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instants philosophie

La conscience est hors de la cervelle

4 Septembre 2013, 19:57pm

Publié par pascal doyelle

Il est impossible de croire encore que la conscience aboutirait à un contenu, et même plus à un contenu privilégié, qui serait « la vérité », bien dodue, ou un sens quelconque.

Ce faisant on identifie faussement le contenu de conscience comme Sens ou comme Raison ou comme Mathématique, ou encore on croit que la conscience est double en quelque sorte, ou le contenant d’un contenu. Il y apparaît toujours que le contenant n’est rien qu’un contenu spécifique privilégié. On confond aussi que la conscience serait un conscient et on oppose ainsi l’inconscient au conscient, ou engage par conscient la conscience en une forteresse monolithique. Une identité, toujours quelconque. Si le conscient peut "s’opposer" à l’inconscient, la conscience qui vibrille partout et en tous sens, entièrement poreuse, non.

Il n’existe aucune conscience qui ne soit rien d’autre qu’une forme vide, sans rien, et qui n’aboutit en fait à aucun sens qui soit, aucune vérité compacte, mais uniquement une structure qui tisse sa toile à la limite des déterminations, des signes du langage ou des gestes du corps. Une conscience est toujours attirée hors du donné, du vécu, du monde et prend appui sur cela seul qui la tienne ; le réel.

Le reste ce sont tous les ensembles humains (cultures diverses et autres représentations) ou personnels, les personnalisations, les mois comme on dit, et c’est une masse de déterminations enchevêtrées si la structure justement n’y venait imposer son ordre, ce qui veut dire sa « mise en forme », laquelle est bien compréhensible … pour une forme pure.

Il s’ensuit qu’il n’existe pas de vérité, du tout, mais seulement des approximations diverses ; ce qui ne les annule pas du tout, mais les relativise. Et les relativise par rapport à cela seul qui existe ; c’est à dire « qui sort de », pour illustrer par cette sorte de figuration nominale, qui ne signifie pas plus ; en ce que la conscience est hors de la cervelle ; elle n’y appartient pas et donc n’appartient en aucun contenu de la cervelle.

Elle n’est certes que bien peu, excessivement limitée de fait, (c’est sa nature même et non un défaut ou un manque ou un néant), mais étant incompréhensible en elle-même, le peu qui lui soit accordé, est le possible lui-même.

Puisqu’il n’existe pas de vérités, la vérité est un principe qui exprime les choses dans leurs énoncés. Mais puisque la conscience est la structure, cest énoncés tendent validement à extraire des choses ce qu’une conscience, cette forme pure, peut tirer d’un monde, ou de ce monde-çi.

Elle en a voulu tirer un « monde en soi », un monde idéel valable pour tout monde quel qu’il soit ; il se peut que cela fonctionne ; que l’on ait élaboré les notions, ou concepts non seulement explorant toute la pensabilité (la nôtre) mais aussi correspondant à ce monde-çi, sans que nous puissions admettre que ces notions soient valables pour tout monde (hors du nôtre). Nous ne possédons pas l'empirie d'autres mondes.

En ce sens il est plus de certitude dans la forme de conscience que dans n’importe quelle détermination (Descartes) ; ce qui admet donc que toute la détermination, et toutes les vérités, sont à la portée de la conscience (et non pas que la conscience demeure "vide" et que ce soit son être ; son être est structurel, et intégralement positif).

Il existe des tas de Sens différents et divergent parfois, mais il n’existe qu’une seule conscience, et elle ne désigne pas un « sens » mais elle Est le sens. De même il n’est pas de bonheur, sinon d’un arrangement relatif de déterminations, mais la conscience est l’extase ou la jouissance ; non celle du vide (elle est vide par rapport à un idéal dodu de pensée), mais celle de la structure parfaite ; le mécanisme qui sort de la cervelle vers le réel.

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D
On ne connait rien du réel, (on ne le connait que si il est répertorié dans notre cervelle, et qu'il subit le langage ou les affects, etc), mais le réel est la borne, l'horizon purement formel qui arc-boute la conscience : si le réel manque, c'est pas bien ... Mais on sait qu'il n'est pas inscrit volontairement dans une conscience (voir lacan). cependant la conscience est hors langage, hors affect, etc, un minimum ; elle n'est pas massivement hors de la cervelle (elle ne contient rien du tout de toute façon) ; que la conscience soit extérieure à la cervelle, ça n'est pas non plus par magie, elle se sert des signes ; au fond c'est cela qui compte qu'elle perçoit plus loin que tel signe, plus loin que tel affect via les signes, plus loin que telle parole d'échange via tel affect et via les signes; etc ; elle n'est pas liée. C'est donc le visage de la conscience qui est-autre.