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instants philosophie

La conscience et l'inconscient

20 Septembre 2014, 09:18am

Publié par pascal doyelle

Ils croient que lorsque l’on dit ; on est libre ; c’est de la liberté du conscient dont on parle… Mais ils ne voient pas que c’est autre chose ?

C’est comme de confondre la liberté avec cette hypothèse du « choix » ; on serait libre de choisir. Mais ça n’est pas de choisir entre A et B que l’on est libre, mais d’inventer. D’inventer précisément au-delà, de tout choix donné là ; et on n’a pas besoin de se « décider » à inventer pour inventer ; on invente de fait. Un moi, une personnalité, est déjà une invention qui grimpe sur ses propre contretemps.

Evidemment elle n’est pas toujours et forcément super inventive, elle se trompe, erre, revient au même, etc. mais on ne peut pas inventer (ce qui n’existe pas encore) sans s »garer et délirer quelque peu, sinon ça ne serait pas une invention.

Encore une fois ça n’est pas le conscient qui est la conscience ; la conscience est en-deçà du conscient (sur lequel est bricolé le moi en se mêlant à la cervelle), et la conscience ne se représente pas ; elle agit. Elle n’est rien qu’agissement, pure structure vide. Et lorsque l’on dit qu’elle est en-deçà, elle est tout aussi bien au-delà, et ceci non pas comme super conscience disposant souverainement de tous ses contenus ; elle est transcendante comme rien, rien structurel, vide, et qui tisse et retisse des rapports au-delà et en plus des systèmes intérieurs.

On a cru hypostasier la conscience comme hyper conscient ou conscient tout court, mais c’était chosifier et caricaturer la conscience comme étant uniquement et rien que structure agissante, vide et formelle ; ça n’est pas dans les contenus que ça se passe, mais dans l’articulation des contenus, par-dessus. Ayant caricaturé la conscience comme conscient, on a beau jeu de le traiter comme déterminé exclusivement.

Et ce faisant ce que l’on va désirer, attendre, imaginer, figurer encore de la « conscience » comme conscient, c’est de réanimer le fantasme de la connaissance ; par quoi le contenu serait supérieur à la forme, comme si les contenus étaient plus grands que la forme qui les produit. Alors on va découvrir un super contenu, on va nommer ça l’inconscient, mais c’est une représentation que cet inconscient, une reconstruction, qui n’est pas « ce qui a réellement lieu ». Non pas qu’il n’y ait pas d’inconscient, mais il n’existe pas que cela. Et l‘inconscient lui-même est recompris autrement et par ailleurs. Comme si un système pouvait disposer de tout l’ensemble ! ça n’existe pas comme ça, tout système est ouvert dans, vers, sur le donné là, et ce qui agrippe le donné là est pour nous, pour notre-être, la conscience-de comme articulation en plus.

Elle n’est pas avant tout le reste dont tout les reste (ics, cervelle, corps physiologie, langage, autruis, etc) serait fonction (ça c’est l’ancienne formulation du conscient), mais elle est la pointe en plus de toutes les fonctions( cervelle, langage, vécu, ics, perceptions, etc), et la pointe qui re-dirige dans l’action, l’activité, ce que l’on nomme ici l’activisme même, qui re-dirige ici et là l’ensemble ou telle ou telle partie des fonctions.

Et ça, la conscience, ça ne se représente pas, puisque cela prend déjà tout le donné, langage ou ics, autrui ou symbolique, ça le prend tel quel, et réoriente ; elle ne réfléchit au sens où elle re-présente consciemment ce qu’elle veut, elle réutilise tout le reste (langage, ics, corps, etc) qui est déjà de la rprésentation, et l'utilise comme réflexivité et relance les dés, à chaque fois quasi à nu. C’est tout le reste qui réfléchit pour elle si l’on veut, et sur cette réflexivité représentative, elle ajoute une attirance en plus ; elle réfléchit par et en plus et au-delà de ce qui déjà est réfléchi. C’est une architecture très complexe, mais elle, elle est simple et souple, à ce prix là. Et sa souplesse ne vient pas d'un manque quelconque, elle n'est ni omnisciente, ni toute puissance ; qu'est-ce que cela signifierait ? Sinon le fantasme dont on caricature qu'il y ait une conscience souple et vide et activiste. Il n’y a aucun manque dans l’articulation de conscience ; c’est parce quelle est vide, ponctuelle, interruptive, autre qu’elle se meut.

Evidemment qu’elle subit tous les sous-systèmes qui la précédent ; mais peu importe parce que là où elle s’impose, c’est ponctuellement et ici et là, qui réoriente en réfléchissant ce qui déjà réfléchit et représente. C’est comme de dire que le langage maitrise la conscience ; c’est absurde. Un langage qui ne serait que son système ne servirait à rien ; c’est bien d’être en plus de son système articulé à un donné, qu’un langage devient ; le langage n’est pas du tout le bout de tout ; le bout du tout, c’est le donné là, le vécu, l’agissement. L’articulation qu’est la conscience entre la cervelle et tout ce qu’elle contient et le donné là gigantesque, le réel.

Qu’une grande partie du donné soit déjà organisé, c’est évident. Que tout et littéralement ne soit pas organisé c’est pour cela qu’il existe un présent. Le présent qui échappe et en qui ça s’invente ici ou là.

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