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instants philosophie

La vérité est le réel

26 Avril 2017, 16:00pm

Publié par pascal doyelle

Il est parfaitement inutile de prétendre que la vérité n’existe pas ; pour la raison que la vérité est le réel et que le réel est partout. Et que de toute façon quoi que l’on fasse on n’y échappe pas, jamais. Par exemple pour illustrer ; même assumant une position réactionnaire, cette réaction (Zemmour par ex), subit de fait et intégralement l’actualité, le présent, l’ici et maintenant ; l’ici et maintenant est l’enjeu. Autrement dit il est un fait, dressé, massif, du présent qui influe la totalité des consciences que l’on a, quand bien même croirait-on y échapper.

Dire que la vérité est le réel ça n’est pas du tout présenter le réel selon sa platitude, c’est au contraire signifier que le réel est déjà lui-même en « réflection » et que la philosophie à la fois introduit dans la réalité la « réflexion », et montre comme déjà cette réflection du réel le travaille ; si la réflexion philosophique influe sur la réalité, c’est qu’elle reprend l’articulation réelle qui y opère (sinon la philosophie serait effectivement cette caricature de parler dans le vide, l’abstrait, l’anhistorique, au lieu que précisément elle fut constamment activiste et provocatrice, et permît même d’engendrer l’historicité).

Sorti de là tout serait inexplicable ; il faut supposer qu’il est une logique spécifique et qu’aucune position de conscience ne soit jamais livrée au hasard, ce qui ne signifie pas qu’il soit à l’œuvre une logique de contenu, puisque précisément c’est une logique de structure ; la structure, située dans le réel, sur le réel (depuis la méditerranée des grecs et du christique) avance dans/sur le réel. Les systèmes n'assurent pas un corpus mais règlent des positions sur le réel, la même structure (de conscience) sur le réel (unique).

C’est la même problématique, au fond, qui consiste à croire que l’occidentalisation impose un super contenu alors que l’occidentalisation, qui outrepasse l’occident tel quel, est la description, l’invention d’un système formel par-dessus et en plus de tous les contenus. Entre autre à imposer la liberté, ce qui est ne pas imposer du tout.  

Et ceci, que le réel est en réflection (que la pensée doit augmenter en réflexion), est important, essentiel, fondamental jusque dans la psychologie de chaque moi… Par l’actualité du présent tout corps est infiniment concerné (puisque le seul infini constatable est l’exister). Les corps furent bouleversés par le rock ou le pop rock, ou par jadis le cinéma, ou autrefois par la littérature ou évidemment bouleversés par et pour la Révolution. Chaque arc de conscience subit, admet, adule fondamentalement les actes de consciences qui eurent lieu, et chaque arc nouveau s’impose par vagues, souvent diverses et variées, dans l’historicité même, dans le temps, ce qui signifie en et partout.

La philosophie (qui est la discipline qui se charge de penser ce qui arrive à l’humain autour de la méditerranée, à savoir que l’on passe du contenu de conscience à cette structure qu’est l’arc de conscience, soit donc l’intentionnalisation du monde par les grecs qui outrepasse les groupes, les mondes humains, les cultures (et se dit donc universel) et soit par ailleurs l’intentionnalisation de l’individu, du corps, par le christique, qui se tient hors-monde et hors corps, du point-autre qui ne meurt pas),

la philosophie donc a rendu manifeste l’arc de conscience arcbouté au réel, en élaborant la structure qu’opère cette dimension ; laquelle a surgi dans l’histoire, créant donc sa propre historicité, on peut dire créant l’historicité même puisque cette fois c’est la forme qui devient et non plus le contenu. Sans doute croit-on que la pensée, dieu, le christique, le sujet et même l’altérité (la Volonté ou l’Etre par ex) se désignent comme contenus mais c’est faux ; ce sont des approches de la forme qui, de toute manière, ne passe pas dans la réalité et se tient comme réel (de cette réalité), d'où l'articulation complexe et même distordue que génère et qu'impose la philosophie, la pensée, mais aussi l'universel et la liberté ; aussi l’occidentalisation épuise tous les contenus qu’elle propose puisque sa certitude est celle de la forme. Et si cette articulation est distordue, c'est que notre être ou la structure de notre exister est en elle-même tordue en et par l'altérité ; le réel est déjà Autre. C'est la nature, la qualification de cette altérité, sa logique, sa forme, ses enjeux, ses possibilités, qu'explorent les philosophies, à la jointure(s) de ce qui est (le monde) et ce qui n'est pas (mais qui Existe, la dimension du réel, la finesse, inépaisseur du Bord du monde et du corps).

L’occidentalisation n’est rien d’autre que la mise en avant de ce qui auparavant était recouvert par tel ou tel contenu, tel monde humain dit « particulier » (pour la distinction et bien que tous les mondes soient articulés par le même arc) et durent tous basculer dans le monde donné là, universel et tenu, ce monde de déterminations, par le seul « là », la position que « le réel il y a », et admettre la forme antérieure à tout monde ; que chacun est un arc tendu vers le monde via le réel. 

Monde unique universel tenu par le « là » et par chaque arc de conscience. Il ne faut donc pas interpréter la raison, l’humanisme, l’individualisme, la liberté, le sujet, etc comme tel un super contenu impérialiste (bien qu’ils aient été utilisés comme tels), mais comme les effets d’une mise en structure, une instruction au sens propre, de l’acte de conscience ; instruction, in-formation qui permet de renvoyer chaque conscience à son arc propre.

Ce que signifie concrètement la Révolution ; non pas le renvoi à la raison de chacun (à la raison comme contenu, corpus, tout fait) mais à la raison de chacun comme jugement et disponibilité pour et par la liberté ; de sorte que c’est bien plus que l’humanisme et la nature et la raison qui est mis en jeu ; à savoir c'est  le « sujet » au sens structurel. Soit donc : la Révolution a pour finalité de non pas produire du sujet (comme l’hypothèse communiste) mais de rendre possible que ces sujets apparaissent (à eux-mêmes et les uns avec les autres).

Il est clair que l’auto production de ces sujets est considérablement difficile et réclame une telle mise en œuvre que l’on ne peut la comprendre que si l’on ajoute ; les sujets ne sont atteints, par eux-mêmes, que via leur corps (et la profusion des Images de (soi)) ; étant entendu que le moi est l’interface entre le sujet, dimensionnel, et le corps ; que la finalité ou le moyen augmenté du sujet est l’autre surface du corps, le corps-autre, le corps qui n’obéit plus à la loi de satisfaction immédiate (qui reste le fondement de la révolution comme « idée neuve en Europe », mais se devait d’être le moyen, la première étape impérative du sujet possible, et qui est devenu l’horizon bouché, total, forcé de tout vécu, horizon qui ne se réalisera jamais).

Dieu, la pensée, le christique, le sujet, l’altérité mais tout autant la traduction des configurations dans ces figurations que sont la raison (remplaçant la pensée), la nature (dieu), l’humanisme et le moi (le sujet) s’en sont pris  d’une part au donné là, et d’autre part au « là » du donné ; cad à la structure du réel. Les figurations nature-raison-moi ne sont pas des contenus, des composés ; ce sont des organisationnels, très complexes à mettre en oeuvre (celle que l'on admire des créateurs, des artistes, des éthiques, de l'idéal de révolution, etc)

Ou donc ; depuis la méditerranée, avec l’intervention de dieu dans l’historicité juive, du christ dans le Corps (le fameux Corps du Christ…), du tout-apparaitre grec du monde qui recueille et augmente considérablement la conscience que l’on a et que l’on est (de ce que l’on a) du monde, depuis nous sommes sur le Bord, sur le présent pur et dur, sur le Bord et dons nous sommes le mouvement même. Quoi que l’on fasse et puisque nous avons quitté les mondes cycliques et saisonniers, nous sommes l’historicité même, le temps. Le Temps.

De sorte que toutes les positions, cad les philosophies, sont vraies ; vraies à partir d’un certain degré d’intensité ou d’extension (au fond même les pires plagiats ou les plus obtus rétrogrades parlent selon un point toujours nouveau du temps ; on ne défend pas le catholicisme ou le marxisme en 2017 comme en 1950, à chaque fois le kaléidoscope s’est déplacé, les glissements selon les chocs ou pulsant les vagues et les horizons se modifiant, mais, remarquons, le kaléidoscope est le seul : il n’y en a qu’un).

La question n’est pas de choisir entre telle position ou telle autre, mais est ; comment peut-on comprendre l’ensemble de toutes les positions ? Ça n’est pas la vérité qui a manqué c’est notre défaut d’interprétation, de compréhension des résultats, des centaines, des milliers de résultats et ce non seulement depuis la méditerranée, durant la chrétienté, au cours de la renaissance, à partir de Descartes jusque Lacan, et de la révolution, ou de Rimbaud, mais au travers de toutes les civilisations et mondes humains ; tous sont portés par un seul mini »système », un mécanisme, l’arc de conscience arcbouté au réel.

Il y eut des milliers de résultats. Ils prennent des noms ; Newton, Mozart, Mélenchon (!). Et on ne signale que ces noms parce que ce qui affecte les noms ne s’affecte pas des faits (telle invention, telle découverte) en ceci qu’un nom va opérer une synthèse de son temps (comme on disait autrefois) ou plus exactement une analytique de son devenir, soit donc de sa position ; sa saisie intégrale, de tout son corps, pour faire vite, de toute sa position et ce de telle sorte qu’un autre corps, plus tard, pourra faire fond de ce corps par le sien propre ; Nietzsche va relancer son corps, tout comme le christ a créé cet-autre-corps qu’il fut.

Ce que l’on doit nommer résultat ne délivre pas la Vérité, mais des positions ; non parce que l’on se satisferait de points subjectifs mais parce que ces positions sont la vérité, la vérité formelle, et infiniment positivement formelle, qui rend possible les possibilités suivantes, la forme même de la vérité (qu’elle existe) et parce que la vérité est le point activiste des sujets (que ce sujet soit dieu, le christ, la pensée, Descartes ou Nietzsche ; sujet est une technologie, la seule et unique qui ouvre toutes les autres). Il n’est aucun autre accès que d’accéder aux corps, un par un, et d’atteindre ces positions qui, elles, subirent et ont supporté et porté l’atteinte du réel ; si la vérité est le réel, ça n’est pas pour réduire la vérité au donné, mais parce que le réel est  réfléchi, est toujours-déjà réfléchi, et qu’il faut entrer dans cette réflection et ce par une réflexion ; parce que notre être est tel qu’il doit prendre sur lui-même la réflection en tant que réflexion. Par réflection on entend ; qui n’est en aucune manière un donné là inerte mais qui est déjà soi-même un retour ; si le présent est constitutif de tout ce qui est, alors rien n’est en repos, une inertie mais est-déjà le re-tour lui-même, le nouveau tour.

Si le réel est ce qui réfléchi (au sens de se voir et qui donc déjà est hors de lui-même, comme ces ADN qui se modifient de seulement percevoir leurs effets, le vivant déjà réfléchi) tout arc de conscience est « ce rapport qui doit prendre sur soi de s’affecter du donné », et si il ne peut plus seulement prendre le terme de réflection, c’est qu’il doit activer de par soi la réflexion ; réintégrer le mouvement dans ses identités. Or on a vu que le réel non pas subit l’altérité mais est constitué entièrement de l’altérité ; lorsque l’arc de conscience se prononce pour la réflexion (ce qu’il ne peut pas ne pas opérer ; les sociétés cycliques marquent l’absolu, quel qu’il soit, en et par lequel elles réfléchissent, se renvoient vers leur monde), se décidant pour la réflexion, l’arc met à jour et expose et active la réflexivité dans la plus grande précision possible et commence de dresser la forme même de l'exister ; non plus articulé sur l’absolu-au-delà mais sur le donné « là », sur et par le « là ».

La différence consistant en ce que le « là » ici et maintenant, l’ici-même des grecs et l’ici-et-maintenant du christique (qui bouleverse intégralement tout vécu, tout ce qui est en un vécu, un corps, une cervelle, qui est littéralement en-plus et autre, renvoyant au point-autre, le point par lequel on se regarde, hors le monde, hors le vécu, le point qui-n’est-pas-mort, de même que dieu est celui-intercale dans le temps humain, et accessoirement à créé le monde « de l’extérieur »), la différence est que si on instancie le « là », cela signifie que tout est ici même, pas ailleurs.

Qu’il est donc une cohérence et une perfection du donné là, du monde (grec), du corps (autre christique, qui est seul le vrai et réel Corps), du sujet qui est à-lui-même l’origine. C’est ce que signifie Descartes ; que le sujet se retourne, et qu’il se tourne à neuf vers le Un très étrange de son être décalé ; Descartes ce serait le réduire à une interprétation rationaliste réaliste, ou métaphysique et ancienne, ce que verra Kant qui continue le remodelage de l’acte de conscience dans le donné là, le réduire  que de ne pas voir qu’il restructure strictement l’arc, l’acte de conscience, cad la base même, le mécanisme, réflexif, fondamental, originel, de notre être). De fait, alors, la perfection n'est pas celle rêvée d'un contenu idéal, mais la perfection formelle qui se-veut. L'immanence est déjà de fait la transcendance telle quelle, intégralement.

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