investissement absurde et les faux besoins ; des besoins ajoutés aux besoins réels, mais qui font, investissements, font l’impasse sur les besoins de vérité, de justice, de libertés, de réalisations et de prévisions. 

Les libertés absurdes, limitées, aboutissent à des monopoles, à la privatisation de l’avenir ; la richesse de tous est confondue avec la limitation de quelques uns. L’impossibilité d’investissements réellement historiques (qui subviennent aux réalités que les monopoles cachent, et engloutissent) c’est l’accaparement de quelques uns qui pensent toujours selon le monde précédant, de leur accumulation qui se perpétue, de leur gloire qui s’impose de plus en plus durement dans la reconnaissance figée, de leur immédiateté à laquelle se condamnent leurs productions. 

Fausse reconnaissances, productions destructives, resserrement des monopoles, accumulation inutile de la richesse par quelques uns, épuisement du possible en somme dans un mini monde. 

Un monde qui n’assume pas l’universel et reste incapable de répondre adéquatement : il demeure enferré dans son acquisition. Il manque à ce qui constitue le devenir même de l’universel ; de se remodeler constamment. L’universel est actif ou disparait. Il n’est pas un cadre achevé à quelque moment historique, mais la refonte constante qui doit subvenir à cela même qu’il provoquât ; c’est de s’inscrire comme cadre général des libertés, que l’universel pût produire un tel monde humain, qui puisât dans les ressources mis au jour par l’universalité. 

De connaissances théoriques ou appliquées, de mesures, de comptabilisation et de monnayage objectifs qui ne malmènent pas que la liberté en question ait à se réfléchir. Et de liberté individuée ou relationnelle, par quoi chacun mène son vécu comme si il était une destination, alors que ça n’est que rencontres et hasards, péniblement attaché à en former une unité qui serait prétendument vivante, organique, significative en elle-même, acteurs sur l’écran embués, emmitouflés. Dont le fondement serait le corps ; le donné-là inerte clos imprenable du corps. 

Mais l’universel qui est tout autant le sujet en chacun, et l’universel se débat pour passer outre le monde donné là, pour subvertir en plus grand, en plus puissant, en plus réflexif ce qui se contente d’être-là tel-quel. Le corps du moi, les monopoles ou l’universalité figée du cadre historique font bloc pour emprisonner, clore, replier l’universel ; toutes les réflexions en reviennent à l’être-là de « ce qui est déjà déterminé » (selon un monde acquis). Et parviennent peu, bien peu, à refondre les déterminations dans une autre, une nouvelle universalité. 

Les cadres de la liberté, de la vérité, de la réalisation (effective et non pas illusoire ou vaine et gaspilleuse soumise aux nécessités immédiates ou fantasmées) marchent sur leurs propres pas, sans avancer, figés puisque claquemurés dans l’universalité acquise utilisée seulement pour conforter un monde dont le centre s’incruste dans l’inertie (de l’être-là du corps, du relationnel, des nécessités, des fantasmes, de la fausse reconnaissance, de la limitation du libre qui ne se comprend pas lui-même) ; puisque ces encadrements ne trouvent pas dans le monde immédiat, ou historiquement déjà là, de quoi se nourrir, de quoi devenir. Encadrement universel qui célèbre sa propre fondation mais ne peut plus devenir. 

Il est donc une inertie centrale qui utilise l’universel acquis, et le replie sur les immédiatetés, et cependant un encadrement universel pur qui manque de devenirs – tant que la richesse ne sera pas assignée à son destin ; le partage dans une égalisation réelle et uen réelle comptabilité. 

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