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instants philosophie

De la manipulation

5 Août 2006, 13:48pm

Publié par zward

La manipulation consiste à enrouler l'autre dans un ensemble conflictuel . Le résultat doit aboutir à une paralysie générale du système .

 

Il faut souffler le chaud et puis le froid , le parfaitement explicatif et le nébuleux incompréhensible : bien sûr cela suppose que l'autre sera sensible extrêmement à la chaleur et à la clarté du positif ... et par balancement passera outre la froideur et l'incertitude dans laquelle on le plonge ; l'immerge , véritable pétaudière des circonvolutions .

Parce que placé en situation mélangée et de duplicité constante , le cerveau tente vainement de secourir l'émotion et les sentiments . Plus le cerveau s'embrouille , plus la victime commence d'ignorer ce que son affectivité lui dicte : le doute profond qui atteint l'affectif , suffit à démantibuler la finalité spontanée . Autrement dit la réalité qui devait être vécue telle quelle , commence d'être interprétée : à ce niveau , fuyez . Ou alors poussez votre cervelle à plein tube : que les éléments qui vous sont soumis sciemment intellectuellement de la part de l'autre (alors que la relation devrait demeurer sur le substrat affectif fondamentalement ) , et malsainement , ces éléments efforcez-vous de les casser un à un ; et surtout regroupez les ... parce que le renouvellement dont peut faire preuve le manipulateur (la manipulatrice ... ) se fonde sur le détail localisé du vécu : on peut rester obnubilé par ce détail et être dans l'incapacité de juger l'ensemble ; ce qui aboutirait à un dégazage progressif de la réalité , dessous les mensonges .

 

On ne manipule pas sans qu'il y ait une bonne volonté de la victime : mais celle-ci cherche seulement le sens affirmé , et nullement à être victime (sauf exception , assez courante certes ) . Elle court après la signification désirée : ayant quitté le sol , elle use de tout son être à reconstituer l'inconstituable .
Cela le manipulateur (trice) ne passe pas son temps à le calculer ... au contraire de la victime : il lui suffit d'accentuer un peu de chaleur , de certitude ... et il relance la machine de la victime ... il peut même jouer à dénicher les limites ... jusqu'où peut-il;pousser le bouchon assez loin ? Et sitôt que sur le visage de l'autre le doute est visible , repartir en arrière et jouer du temps ... l'autre reste plongé dans son présent qu'il essaie de déchiffrer , tandis que le manipulateur (trice) sait mesurer les distances : et pour cause il (elle) ne cherche pas du tout la même sensibilité dans le réel présent ...

Il (elle) est positionné(e) dans une perversion qui l'attire et lui répugne , déportant sa propre rèpugnance sur l'autre qu'elle (il) accable . L'autre est un déversoir ... c'est une manière perverse de se positionner dans le relationnel : qui n'a pour but que de vomir sur l'autre le dégoût de sa propre horreur du relationnel ...
Mais en même temps les accents de sincérité , de chaleur s'auto-produisent ... très visiblement ... ça n'est pas seulement joué , c'est vécu : mais on affaire ici à la personnalité incoordonnée du manipulateur (trice) : il ne peut pas être , aussi peu que cela soit , investi : il se désinvesti constamment : il ment à tel partenaire , et ment dans le même temps à un autre ... il se sent à l'abri d'être plusieurs fois , et maintient son assurance , de bivouaquer ... il ne risque rien , ayant un repli toujours possible tandis que chacune des victimes le tient pour exclusif . Relation totalement inobjective : qui tombe dans la déchéance du purement subjectif : la pseudo objectivité du manipulateur est en fait une construction immédiate , incapable de comprendre plus du tiers du monde réel et humain : deux tiers lui sont parfaitement étrangers . Il (elle) n'a pas la possibilité d'étendre son monde : son moi lui appartient (de ce fait très limité !) et ce qui est séduit par ce moi, est sa possession . Un moi , en soi , ne s'appartient pas : il échange .

De ce fait , le manipulateur manifeste par ex , une jalousie démentielle : accusateur véhément , soumettant la victime pour de « bonnes raisons »  d'autant plus inévitables , ces raisons , qu'elles semblent valider l'attachement sincère du manipulateur à sa victime

Souvent la réalité est tout à fait évidente ... mais son évidence vous pousse dans les filets du mensonges : du simple fait que , comme vous êtes entraîné à intellectualiser ; cad à interpréter (et non pas à produire du théorique ) , la simplicité vous est devenue inaccessible . Si vous vous référiez à l'émotionnel seul , le dégoût serait si manifeste , qu'il emporterait toutes considérations secondes : mais voilà on vous a poussé dans l'état second , non naturel , non spontané . Vous êtes contraint de réagir non-naturellement . Pour cette raison j'avais nommé « empathie pas cool » , puisque si l'empathie est sensée être un bien , une bonne disposition , (et elle l'est lorsque autrui peut l'assumer à son tour) , elle devient une déglutition longue et douloureuse , et elle ouvre les portes de votre faiblesse exploitée .

Il est tout autant visible que face à la faiblesse manifeste , le manipulateur (trice) va effectivement être en mesure d'en retirer des profits bien tangibles : mais cela risque d'être peu visible , puisqu'il tient d'abord à posséder psychologiquement , et donc sera tout à fait capable d'une largesse si le profit mental lui est une plus grande preuve de dépendance de l'autre (et donc d'indépendance de lui-même ) . La stratégie est tarabiscotée : parce que la victime ne voit pas du tout la finalité mentale idiote qu'on lui inflige : il court encore après la signification désirante , et n'entre dans le calcul que selon un égoisme utilitariste qui n' a pas lieu d'être : c'est dans une nasse psy qu'il est tombé .

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