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instants philosophie

Le désir et l'amour

12 Juillet 2014, 11:11am

Publié par pascal doyelle

Le moi est son corps, mais cela il ne le sait pas ; il n’a quasi aucune perception de sa physiologie, de son fonctionnement biophysique mais il se perçoit. Il se perçoit extérieurement et de fait le regard des autres joue alors en plein ; cette extériorité du corps, son image il s’en fait une idée, et littéralement une idée, un rapport intellectif, mais cela c’est autre chose.

L’extériorité du corps est ma conscience ; mais le moi ne se sait pas, il reste focalisé par son unité propre, par laquelle il se nomme (je suis un-tel, dont on ajoute ; que l’on soit un-tel, certes, mais qui est « je » ? on voit bien par là que l’on est déjà double, d’une origine (je) à un effet (un-tel). Cette unité du corps il la trouve dans le regard des autres et ce sont les autres qui lui apprennent à parler et pour parler il doit identifier sa conscience à l’autre conscience ; de sorte qu’il prend place en et par l’autre (les autres qui par ailleurs possèdent le monde ; il n’est aucun accès au monde, aux choses, aux objets, sans la reconnaissance des autres et sans des échanges tous mesurés et précis).

Le moi est son corps et l’ignore, mais il formule une unité, son identité ; comme telle elle n’obéit qu’à sa propre unification ; mais cette unification doit comporter tous ses dispositifs ; le moi est l’unité synthétique, de synthèse immédiate qui monte peu à peu son projet, le projet qui le définit ; il opère spontanément et cela se passe plus ou moins bien, puisque rien n’assure, ne paramètre, ne coagule comme il faut son unité.

Et ce d’autant plus que de toute manière en plus du moi, il existe ce « je » qui dit « je suis un-tel », et qui de fait n’est pas ce moi, n’est pas un-tel ; c’est ce je qui préexiste au moi. Il lui préexiste non pas chronologiquement, mais ontologiquement il se constitue antérieurement dans l’antériorité temporelle, dans la rétroactivité.

De même ce qui est nommé et repéré est le moi, un-tel, je me nomme un-tel ; mais le je qui se nomme ainsi lui n’est pas signifié, il reste là, sans rien, dans une extériorité abominable ou fabuleuse ; il est autre de fait et autre que tout. Il n’est rien du tout de manière déterminative, mais il est une forme, une structure préalable ou qui se rend préalable au moi, au défini, au déterminé.

Ce que l’on voit, vit, ressent revient à l’unité du moi telle qu’elle se projette, se produit, se visualise, mais l’on ne vit pas, n’éprouve pas le je antérieur ; il est le repli dans lequel existe le pli qu’est le moi (de même que l’Etre de Heidegger qui délivre des étants, en se cachant donc : remontée dans l’antériorité ; ça n’est pas un hasard, Heidegger explore le situé, là, le « là » en lequel chaque conscience existe, qui entoure cette existence, de même que Sartre expose les situations, et tente de parcourir les sous-consciences ou peut-être hyper consciences qui se satellisent autour de la conscience du sujet hypothétique, ou la psychanalyse inventorie les dispositifs dont le moi est la synthèse très limitée, ou les possibilités du moi dans ses entortillements de l’identité et des dispositifs et des consciences potentielles).

Les grand sujets veulent extraient, soumettre, explorer, découper, diviser ou synthétiser en conscience ce « je » antérieur qui n’existe pas ; le moi ignore ce je, il s’en sert comme d’un moyen, moyen d’une fin qui est son identité et qu’il tient au-devant de soi, non pas en tant que « moi-même », (il est très difficile de répondre à la question ; qui suis-je ? ça part dans tous les sens et ça ne peut pas se totaliser réellement), non pas en tant que moi-même, mais il se tient là devant comme objets ; par tel ou tel objet il se perçoit ; plus il se manifeste un objet surabondant, plus il existe ; l’amour est évidemment un tel objet absolu, mais dans ses deux parties ; d’abord comme désir qui meut le corps, qui s’dresse à l’inquiétude que suscite mon corps et dont l’autre corps est censé donner la réponse à la question que mon être-là est. Mais aussi plus durablement en tant que l’autre est l’autre conscience ; non pas seulement l’autre moi, (qui serait ou risquerait à coup presque sur de n’être que la Même synthèse que je suis, projetée et reconduisant mon-moi, ce qui est une redite continuelle), mais l’autre conscience, cad cet être inatteignable mais qui porte quantité d’effets ; si l’amour est la réduplication du moi, ça ne compte pas (de ce point de vue de l’amour, mais chacun joue comme il l’entend au fond), mais si l’amour est le point si externe à tout qu’est l’autre conscience, cela s’adresse non plus à mon-moi, mais à cette conscience repliée (structurellement et toujours repliée, toujours impossible mais qui a des effets réels) et donc engage sur un autre cheminement que celui du moi.

De deux choses l’une (mais les deux existent toujours) ; soit le moi se projette (et se répète) soit le moi glisse vers la conscience antérieure (celle de l’autre et donc la sienne propre) et assure, assume, engage, crée des effets plus grands, plus réels, plus conséquents.

Or ces effets (que la structure antérieure provoque, bien qu’elle n’existe pas et ne se nomme pas et n’est pas déterminée) ne se « soient pas » ; ils glissent eux aussi dans l’antériorité mais supportent, affirment, créent un moi plus conséquent (en ce sens cela a des effets, des déterminations évidement) ; l’amour est idéalement (mais il faut que le désir, cad la projection du moi lui-même existe tout autant) l’augmentation, par contre coup pour ainsi dire, du moi. On voit donc comme une superstructure (inexistante) s’ajoute et réarticule en plus le moi (qui est lui-même la structure initiale, et fondé sur le je inexistant qui pourrait se figurer comme infrastructure).

Ceci étant donc de simples divisions, étant évident que dans la réalité tout est constamment effectif et subissant des variations continuelles en chacun.

L’autre voie se veut comme acharnée à son être ; pur et simple. L’infrastructure n’est pas « infra », il se révèle comme forcenée ; le moi ignore la conscience et privilégie le contenu sur cette forme vide et sans rien ; pour le moi existe ce moi, cad ce corps, cette identité, ces objets et éventuellement un hyper objet amoureux (dont le lancement, le point de départ est le désir du moi et qui peut basculer vers l’amour, ou ce que l’on nomme tel, puisque l’on ne sait plus trop démêler le désir (du moi) et la réalisation du relationnel, l’assumation du conséquent, durable pour ainsi dire (mais aussi selon cetet version atemproelle du suejt comme passion surdimensionnée), et ceci parce que l’on se règle sur le moi, ses objets et que le moi se tenant à cette logique n peut pas, plus interpréter l’articulation de superstructure selon cette structure initiale et se coupe alors d’autant plus de son infrastructure de conscience, il devient incoerciblement son corps composé comme moi ; il faut que l’articulation soit « complète », qu’elle comporte infra, supra et structure ).

Privilégiant le contenu (de conscience), la conscience ‘de » ce contenu glisse par en-dessous ou au-delà ; on ne peut pas maitriser la conscience (ce mécanisme absolu, les sujets ne maitrisent pas leurs être-de-conscience, ils veulent connaitre cet être, et remonter au plus loin dans la structure). Le contenu devient « ce qui est », cela seul qui est (les sujets ne tiennent pas à « ce qui est » ainsi défini, ils pensent que la structure remonte dans son être étrange et replié).

Mais le contenu, quel qu’il soit, est toujours perçu ; le point de perception est non visible ; et donc il se meut, il vadrouille, il peut tout aussi bien exister ici que là, et plus probablement ici et là à la fois ; « conscience » n’est pas « conscient » (qui se stabilise sur une fixité assurée, que le conscient nomme d’un mot et mot qui fait partie des échanges avec les autres et redouble ou acquiert par là que tel mot désigne telle chose réelle parmi les autres). Conscience est un point de vue (c’est même le seul qui existe) mais structurellement insituable.

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La liberté antérieure

10 Juillet 2014, 10:22am

Publié par pascal doyelle

La vérité est relative à un être qui ne l’est pas.

Ceci pour dire autrement qu’aucun discours extérieur ne peut prendre la place d’une conscience ; et que de toute manière quels que soient ces discours et autant d’étendue en imposent-ils qu’ils seront renvoyer dans leurs pénates, tôt ou tard, parce qu’ils ne sont pas réels.

La conscience, oui.

Elle ne contient absolument rien, est purement formelle, et l’ensemble de tout ce qui est (le moi, le conscient, le langage, le corps comme physiologies ou comme image de (soi), les échanges, n’importe quel signe, etc) réfléchissent pour elle, mais si elle n’existait pas, ça ne réfléchirait pas. Il est inutile de se demander ; mais que puis-je faire ? Parce que c’est déjà en cours. Ça existe déjà, on est déjà la conscience que l’on est et elle est non accessible (si elle était accessible elle ne serait pas libre et dépendrait d’un contenu quelconque, un contenu est toujours quelconque par rapport à une conscience articulatrice, pour ainsi dire).

Cependant puisqu’elle est réflexivité (sur) soi, ce que l’on en pense ou non est essentiel ; contrairement à ce que l’on prétend, la philosophie ne vise pas du tout à une maitrise ; parce que la philosophie est la réflexion sur cet être étrange et autre (séparé de tout, puisque non composé et formel, il n’a affaire à rien, il surgit de la cervelle, indépendamment de tous les contenus de cervelle, n’importe quelle conscience est parfaitement identique à toute autre, elle n’occupe cependant pas le même « lieu » de temps et d’espace, le même « point »), et étant réflexion sur la réflexivité qui joue, qui se joue, elle est littéralement dessaisissement.

Ceux qui prétendent faire office de maitres, les discours qui s’instituent comme confondant la carte et le territoire, les sciences qui croient que leur cartographie Est le réel, ne se rendent pas compte que les cartes forment des bouts de puzzle, qui ne composent jamais le réel lui-même. Et que seules les consciences s’élancent vers et dans le réel. Les discours susdits sont bien utiles, mais sont à disposition des consciences et ce qui seul permet d’accéder à ce qu’il ait une conscience articulée au réel, est la philosophie ; en ceci qu’elle provoque non pas la maitrise mais le dessaisissement.

Ce que l’on pense de son être propre aboutit donc à se dessaisir de soi, ce qui signifie du moi, du conscient, du langage, des autres, du monde, de la représentation de tout cela pour basculer dans la double représentation qu’est le conscient (j’entends ce que je dis dans la bouche de l’autre), l’ épaisseur du langage, le point qu’est tout autre que cette conscience çi, la multiplicité du monde et son irrésolution, l’étrangeté de se représenter (soi ou quelque réalité que ce soit), d’exister « pour » un « soi » (qui n’est plus un moi).

Il est clair que cette articulation qui en plus d’exister, se sait (et se dessaisit), s’effectue non pas immédiatement (on serait « naturellement » immédiatement soi-même), mais au plus haut. Au plus haut de soi, on se retourne dans son être, c’est la structure de conscience qui étant déjà toujours articulée et réflexive, se retourne une seconde fois sur elle-même, en elle-même ; elle se considère comme étant-déjà-réelle.

La philosophie consiste donc à retrouver ce que l’on est déjà, mais que l’on ignore, bien qu’on se sache déjà … La certitude, le savoir n’est pas la connaissance, qui pose son objet face à soi (laissant ininterrogé ce « soi », on s’y contente d’un moi normal, ou donc on absente son sujet, on fait comme si le sujet n’existait pas, au profit de l’objet, tandis que al philosophie est la réarticulation impossible de la conscience sur elle-même ; c’est impossible, mais ce faisant elle trouve).

On est déjà soi-même mais on ne le sait pas bien, on le sait vaguement. La pensée (et la philosophie est ce mot d’ordre, le seul : pensez ! réfléchissez votre être ! réarticulez non pas vos contenus mais vos intentionnalisations !) va ainsi paramétrer les conditions de retour à cet être ; ce que l’on nomme conditions de vérité, conditions de sujet, conditions de moi ; le sujet dans un moi (le sujet est impossible, et les grands sujets s’épuisent impérativement à vouloir remplacer leur être par leur conscience, ce qui est le même… et les engagent en des tourments sans nom, sans mots, sans signes, sans paroles, et leur permet de dépasser tout cela, ce qui veut dire non pas ignorer tout cela, mais surajouter, surajouter des mots aux mots, des signes aux signes, des corps aux corps, etc ; la conscience comme articulation est le surajout, constamment acharné).

Le sujet dans un moi donc est ce que l’on est d’abord et avant tout (il se produit rétroactivement de lui-même ; ce qui en clair veut dire qu’’il est ce corps par ex, de fait, qu’il en prend la conscience, et qu’il revient sur ce corps en le réarrangeant … l’image du corps est l’accès dont on dispose à notre « là », notre présence dans un monde ; on n’en connait pas la physiologie, mais on a accès à son image exposée dans le monde, on est homme ou femme (ou les deux ou une possibilité inventée, comme on veut, comme on (se) veut ; (se) entre parenthèses parce que « ça » se veut et que cet être qui (se) veut est plus nous-même que nous-même ; il est la conscience antérieure au moi (qui est une représentation seconde d’un Même déjà là).

Il ne faut pas croire que de dire ; ça se décide antérieurement au moi, signifie qu’il s’agit d’une sorte de détermination causale (puisque l’on ne contrôle pas notre conscience, qu’elle échappe au moi, au conscient, alors quelque chose la contrôlerait ; non, rien ne la contrôle, pas même elle-même) ; la rétroactivité implique que la causalité, qui existe, nul le ne niera, est toujours déjà réinterprétée, et réinterprétée en ce sens précis ; on y surajoute, et par conséquent les déterminations nouvelles risquent fort de n’être pas du tout comprises, prises dans la détermination précédant. La précédance est battue en brèche de ce que précisément non qu’elle soit niée, mais elle est acceptée et puis actée dans le même temps, dans la même temporalité. L’articulation de conscience est ce qui joue au temps. Ou ce qui introduit du temps dans l’espace (sauf qu’en plus l’espace lui-même est constitué de temps originellement).

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Le petit moi (comme technologie)

6 Juillet 2014, 14:18pm

Publié par pascal doyelle

Le petit moi (en comparaison des Grands Sujets) n’est pas celui que l’on croit ; il remplit superbement sa finalité et démontre de faits (innombrables) qu’il existe. ce qui est à comprendre dans sa situation ; comme faisant suite à l’universalisation qui a installé historiquement l’Etat universel, la démocratie, le droit y compris constitutionnel, mais aussi les droits, toutes sortes de droits en tous sens, mais aussi l’acculturation hyper généralisée (lecture et écriture au début du siècle passé, éducation pour tous, mass médiatisation qui accélère l’ouverture et conformer une idée-image du monde, quasi sensible présente à chacun, qui entre dans la rétine même, de se saisir ou croire adéquat au « monde », idée-image de l’humaine installation sur le monde, etc), faisant suite à l’universalisation il y eut comme ampleur fondamentale la personnalisation ; chacun y va de son moi bine à lui, au point de décrocher le monde comme étant le monde des mois ;

Ce que toutes les sociétés humaines veulent acquérir de par la planète, ce qui a débouté le communisme, puisque celui-ci en était resté à un homme générique universel, croyant , pourquoi pas, c’était tenable comme idée, croyant réguler la réalité humaine selon la vieille recette de l’universel-seul, mais alors n’y suffisant pas, puisque l’acquis est la complexité, et qu’un État universel ne peut ni gérer, ni surtout engendrer suffisamment de complexité ; le libéralisme, à tous les sens possibles, oui, il le peut.

Les grands sujets sont fondamentaux, et mènent leurs empiries et ontologies existentielles et intellectives (il en existe de toute sorte, des quantités de saisissement de la conscience par elle-même, ce qui est impossible et donne des Grands Sujets, cette impossibilité même).

Les petits mois se vivent apparemment tels quels mais comme ils sont une invention fondamentale, ils créent leur propre devenir, leurs propres devenirs, multiples ; il est hors de question de prendre un air hautain de suffisance qui dénigre ces pauvres mois ou ces egos de je ne sais quelle supériorité métaphysique prétendue, d’une Kultur rêvée et supérieure et de cracher sur précisément le monde des mois, ses représentations, ses esthétiques, ses récits, ses corps, ni même de réduire ses folies ou ses dépressions à une mention « psychologique » qui le rapetasse dans un objectivisme laborieux. Le moi est la formulation hyper évoluée de la réalité humaine, et si il n’obtient la grandeur fabuleuse (et à peu près cinglée) des grands sujets, il a de fait créé un-tel-monde, et je ne vois personne qui sérieusement envisage de se passer de son moi, de son ego, de ses boires et déboires, si d’une position méta-physique illusoire et purement théorique.

Accepterions-nous de vivre dans une communauté repliée, un milieu concentré ou une société communiste ? De nous passer de nous-même ?

Donc c’est acquis (ce qui ne veut pas dire que devant les catastrophes qui menacent, de tout point de vue, il n’y ait pas un retour de l’universalisation qui imposera un coup d’arrêt à ces débauches du moi … histoire de remettre un peu d’ordre dans tout ce bazar … on n’a pas la liberté de choix et d’inventions sans causer du désordre ; ça n’existe pas, il faut admettre avantages et inconvénients, ou alors on n’est pas dans le réel).

Le moi contrairement au sujet qui veut absurdement et comme un fou se saisir de ce qui ne se saisit pas (la conscience, mécanistique, mécanisme fabuleux et invraisemblable), le moi ignore qu’il est une conscience mécanistique ; il croit que la conscience est un passe plat, une fonction, et les sciences iront jusqu’à nier que ça puisse exister … (ce qui est confirme à leur réduction légèrement aberrante de sujet absent, de sujet qui fait comme si il n’existait pas, déplacé dans l’objet tout entièrement).

Comme il ignore la conscience, celle-ci se déplace un peu partout ; on veut dire d’un énoncé, d’un geste, d’une chose là au-devant, on ne sait pas « qui perçoit, qui entend, qui parle ». C’est extrêmement difficile de savoir qui est l’énonciateur, qui parle qui, et qui parle de quoi.

Lorsque l’on compare le moi au sujet absolu, cad au sujet cartésien, on se mélange tellement les pinceaux que cela ne veut plus rien dire ; le sujet cartésien n’a rien à voir (en marquant fortement les distances) avec le moi ; il cherche autre chose et autrement ; son rayon n’est pas celui du moi, et il faut une indistinction de base pour confondre l’un et l’autre. de même en coagulant le moi et le conscient ; le conscient est ce qui s’énonce là devant et est entendu de l’autre et idéalement de tout autre ; la raison, par ex, mais aussi les diverses acculturations (un prêche à l’église ou un JT ou une déclaration quelconque). Il est clair que le moi qui est la charge pesant de « je suis un corps qui pense, imagine, désire, perçoit, etc » n’a pas à ressembler au conscient ; il est une mitoyenneté de tous les dispositifs ; du conscient , du sujet structurel, de la cervelle, du langage, du corps physiologique et du corps perçu, par soi ou par les autres, des choses du monde, etc. il est la synthèse tout à fait limitative de « ce qui est » (limitative et non pas limitée ; il n’a pas à s’étendre à tout et pour tout, ça n’est pas du tout sa fonction).

On ne peut donc pas soumettre le moi à des comparaisons absurdes.

Le moi ignorant la conscience qu’il est (mais rien n’y personne ne sait l’activisme de conscience mécanistique ; le sujet, le grand sujet fait semblant d’être en mesure de se saisir de son être de conscience mécanistique, c’’est impossible, et ce faisant néanmoins, dans ses efforts surabondants le sujet crée et produit des tracés qui explorent cette impossibilité, se rendant ainsi fondamental. De même le grand sujet ne parvient absolument pas à réduire les problématiques considérables du moi, ça n’a rien à voir ; il n’est en aucune manière un super-moi, il aurait plutôt tendances à détruire, détériorer son propre moi, à l’abîmer, dans l’abîme donc). Le moi ignorant la conscience qu’il est, s’attache au contenu ; il est ou croit être le super contenu des contenus ; il faut bien qu’il assume cette synthèse qu’il est des dispositifs et de tous les contenus qui se présentent.

Il crée une synthèse pyramidale de « ce que il est », tout comme les sociétés humaines se représentaient selon la logique pyramidale de la synthèse tendue au sommet par un « un » qui fait-tout », qui fait office de tout (dans un monde particulier limité d’une synthèse limitative).

Sa finalité n’est pas de répondre de tout tout le temps, mais de réorganiser autant que possible « ce qui arrive », ce qui arrive constamment, aussi bien l’événement que le quotidien (le quotidien ne cesse pas d’arriver ; il est quantité de perceptions qui se produisent ; il est faux de limiter la conscience à l’attention exceptionnelle, elle est constamment sur le qui-vive, puisqu’elle est vivante au plus haut point, qu’elle le sache ou pas). Le moi n’est pas le conscient qui rend comte de soi, comme pressé par l’injonction. Aussi le moi use de tout ce qu’il peut ; imaginaire, langage, corps, signes, autrui, etc, pour maintenir autant qu’il est possible la synthèse relative et totale girouette qu’il est de pied en cap ; il est une pression formidable exercée sur le moi par lui-même (ça n’est pas « la société » ou on ne sait quelle aliénation qui l’empêcherait d’être heureux ou d’être « lui-même » ; « lui-même » est tel, sous-pression, de fait et structurellement).

Le moi est une girouette qui se tient plus ou moins, il agit. Sa finalité n’est pas d’établir un être surabondant mais imaginairement ou idéalement il tend vers ce perfectionnement ; ce qui est complètement illusoire mais nécessaire ; sa fonction de moi lui produit une telle exigence, mais sa fonction réelle est de raccommoder, de repriser, de rattraper les débordements, les incertitudes, les inconvénients de ses avantages. Qu’il se mette la pression ou qu’il croit que les autres ou les choses ou ses désirs ou etc, lui imposent de se soumettre, est le jeu de la conscience qui se déplace un peu partout et prend, occupe des positions incompréhensibles ; il croit que sa conscience est son moi, que son moi est double (il sait ce qu’il fait, dit-il et on lui colle l’étiquette de cartésien, alors que Descartes envisage lui de réguler de toutes autre problématiques et existe d’un autre règne, il ne faut pas tout mélanger), que son moi répond à ce qu’il dit (de lui-même, des autres, des signes, de son vécu, etc).

Le doublement du moi par lui-même lui est effectivement possible de ceci qu’il ignore qu’il est « une » conscience (il n’y en a pas deux mais celle qui est réelle, active, navigue de partout et vagabonde souvent). C’est structurellement qu’il ignore la conscience qu’il est (dont on rappelle qu’elle est insaisie, même par les grand sujets qui pourtant veulent la décrocher de sa cachette ontologique fondamentale, inattaquable), parce qu’ainsi il se produit doublement ; comme étant ici et là, à la fois. Si il savait qu’il est ici ET là, il se contredirait et « ici et là » disparaitraient ; comme il est ici et là en l’ignorant, il lui est possible de s’entendre parler. (ce qui est une figuration, son règne est plus étendu que la parole, c'est justement de ne plus seulement se réguler comme parole dans un monde particulier d'un groupe localisé, qu'il est, tout nu, face au monde donné "là").

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Les Grands Sujets

5 Juillet 2014, 12:02pm

Publié par pascal doyelle

Il est probable que les devenirs des grands sujets recèlent des vérités exactes qui nous remonteront au fur et à mesure, n’ayant pas encore suffisamment de distance pour en préciser les contours, les dessins, les schémas, les précisions et fondamentalement la présence bien effective et causatrice dans le réel même de chacun, qu’il soit un moi ou une tentative de sujet (ce que chacun est, doublement).

Devenirs des grands sujets depuis deux siècles ; à partir de la révolution, unique et extensible ; voir trois si cela débute par Descartes, qui exprime, représente, décrit notre être au vif, le premier et l’unique, il n’y en aura pas d’autres, sauf qu’il existera donc des sujets, pluriels et aventureux ; voir encore antérieurement, puisque se cherchait la source de notre possibilité en propre et ce au travers de la Pensée, grecque, ou de la pensée chrétienne ; la réflexivité étant de fait face à elle-même et instantanée, par la dénomination de « ce qui est » et se représentant selon la médiation du Fils, vers la dernière conscience indéfiniment possible de dieu, que l’on y croit ou pas peu importe.

Parce que si l’on a mis au jour depuis et avec les grecs notre être lui-même, non pas si l’on a animé une « idée », ou des systèmes d’idées, mais notre être dans sa structure même, alors cet être, à vif, a commencé à cet instant-là de réagir et d’agir en propre ; tel quel. Il faut écarter toute interprétation qui présenterait la pensée (ce que l’on nomme tel à partir des grecs) comme simples systèmes, entre autres au travers de l’histoire et du monde, et comprendre que c’est une structure, active, toujours active, forme sans contenus elle n’existe qu’activement, et que donc c’est cette structure qui est la « vérité », non plus au sens d’un objet ou d’un monde puisque tous les objets et les mondes sont relatifs à cette forme.

Ce qu’il faut entendre comme suit ; notre être, exposé vivement au donné là, au monde même (au monde en deçà des mondes particuliers qui eurent cours jusque là), au là gigantesque du donné indéfini (on ne sait où commence où s’arrête l’univers ou les univers possibles de matière/énergie ou autres), notre être exposé ne s’est jamais égaré, jamais perdu lui-même de vue, mais a suivi sa structure (qui ne cesse que si elle meure de ce corps-çi qu’elle est ou dont elle est issue instantanément et immédiatement). Les tracés qu’il a poursuivi, qu’il a voulu, qu’il a tenté et toutes ces aventures, sont réelles et correspondent au réel. De sorte que cela explore mais ne se trompe à proprement parler, jamais.

Aussi lorsque Descartes expose cet être là, le mécanisme de conscience commence de s’exposer aux réalités et commence de (se) travailler. Non pas ne vue de produire l’esprit (hégélien, qui consiste à rassembler les résultats de ce travail de conscience, mais en quoi donc il faut absolument conserver et affirmer qu’il y a des résultats et que ceux-ci prirent la forme des concepts, puisque la négativité est « ce qui produit » ce rassemblement, momentané, qu’est l’esprit, devenu), non pas hégélien donc mais en vue de réarticuler constamment notre être en tant qu’il doit créer ses formulations (qui sont non des idées, notionnelles, mais des idées comme rapports, cad comme structures actives, en « dur » et non pas idéellement, dans un monde donné « là » dont il ne connait rien a priori et de son être qu’il sait mais ne connait pas et qui doit se créer non par des contenus (des idées, images, etc) mais par des structurations nouvelles dans la structure même de conscience mécanistique.

La réaction et tout autant l’action de notre être (qui n’est pas seulement selon des « idées ») est instantanée ; parce que dans sa contenance, sa réalité, son réel, sa réalisation même il est menacé et dissout par le réel là donné gigantesque et incompréhensible. Parce qu’il doit absolument se considérer comme corps, comme moi si il écarte qu’il soit (aussi) suejt hétérogène, comme identité (momentanée), comme langage et y compris comme conscient (qui s’échange et se mémorise en et par les autres et desquels le sujet à rebours du moi, veut prendre sa partie essentielle).

Les sujets et le moi

Rappelons que les sujets ( dont l’essence descriptive est assurée par Descartes, exprimant là le sujet purement et simplement un mais seulement décrit et exposé, in vivo, qui pose l’idée réelle instantanée et parfaite de son être, idée que recompose, restructure Descartes ; les idées pour Descartes ne sont plus les notions scolastiques), les sujets donc sont ceux qui veulent se saisir de leur être de conscience (ce qui est impossible) tandis que le moi, qui se découvre et s’invente encore plus pluriellement, élabore les contenus de cette conscience ; langage et corps forment les deux longes par lesquelles nous nous élaborons ; mais au fondement du langage et du corps, il est cet être de conscience mécanistique qui travaille (et torture).

Lorsque les grand sujets s’en prennent à leur être de conscience, à la structure qui outrepasse les mois, leur propre moi, leur propre vécu monde donné, ils créent non seulement les contenus nouveaux, mais surtout les structurations de conscience (qui n’existaient absolument pas auparavant et qui, ces structurations, produisent les contenus qui les exposent dans le monde). les structurations poussent à des positions extrêmes (le suejt est un être tout un, sans faux fuyant, il affronte l’impossibilité même et l’altérite lui recouvre le monde, le corps, le conscient, le moi, il est extrapolé hors de tout, mène un devenir absolument effarant ou effrayant).

Il apparait donc que Hölderlin (Heidegger en recherche la vérité), Rimbaud, Lautréamont, Proust, Artaud, Céline, Joyce, Dostoïevski, bataille, Beckett (il en est des centaines, puisque le sujet est ce qui multiplie la liberté, de fait, la vérité se partage, la liberté se propage), explorent non pas tel désespoir ou telle dépression ou une folie ou une idiotie devant le monde, mais explorent leur être ; en tant que grand sujets ils performent au sein du réel qui apparait seul aux grands sujets, leurs aventures dont, si l’on suit l’hypothèse générale ici, on peut penser qu’ils en ramènent nos possibilités outrepassantes elles-mêmes ; en ceci qu’elles concernent les possibilités, les capacités (que l’on ignore a priori, qui doivent s’exercer, se lancer, se tenter, aussi folles et difficiles et intenables soient-elles ; se saisir de notre être de conscience est impossible, ça n’empêche nullement de le tenter et de ramener de ces explorations effroyables ou fabuleuses des avenues fort réelles).

Il est ainsi un assaut de connaissances qui nous viennent de l’expérimentation de cet être tel que s’existant dans ce monde, ce monde donné dont le là gigantesque s’offre aux possibilités des sujets qui veulent saisir leur être mécanistique de conscience, et produisent ainsi des nouveautés qu’aucune ancienne vérité ne peut attraper. Et il serait profondément absurde d’interpréter ces devenirs comme expériences négatives, sortes de manques et de déchéances diverses, de dégradations et de regret ou de mélancolies qui présupposent un état éthéré ou une idéalité éternelle ou un monde jadis autrefois si « humain » ou si « vrai » ; ce serait encore et toujours de manipuler une « vérité » qui serait la totalité (à l’image de ces mondes particuliers pour lesquels la parole était le groupe et le groupe le monde donné localisé).

Les sujets n’en appellent pas à une totalité (harmonieuse, immédiatement vécue, et si ils jouent de la « Vérité », de dieu ou des grecs idéalisés, ou de l’idéalisme même, ce sera uniquement et au fond afin de creuser leur être un, un tout seul, un sans rien, la pure structure impossiblement saisissable qu’ils éprouvent dans la dureté, la sophistication, du langage par exemple, se rendant incompréhensibles, l’absurdité et le morcellement, et donc comme monde, naturel ou humain, comme vécu et comme moi, comme donné et comme corps).

En vérité, même au travers des extrémités auxquelles leur passion structurelle les mène, ils n’en ont invraisemblablement que faire ; puisque le structurel, la forme impossible de leur être les supporte. Ça remplace tout. Ça remplace tout parce que c’est originellement à partir de là que « ça est ».

Mais si il n’est pas une telle « vérité » (à la fois universelle et totale, qui ne peut pas exister, il n’y eu que des vérités de monde particuliers limités, puis très loin des grecs idéalisés, des systèmes Pensée exploitant les mille possibilités de la réflexivité et cela se voit ; ça se voit que les systèmes de pensées sont des aventures extrêmes et valant une par une, s’originant en un seul arc de réflexivité repris par chacun et par tous), il est par contre une multitude de Uns. Ou plus exactement les possibilités des uns sont apparues lorsque l’on a rétrogradé la vérité en l’élargissant indéfiniment dans un système formel ; ce qui rendit possible qu’il y ait des vérités, des vérités situées dans la pluralité des uns en tant que les unes relèvent eux non pas d’un système de pensée ou de pensées, mais d’un système formel élaboré par son propre activisme (les uns se communiquent aux uns, il faut penser pour comprendre, on n’a pas le choix du tout). Et donc le système formel (de l’absence de vérité qui crée des vérités) est ce que bizarrement on nomme la pensée entendant par là la raison ; alors que visiblement c’est tout l’inverse ; chaque système se détache absolument des autres ; une volonté farouche de générer. Les Uns se réjouissent de leur profusion.

Assigner à celle-ci qu’elle ait à former un système de vérité unique et totale, c’est vouloir écraser la profusion. Alors que véritablement la profusion est bel et bien là, vérifiable ; ça part en tous sens. et l’on en désespère … de quoi en désespère-t-on ??

De même que l’on maltraite les grands sujets et les couvre de maladies (mentales ou spirituelles, allez savoir), de même on néglige la profusion des vérités (sous prétexte que de vérité totale il n’est pas, alors que ça n’est plus cela qui est en question, en marche, mais l’activisme de notre être, qui étant réel et un se passe du tout et de la Vérité en les multipliant et non en les excluant) et pareillement on assigne les mois à leur saleté de corps, sa chosification par l’objectivisme et l’objectalité (qui le déchoit de son sujet potentiel).

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La Parole et le langage

2 Juillet 2014, 09:43am

Publié par pascal doyelle

La parole et le langage

Ça a pris le nom de philosophie, mais parce que la philosophie est ce qui se charge d’expliciter cela même qui est arrivé à l’humain, bine plus généralement, et en toutes les possibilités ; soit donc la réflexivité pure, la faculté de renverser la pyramide qui partait de la base de son monde là donné alentour, au travers d’un groupe humain entre soi qui parlait et unifiait le tout en une synthèse, la pointe de la dite pyramide, et qui soudainement, cette pyramide, s’est renversé et que la pointe splittant les groupes humains et leur synthèse (qui incluait la Vérité comme telle), ceux-ci se sont retrouvés fort dépourvu d’être projetés dans le grand monde, donné dans le « là » gigantesque, indéfini.

La pyramide inversée tourne la base vers la totalité (incontrôlée) de tout ce qui est, et non plus dans le quant à soi d ‘un groupe qui parle. La pointe s’enfonce de plus en plus profondément dans le sol (réel et tout aussi incontrôlable, puisqu’elle est l’être même qui n’est ni humain, ni le moi) et la base s’étend universellement vers l’univers.

Le moi regrette si intimement ce temps du groupe humain, puisque tout langage conserve encore le circuit qu’une communauté humaine dénommait par sa parole interne ; dans le langage est inscrit l’enroulement (langage-monde-parole-échanges-communauté indivisible dans le trésor de la communication super essentielle, perdre la possibilité de se comprendre eut été la fin de tout ce monde particulier). Et chaque moi doit unifier sa réalité (sa diversité) dans l’impossibilité de renouer les fils d’un tel enroulement. Il doit se figurer un habitat qui supporte le langage et il est avant tout ce corps, dont il ne sait pas quoi faire, qu’il ne sait pas assigner dans un groupe et une parole partagée, puisque depuis le renversement de la pyramide, l’expérience, l’empirie, la saisie ontologique de ce qui est, ne s’effectue plus par la parole qui réunifie un monde donné, mais par la pointe qui sépare et divise.

Pour chacun, son moi doit être en mesure de comprendre non pas l’unification (la synthèse) mais la division qui énumère les choses, qui oppose les uns aux autres (qui libèrent les échanges par exemple ; les échanges ne sont plus régulés et parlés mais existent d’eux-mêmes et pour eux-mêmes, de sorte que le déchainement des échanges de notre temps est l’effet de la possibilité de division indéfinie que le renversement de la pyramide produit).

Mais le moi ne peut pas se penser comme, tel un Sujet ; le sujet vaut en lui-même parce qu’il est de soi l’idée intellective (intellectuelle mais portée ontologiquement). Personne ne vit comme cela ; personne n’est un « sujet ». et ce que l’on va nommer plus tard à la suite du sujet parfait cartésien ( qui n’est nulle part réalisé, qui est la description de « comment ça est » la plus brute), ce sont ces mois (libérés par la révolution et la réalisation de l’universel, mais lâchés dans le monde brutal délié de toute parole) mais des mois qui par intuition de leur être structurel voulurent se saisir (sauvagement) de leur structure de conscience ; ouvrant les affres et les horreurs depuis deux siècles, de Hölderlin à Lacan, en passant par Rimbaud, Kafka, Dostoïevski, etc, série indéfinie en nombra, puisque le sujet engendre des sujets, indéfiniment, chacun dans la tentative de trouver le un, détotalisé, qu’il est

Le moi ne peut se rattacher qu’à deux impératifs réels ; le corps et le langage. Il est clair que le langage n’est absolument plus la parole (même si il retient en son système même qu’il est Parole du groupe mélancoliquement abandonné) ; aussi le moi, se transformant en sujet, se veut-il le langage et l’esthétique ; l’expression qui tente d’une part de renouer les fils de l’enroulement mytho-idéel du groupe, mais n’y parvenant de toute manière jamais (puisque ce temps là est passé, structurellement écarté par l’articulation même que les mois et les sujets sont devenus), il déploiera, le sujet, toute la littérature, toute l’esthétique qui se puisse ; et loin que ces efforts surhumains (littéralement, puisque le moi et l’humain adoreraient retrouver leur unification de synthèse passée et perdues, se lover dans l’enroulement du monde et de la parole et du groupe), loin que ces efforts soient seulement un regret ontologique (de la synthèse de mondes ou du moi et du corps ou du moi et du langage), ces créations, ce déploiement interrompue de créations, d’inventions, de techniques et d’arts, tentent par-dessus (le regret et la mélancolie, la dépression et la folie, le désordre et l’absurde, le désespoir et la haine et le dégout) d’articuler ce dont ils sont la puissance.

Ainsi la Parole (vivante dans un monde vivant des paroles du groupe) est remplacée par le Texte sacré, et le texte sacré remplacé par l’œuvre ; le groupe vivant par la communauté des croyants ou par la communauté des révolutionnaires, l’ordre du monde vivant par le chef divin, roi, empereur, leader investi.

Mais ce qui se réalise vraiment c’est l’accès par quelques uns en ce corps et en cette parole transformée en langage ; autrement dit on ne se comprend plus, il n’est plus de parole commune partagée vivante et vie du monde localisé, mais il est la nécessité d’apprendre le langage de l’autre sujet. Esthétique et langage (littérature, philosophie, etc) formulent l’articulation nouvelle qui débarrassée des mondes particuliers (valant chacun un par un), du corps (seul repérage essentiel dans le monde dévasté et brutal, culminant dans l’amour soit de la communauté, soit des mois eux-mêmes, qui trouvent là le moyen de poursuivre leur non pas unité ou unification, bien que cela en prenne tournure, mais de réarticulé leur lien rompu, de le réélaborer), ou du langage, formulent la véridicité qui s’éprouvent.

Ils peuvent bien encore espérer trouver la vérité qui réunit ; en réalité elle n’existe pas, mais de cela ils produisent quantités de vérités … Que la vérité n’est pas une, signifie « qu’il y a de la vérité » et qu’elles se produisent en profusion ; de même le libre n’assigne en rien sauf de choisir mais surtout et avant tout d’inventer. Ceci est le système second, le système formel (qui préexiste aux vérités et aux libertés). C’est ce système que théorise la philosophie et qu’elle éprouve jusque dans es heurts et malheurs ; qui n’en sont pas, puisque la philosophie comme l’esthétique ou le langage, les sujets ou les mois explorent. A partir de la seule pointe ontologique qui fut jamais (il n’en existe qu’une seule). Si il se produit quantités de vérités et de libertés, c’est que l’antériorité (ontologique, un seul être réel valant pour toutes humanisations et toutes personnalisations) doit obéir aux conditions de vérité et aux conditions de sujet.

Et si l’on se demande pourquoi succomber à un tel système, c’est qu’il n’en existe pas d’autre ; il est le reflet de la structure existentielle d’une part mais existentielle parce que structurelle ; il n’est pas de pensée possible qui interpréterait cet être, cette structure puisqu’elle est à la racine.

Il n’y en eut qu’une seule, un seul os de notre réalité, extrait de celles-ci, de tous les mondes particuliers, et valant pour le monde donné là gigantesque et unique, universel au sens propre ; ça n’est pas la raison qui a colonisé le monde, c’est la réflexivité, la vérité principe et le libre pur, c’est cette cohérence là qui joue (avec nous) son propre jeu de pointe impitoyable qui creuse le réel et étend son règne unique, unique mais proliférant. La vérité est relative mais donc à un être qui ne l’est pas et qui a su élaborer son système formel adéquat.

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