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instants philosophie

Psychologie politique

14 Mars 2012, 19:00pm

Publié par zwardoz

Entre la volonté classique et la volonté libre, il est un gouffre. Le fondement de la volonté classique demeure la connaissance ou l’humanisme et le partage de tout l’universel, comme culture, comme acculturation de chacun qui se reconnait identique universellement. Le fondement de la volonté libre est un être-là, donné, et par là s’engouffre tout le désordre.

Le problème est que ce désordre est bien réel, de même que la fondation intérieure de cette volonté est ce corps effectivement là. Que la volonté libre, encadrée par l’universel, mais qui régresse ou risque de régresser comme seule forme vide, se tienne au fondement d’un corps, ramène la réflexion dans les finalités immédiates. Et ce sont celles-là qu’il faut gérer. Qu’il ait des moi-mêmes et non des sujets, est donc absolument valide ; n’existe d’humanisation que celle des moi-mêmes, ou ayant pour point de départ ces unités dernières.

Le décrochage est tout à fait extrême entre la volonté classique et la volonté libre ; cette dernière se connait libre et est à elle-même la vérité. Tout et n’importe quoi peut s’immiscer dans son vouloir, et l’occuper en plein.

La volonté classique était une échappée et hors des nécessités ; son contenu obéissait à des contraintes qui l’écartait de se remplir de n’importe quel réalité, finalité, et l’universel tentait de construire des fins approchables et créées.

Le moi ou la volonté libre ou le simplement là, soi, ne peut pas ne pas garder sa forme universelle (sinon il cesserait de dire « je », de s’interfacer dans la réalité, humaine, comme autonome), mais en même temps il ne débouche que sur le monde, là, donné, nanti de son seul vécu. Et d’une volonté classiquement déduite, (de ses contenus abstraits) qui ne lui sont pas d’un secours affectant au sein de la réalité immédiate.

Il inventât donc son être : le moi a inventé durant un siècle son être, sa structure au sein de la réalité. Ça l’a occupé énormément ; une partie énorme de la production fut d’inventer un moi pour chacun, de permettre à chacun d’acquérir les différenciations qui puissent lui permettre de se découper, de se distinguer. Dans toutes les personnalisations, (et donc les libérations, de race, de culture, de sexe, de us et coutumes, de révoltes, etc), il est un processus de distinctions ; par lequel chacun peut parvenir à se saisir de soi. L’adolescent s’invente, la femme s’invente, l’homme s’invente, l’individualité s’invente ; un siècle d’inventions que la raison classique et son sujet, grandiloquent, en comparaison mais non pas en lui-même, n’y suffisent pas.

Mais ce processus de différenciation est singulièrement insuffisant ; parce que si la volonté libre (qui est à elle-même vérité) s’est émancipée de la volonté classique (il est très difficile de passer d’une sonorité rock à un opéra, des récits en images aux littératures antérieures, de l’exposition individualiste à l’ambition universelle qui pensait antérieurement à la révolution unique et qui se pensait selon l’être humain universel), elle n’en garde pas moins, cette volonté libre individuée, la forme de sujet, classique, abstrait, encadrement universel, et n’aurait de possibilité que l’expression, le devenir-culturel de soi, l’écriture de soi, et non pas l’image ou la représentation constante dans les miroirs mass médiatiques, dans le miroir des autres ou d’un autre. 

 

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