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instants philosophie

La philosophie comme prééminence du Un

9 Septembre 2014, 15:33pm

Publié par pascal doyelle

La pensée, grecque, inclut instantanément qu’il existe dans le monde une pensée, et cela est incompréhensible ; Descartes installe instantanément qu’il existe un sujet et cela est insupportable. Ce faisant les grecs et Descartes proposent le grand écart, la poussée des extrêmes, le radicalisme et l’activisme. Ce sur quoi il faut insister est que ça n’aboutit pas à une pensée subjective, mais que ce mouvement de la rétroaction qui se prend soi tel que donné « là », est une propension objective, voir objectiviste.

En un sens c’est l’obnubilation de l’objet de science, ou du système objectiviste, qui fait l’impasse et puisque ces objectivités ne préposent pas qu’il y ait pensée ou sujet, se condamnent à ne pas penser du tout (au sens strict évidemment, cad au niveau, au degré qui a fondé, absolument fondé, notre historicité, et dont science e et raison, droit et Etat constitutionnel, sujet et moi sont les effets ; ne pas admettre en son circuit propre la fondation, c’est se couper radicalement, à la racine, de sa puissance, comme potentialité, tout simplement, ne pas admettre la racine, c’est végéter en somme). Les objectivités ne pensent pas en ceci qu’elles ne se structurent pas à partir d’un fait ; que cela pense ou que celui-ci se-sait. Ayant évacué le fait, elles décrochent vers une objectivité dont par exemple l’objectalité du moi est le pendant. Et on sait que le moi ignore le sujet (qu’il est impossiblement par ailleurs) comme la science absente le sujet (basculant dans le seul objet).

La pensée de l’être a dès le début inclus qu’il y ait soit une pensée, précisément, soit un sujet (avec Descartes). Kant et Hegel maquent le coup et imposent qu’il y ait un sujet (par quoi l’on voit que « sujet » s’entend pluriellement, sans représentation il se glisse ou s’impose en des formulations). Que nos contemporains soient à ce point dégoutés du sujet qu’ils lui préfèrent des systèmes ou des anti systèmes est une chose, que nous soyons fondés (dans le réel) à partir de ce point absolu que ça pense ou que quelqu’Un pense, est une autre chose et se priver de cette unité centrale au profit de figurations de cet être (qui alors se pense dans son image ou dans un objet, ce qui est fort dommage), c’est se couper de son origine réelle, celle qui justement nous créé historiquement.

La philosophie a donc mis en place des systèmes qui tiennent compte du fait ; les philosophies recèlent les descriptions qui actualisent la pensée et le sujet et le montrent et le démontrent ; c’est dans le déploiement de cette monstration-démonstration que nait, au-dedans, la raison, la science la logique, et tout ce que l’on voudra. Autrement dit il est une articulation majeure ou plutôt suréminente dont se produisent les effets ; de la raison à l’humanisation jusqu’à la personnalisation.

Cette articulation est l’intitulé exacte de la philosophie ; elle réfléchit sur la réflexivité qui est l’arc réflexe qui surgit de la cervelle en s’arcboutant au réel (nommé une première fois pour toutes au débit ; l’idée de l’être), et forme dans la tension horiginelle (formulant l’horizon des horizons) l’ensemble du réseau des machineries intentionnelles à partir du mécanisme de base (hyper simple et immédiatement efficace ; l’acte de conscience de est toujours immédiatement instantané, il est l’actualisation de ce qui est).

Or cependant que la philosophie soit la pensée intégrale et non pas tronquée du fait qui est, cela mêle en une fois le monde et le sujet, la conscience et son contenu, et ce qui se déploie n’est nullement subjectivisable mais impose l’hyper objectivité ; ce qui veut dire que lorsque l’on emploie le mot « être » ce qui suit est immédiatement le mot « pensée », et le mot « étendue », celui qui suit est « sujet ».

Cela revient à instituer le Un comme centre et à relativiser le tout. Le Un est philosophiquement toujours avant tout ce qui décide et ce qui structure. Notons bien que prédisposer le Un n’annule pas le tout, mais que le centre engendre quantité de totalités. Ce qui fut fait. L’extraction du Un hors de n’importe quel contenu, revient à élaborer le système formel qui est concomitant à la structure ; l’élaboration du Un au plus élevé de lui-même doit donc se définir comme exclusion du tout, non pas négation mais par subsomption ; c’est positivement que la prééminence du Un provoque quantité de totalisations. C’est par lui, parce que le Un se tient serré de par lui-même qu’il peut provoquer l’inondation, le soulèvement de totalisations constantes.

Autrement dit le Un intervient comme creusement à chaque fois et engendrements.

C’est que le Un n’a plus à se soutenir du tout, ou d’un tout quelconque (toute totalité est quelconque par rapport au Un), puisque ce Un n’est pas seulement une notion, un objet théorique, et qu’il n’a pas à rassembler hiérarchiquement les notions ; il est la source originelle qui se déverse. Il se tient de par soi, tout unanime, exclusif non par égocentrisme, puisqu’il est la racine (qu’il se veuille, si l’on veut, implique que tous les effets en découlent) ; il n’est rien qu’il exclut puisqu’il est antérieurement à tout le reste ; de ce fait son extraction du monde donné là (des groupes humains et mondes particuliers, du corps et du moi), provoque qu’il y ait de plus en plus de totalisations.

De là que l’articulation au sein même d’un grand système, d’un système qui prend sur lui le système formel qui surexiste au-dessus de chaque système spécial, cette articulation est telle le concept hégélien, l’esprit, ou tel le dieu cartésien du sujet de volonté tendue, ou le bien comme Idée des idées, ou le Un par delà l’être plotinien, ou la volonté vers la puissance de Nietzsche, ou le réel de Lacan, sont des articulations qui reviennent sur le système afin de découper plus encore et de produire encore plus de différences.

Et donc les articulations supérieures de ces systèmes, ne sont pas ce qui les conclut mais ce qui les relance et les réabsorbe en un décuplement.

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