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instants philosophie

histoire de la philosophie

Wittgenstein, l'autre que l'on montre et comment

19 Juin 2009, 23:09pm

Publié par zward

Ce que Wittgenstein appelle le mystique me semble être la réalité du monde ; que le monde soit, cela lui est éberluant. Il s'aperçoit d'autant qu'il en est extrêmement doué, que la logique, cad l'essence du pensable, ne peut pas être comprise elle-même dans une autre expression ; il faudrait un métalangage ; on ne peut pas penser la pensée, sauf à la résoudre d’autre chose ; l’esprit absolu par ex ; (ce qui il est vrai ne dit rien … cad « rien », mais par contre dit énormément de réalités au-dedans ; une fois l’esprit absolu accepté).

Or si le monde existe, en même temps tous les mots sont ce qui nous dit le monde ; ce qui est aussi éberluant que le fait qu’un monde soit effectivement réel. Ainsi le langage est aussi étrange que le monde (et ses Choses non dites), mais cette fois le langage nous l’utilisons ; si les choses ne nous sont pas immédiates (il faut les dire), les mots nous sont proches ; bien qu’infiniment étrangers ; puisqu’ils parlent d’un monde sans expliciter quoi que ce soit ; il y a une an-intentionnalité profonde de Wittgenstein qu’il dénote dans tout (ce qui est, monde comme langage).

C’est du rejet de l’intentionnalité « métaphysico-ontologique-transcendantale » que tout apparait comme « là » ; parce que la métaphysique (qui voulait obtenir un discours-objet qui contienne tout), s’est révélée être une intentionnalité et n’existe ce discours, ces savoirs, que par et pour une intentionnalité.

Wittgenstein ayant bien compris qu'il n'existait pas de langage du langage, cad de savoir – objectif. Par quoi il entend condamner toute philosophie ; il n’existe pas de savoir absolu hégélien, et les transcendantaux kantiens et bien, ils sont « là » …. comme n’importe quel objet ou chose du monde, opaques ; ils permettent de comprendre, mais on ne peut pas les comprendre (on ne voit pas, conçoit pas le fondement de leurs principes).

Ayant compris cela, et ne désirant pas s’engager dans le constructivisme métaphysique (qui est à mon sens la seule non pas porte de sortie ; mais la seule source de vérité possible), ne se permettant pas de jouer de l’intentionnalité comme construction du vrai (par quoi le vrai est découvert/inventé) et ne réservant le statut de vérité qu’en tant qu’objective scientifiquement (par quoi il pousse comme des tas d’autres, à éliminer la philosophie elle-même ; du reste il le dit nommément ; il faut toujours entendre ce qu’un type intelligent raconte de ce qu’il fait ; en général c’est vrai. De même que Nietzsche, et il le dit, veut dynamiter la philo …),

 il lui reste à Wittgenstein non pas de tirer une vérité de son analyse du langage (ordinaire), mais à « faire voir » au travers de difficiles mais quand même bien intéressante déconstruction ou para construction des propositions du langage de telle sorte que au travers de ces modifications on commence de percevoir, de se rendre compte non  pas comme le langage ment, mais comme parfaitement vrai, il ne recouvre pas encore tout ; il s’agit donc de montrer ; mais montrer le langage dans d’autres états (de faits, cad peut-être parfois d’autres états de faits vrais… ). L’indicible est ainsi pris dans cette ambition, assez extraordinaire, de faire-dire au langage pourtant commun, (puisque l’on n’a pas accès au sur-langage ontologique).

Ainsi il ne déroge pas du tout à ses principes (le langage est vrai, là tel quel, il fait-voir et il n’y a que lui), mais en même temps il ruse ; il utilise ce langage pour le décaler sur la surface du monde. Et au travers des décalages il fait voir ou l’espère le mystique, le non dicible, le fait du monde.

 

 

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Le discours d'une part, le sujet d'autre part

17 Mai 2009, 18:30pm

Publié par zward

La finalité philosophique est donc de parvenir à la suspension de tout jugement définitif. Parce qu’il n’est pas de contenu à notre être ; rien ne le comble, ne remplit son vide formel. Pure forme cependant celle-ci peut être décrite ; et même légiférée ; elle s’est avérée si puissante, cette forme, qu’elle constitue le fondement de toute société humaine développée. Forme démocratique qui privilégie la non vérité des contenus au profit de la formalité des libertés. Forme également personnalisée qui interface chacun dans sa rupture propre et non reliée à quoi que ce soit. Formulation culturelle qui démultiplie la prodigalité des signes, signaux et inventorie le potentiel de tout puisque ne tenant à rien, existant comme forme pure.

Il est difficile de ne pas caricaturer ; et il ne faut pas se fier au dogmatisme de présentation des philosophies ; on ne peut pas ajouter à chaque fin de phrase ; « à mon avis », « hypothétiquement ceci et cela », « il se peut que ». Et préciser cela, ça n’est pas confesser qu’en toute philosophie il n’est question que d’une opinion, « je crois que », mais c’est bien affirmer que c’est cette opinion spécifique qui fait loi … et, bien que simple opinion, de telle hypothèse on peut affirmer qu’Il n’y en a pas d’autre possible ; si l’on s’y tient, si l’on tient à ce que l’on dit.

Tout est dans le « tenir à ce que l’on dit » : ce qui est énoncé se tient dans une certaine mise en forme, cohérence, finalement une correspondance. Si on accentue cohérence, on se stabilise dans un discours ; si l’on pousse vers correspondance, on aboutit à la phénoménologie.

Le discours est ce par quoi seul il est possible d’énoncer ; si on sort du discours cohérent, on ne sait plus ce que l’on dit, et ça ne sert à rien. La phénoménologie consiste à décrire ce qui est tel que cela se présente à soi.  La possibilité d’un discours unique, pour tous, fonde l’universalité ; sinon plus personne ne sait plus de quoi l’on parle. La phénoménologie autorise quiconque, chacun, à décrire, sous la forme d’un discours universel, compréhensible, ce qui lui arrive, ce qui lui survient. La phénoménologie est pratiquée d’un sujet ; ce qui augmente considérablement la possibilité d’un discours cohérent. Phénoménologie qui était déjà dans l’obtention du discours par Socrate redistribuant les articulations du langage et de notre attention dans les mots.

La plupart des caricatures s’attaquent au discours ; on en réclame une subjectivité que l’universel écrase, parait-il, sans voir que cette subjectivité clamée n’existe que dans un ordre humain auquel l’universalité a imposé la liberté de chacun ; on n’a accès au discours cohérent qu’en tant que libre ; la cohérence n’existe pas sans compréhension , et chacun  ne peut comprendre que libre ; le discours, universel, pose donc son argumentation comme discutable, sinon le discours n’argumenterait pas (Socrate).

Mais le discours-seul, un, total est dépassé depuis au moins Descartes ; qui inaugure le discours en tant que perçu d’un point de vue ; celui du sujet.

Ainsi de même que le discours rend possible la construction d’un monde humain partagé (parce que l’on comprend ce que l’on dit ; entre nous et quant à la nature, aux objets, aux mesures, aux sciences, etc), pareillement Descartes permet l’horizon d’une construction du sujet. Lequel devient une aventure ; et comporte instantanément la révolte ; il est dans l’essence même du sujet de se révolter. Et donc Nietzsche est parfaitement l’expression véritable de cette révolte et du cheminement d’un sujet en cours de construction. Le tout est que l’on ne sorte pas du discours, de la cohérence ; et Nietzsche ou Heidegger (qui peine comme un malheureux à « énoncer ce qu’il doit énoncer ») ne sortent pas de la cohérence exigée.

Pour le sujet, la cohérence est vitale ; s’il cesse de vouloir (ce que nommément, argumentativement, il veut), il n’est plus. Si il n’est plus le maitre de ce qu’il énonce, le monde s’en empare, les autres le lui volent, les objets l’absorbent, les désirs l’envahissent.

Il est en somme un rond-point qui doit être occupé, territorialement, et si ça n’est pas le sujet qui parle, « on » le parlera. De même que les sciences ne pensent les déterminations, les causalités des sujets, de la biologie à la psychologie, que de ce point de vue qui se veut, à toute force, extérieur. Sinon ça ne serait ni observable, ni a fortiori pensable. Tous nos énoncés se situent, même anti humanistes ou nihilistes, naturalistes ou déterministes, logicistes ou empiristes dans le point de vue du sujet.

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Artaud invente le seul sujet qui puisse être

2 Novembre 2008, 14:04pm

Publié par zward

Artaud invente.
Artaud invente le sujet absolu qui ne tient que par sa volonté, qui n'est rien, qui n'est pas un être humain, ni sa caricature, ou à peine et qui s'effiloche par tous les instants, qui le traversent et le dissolvent, mais via lesquels il demeure identique à son ombre. Parce qu'il n'est rien d'autre que l'ombre de l'instant qui passe. Il n'est pas, du dedans, quelqu'un ou quelque chose, mais existe dans le bardo, le grand passage : dans le bardo, il se maintient de par son éclatement. De celui dont il ne reste rien, il retire l'ardeur non finie de l'intention d'être, d'exister, en une fois, il se voudrait voir naitre, au moins une fois, une fois qui clouerait toutes les imaginations ou littératures ; l'unique qui, lui seul, et après Rimbaud qui recrée le monde(fabuleusement mais aussi objectivement, dans une rêverie formelle absolue, cad prise pour elle-même ; que cette logique soit celle du langage débarrassé ou du monde harassant), Rimbaud qui est de ce monde-çi, qui fait-être son être, son être autre que tout.
Artaud, le premier à manier si distinctement l'être-autre décisif. Artaud, l'explosé ontologique et l'exposé, toutes racines coupées nettes tout alentour de la position ontologique de base fondamentale, d'un moi dépouillé de ses, de tous ses contenus, Artaud prouve pas à pas qu'il existe encore ; dans le non devenir, l'identique, l'unique perspective, redondante et active cependant, l'unique position effectivement réelle qui se puisse (de quiconque existe). Et il fallait ce corps là pour en venir à bout de cette passe d'armes : il se défend contre tout ce qui est, et en tout cela impose son être seul ; cad impose absurdement, ridiculement que son être existe de par soi. Et il est ainsi doué d'un Autre-corps. Il s'est métamorphosé, sans déroute sinon celles de l'ironie et du furieux, sans se perdre en l'immonde, sans sécréter autre chose que la surface de son autre corps, et il traverse le temps et l'espace, les matières et les objets, et se joue des mythomanies comme des affectuosités, et il sait tellement qu'il est plus que n'importe quel dieu et n'importe quelle sexualisation, et bien autre que son être dit humain, lequel est tout concassé.
Avec Artaud plus rien, en nous, n'a de rapport. Avec quoi que ce soit. Sauf l'être qui est sa propre intention d'exister. Et qui n'a de finalité que d'être, mais par qui, le seul, l'être est effectivement ce qui devient, se produit à quelqu'un, à un sujet. Et ce qui semblait déjà si immédiatement acquis de fait, au fondement, le corps connu, et d'avance, se révèle cela même qui doit être intentionnalisé comme tel et demande à être penser afin que l'on puisse dans l'être ici et maintenant développer ce qu'il réclamait, et dont il ne comprenait pas plus que nous, ce que cela signifie ; un devenir être.
Artaud recrée son corps, parce là où il est, vide, il n'est que sujet hyperactif percevant, augmentant le visible et l'invisible, le faste et le néfaste, la gloire et le putride.
Artaud invente et recherche son être, parce que là où il est, il n'est plus un Moi, il est l'antithèse historiquement enfin définie pour la première fois, du non-Moi, et c'est un Sujet. Le reflet-effet exact du Cartésien, mais vécu réellement.

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Après Kant et Hegel

14 Juin 2008, 21:47pm

Publié par zward

Il est devenu très difficile de penser selon l’Etre ….

Après Kant et Hegel, c’est même quasi impossible ; ceci étant dit si l’on veut s’en tenir à la tradition philosophique occidentale la plus serrée et précise ; il est d’autres traditions, et dans notre espace à nous beaucoup de points de vue, mais perso j’admets intégralement la précision de Kant et Hegel.

Et donc l’être est ce que l’on peut concevoir comme tel. Cad que c’est une idée. Soit une idée, ou (Kant) soit des phénomènes par lesquels nous sommes renvoyés à la science qui statuera un jour peut-être sur la réalité où nous sommes, nous y compris.

Si l’être est une idée (Hegel), il peut être intégralement déployé par l’esprit ; il tient entièrement dans ce que l’on peut en dire à partir du concept même comme étant, le concept, sa propre logique. Le logos hégélien reprend le logos grec et celui chrétien, et explicite l’intégralité de ce qui peut être pensé : cad que quoi que l’on pense, nous, là, maintenant, et quoi qui ait pu être pensé, ça prend place dans les catégories spiralées hégéliennes (!).  En fait la logique est parfaite ; puisque quoi que ce soit existe, pour-nous, en tant que « pensé », il faut donc que nous puissions penser tout en une fois. Evidemment cela suppose que l’esprit se déroulant, comme un tapis, contient tous les éléments possibles ou réels, en lui-même.

Ce qui est faux ; il existe des quantités de réalités qui ne sont pas en soi dans l’esprit, mais dans le monde, certains déjà connus, d’autres pas du tout. En quoi on voit bien qu’aussi rigoureux le développement hégélien soit-il, il est renvoyé à l’esprit humain et n’a pas de dimension supra réelle, ou simplement réelle. il n'a de contenu qu'en ceci, ce qui est déjà gigantesque, qu'il développe "ce que l'on pense ", selon l'universalité de notre conception, de notre capacité à concevoir. Mais ceci étant, ne dit pas le monde comme tel. 

De retour à Kant, donc. Qui pose ces limites là …. que le monde ne peut pas être connu selon l'esprit seul, livré à son logos interne, ne peut pas être su sans sa mondanéité-même, Mais Kant n’en continue pas moins de supposer une métaphysique d’une part, dont l’effet, l’efficace serait une anthropologie philosophique d’autre part (que commencera de créer Hegel… et dont nous ne sommes pas encore sortis ; ni Heidegger, ni Nietzsche, ni les phénoménologues ne peuvent rivaliser avec Hegel, question anthropologie ontologique).

Quoi que…

Parce que de s’être achevée entièrement, avec Hegel, ça a donné des ailes à non plus l’idée de l’être, (sous les idées du un, le tout, le possible rationnel, etc. qui sont réintégrées par Hegel comme idées pour l’esprit, et le Un est l’esprit et rien que) mais à la présence de l’être.  Ce qui est tout différent.

Il  parait donc que toute reconstruction de l’Etre en esprit , n’est plus possible, mais que l’exploration de l’être "en tant qu’il est Là" (pour reprendre Heidegger ) et en tant que l’être de l’homme pourrait indiquer quelque chose quant au sens de l’être ; on dira « sens » de l’être et non plus connaissance ou savoir, parce que le temps des idées, des concepts a fait place à autre chose que le discours (cohérent , explicite , un, etc).

De ce point de vue, et Hegel et Kant sont dépassés (pour qui l’essence de la philo est le savoir qui sait), mais on ne sait pas par où, ni comment.

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Hegel selon l'être

28 Mai 2008, 12:47pm

Publié par zward

"La vérité de la conscience, c'est la conscience de soi et celle-ci est le fondement de celle-là, de sorte que dans l'existence, toute conscience d'un objet est conscience de soi. Je connais l'objet comme mien (c'est ma représentation), donc en lui, je me connais. L'expression de la conscience de soi, c'est Moi=Moi ; liberté abstraite, idéalité pure, elle est donc sans réalité, car elle-même étant son objet, n'en est pas un puisqu'il n'y a pas de différence entre lui et elle."

                                                                                                                        Hegel


 
Bref, dire que moi = moi, cela revient à dire que la conscience de soi est vide ; elle est quelqu’un, évidemment, mais ce quelqu'un n'existe (malgré qu'il croit l'inverse, cad être une identité en elle-même, personnellement ; et il a raison de se croire quelqu’un mais de son point de vue seulement, qui n’est pas celui du savoir) n’existe que par les objets de conscience ; sa vérité (son identité) est pleine d'objets.

 

  En fait à la lecture il me semble qu'il faut viser ce à quoi ça aboutit ; le but (de Hegel) est d'imposer que notre être est un savoir.

 (Cad pour lui, Le Savoir, absolu, en fin de compte, lorsque tout est développé, toute la science)

 La conscience-de (d'un objet quelconque) n'a de sens que pour-quelqu’un,

Mais au début on est seulement conscience-de, sans spécifiquement se poser soi ; ça parait un état naturel, mais en fait c'est déjà compris dans son futur développement ;

(Son essence est déjà là, en train de se former : être conscience-de, ça existe, mais c'est un moment d'un ensemble plus grand … qui arrive)

Et que cette conscience-de (n'importe quel objet) importe un peu, mais  n'est pas le Tout.

                        (Il n'y a pas de vérité à désigner l'objet que l'on voit).

Elle est une des variations de ce qu'elle deviendra ; tous les objets seront indifférents lorsque le Moi se saura lui-même comme "super objet".

Mais il va s’imaginer, seulement,  comme super objet, il ne l’Est pas.

En fait c’est à somme nulle ;  mais par contre, les petits objets, aussi peu importants qu’ils soient, sont en fait le contenu de ce super objet, mais plus seulement comme objets, en fait, cette fois,  en tant que le moi (n’étant plus vide mais sachant qu’il est son histoire d’objets parcourus et lui-même en tant que simili objet spécial , mais vide) s’attache aux objets, mais cette fois en connaissance de cause ; dans un savoir.

 Ainsi la conscience est ce qui passe les plats ; elle existe mais aucun de ses moments (conscience de, conscience de soi, conscience de soi comme vide, recouvrement de tous les objets et conscience que c’est moi=moi qui les a tous posés nécessitant un savoir de ce que je suis devenu) n’a de sens

sinon dans la recollection totale qui repasse à nouveau tous les plats , cette fois, non plus perçus ou vécus , ou niés, ou contredits, mais dans la compréhension des passages d’objets.

De la sorte, la conscience qui se gargarisait d’Etre, bascule entièrement dans le savoir, en tant que seul le savoir est son être.

Mais c'est la position hégélienne, il n'est pas dit que la conscience soit sans "être" autre que négativité et passe plats. il n'est pas dit non plus que notre être soit seulement un "savoir" qui se sait à travers nous. Même si il est certain que nous ne sommes pas sans un tel savoir, cela ne signifie pas que nous n'existions pas "plus encore" que le savoir.

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Descartes le prototype

10 Mai 2008, 08:44am

Publié par zward

Descartes nous introduit immédiatement à ce qui peut être. Mais il se tient sur le bord du possible ; de sorte que le coefficient de pénétration de l’évidence cartésienne est relativement faible ; il ne peut pas bouleverser la totalité de ce qui est déjà (culturellement déterminé), puisque pour remplacer ceci ou cela dans le donné (humain), il faut une unité remplaçante.

Se tenant sur le bord de ce qui est expérimentable (puisque la pensée sert à cela ; expérimenter, via un système de signes serré, ce qui n’apparait pas dans le vécu, la perception, l’imagination, ni n’apparait tant que l’on demeure dans la nature de l’ego, de l’ego comme moi).

Se tenant sur le bord de l’expérience.

Employant n’importe quel système de signes, abstraits, comme notation musicale ou système de couleurs, on parvient à l’extrême limite. Au-delà de laquelle il n’y a plus rien, rien encore d’écrit. Seul un système de signes peut penser s’imposer à neuf à la réalité.

Parce que le système de signes, dans sa dimension, préexiste au Donné. Même si dans le donné, cette dimension n’existe pas.

La philo propose donc que la dimension effective est antérieure au Donné. Que vraisemblablement cette dimension sera encore toujours réabsorbée par le donné, mais que la dimension reviendra.

Descartes inaugure qu’outre la métaphysique, qui concerne la tenue du discours, il existe une ontologie ; celle du sujet, qui est antérieure au discours, antérieure à sa possibilité ; en fait Descartes se tient dans le même lieu que Heidegger.

Et c’est de là où il se tient qu’il va suivre l’enchainement des raisons, cad celui des idées (qui viennent au sujet, qui lui sont coextensives, par nature) et non plus suivre les concepts, ceux du discours métaphysique, qui positionnent le sujet comme n’importe quel concept, et dans l’extériorité de l’entendement, de la compréhension. Alors que cartésiennement, le sujet se sait de son idée et sait les idées qui s’ensuivent ; il est son propre « proto » domaine, sa dimension propre.

A partir de Descartes, le métaphysique caractérise le discours, tandis que l’ontologie est celle du sujet. L’ontologie creuse l’os de cet être qui est-là. Il est sa propre, sa proto expérience.

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descartes, ontologie (volatile) du sujet

20 Avril 2008, 11:59am

Publié par zward

Ontologie du sujet.

Le sujet est une construction ; il est infiniment éloigné de la « spontanéité » soulignée du moi. Spontanéité qui fait référence à une vérité qui serait le « sujet humain » dont on sait philosophiquement qu’il n’est pas autrement que cette claire surface , limitée, mais non finie, sur laquelle le je déplace des signes.

 La surface en question occupe toute la possibilité ; elle n’est pas prédéterminée, ni déjà occupée par quelque objet que ce soit ; elle ne comporte aucune négation ; en tant que telle elle est une plénitude existentielle. Puisque la totale possibilité prend entièrement toutes les facultés du sujet. Il est entièrement là où il se dit être ; et son être (pointu, cad dans cette exigüité là) est absolument ce qu’il signifie (par quelque système de signes que ce soit ; l’essentiel étant que ce système possède en soi une certaine étendue, et soit capable d’admettre le plus de multiplicité possible adéquate). Pour cette raison, étant entièrement là où il est et pluriellement, (puisqu’il est non seulement les éléments déplacés mais aussi la surface sur laquelle ils se déplacent), il ne laisse rien en dehors de ce qu’il veut…

Et l’on voit donc que la volonté est ainsi absolument réalisée.

Cette absolue réalisation de la volonté se doit à une loi ; que la volonté soit vraie.

Ce qui revient au tout début ; puisque l’on a révoqué en doute toute croyance et toute connaissance présupposées. Tout comportement aussi, toute identité en somme.

Ad ; ce que veut la volonté (dans l’amplification même qu’est le doute), c’est ce qui est.  Son objet absolu est déjà là, posé, puisqu’il ne reste plus rien que cela ; la surface de ce qui est. De même que le discours prétendait se dérouler de soi, de ses propres notions, en une pensée complète de l’être, trouvant en cela l’indépendance du discours, de même ici ça n’est pas seulement le discours qui va prétendre reconstituer l’être, mais c’est le sujet qui se reconsiste lui-même en même temps que sa compréhension immanente de ce qui est. Et ce qui est, est étale.

Descartes sait bien qu’il n’a pas, n’a plus affaire au discours (à la logique interne de la pensée qui élabore des concepts à partir essentiellement des contenus de langage, des contenus culturels et un minimum d’éléments du donné comme monde). Il utilisera les notions habituelles, mais noyées dans un nouvel océan. Celui qui se découvre à l’horizon du sujet.

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Descartes l'absolu

17 Avril 2008, 19:37pm

Publié par zward

Descartes l’absolu.

Parce que tout ce qui suivit, fût commentaires … mais les commentaires sont essentiels : puisque ça n’est pas un texte qui est inauguré, inventé, c’est un être qui est mis à jour.

De même que l’on n’a jamais une vue totale d’un objet, quand bien même on tournerait mille ans en tous sens, de même de cet être sujet on n’en prend pas, jamais exactement la mesure, puisqu’il est tel un objet posé, en soi. Ce que reconnut Kant. Le sujet est en soi, caché à notre possibilité.

Or Descartes ne l’entend pas exactement de cette oreille. Il ne dit pas non plus que le sujet a son être dans la pensée ; je pense donc je suis ; ne signifie pas que je suis « de la pensée » mais que par la pensée (comme expression vers moi-même), je suis certain que je suis un être, cad que je suis et que donc l’être est , sans que l’on sache quoi que ce soit de cet être. Un être qui détient la pensée (comme l’imagination, la sensibilité, etc), et qui ne se définit plus alors, au mieux, que comme …volonté. Mais c’est une appréhension médiane que cette volonté ; c’est « ce qui dépend de moi » qui résume toute volonté dans son effet connu le plus général et le plus influent. (Que l’on retrouve aussi bien dans la morale envers ce que je puis).

La volonté est ce qui échappe à la pensée ; la volonté est ce qui se réjouit de soi. De sorte que la volonté ne dissimule rien ; sinon de n’y voir pas clair en ce qu’elle veut. A quoi toutes les autres facultés doivent concourir. Et ce qui chapeaute l’ensemble des opérations, on serait bien en peine de le définir hormis qu’il est question d’un accord de soi avec soi dans la compréhension de ce que l'on propose (donc d'une méthode de discernement et ayant refoulé toute autre représentation, refus que l'on mesure à peine en sa totale uni dimension). Le soi étant entendu comme l’opération globale que nous sommes, et opération qui porte sa mesure en ceci : qu’elle est passée au travers du doute cartésien et des méthodes de certitude. Cad que le soi, c’est la décision, le fil invisible qui décide, le plus fragile et le plus subtilement accessible ou inaccessible ; que vais-je accepter ou repousser ?

Il ne s’agit donc pas d’une « entité » fermée, d’une définition définitive, d’une substance qui serait chose figée, (le « sujet »), mais acte purement vivant et effectif, dont l’effectivité, l’efficacité est proprement l’objet singulier de la méthode. Pas une pierre sur laquelle le reste se bâtit ; mais ce en quoi et par quoi toute construction est portée continuellement, dans sa propre continuité.

Au lieu qu’autrefois il était dit que le discours tenait tout seul, il est affirmé ici que ça n’existe que par ma volonté, cad mon intention. Et cette intention ne loge pas tant précisément dans un « sujet » que dans la mise en œuvre complexe, et active en ces facultés, d’une intentionnalité qui a besoin de se définir comme projet.

En somme l’essence de ce qui proposé constitue la liberté. Notre être est la liberté. Ce qui est bien plus que de dire que nous sommes libres. Ce qui est enfoncer le libre dans l’être, qui comporte donc une part libre, évidée, mais décisionnelle. A l’extrême pointe du dire, mais donc décisionnelle. Et qui ne décide pas momentanément ; qui décide comme projet de soi. En tant que, par le doute, je n’admets rien.

Pour tout cela, Descartes est incontestablement lié à ce qu’il dit ; son exposé est entier ; il ne faut pas manquer une partie de ce programme qui définit le sujet dans son acte (qui est complexe, non seulement multiple, de parties diverses, mais complexe de parties d’une seule construction argumentée, cad articulée à elle-même, à sa volonté décidée). L’articulation est « ce qui met en place un dispositif ».

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Descartes

13 Avril 2008, 21:25pm

Publié par zward

Toutes technologies et sciences se fondent dans une advenue étrange et indiscernable du Sujet.

Cette advenue, cette surprise, est cartésienne ; non qu’il soit le sujet à lui seul, mais bien qu’il en insiste sur la portée et systématise ce qui doit l’être.

De ce fait, au lieu de demeurer l’effecteur des opérations scientifiques, cela s’institue au cœur de la culture. Cad s’impose dans la représentation humaine (de soi, par l’humain) et n’en décroche plus.

N’en décroche plus parce qu’il n’a pas, Descartes, seulement créé un Sujet qui se vaille, et existe comme un être culturel, mais a mis au jour une structure réelle. Laquelle peut bien être représentée ainsi ou comme cela dans telle ou telle théorie, telle ou telle aventure, mais ces représentations la représente seulement tandis que elle, la structure du sujet, elle est. Cad est une chose. Autre que ce que l’on en dit (bien qu’elle ne soit née que d’être dite). Qui donc ne s’use pas d’être dite.

Puisqu’elle se tient les pieds dans l’être, et non pas attirerait l’être dans le discours… l’enfermant dans des mots ; Descartes est tout à rebours, sa réflexivité transporte dans l’autre côté du monde, du connu, du su, l’autre côté de soi.

Pour cette raison, Descartes est l’occasion absolue de sortir de tous les discours (en tant que l’on y croit, et cela tombe bien puisqu’elle débute, cette méthode, par le doute … et ça n’est pas uniquement une procédure méthodique, ou plutôt la méthode veut dire, nous pousse à avancer bien plus loin que le communément admissible).

En tant qu’entité culturelle, le sujet nous attire hors du possible jusque dans l’impossible. Cad le non concevable ; et pour cause il parle, lui, à partir du réel. Tandis que de parler on croit à ce que l’on dit.

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Husserl et Sartre

21 Mars 2008, 19:29pm

Publié par zward

 Il est apparent que Husserl est très excellent, et qu'il autorise et plante que le donné de notre être est digne de mille attentions ; ce sont des pans entiers de réalités humaines qui ont droit de citer à partir de là.

Mais quant à dénicher une organisation des "essences" qui serait indépendamment de l'aventure du sujet (cad une méta compréhension en somme, une sorte de super discours qui ressemble au fond au Discours métaphysique classique),

Il est apparait que ça ne fonctionne pas.

En quoi donc, Sartre au moins, à la suite de Heidegger, replace à nouveau.

Replace quoi ?

Ce qui est le cœur même de la philo ; à savoir ; comment est le sujet face à l'être ?

Il est sans doute aucun une série de conquêtes quant à la cohérence (possible, réelle, hypothétique, etc) du discours en soi ; du discours idéal.

Mais la philo se sert de ces techniques à d'autres fins ; depuis le début, ça dit bien ce que ça dit ; comment existe t on en l'être ? (et bien sur qu'est-ce que l'être ?)

C’est la position du sujet qui se joue dans le discours, au travers du discours (du discours comme possible unique de compréhension, mais en tant que moyen ; la fin en est toujours autre et externe, dans l'être justement).

Ainsi Sartre peut laisser tout le donné humain dans le Monde, puisque le libre sera justement ce qui va en chaque situation s'user à dépasser cette situation.

Ce qu'il continue comme phénoménologie, ça n'est pas la description d'états de conscience, mais l'activité de la conscience dans le concret même, là où il n'y a encore rien, elle invente (ou elle crée dans le meilleur des cas). Non pas une vérité déjà là, mais des vérités pas encore là.

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