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instants philosophie

Le réel se meut

9 Août 2014, 09:28am

Publié par pascal doyelle

Le mouvement d’ensemble a donc consisté à produire la machine intentionnalisatrice (sur la base du mécanisme de conscience, purement formel et vide, mais qui par ailleurs promeut, lance dans la réalité, vers le réel, la Cohérence ; dont les déploiements sont les éthiques, les politiques, les esthétiques, les idéels (sciences, mathématiques par ex au début par les grecs), mais aussi humanisation (il n’y en est qu’une seule) et personnalisations (il en est des quantités qui se situent dans et par et en plus de l’humanisation).

La dite machine n’est pas finalisée ; ça n’est pas parce que l’on dénomme ce mouvement « intentionnalisatrice » que le mouvement vise par exemple l’idéalisme husserlien ; c’est purement et effectivement une machine, une technologie (et comme elle se tient de l’être, c’est une machine ontologique) ; tout à fait indifférente à quoi que ce soit ; qui « se produit » et engendre des réalisations, des rendus réels, effectifs dans le réel (puisque le mécanisme de base, la structure d conscience , est articulation de la cervelle hors de la cervelle vers le réel positionné « là », formellement ; inutile de connaitre ce qu’est le réel pour qu’il y ait un Réel, et ce a contrario de la cervelle et de son rêve, de son irréalité éternelle ; notons bien que dans la cervelle, cette masse, se produit un inconscient ; le conscient et l’inconscient et se créent en rapport l’un de l’autre, comme les deux faces de la pièce, séparés/créés par le langage qui marque la cervelle comme il marque la réalité extérieure, le langage est la délimitation, mais non en vertu de son essence de langage, mais bien parce que le langage est système oui mais système de rapports ; un langage existe par une conscience qui l’articule dans le donné là, qui l’articule sur et par son corps, pour et vers les autres ; le langage n’est pas le bout du bout, mais un moyen).

La finalité très exacte est donc le « donner là » effectivement réel ; le résultat « là » dans le réel ; ce que le moi crée par-dessus et au-delà de son corps, dont il se sert en en produisant une image-corps (qui est indépendante de tout le reste, qui est la vraie nature du corps, aussi bizarre que cela soit ; on se crée une image-idée du corps et c’est cette image-idée qui prend le pas sur la physiologie, la cervelle, le langage, les autres, le monde, le vécu, etc ; il faut bien que l’ensemble des déterminations si diverses aboutissent à une unification). Le donné-là du corps outrepasse le seul conscient ; mais est l'engendrement de conscience à même le monde, quand bien même cela échapperait-il au conscient et à identité du moi (identité mitoyenne à la cervelle, conscient -inconscient).

Le mouvement est donc la mise au jour, le porter à la manifestation, la représentation de notre être tel quel ; par delà les mondes particuliers humains, les langages et les groupes, les corps immédiats et les perceptions, de notre être comme mécanisme de conscience vide et formel ; ce qui signifie sans contenus privilégié ; les consciences ne fonctionnent plus comme déterminées par telle ou telle vérité, tel ou tel sacré ou tel ou tel culture particulière, mais fonctionnent à vide et produisent actuellement, dans leur actualité la machinerie intentionnalisatrice qui est instantanément (puisqu’elle est réflexive, cad face à elle-même, elle se sait sans se « connaitre », ou le savoir est supérieur à telle ou telle connaissance, ignorance engendrant toutes les connaissances) instantanément Pensée, ce qui veut dire ; hyper intentionnalité ; une idée et un système d’idées est une manipulation de l’intentionnalité en tant que celle-ci ne se fixe plus sur un contenu (mythologique, sociétal, du langage, du vécu, etc), mais paramètre l’ensemble des contenus possibles ; ce qui est une dévaluation de LA vérité vers des quantités de vérités ; et donc met en œuvre un para système, un système par-dessus toutes les vérités, et une conscience au-delà des contenus, et un sujet en plus de tout vécu (perceptions, sentis, corps, imaginaires, affects, etc).

Ce système formel s’est installé en tant que tel ; élaborant dans l’ordre les conditions de vérité (qui outre les performances du texte même, cherche à montrer ; que faut-il être pour Penser ? ), les conditions de sujet (que faut-il vouloir, cad intentionnalisés dans un lieu-point-corps dans le « là » étendue du monde unique ?) et peut-être (puisque cela nous concerne tous) les conditions du moi ; que faut-il mobiliser dans le moi pour s’être comme sujet ?

Remarquons sur le dernier point ; les conditions du moi ne sont pas seulement les dispositions psy, ou autres, mais réclament ceci ; que faut-il prédisposer pour l’on soit libre ? Définissant la politique comme ; quelles sont les prédispositions concernant les conditions d’exercice de la liberté de chacun ? et ce sans que soit absolument préposé que l’universalité est requise pour qu’il y ait des êtres-libres, et que ces êtres-libres sont en-plus de l’universalité. C’est une logique s’accumulant ; il faut conserver l’universel, puis ajouter les libres et cela n’est au fond possible que si l’on augmente le champ universel (qui ne peut pas demeurer statiquement immuable et figé comme c’est le cas). Ce qui veut dire qu’il faut tout augmenter, à la fois. De plus « libre » ne signifie évidemment pas « n’importe quoi », mais pas non plus une formulation classique (Kant par ex, qui ne dresse les conditions universelles du libre mais non pas l’articulation libre elle-même, il faut se tourner vers les grands sujets, fous, structurellement fous, avant que cette folie structurelle n’atteigne leur moi existant, et le torde, le dégrade, le creuse du dedans ; les grand sujets éreintants formulent ce que vouloir le sujet impossible veut dire, comporte, implique, cause comme destruction et créativité interne).

L’expérimentation (ce que l'on nommerait l’empirie) est donc non seulement le scientifique et l’objectivisme, mais aussi le devenir inconnu, incompréhensible d’une structure de conscience (cet être dont le conscient et l‘inconscient, l’humanisation et la personnalisation, l’universalisation et la subjectivisation sont des effets, effets d’une structure de base), d’une structure de conscience dans le monde unique réel. On ne sait pas du tout ce que cette expérimentation cause, produit, invente, crée, avant qu’elle ne l’ait causé, inventé, engendré. Ça n’est absolument relatif à un système d’idées, de langage, de sociétalité, de physiologies, etc ; non que cela remplace idées, langages, physiologies, mais c’est « tout étant compris » comme étant « en-plus » ; une réorientation constante de toutes les données.

D’autre part il est clair que ce mouvement cause autant de mal que de bien, d’acculturation que de sauvagerie (qui n’est pas naturelle du tout), de désordre que d’ordre, et est parfaitement indifférent ; le mécanisme de conscience n’est pas a priori humain. Mais cependant il se trouve que ce mécanisme se réalise d’autant plus qu’il substitue à la violence pure, et même à sa propre violence ontologique fondamentale, une élaboration qui rend caduque et stupide la dégradation ; parce que mécanisme impose ses propres logiques qui, si elles s’abaissent aux finalités stupides et basses, trouvent dans le monde des résultats faciles et immédiats, alors que la structure est de fait et en elle-même im-possible et autre radicalement (autre que tout et refusant se laisser faire, de se soumettre).

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