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instants philosophie

La vérité sur le "pauvre" Moi

16 Mai 2014, 18:13pm

Publié par pascal doyelle

Le moi n’est donc pas une pauvre petite chose archi dépendante.

Toutes les objectivités s’appesantissent sur sa faiblesse, les pensées elles-mêmes le restreignent et l’enserrent. Il faut Nietzsche ou Artaud ou Rimbaud ou Céline et sa morgue, la morve au bout du nez, pour qu’il s’affirme au travers des états les plus lamentables, ceux-là seuls parlent le moi pur et dur, celui qui se moque et que les effondrements mêmes ne parviennent pas à dénoyauté de son être ; parce qu’il est indénoyautable.

L’être à l’intérieur du moi est pire que tout, plus effarant et plus effrayant en deçà de tous les mondes humains, en-deçà des normes et des folies répertoriées, des idéologies à son chevet ou l’écrabouillant sous le poids des pensées immondes.

On peut mésinterpréter Kafka ou Joyce, Lovecraft ou Ph K Dick, mais tout ceux là sont des pieds de nez. Ce sont les mois qui exposent en toute, en radicale lucidité ce qu’il en est et qui outrepassent n’importe quelle idéologie ou « pensée » prétendant se substituer à l’expérience réelle de l’effondrement, l’effondrement retourné par la seule puissance articulée du moi, celui qui possède le sujet, et qu’aucun discours ne peut effacer, substituer, annuler.

Au point irascible des mois, dotés de leur sujet, se passant de toute acculturation et désintégrant l’héritage (une saison en enfer de Rimbaud qui solde son historicité et l’historicité même, avant de renouveler intégralement toutes les visions du monde nu), il n’est aucun discours qui tienne le coup.

La philosophie emboitant le pas gagné

Il faut que se ramasse toute la philosophie aux points de Nietzsche, Heidegger, Lacan pour que encore une fois la philosophie et la vraie pensée, de l’interne structure (et non qui prendrait contenu comme d’un succédané de son être irreprésentable) relance, comme à chaque fois, la réflexivité pure et simple qui est, depuis le début, son attachement unique, celui au réel radical.

Or ce sont des sauvages. Ça ne pense pas, ça réfléchit ... ce qui est le summum, et expose à même le sol réel, explosant de ce fait l’historicité, le devenir jusqu’à leurs pieds s’éteignant. Il serait absurde de n’en être pas convaincu, puisqu’ils le disent, nommément. Ça ne se cache pas, ça se dit de but en blanc. Le réel que découvrent les réflexivités réduites à leur plus stricte présence au plus proche ; le moi existe au plus près de son être structurel, à même le sujet en tant que réflexivité valant en et par elle-même comme structure et non pas réflexivité d’un (pauvre) être sur lui-même ; la réflexivité n’est pas une fonction appliquée à un être qui serait nôtre, elle est cet être nôtre, et nous ne sommes rien d’autre que ce vide mais structuré et dès lors structuré.

Qu’ils se soient expulsés de l’humain, déstabilisés de leur moi, et qui plus est de leur propre moi, leur tragédie, voir leur absurde exposition d’eux-mêmes et les risques encourus, tout cela parait offrir un désespoir sans borne, mais en réalité fonde la rigueur et la précision de la conscience acquise, et à ce point certaine de son articulation au réel, qu’elle referme l’héritage et ouvre sur l’horizon effectivement là.

Or de ces mois étendus, de ces sujets, de ces grand sujets, il est à revers l’ensemble des mois pauvres et sans rien, qui n’obtiennent de la réalité que leur corps. Mais sur ces mois plus encore s’appesantissent les discours et objectivités, idéologies et marketings, communismes ou libéralismes, discours enfumants, nasse gluante, et comme l’on sait mieux que les mois eux-mêmes ce dont ils s’agitent !

Mais il n’y eut rien de plus actif et de plus entreprenant que les mois. Ceci est le monde des mois, leur monde, leur acculturation en plein, leurs rocks, leurs littératures et leurs cinémas ; leur immense mass médiation (dénommée à tort). Et cette culture là n’obéit plus aux règles universelles (jusqu’alors les Œuvres se situaient vers l’horizon universel, mais l’Etat étant acquis, cet horizon universel l’est aussi, et c’est autre chose que l’esthétique universelle qui nait, surgit de l’historicité).

Il est inutile de déplorer ce que la Kultur est devenue ; elle s’est transformée en l’acculturation très exacte de tous les mois qui exagèrent, qui portent et poussent plus loin, qui avancent dans l’épaisseur des pensées et des universalités rendues inertes de s’être réalisées, et ce sont eux qui à même les choses pesantes; à commencé par leur lourd corps. C’est autre chose qui emplit le possible. Et il est évident que l’on ne sait pas encore lire "cela qui s’est créé", à partir du moi, des mois entre eux, mais ceci par l’effet, les effets de sujet (puisque le sujet est une forme vide il lance quantité d’effets réels), par cette articulation contre laquelle le moi s’arcboute.

La conscience comme être hors-cervelle

C’est que la conscience n’étant pas une « idée » (ou plutôt toute idée étant rapport, et rapport intentionnel pur vers le donné « là », c’est cela l’idée réelle, que lance la philosophie par delà langage et groupe humain), elle est un être réel ; une articulation produite de la cervelle, indépendamment de tout contenu, un arc réflexe qui est un arcboutant sur, vers le réel, hors de la cervelle (et a fortiori de tous ses contenus). C’est cela qui constitue l’être (plus loin) de l’homme ; il est un être spécifique en nous qui produit toutes les diversités d’acculturations, de mondes humains, de personnalisations. Une être physique, physiologiquement existant.

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