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instants philosophie

L'intention interne du réel

11 Avril 2015, 15:27pm

Publié par pascal doyelle

Ce que dresse unanimement la pensée c’est le mur intrinsèque du réel mais conçu, admis, explicité dans son immensité propre. mais le mur ne peut être saisi, il est "ce à partir de quoi l'on saisit" et "ce dont on est saisi", offrant une face unilatérale, très étrange et nous poussant au devant, au-dehors. c'est cette surface que la pensée met au jour, et dans les plis, de laquelle surface, œuvre l'activisme.

Le diagramme est relativement clair. Illustrativement, la pensée définit la vérité, mais en réalité elle fonctionne comme conditions de la vérité (la philosophie ne délivre pas une vérité mais remonte dans toutes ses conditions obtention, y compris la disposition personnelle de recherche), qui, de ce fait, se démultiplie, et quantités de vérités deviennent alors possibles ; bien qu’une critique facile, et surtout sans lendemain, de la pensée et de la philosophie se contente de caricaturer les conditions de vérités soit comme compactes, en vue d’une substantialisation, ce qu’elles ne présentent jamais en aucun système créé, qui s’évasent tous en un Un affolant, le Bien ou la pensée de la pensée, le cogito ou le sujet transcendantal ou l’être heideggerien, soit comme simple fonctionnalités, opérationnalités rationnelles (langages, logiques, etc), largement insuffisantes quant à la conception de la vérité et de l’être, cad de l’archi intentionnalisation, des grecs, ou l’hyper des chrétiens ou le méta de Descartes et suite.

De même le libre cherche à situer son être ; le « là où il se trouve ». Afin d’être en mesure d’appuyer sur cette élucubration, d’être à lui-même son propre levier. Aussi et dans l’impossibilité de se saisir de sa structure (puisque c’est elle qui saisit …), il a commencé de détourer son être, son « là situé », usant de mille artifices afin de préciser la notion qu’il éprouve de lui-même.

Notre être ne peut pas être objectivé et tenu là-au-devant, c’est donc dans le retournement infini qu’il est (infini parce qu’indéfini), qu’il non pas se saisit de lui-même mais est saisi sur le vif de sa surface ; surface intégralement tournée vers le donné là, absolument corporelle.

Le réel est ce qui est arrivé aux mondes humains antérieurs, et les grecs les premiers s’en emparent ; suivis par le christ, puis par Descartes. Formulant les descriptions de la structure agissante. Dès le début la structure étant réflexivement, se-sait et se saisit d’elle-même ou plutôt, c'est très visible, est saisie d'elle-même; la certitude de notre être est absolument pleine et entière dès l’origine ; les discordances, la multiplication des systèmes, la pluralité des inventions, le déchainement des créations de réflexivités, rien n’y fait, la certitude est interne à non pas telle ou telle idée, mais à la structure même.

Il se peut qu’il y ait un christ ou un dieu monothéiste, qu’il y ait un sujet ou une pensée ; peu importe, ce sont dans tous les cas ici-même, ici-bas si l’on veut ou préfère, des structures agissantes qui manifestent, expriment, représentent et, mieux que tout, re-présentent, rendent présente qu’il existe non une idée de soi de notre réalité, mais une structure qui agit. Qui a créé ou a été découverte ou s’est révélée sous ces dénominations.

Le défaut de la nouvelle épistémologie (qui prend appui de Kant par exemple malgré qu'il en ait, puisqu’il voulait nommément l’inverse de cette épistémologie réduite ; il entendait la continuation du transcendantalisme) est d’annuler la concentration des dites structures, mais par contre ce sera afin de préciser, de matérialiser, de poursuivre le Même programme de distinction puisque ce « programme » n’est pas un système mais est un être réel qui s’est libéré de tout monde.

Cependant l’aveuglement qui consiste à renier les origines structurelles rend impossible que l’on puisse se comprendre soi, et comprendre cela même qui s’est exporté au travers de toute la planète ; ce ne sont pas le christ ou la pensée grecque ou le sujet mais les effets directs de ces articulations qui furent lancés au travers de tout (Etat, raison, liberté, nature humaine, etc) ; ceci puisque la structure (de conscience-de) est la puissance même, ou au moins la forme en nous de la puissance (ou ce qui peut être dénommer tel ; entendant par là non la "Puissance", mais la potentialité, le "qui est possible" en sa racine réelle).

Suite à cela il faut alors entendre éthique, esthétique, politique ou idéel comme étant non des disciplines séparés mais les déploiements engendrés originellement par cette articulation telle qu’elle s’extrait de tout monde humain particulier, et tel qu’elle rompra à nouveau tous les mondes, furent-ils issus de l’émergence (grecque, chrétienne ou cartésienne), jusqu’à imposer d’une part l’humanisation (sous fondement de l’universalisation) et la personnalisation (sous condition de l’être libre).

Il n’est pas besoin que l’on soit chrétien pour mener individuellement son existence, ou que l’on connaisse les grecs pour que la société humaine s'organise comme Etat et comme démocratie (plus ou moins, cad au moins constitutionnellement), ou de lire Descartes pour mathématiser la réalité. C’est évident. Mais en ceux-là se sont ex-sister les sources structurelles de ces effets.

On peut entendre par exemple Badiou présenter le dieu chrétien comme infini qui abaisse notre finitude et la morfond. C’est assez déloyal et à vrai dire cette interprétation rend la réalité, l’historicité même illisible. C’est que l’on juge du christianisme d’un certain point de vue ; celui du moi acquis démocratiquement, dans cette acculturation, le moi qui nait-avec-soi et donc déjà lui-même dans le rapport à soi, ce qui est le libre-même et que de ce point de vue qu’il y ait un dieu infini est effectivement très étrange voir frustrant. Mais lorsque le christ présente, de visu pour ainsi dire, que tout être humain est en lui-même selon l’infini … c’est une « idée », un principe, une logique qui abolit la totalité des mondes humains préordonnés selon toutes sortes de hiérarchies, qui, pour le coup, nous paraitraient à nous, les mois, des absurdités sans nom en plus d’une inhumanité très sévère… Il faut savoir ce que l’on dit.

Tant que l’on ne comprend pas cela, qu’il faut sortir du point de vue très limité (acquis historiquement qui ne ait même plus de où il s'ex-siste) qu’inclut la positon d’un moi (fut-il communiste ou beatnik), le poitn de vue qui présuppose la définition de la raison d’une nature humaine qui serait « donnée là », spontanée ou contrariée par un ordre social, ou légal ou démocratique, etc, on ne parviendra non seulement pas à soulever ce point de vue limité (cad que l’on sera un communiste petit bourgeois, de fait et en structure , un hippie, ou un « jeune » ou un anarchiste limité de et par son moi, ou un nietzschéen, pareillement) mais surtout on cesse de fait d’être en mesure de comprendre que l’on est non pas immergé (comme si il s’agissait d’une vague exogène), mais que l’on est poussé à être par la source structurelle (qui s’est engendrée comme grecque (jusqu’à Plotin), chrétienne (jusqu’à Eckhart), cartésienne et méta (Kant, Hegel), grand sujets (de Stirner à Lacan en passant par Rimbaud ou Mallarmé, tout cela ce sont des exemples entre mille autres) et existentielle ou ontologique (de Heidegger à Sartre). Poussé à être dont même et y compris et surtout les mois, chaque moi s’origine.

Autrement dit le moi, qui a à charge la densité comme les grecs l’extensivité et l'archi (l’universel), les chrétiens l’hyper (l’intensité d’être dans un Seul et Unique Vécu, le Vivant, la Vie, qui contient, littéralement, tout, y compris le monde créé et qui engendre le Créé comme catégorie expresse et radicale, ensemençant les esthétiques, les éthiques, les mystiques, les etc, l’au-delà d’après la naissance et la mort, l’au-delà dont on prend la position que l’on y croit ou pas, c’est ça le plus fort de l’histoire !), les philosophes ensuite créant le méta

et ici il faut comprendre que dans le méta, il existe, absolument et radicalement, l’hyper des chrétiens et l’archi des grecs ; parce que la structure (de réflexivité qui n’est pas la réflexion, la raison, le report de notre nature humaine naturaliste sur elle-même, mais existe comme et en tant que réflexivité, dont nous sommes les effets, et non l’inverse), la structure est « ce qui admet encore et toujours son propre être de structure en elle-même ; la réflexivité ne se sépare pas de la réflexivité (et pousse même à rechercher dans tous les mondes particuliers ce qu’ils possédaient de réflexivité, esthétique ou mystique ou politique, etc).

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