Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
instants philosophie

Le dépliement selon le temps

19 Juillet 2014, 16:24pm

Publié par pascal doyelle

La philosophie ; puisqu’il faut la sortir de cette caricature qu’elle ne fut jamais et à quoi pensent la contraindre les maitres en délitement divers et variés, est donc la reprise très exacte de notre être en tant qu’il se veut et dont l’humain et la personnalisation sont des effets.

Autrement dit sortis de cet être, si on les en extrait, l’humain et la personne s’effondrent, en réalité ils deviennent impossibles, non existants.

En ceci que notre être est apparu comme mécanisme formel de conscience (ou donc le dépassement par cet être de tous ses contenus, ce qui eut pour premier aboutissement de vouloir par la Pensée, grecque, maitriser tous les contenus de conscience, et, depuis ce mécanisme de base de la conscience même, élaborer la machine intentionnelle ; la pensée engendre son extensivité tandis que la seconde réflexion sur la réflexivité, soit donc le sujet cartésien, crée l’intensité ; on a donc quatre qualifications ; mécanisme, machine, extension , donnant l’universel, et intensité, assumée, plus ou moins, par le sujet, ce qui veut dire par les sujets, qui sont impossibles, et à partir du sujet fondamental qui ne tient que par la description, unique (elle ne fut pas reproduite) de Descartes).

Ce mécanisme n’est pas encore explicité, la description étendue par Husserl de l’être par Descartes dé-couvert (dénudé) reste encore au final (mais au final seulement, ce qui veut dire que ces repérages sont très exacts) accrochée par l’idée de vérité universelle, qui lui parait seule valider qu’il y est un être si extraordinaire.

C’est précisément en cela, que cet être se valide non pas d’être accrochée aux basques de l’universel, de la vérité (conçue comme vérité totale et non pas comme vérité une) mais vaut en et par lui-même et lui seul (ce en quoi consiste la grande vérité formelle installée par Nietzsche, rien que cela ; il a validé que « ceci », cet être étrange est absolument un et ce sans être du tout total, on y reviendra), c’est précisément en cela que Sartre qui durcit le ton, élague Husserl (ce dont il est explicitement conscient ; à commencer par « L’imaginaire »).

La validation de cet être hors de l’universel et de la vérité, on sait à quel point les grands sujets ont livrés bataille, mené la grande guerre. C’est qu’effectivement cet être sans nom, innommable (puisqu’il est celui qui nomme, celui qui passe outre le langage, le groupe, le monde particulier), est en tant que grand sujet dans la folie incompréhensible de se saisir de son être, de le porter dans la représentation humaine, de même que la Pensée (des grecs, puis des chrétiens, qui est encore tout à fait différente, divergente de celle des grecs mais qui est liée indissolublement au devenir de la réflexivité pure, inventant une autre machinerie que celle de la pensée et de la maitrise des intentionnalisations, qui se joue donc sur le vécu de cette naissance à cette mort, via le christ-fils, l’esprit-saint, et dieu le père), de même que la Pensée est l’outrepassement du groupe et le devenir formel au-delà des mondes, et qui de conflictuelle d’avec la représentation humaine de l’humain en tel groupe, viendra s’imposer au-delà de tous les groupes et ramènera à elle la représentation humaine ; sous les formes donc de universalisation (le beau, le vrai, le bien sont des réalités réflexivement constitués ; ou encore la politique existe dans tous les mondes, c'est seulement par les grecs qu'elle se nomme elle-même..., pareillement l’esthétique n'a pas attendu les grecs, mais par qui elle se pose là, indépendante absolument, de tout rituel). Et tout cela ne suffit pourtant plus du tout aux sujets !

Alors pour valider son être, cela est impossible ; le grand sujet est une horreur qui ne peut pas éteindre notre être ; la conscience ne peut pas remonter sa structure, mais elle peut l’exploser, et ce faisant renvoie le moi dont le sujet est issu, à ses compostions d’une part et d’autre part à son jeu structurel même ; dans le moi par le sujet, lorsqu’il se veut, ce sont les existentialités profondes qui paraissent, qui sont exhibées, de la question sexuelle aux dérives monstrueuses, relationnelles ou politiques, éthiques ou de cet autre nom que reprennent les sujets ; les compossibilités métaphysiques lorsque la métaphysique est jugée non de l’universel mais de cette seconde partie de la réflexivité qu’est le sujet réel, en chair et en os, en ce corps, en cette cervelle et ses rêves existants. (Voir Julia Kristeva en ceci).

Le moi requiert toute notre attention, parce que lui-seul est existant, est confronté à l’Existance même, pourrait-on dire, et ce dans le détail le plus concret, dans une immédiateté en laquelle l’universel ne peut lui venir en aide ; non seulement les mois vont devoir produire leur propre monde (au sens propre mais aussi culturellement, leurs médias, leurs images, leurs sonorités, leurs récits, etc) mais aussi élaborer leur identité, leur technologie psychique qui puisse leur permettre de se supporter, de se porter, de se rendre apte à être. Les désirs, les imaginaires, les mots inventés par le moi. La propension à « consommer » comme on dit, les variantes de «narcissisme » (il faut bien qu’il (se) voit !), l’infantilisation galopante (il doit encore et toujours se vivre, se susciter à être), l’amour (qui remonte à loin, mais depuis l’invention du christianisme, il Faut qu’il aime), ses variantes de désirs (de toute sorte, et son inquiétude quant au sexe, qu’il simule ou réalise), mais aussi ses maladies, le nombre de maladies du moi internes au moi lui-même est effarant. Il est dans l’existant même, il en est l’Idée, cad le rapport vivant de tous les rapports.

On insiste sur le moi existant parce que nulle part, jamais il n’y eut des mois ; existant en cette proximité effarante au donné là, aux réalités, aux choses et évidement empli est ce moi de son intériorité ; de ce que cela fait d’être un moi, et qui découvre une empirie qui ne fut jamais présente telle quelle en aucun monde humain particulier (qui réunissait en une fois la parole-langage, le monde immédiat localisé et le groupe échangeant ses compostions parlées) ; le moi découvre in vivo ce que c’est qu’être un moi, et ici pour le moi il est un être donné là sans plus aucune parole, un monde de choses muettes, un corps invraisemblable,

(corps et vécu que ne couvrent même plus l’ambition universelle, et de plus Une (en quoi cela vient grossir la Pensée) du dieu qui reprenait ce corps pour le sauver en esprit, cad en universelle conscience qui les subsume toutes ; dieu est la conscience unique qui modèle en les sauvant des fausses intentionnalisation, en lesquelles notre âme, littéralement, se perd, se perd de vue, ne se voit plus, rendant impossible que cet âme perdue ait encore un avenir, un possible ; elle s’enfonce, sans dieu, dans le monde épais, dans son corps nauséeux, dans son infra monde plus même apte à percevoir le monde unique de toutes les consciences ; l‘âme perdue s’enfonce dans la séparation ou pire que cela dans l’agonie structurelle qui dégrade longuement son être formel).

Ce qui est existant se dit dès lors à partir du moi ; cela fut déjà envisagé intellectivement par les chrétiens, dont la pensée, la réflexivité en marche, l‘intentionnalisation en plus de la pensée, l’intentionnalisation maitrisée par dieu, rapportée à son origine absolue (celle de la dernière conscience indéfiniment réelle, existante), dont la pensée aboutit à admettre l’exister « là », ce formidable aboutissement de la réflexivité intellective (rappelons que l’intellection, qui gouverne la conquête ou plus exactement le déploiement de l’universalisation grecque selon et par le Pensée, sera poursuivie comme intellectivité ontologique, ayant rait à notre être même par Descartes qui reprend ce que c’st qu’une Idée, qui modifie le concept même de l’idée, invente une autre technologie de l’idée-intentionnalisatrice).

Et bien le moi est de fait confronté à l’existant ; le là du monde donné vécu, tel qu’éprouvé ; cela prendra quantité de perspectives par les grands sujets (souvent dans les affres divers qu’ils affrontent), mais pour le moi, c’est très concret. C’est la concret lui-même et c’est que chacun d’entre nous depuis est amené à vivre, à vivre fondamentalement dans toute son ampleur, sa multiplicité, sa pluralité, sa densité ; comme à la pensée revient l’extensivité, au sujet l’intensité, au moi il revient la densité.

Commenter cet article