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instants philosophie

Le Kaléidoscope hors-du-temps (1)

29 Mars 2017, 09:48am

Publié par pascal doyelle

(Prévisions a-temporelles)

On dira donc :

Des mondes séparés particuliers et immédiats (rien de péjoratif ; ils inventent la culture, l’acculturation générale de l’humain ; créent chacun, séparément, une synthèse à chaque fois unique et singulière, mais en laquelle il faut être né, il faut parler, échanger, percevoir ; puisque cette représentation et ces échanges fonctionnent, comme pour nous, à partir du corps-dans-monde, et un monde partagé entre tous, et pour eux un corps communautaire, lié par ses échanges et dans les représentations).

La découverte de l’altérité à l’intérieur de notre intention et de notre intentionnalité ; dieu vient modifier notre intention et les grecs transforment notre intentionnalité. Le corps (d’abord l’égide de la communauté judaïque), le monde (éblouissant et grec), le corps à nouveau, mais seul et sans rien, christique.

La découverte de l’altérité, en nous, par dieu, par la pensée, le christique, puis le sujet, et l’altérité même, existentielle et analytiquement existentielle. Les grecs, le christique, le sujet cartésien et suivants, les grands sujets, énormes sujets, Nietzsche et Heidegger, les décortiqueurs Sartre et Lacan.

L’articulation a commencé d’avancer au-dedans du plus intime (extime, pour Lacan), elle a recréé les mondes, le monde humain, provoquant l’anthropologisation nouvelle, jusqu’au Bord bien réel du corps et activé en et par chacun, chaqu’un ; Sartre et Lacan pointent cette avancée.  

Par quoi cette altérité permet de distinguer ;  de distinguer la paroi du présent ; dieu intervient absolument dans le réel, la pensée est éternelle, ce qui veut dire hors-temps, le sujet est forme pure et brute, l’altérité est ouverte infiniment dans tous les sens. Et de cet arc de conscience tendu sur la surface on cartographiera les explorations. A partir de son propre corps.

La paroi du présent et tout ce qui suivra durant 25 siècles consistera à délimiter la surface du présent et les schémas qui tracent le réel comme Bord du monde et du corps. De là les étranges configurations de la pensée ; la pensée comme réflexivité, retour sur cet être spécifique qui est une structure qui veut le monde, le corps, le réel et sent bien, sait bien qu’elle y est arc-ticulée. Le monde, le corps, le réel ici et maintenant, ici même, tout de suite.

Comme il s’agit d’un être spécifique, réellement, ce qui veut dire une structure réellement active et « solide », existant effectivement, physiologique, formelle, et que donc elle n’est pas relative à des « idées » ou des représentations, mais doit se désigner et se signer comme ontos, os du sujet, os du réel,

Toutes les idées et représentations sont produites et surgissent de cette structure ; de même que l’on tourne autour d’une chose réelle, produisant des « objets » sur cette « chose étrange », construisant des interfaces, des représentations de cette chose, qui reste massive, réelle, extérieure, dont on n’obtient que les diverses facettes au fur et à mesure. Aussi lorsque les grecs apprennent la pensée, ils tournent autour ; jusqu’à Descartes qui retourne au charbon et commence et pose qu’il existe un être antérieur qui origine la pensée, que reprendra Kant, que divulguera, presque, Husserl, qu’analyseront Sartre et Lacan. Autrement dit c’est une structure antérieure ; c’est comme si on définissait encore l’arc de conscience comme produit par le langage ou comme si l’on supposait que l’arc de conscience était relatif à tel ou tel contenu ; ça n’a pas de sens. Ce sont les contenus qui sont relatifs à l’arc et le langage qui est utilisé par et pour et à partir et en retour d'une conscience.

Il n’est qu’un seul point fixe ; l’arc de conscience arc-ticulé à la paroi du présent, et son approche de lui-même, très technique, très pointue, très distinctive ; les hindous s’en approchent, les grecs sont plus précis, les européens avancent franchement, les modernes et contemporains sont en plein dedans. Dans l’arc lui-même (Sartre et Lacan) et ce dans et via le Corps.

Accrochés sur la paroi du présent. Il est clair que, hors des mondes particuliers, sortis des synthétiques élaborations communautaires, il n’est plus que l’os du réel (le monde donné là des grecs et le corps christique, écharpé par la monde et les hommes) mais on ne le sait pas encore très précisément. Plus de communauté et de parole partagée pour le recouvrir et dès lors l’exigence, l’Exigence absolue frappe à la porte. Dieu, la pensée, le sujet et l’altérité ne sont pas des faux-semblants, mais activent l’altérité ; rien de plus Autre que dieu, la pensée, le sujet et le réel. Dieu, la pensée, le sujet et l’altérité, le réel de plein fouet, celui de Nietzsche, Heidegger, Sartre, Lacan : tout l'ensemble existe d’un seul trait et désigne, nomme, signifie le même arc. Celui qui lie l’arc de conscience à l’arc du présent, ce qui veut dire ; l’arc de conscience dans l’arc de l’exister.

Il n’y a pas quelque chose qui est, et puis le devenir de ce quelque chose. Comme si le temps était un paramètre de la réalité. C’est le temps, comme présent, qui est originellement le réel. La réalité, la matière, la détermination ce sont des effets du temps, mais le temps n’est rien que le présent : le présent est l’originel pur et brut. Originellement le réel, non sous la formulation heideggérienne du tout-du-temps, mais sous la forme absolument minimale du Un du temps ; le présent comme Bord de tout ce qui est et ce sur quoi notre arc de conscience s'embraie. Et le Bord est ce qui produit tout ce qui est ; d'un côté l'être, les résultats du temps, et de l'autre le Bord, pur et brut présent. 

Ce qui existe originellement est cela même qui est tellement proche qu’il existe antérieurement. Le présent accompagne absolument toute réalité, toute chose, tout être. Le présent est ce qui étire, tracte, attire toute la ou les réalités.

Le temps est originel. Ce que l’on nommait éternité ou Un ou Pensée signifiait l’actualisation absolue de tout. L’étirement structurel ; nommant dieu on intercédait dans l’arc de conscience et exigeait de lui le maximum possible de son investissement existentiel. Pareillement pour la pensée et le Un, le sujet et le réel. A quoi il se heurte ; le sujet se heurte au réel, que Descartes figure comme étendue ; le monde est étendue, ce qui signifie que l’être auquel on a affaire est selon l’espace, espace fendu par la verticalité de son présent, suspendu dans la forme de son attente, qui est aussi bien son atteinte ; enfin le sujet est atteint par lui-même. Mais que l’être se double d’une dimension en-plus : l’être est le dépôt de l’exister.

Et pour nous l’exister nous parait en tant que présent.

On ne pourra pas, jamais, saisir la réalité comme un objet, un gros objet, un gros discours tout fait ; pour la raison que la réalité est en cours, totalement, absolument et tout existe dans la Forme du Présent et que c’est cela qui compte et dont on ne sonde absolument pas même le cent milliardième de possibilités, et encore moins de Possibilité.

Ce qui doit et peut être n’est pas encore, et tout ce qui est réel est en vue de « ce qui sera ». Raison pour laquelle il est un présent et que dans le présent se trace, au fur et à mesure des décisions, des intentions, des intentionnalités. Ce que recèle le réel, sous la forme seule connue de nous qu’est le présent, signifie que le présent seul existe et que c’est lui la Forme du réel. 

 

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