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instants philosophie

Redimensionner le corps de conscience

1 Août 2015, 08:32am

Publié par pascal doyelle

Puisqu’il faut partir des dernières limites (Sartre et Lacan), nous voici donc en position de délimiter la structure de ce qui agit, en tant qu’articulation au réel, et qui en se retrouve jamais dans le monde ou l’humain, mais est dans la nécessité logique de se présupposer par-devant soi.

Notre être, devenu cet-être tel que posé par Descartes qui le place « là », sur la surface étendue du monde (l’être donné là est réemployé par la structure dans l’exister radicalement actuel de la conscience de (soi), le (soi) est le rapport lui-même en tant qu’il est et n’est que la conscience qu’il est conscience, que ce rapport est à lui-même son exister ; qu’il n’est rien de plus, nulle part et bien qu’il n’est que l’étendue, cette étendue a un Bord, le bord du monde, et nous sommes perchés dessus, en équilibre) ; notre-être donc après cent détours divers et variés (le kantisme qui en précise la structure externe, telle que jetée sur le monde et l’empirie, l’idéalisme allemand qui tente vaille que vaille de définir cet-être comme idéalisme pur d’un « moi », réinvestissant Eckhart et suivants, repris par Hegel qui sustente notre être de son historicité comme Kant en lançait la spatialisation à même le monde, de sorte que l’espace et le temps de son déploiement son dés lors exposé, exhibé) aboutit à Husserl qui cette fois ne le prend plus selon l’externe du « là » du monde kantien, mais selon l’interne de sa structure même ; par quoi l’on sait qu’il ne sert à rien de tourner autour du pot, notre être, cet-être posé « là », se dénomme « conscience » et rien que.

Il est parfaitement inutile de pleurer toutes les larmes de son corps en désespérant que l’on n’atteigne pas la substantifique moelle de notre être par ce que notre être n’est rien que cette structure dont on a vaillamment et très amplement détouré toutes les possibilités. $

Par Descartes qui expose en une fois et une fois seulement (inutile de se la rejouer « Descartes René » par ce qu’il expose nettement et lucidement le sujet « là » fondamental, la base de tous les autres, bien qu’évidement il faudra y retourner, René ne pouvait à lui seul tout inventorier), par Kant qui l’expose selon l’externe dans le monde (l’architectonique du sujet transcendantal, la description de sa structure adjointe dans un monde), Hegel qui l’exhibe dans tous ses devenirs historiques, et enfin Husserl qui débroussaille l’interne de cet-être ; tout cela aboutissant à montrer et donc démonter petit à petit comme cela fonctionne, comme ce mécanisme de conscience s’allume, démarre, embraie, et continue sa route.

Dans le même temps d’une part perché dans le sujet cartésien on peut commencer de représenter toutes les altérités diverses du monde donné là (comme étendue qui contient des tas de déterminations, des systèmes, des causalismes, des ensembles, etc) et d’autre part le sujet que dévoile Descartes il ne l’invente pas seulement ; il montre le sujet qui va commencer de s’activer un peu partout ; en éthique, esthétique, politique, idéel, humanisation et personnalisations ; il montre un sujet (cad une conscience qui essaie de remonter le long de sa structure mais n’y parvient jamais, mais qui entre temps crée tous les possibles attenants à cet être planté là sur le sol réel, de la révolution au romantisme, de Rimbaud aux sciences, de la psychanalyse aux langages, tout ce que l’on voudra, puisque cela s’obtient de la positon franche et abstraite ou investie du sujet même).

Il est donc un total dévoilement dans tous les sens possibles, toutes les directions, littéralement (d’un point posé sur le réel « là » du monde, dans un corps, par uen identité de moi, au sein d‘une humanisation révolutionnaire généralisée, dotées d’objectivismes et d’objectalités, etc). Si l’on attendait une révélation sur la substantifique unité réconciliée ou tendrement humaine, c’est raté ; mais par contre les descriptions et démontages de notre être en son situé sont totalement toutes portées au bout du bout, voir à ébullition.

Parce que si il est une série de descriptions de notre-être comme étant cet-être (en dernier la conscience, selon Husserl), il est aussi un surinvestissement forcené de cet-être ; Nietzsche en est la pointe, ou Rimbaud dans son hyper conscience individué radicale et dure, très dure, envers elle-même, le monde, les autres, la vie, etc (ou Artaud ou Céline, etc). Lorsque l’on découvre notre-être comme étant cet-être, c’est une puissance écrasante et rigoureusement non-humaine, froide et occupante, excédée, mordant à même la chair du corps, puisqu’une conscience est un mécanisme qui surgit de la cervelle d’un corps et se tend en s’arrachant vers le donné « là » externe à toute identité et en-plus de tout sens ; le sujet est pour certains la structure qui détruit, annule, dégrade, démantibule, ou sublime, explose l’identité du moi que l’on est, et tout le corps avec, attendant un sujet ; ce qui s’est décrit par la technique de description, c’est aussi vécu de par soi et voulu ou attendu ; répercutant dans toutes sortes de représentations, de suppôts, de réalités ce qui n’a pas de correspondance dans le donné et qui ne trouve pas sa ressemblance ; c’est uniquement si elle fait retour sur (soi) (étant entendu que le soi est le retour lui-même, et aucune autre substitution) que cette structure se-sait.

Le dévoilement de notre-être qui devient cet-être exposé là par Descartes (sur l’étendue du monde) et qui fera l’objet de toute l’attention fondamentale après lui (Kant, Hegel, comme externe, Husserl comme interne structure) l’oriente vers l’altérité (de même que la pensée splittait, divisait incessamment la pensée grecque, ce qui veut dire destructurait les intentionnalités du groupe et en inventait quantité d’autres, en plus de celles du groupe et que le christ dépliait le point de vue rigoureusement au-delà du segment naissance-mort et explorait ce point de vue interne-externe, jusqu’à imposer qu’il y ait un Autre point de vue radical, et de telle sorte que grecs et chrétiens (et monos) exhibent le Un comme altérité fondamentale, autre que tout, ayant à exister, à se produire dans l’instant même de son apparition), et l’altérité qui fait suite à la grande bizarrerie cartésienne est tout autant l’exposition de notre être comme cet-être qu’elle deviendra la manifestation du monde donné là par les sciences, les objectivismes, les objectalités. Raison (au lieu de pensée), naturalité (au lieu de dieu), moi et personnalisation (au lieu de sujet) sont en leur point rond, rond-point, l’abstrait sujet cartésien dont toute la chair, la moelle sera par contre vécue, éprouvée, exposée au soleil brulant de la structure émaciée et explosée (par Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan, ou Rimbaud ou Céline, le pauvre, pauvre individu égaré dans la brutalité et l’horreur, etc).

Le sujet cartésien est à la base de tout (non le sujet « René » cartésien mais ce que celui-ci montre, dévoile, exhibe, in vivo, à vif ; Descartes expose ce qu’il voit partout commençant d’être joué), mais sera absenté par la science et l‘objectivisme (qui bascule le sujet dans son objet), ignoré par le moi et l’humanisation (qui croit être un moi ou en la « nature humaine », ce dont Sartre nous assure que non, ou Nietzsche ou Lacan), et annulé, nié par toutes les séries de théories ou pensées (d’ontologie directe, selon le langage, l’inconscient, le sociologisme , structuralisme, les nietzschéismes divers, dont Nietzsche surpasse puisqu’il établit, lui, une structure méta-ontologico réelle du sujet affirmatif radical et qu’il plonge dans l’historicité de la pensée, de la réflexivité).

Loin que l’on n’ait pas avancé en philosophie (qui est exclusivement la discipline qui se charge de « ce qui est arrivé à l’humain » lorsque s’effondrent les mondes particuliers de chaque groupe humain dans sa synthèse spécifique séparée de tous les autres mondes, l’émergence de la structure de conscience), c’est imperturbablement que se poursuit le devenir réflexif qui remonte le long de son propre trajet, radical, à la racine, c’est de la racine dont on est saisi. Et ce physiquement, physiologiquement ; puisqu’une conscience n’est rien que l’articulation qui surgit dans une cervelle vers le monde donné là, dont on extrait d’une part le donné là (comme monde, créant l’idée même abstraite de « monde », auparavant c’était LE monde donné dans une synthèse vivante partagée entre tous en lequel il fallait être né pour qu’il s’inscrive comme monde et vie) et d’autre part le « là » du donné ; n’apparait le monde donné que dans le « là » (de tous les mondes, come supposition vide, l’être, mais formelle et attirante, restructurante).

Le passage s’effectue donc en profondeur ; ce qui veut dire dans la redimensionnalité du corps ; corps grec, corps du christ, corps humaniste et personnel, corps nietzschéen ou rimbaldien, etc. la pointe située dans la cervelle s’en prend évidemment à tout le corps et à toute la cervelle ; elle remodèle et n’est pas du tout idéelle (sauf par effets entre autres bien sur) ; de sorte que le corps de raison, naturalité ou psychologique sont tout à fait relatifs, bien qu’ils se prennent pour la seule réalisation qui soit ou qui vaille ; en fait leur structure plonge bien avant et dans l’antériorité de ce qu’il faut bien nommer (c’est fait pour cela) l’ontologie de notre-être devenu cet-être.

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