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instants philosophie

Le début de la fin des temps

15 Août 2020, 15:51pm

Publié par pascal doyelle

 On a donc accompli le grand looping, celui qui ramène à l'origine historique afin de récupérer l’ensemble des possibilités, des aperçus que l'on a acquis durant 3000 ans (depuis le judaïsme, dieu, puis les grecs et l'universelle intentionnalisation, puis le christique, l'intentionnalité incarnée, c'est le cas de le dire et annoncé tel quel, l'intentionnalité actualisée, Descartes et suivants), la stabilisation que fut la révolution, qui s'est imposée on ne sait comment et les français qui réalisèrent la liberté et l'égalité en une fois, ce qui est fou, personne n'a rien compris mais personne n'entend réellement le christique, ni l'universel, ni dieu.

Et au travers de tout cela les labyrinthiques systèmes-visions philosophiques dont la substance n'est pas du tout substantielle, mais structurelle ; à savoir qu'il s'agit d'être en mesure de positionner le réel ; il est où le réel ?

Ce qui débute avec l'être, qui est « là » ; et qu'il s'agit de percevoir et pour se faire l'invention de signes, de mots, est requise ; le système, philosophique, permet de passer outre le langage du groupe, et de rendre accessible l'expérience du donné « là », de sorte que comme le comprend parfaitement Platon, avec les idées on perçoit plus et surtout on perçoit ce qui autrement, sans les idées, ne serait pas accessible.

Mais d'une manière générale dieu, ses révélations et ses prophètes, la pensée donc, le christique et le sujet rendent possible que peu à peu le réel, la structure antérieure au monde, au vécu, au corps, et généralement antérieure à la perception entre justement dans la perception ; le champ d'expression s'étend,  requérant que chacun s'y mette et élève son immédiateté à une expression organisée, admissible par d'autres sujets, et que chacun se structure.

Par là on voit que la disposition du sujet n'est nullement subjective ou préalable à la raison, l'objectivité ou la société humaine, mais que le sujet rend possible, de par son champ intentionnel et parce que c'est en lui que se réalise un tel champ, et que lui, le sujet, puise infiniment loin dedans son « être » au point de se décaler absolument, ce qui veut dire formellement ; dieu est le grand décalage qui se puisse ; l'universel et la pensée ; le christique et son corps, le sujet et la révolution (liberté et égalité se désignent des sujets, selon un plus grand possible qui ne prend source que dans la capacité de chacun et de chacun avec tous les autres ; on n'imagine pas ma liberté sans l'égalité des libertés, la solution anglo-saxonne est une rivalité continuelle, et le destin des empires qui s'étendent librement sur le monde, mais non pas « en esprit »).

Donc le sujet se suppose d'une courbe descendante qui rejoint la courbe ascendante de l'humanisation et de la personnalisation.

Et il y a lieu de croire que constamment tous ont cru que le moment du croisement de l'une et de l'autre s'instanciait de son vivant, de son actualité ; dieu évidemment, la pensée (les grecs comprennent bien qu'ils réalisent une organisation formidable potentielle), le christique c'est sans discussion, Descartes et suivants, la révolution.

À chaque fois que la structure envahit le regard, elle rend possible des mondes humains, qui retrouvent constamment leurs plis « selon les intérêts du monde ou de la vie comme elle va ». De sorte que la hiérarchie, domination, organisation selon la nécessité, les pouvoirs et les aliénations remontent sans cesse et reviennent sur le monde ; parce que la structure pré-organise la réalité, la réalisation humaine, mais ne gouverne pas toutes les immédiatetés, les déterminations, les intérêts, et on voit bien, alors, que l'engagement christique (ou l'idéal révolutionnaire, tous deux très difficiles à mettre en œuvre mais également dont il est peu évident que l'on poursuive rigoureusement toutes les conséquences, les effets dans le monde même, dans le vécu ? E sur quoi s'est égaré le communisme qui prétendit réguler jusqu’au détail des vies humaines, en usant d'un réglage grossier, universalisant (les besoins humains génériques, tandis que le libéralisme suivait les désirs individuels).

Non la règle, la véritable règle voulait que chacun puisse parvenir à un tel degré de développement (collectif, organisationnel, ce que liberté-égalité signifiait, impliquait) et de déploiement, de déploiement de son propre sujet, capable de réalisations (puisque c'est sur la structure de perception que cela repose et le champ d'expression), engageant son être dans la grande possibilité de structure soit fonctionnelle (la réalité est selon le réel et le réel est instancié tel quel) ou dimensionnel (le christ ou le sujet ou le réel signifient plus, beaucoup plus on s'en doute, que le stricte régime fonctionnel).

Au lieu qu'il y eut une sorte de fascination restrictive qui voulut que l'on n'a désiré que le plus immédiat et offrant au corps, à la satisfaction, la régulation même, plutôt que de supposer celle plus grande et plus concertée et plus distinguée du sujet. Le peu de dispositif-sujet qui fut instancié, fut utilisé, comme d'une loupe grossissante qui énormisait chaque et tout désir, quel qu'il soit, telle intention fusse-t-elle pauvre, pourvu qu'elle soit immédiate, que l'on en obtienne immédiatement un résultat, supprimant du même coup toute vision d’ensemble et refoulant loin de l'horizon ainsi réduit une coordination qui se devait de s'élever et d'élever tout un chacun ; et donc tout un chacun put sombrer dans la facilité. Mais la facilité est difficile, c'est ainsi qu'est l'enfer, il faut énormément de ressources (en tous sens) pour satisfaire à ces désirs.

De là que le christique initiait absolument, cad formellement, notre être « par-delà »; ce dont on peut se moquer, éventuellement, mais sans oublier, quand même, que toute une civilisation, plutôt efficace, s'est élaboré sur la capacité toute entière contenu, comme ramassée, dans ce simple fait d'existence du christique ; manifestant par là que soudainement une complexité bien plus grande était susceptible de s’imposer, et ce via ce que l'on attendait le moins ; l'intention individuelle (que l'antiquité n'adoptait que pour les dieux, les héros ou les empereurs, et non comme valant en et par lui-même en tant que simple individualité). Cette plus grande complexité ouvrait donc quantité de champs d'expressions et conséquemment de perceptions.

Il faut cependant remarquer que si l'on utilise « complexité » ça n'est pas au sens où une confluence de déterminations plus imposante viendrait au jour à tel ou tel moment ; parce que les vagues structurelles qui touchent les juifs, les grecs, les chrétiens, la renaissance ou les révolutionnaires aboutissent à quantité de déterminations nouvelles, et on ne voit pas qu'une seul soit déterminante et puisse résumer toutes les autres ; la cause de l'afflux potentiel de nouvelles déterminations prend pied selon une position sise-jointe qui affecte non pas telle part du monde ou du vécu, mais les articulations réelles. Que dieu, cad le réel, soit une Intention. Que l'intentionnalisation des perceptions se nomme « idées » et « systèmes ». Que le corps soit investi par l'intention elle-même. Que l'intention puisse se coordonner et même se pré-coordonner par une Constitution, par et selon dieu, par un sujet ; dont la finalité n'est pas telle part de monde mais la structure intentionnelle afin qu'elle ait accès à elle-même, et puisse, donc, relativiser les contenus et les re-présenter, en deuxième part, selon, forcément, un autre horizon ; cette restructuration de l'intentionnalité crée de nouveaux horizons parce que sont déplacés le poids (du monde) et le contre-poids (dieu, la pensée, le sujet, le réel).

D'abord il est dit qu'il n'existe aucune réalité ; elles sont créées. Ensuite il est dit que lors même que nous sommes dans le monde, nous existons selon les idées, cad la vision, envers le monde (qu'elle soit idéaliste ou réaliste, Platon ou Aristote, dimensionnelle ou fonctionnelle). Mais il est un basculement encore plus important ; un levier bien plus conséquent, engendrant un déferlement de possibilités ; lorsqu'il nous est donné de voir du dehors la crucifixion du corps et de l’individualité ; car alors paraît le corps et l'individualité. Et de par ce levier il devient possible de modifier non plus telle ou telle idée mais l'entièreté et de l'esprit, et de l’individualité et de sa vie (transformée en Existante) et de ce corps.

De sorte que ça ne pouvait pas se situer, se placer, se déplacer ailleurs ni autrement « qu'en un corps ». Tout était dit. Le jeu était enfin lancé. On s'était déplacé jusqu'en avant de tout le reste. Aussi fut-ce un jeu d'enfant d'enrôler dans l'intentionnel individuel (qui est le dispositif sujet capable de tout le perfectionnement) l’ensemble de toutes les structuralités ; dieu ou la pensée, l'acculturation ou le droit, l’État ou la nation ; il s'agissait (et il s'agit encore) de transformer la réalité humaine en articulations, et en articulations d'arc de conscience, puisque c'est cela seul qui supporte la potentialité (à la fois de perception, d'adaptation, d'expression et de décisions).

Que puissent se rendre réelles les structures et à vrai dire la structure unique ; au sens où admettant ma liberté, je coalise toute autre liberté ; au sens où l'intention qu'est dieu est toujours la même intention où qu'elle se trouve … cela veut dire que cette intention intègre chaque arc de conscience, et non pas désintègre chaque arc de conscience ; c'est, littéralement, le Un qui se duplique et qui se duplique non en tant qu'images dans le miroir qu'il est, mais en tant qu'il se duplique comme miroir...

Et c'est cela même le sens extrême et l'extrémité de la réalité (telle qu'elle nous est admise), et l'extrémisme de ce que « réel » signifie (autant que de notre expérience propre nous en sachions). On comprend donc que ce qui est dit par dieu est dès le début le sens absolu et absolument formel (selon encore une fois notre limite et sans être en mesure de préjuger de tout ce que nous nommons le dispositif-sujet autorise).

L'intention est le réel de tout, parce que sinon toutes les réalités effondrement dans la dispersion, les réalités ne sont pas et ne peuvent pas être le réel. La réalité n’est pas du tout destinée à durer. On peut très bien admettre la dispersion et la perte de tout ce qui fut, est, sera selon le monde. C'est effectivement ce qui s'imposera, si le réel est seulement l'être et la détermination et non pas la forme et l'indéterminé, dont la nature, la « substance », la consistance est un insondable mystère. Qu'est-ce que ce lien, ce rapport, qu'est-ce qu'avoir-conscience-de signifie ? Quelle est sa « matière » ? Pourquoi existe-t-il en tant que « rapport », qui n'est donc ni dans le début ni dans la fin du rapport mais « entre les deux » ?

Il y a donc, depuis le christ, ce corps avec dedans un rapport.

Le rapport n'est plus externe, serait-il origine de tout, dieu, ou dans les choses ou la raison (grecques, en tant que pensées intentionnalisantes qui ouvrent la perception du monde donné ; rappelons que l'universel, l’universalisation est un procédé, peut-être un processus, par lequel il est possible de tisser des rapports dits universellement valables (ou relativement à telle région de l'objectivité), aussi les idées ne contiennent pas de « choses » mais des rapports, de signes ou de signes et de perceptions).

Mais ce rapport est dans ce corps.

Ce qui se dit ; le dit jésus, dieu, existe dans ce corps. Intelligence qu'il y eut de garder l'une et l’autre nature, homme et dieu à la fois, en même temps, dans le même lieu, selon le même corps vivant. Ce qui nous jeta dans une spirale de complexité. Et surtout cela même nous évite les fausses divisions. C'est en tant que corps (individuel) et en tant que corps (composé de matière et de plus réellement un vivant, tout comme les animaux) que l'intention transporte toutes les réalités. Il ne s'agit pas de maudire la réalité, le monde, la vie, ou le vécu, mais de commencer de percevoir dans toutes les réalités l'intention elle-même et qui plus est toutes les réalités en tant qu'intention-qui-veut.

Selon l'intentionnalité absolue, formelle (qui supposait l'intention divine non plus autre et hors du monde et du vivant et de l'humanité) mais ici même et maintenant (« ça a déjà commencé », «vous existez déjà dans le renouvellement selon l'intention de par la foi en mon regard, en mon intention qui crée la vôtre ») et dans un corps.

Ou donc loin des misérabilismes gnostiques (nous sommes enfermés dans un corps et notre esprit est ailleurs), il est autrement question de bien autre chose dans le christique ; c'est la création, la totalité et c'est ce corps, le vôtre, qui est renouvelé et ce constamment, selon le pardon infini (puisque si votre existence est intentionnelle, il devient impossible de la « juger », en vérité elle se jugera elle-même, le christique tend continuellement la main pour récupérer cette intention qui est la vôtre, de même que le sujet cartésien préconise la générosité, la générosité en tout, la largesse et la noblesse d'un possible toujours entendu ; il sait qu'il inaugure bien plus loin antérieurement que la pensée, métaphysique, et instaure l’ontologie du sujet qui est avant tout donné du monde, du vécu ou de la société humaine).

Dit autrement, il ne s'agit en aucun cas de s'adonner à l'angélisme. On ne peut pas réaliser une société humaine-humanisée en se fondant sur la bonne volonté abstraite et éthérée. Il faut un corps spécial, un corps non pas seulement voulu mais intentionnel, un corps suffisamment travaillé et intégré, une mise en forme culturelle adéquate, un non-communautarisme, puisqu’il s'agit de la forme universelle de la liberté de chaque sujet et de leur égalité, et une non divinité ; on peut croire en ce que l'on veut mais on ne peut pas organiser le monde humain selon dieu. Rappelons que le privilège absolu du christique est justement qu'il nous laisse là et nous demande d'élaborer la suite (posant par ailleurs très loin le point-autre du regard, extrêmement élevé et à ce point instancié que l'on ne sait toujours pas réellement interpréter ce qu'il a, pourtant, dit, énoncé, annoncé). Un dieu-qui-n'est-plus-là et surtout (c'est le sens du mouvement) qui rend actuel pour chacun qu'il ne se tienne plus à quelque part, partie, intérêt, facilité du monde ou du vécu. Et on retrouve ce que l'on disait ; il faut que la liberté-égalité s'incarne d'un corps qui soit en lui-même et surtout par lui-même (et non pas de l’extérieur) libre et se considère égal aux autres. Et pour cela il faut que ce sujet soit non pas abstrait et tout-vide mais investi, écrit, éduqué, autodidacte, peuplé, empli des possibilités, etc.

Et on tombe ainsi sur l'hypothèse de la nature humaine ; laquelle est une conquête et une véridicité fondamentale mais non suffisante ; parce qu'elle semble placer notre être en tant qu'être, alors que nous ex-sistons (relevant non d'une détermination mais d'une structure) ; or cependant il faut bien se souvenir que convoquer la nature humaine n'impose pas une essence mais place cette essence sous le regard et sous le regard des sujets ; sans doute aucun on va se prendre pour ce que l'on dit que l'on est, mais en vérité ce qui se passe est en ce sens hégélien, de simplement nommer une essence et déjà on n'est plus cette essence … c'est déjà autre chose et Autrement qui arrive ; c'est le regard qui s’aiguise, ce qui veut dire qu'il se produit, s'invente, se crée des distinctions, qui n’existaient pas auparavant.

Toute acquisition de structure crée des possibilités et puisqu’elle resserre la conscience-que-l'on-en-a reformule l'acte de conscience (ce qui veut dire toutes les distinctions de perception et toutes les créations de perception). Mais ces instanciations structurelles ne s'arrachent si aisément ; ce ne sont pas des parties de monde. C'est seulement à la suite de telle performativité structurelle que seront disponibles telles et telles parties du monde, mais aussi du vécu, du corps, et de la perception elle-même. On perçoit toujours en fonction de son monde humain alentour. Mais sitôt que la structure prend le pas (et que l'on se rend compte que plutôt que de recevoir un monde donné là tout fait, par les dieux, on produit les contenus ; ce que veut dire la pensée, grecque, la manière de créer ou découvrir des contenus nouveaux, accessibles individuellement et non plus selon le groupe et le langage-parole commun, la question se posant ; que sont-ils, par quoi, comment, qui ?) sitôt donc que l'on saisit la structure (que dieu crée tout ce qui est, qu'il est une intention vide formelle et autre et donc Une, puisque non composé et hors de toute partie du monde) alors celle-ci développe ses propres affects ; dont il ne faut certes pas s'obnubiler par leur négativité (la séparation de chacun hors de tout groupe, toute communauté, toute immédiateté) parce que la structure vous-rend-seul.

Le christique est le un-tout-seul (abandonné, méprisé, torturé, tué).

Si la structure sépare et chacun existe hors du groupe mais le groupe est la réunion mais en-esprit ou en humanité ou en révolution ou en œuvre esthétique ou autre ; et se produisent alors un regroupement humain arcbouté sur chacun et démultipliant ainsi la complexité rendue possible, de par ce ressort que chacun existe selon un trouble, un tourment, une élévation, une capacité interne qu'il reconnaît aux autres.

Il fallait Descartes pour que l'on se saisisse de la division ; l’individu est à lui-même son unité, qui est antérieure à la pensée, donc le réel est bien plus compliqué ou plutôt complexe ou encore retors que suggéré par la pensée qui stabilisait dans « la raison », l’animal raisonnable ou social, ça ne marche plus ; il faut creuser et déployer l'ontologie du sujet et donc le réel qui fonctionne avec ou le réel dimensionnel adéquat).

Par Descartes se précise le rapport, et cela qui est en rapport ; ce qu’initiait le christique comme structure absolument, formellement agissante dans et par et pour l’historicité (comme regard structurel créant notre regard) Descartes nous le montre ; il montre le rapport. Et comme nous sommes des sujets, nous comprenons. C'est le se-savoir, qui n'est pas une connaissance, qui est antérieur à toute connaissance.

Si l'on se demande ce que c'est qu'un corps-intentionnel, c'est un corps parcouru non pas seulement de ses désirs, mais parcouru par des champs de perceptions, d'expression et d'intentionnalités. Le désir est le moindre déplacement, qu'il se structure en champ signifie qu'il s'élève. On peut aimer lire un bon roman, mais il est difficile d'entrer dans une œuvre ; il est faux de croire que cela s'obtient en claquant des doigts. Toutes les esthétiques, les poétiques, les récits veulent créer leur lecteur. Ce qui se crée ce sont les déroulements de signes, de rapports, dans et par votre conscience, votre attention ; qu'est-ce qui s'ouvre ; s'initie, s'instancie sinon d'apprendre que l'élévation de l’activité de conscience voit le monde, les choses, les corps, les autres intentions, les autres sujets ? Qu'apprend-t-on sinon d'utiliser l'activité elle-même et que cet apprentissage est cela même qui est la racine, la source, la finalité et la possibilité ? Comment en aurions-nous l'idée, l’imagination, le sentiment sinon de soulever le monde, le corps, le vivant, la perception du vivant, le sentiment de soi ou la possibilité de rapport universel ?

Ce que nous tenons pour évident ne l'est pas du tout, et n'est venu à paraître et n'a tenu à devenir que selon l’historicité ; c'est la raison pour laquelle dieu, la pensée grecque, le christique, le sujet ou la révolution sont immédiatement cette sorte-là d'histoire.

Que l'on puisse augmenter le niveau de réel en en passant par le degré d'intentionnalité est tout sauf évident. L’intentionnalité ça se paie sur l’animal vivant, le corps mais également sur l'humanisation, en ceci que les anciens mondes sont outrepassées par l'acculturation, la seconde anthropologisation ; si on a nommé acculturation « ce qui est arrivé autour de la méditerranée », soit donc la mise en avant de la structure par dessus et avant les contenus produits par la structure, cela veut dire que nous sommes passés des mondes de mise en forme culturel à cette énorme articulation et cette réanthropologisation qui frise à chaque fois non seulement la violence et la barbarie et finalement ce que l'on a aussitôt désigné comme l'enfer ; d'une part la négation d'autrui et d'autre part la négation de soi, le mauvais jugement sur soi, la mauvaise tournure que prennent les choses, la vie, et ce par quoi, cet enfer, on se juge, est jugé par soi-même...

Il est en tous cas ici évident que le christique est cette instance qui nous prévient que la réalité lorsque le réel est dénié, peut se retourner contre nous et entièrement nous enterrer. Il nous prévient de la difficulté à s'aimer et du risque effroyable de mauvais rapports qui embraient vers le bas. Lorsque l’articulation paraît au devant de la scène, la division règne en tout et partout ;

« Matthieu 10.34. Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l’épée. 35 Car je suis venu mettre la division entre l’homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère; 36 et l’homme aura pour ennemis les gens de sa maison.» (Matth 10-34).

Si quelqu'un vient à moi, et s'il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses sœurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. (Luc 14-26)

Il faut comprendre cette division comme limite interne non pas dans le réel, mais en tant que réel ; il n'y a que par la division, la distinction et plus on s’avance ontologiquement plus la distinction est élevée et elle appelle à encore plus de distinction. La matière ou l'énergie ne sont pas consistantes, sinon dans le mouvement ; le mouvement seul est réel.

Et en tant que joug qui doit être assumé et relevé, par la plus petite unité de rapport qui soit (autant que l'on sache)  à savoir l'arc de conscience individuel (ce qui ex-siste comme rapport ne peut qu'être un, selon la forme même qu'il est qui n'est pas composé) ; et ce en tant que levier. Bien que cette déperdition (de tout monde commun au profit de la liberté de chaque-un) puisse, au lieu d'atteindre à une plus grande complexité et une plus grande possibilité, ce levier puisse nous précipiter dans la seule division ; la distinction inversant son effet, s'écroulant en dispersion selon le monde et l'indéfinité des déterminations (ou des désirs, spontanés et immédiats ou produits industriellement) ; supporter et relever et élever la distinction implique l'effondrement éventuel dans la dispersion, la lente désagrégation.

Distinctivité qui ouvre les possibilités ; il y a des possibilités, et donc une, des réalités, puisqu'elle distingue et originellement rend possible une réalité, pour nous cet univers, mais rien ne dit que -l'ensemble de la manifestation- soit réduit à cette réalité ; après tout si la Possibilité est la loi du réel pourquoi serait-il limité ? Tout indique au contraire qu'il est activité continue et continuelle ; si l'on préfère le Un crée des uns, et ne cesse jamais (puisque ce qui existe en tant que mouvement … se meut, sinon tout cesse). Ce qui est sidérant puisque cela correspond pour nous à cette distinction ; chaque conscience est distincte de toute autre, une, quels que soient les contenus ; la distinction formelle est la racine même. Aucune conscience, aucun un ne se confond avec un autre et pourtant ils sont strictement semblables... Comment le un peut-il se dupliquer toujours autre et pourtant le même ?

On prend donc au sérieux qu'il ait pu exister tous ces occurrences et donc historicités (dieu, universelle pensée, christique et sujet, etc) . Elles se sont annoncées littéralement comme telles.

« ça va changer, beaucoup de choses au monde vont changer, peut-être la base même du monde, de tout monde, vous est venu, inspirée ou révélée ».

Si la pensée est divine pour les grecs ou si jésus le christ est fils de l'homme et fils de dieu, si la révolution est unique (en diverses variantes), si toute conscience, tout sujet est parfaitement égal à tout autre (lors bien même que l'on rencontre d’innombrables contenus différents) c'est que la distinction formelle ou l'historicité structurelle ou l’intuition du dispositif-sujet est la racine.

C'est le début de l'accès à la structure même qui vient formellement tout en une fois. Depuis 3000 ans.

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