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instants philosophie

A partir de Descartes, la suite, et l'attention

15 Août 2011, 21:20pm

Publié par zwardoz

Que le sujet ne soit pas composé, relatif à des déterminations, ça ne revient qu’à dire qu’il effectue un champ en propre, un horizon. Qu’il ait de ce fait affaire aux déterminations est la prouesse de tout sujet, de tout un chacun. Des déterminations, en fait on n’en veut pas : on ne veut pas « être » de cette sorte là. Glisser dans l’effarante inertie du « là ». L’effet en est, pour y survivre à l’inerte, que l’on élève alors au quintuple l’idéalité de notre identité ; en l’emplissant, cette forme vide de soi, de signes qui annulent la matérialité ; ça enjolive. Et signes par lesquels on gère encore difficilement tout autant, cette matière, ces attachements au corps, aux objets, aux choses parfois ; parce que les signes sont légers et que la matière est lourde, pesante, tout comme l’attention est liaison structurelle et les identités déjà toutes fagotées.

Et cela fonctionne en tant que clef, le moi-même, l’identité. Clef qui ouvre ou ferme le monde, en tant que l’on n’a accès au monde que via les autres ; il n’existe de monde que structuré par un groupe, des groupes, une humanisation. Selon que l’on forge la clef que l’on est, le monde s’ouvre ou se ferme plus ou moins. L’ensemble de toute l’humanisation qui nous entoure, spécifique, voir particulière et pénible, ç chaque fois, se dresse comme le mur sans porte dont on essaie péniblement de formuler la clef.

Mais la dite clef est excessivement difficile à forger. Elle se fonde sur l’intentionnalité ; l’attention à ceci, cela. Et s’ordonne comme réponse aux questions ou question intégrant les réponses communes ou particulières. Comme l’attention est ponctuelle, parcellaire et n’étend pas plus son injonction, notre identité en relève ; uniquement fondée sur une extrapolation des quelques éléments du donné, du vécu, des bouts de monde, elle s’extirpe comme Une, en un tel bricolage. On dit : « je suis moi-même ».

Puisque fondée sur l’attention, ça n’est jamais qu’une limitée advenue qui nous porte dans la réalité, et qui s’effiloche continuellement et ceci en toutes les capacités, les fonctions ; de perception, d’imagination, d’émotions, d’affectations aux objets, etc. Parfois l’effilochage est une atteinte à la personnalité même et ne concerne plus les fonctionnalités, (l’identité en use efficacement), mais les codages de la clef personnelle ; ça ne rentre pas dans la, les serrures en somme, ou le codage est pluriel ou désordonné et d’un trousseau de clefs dont on ne sait rien faire.

De sorte que si la clef se formule à peu près correctement (cad en réponse, dans la communication, jeu résolument figé et presque mort, si ce n’est que parfois il s’invente des trucs et astuces, des jeux de mots par exemple), il s’y produit une idée globale de soi qui permet de gérer, selon une plus ou moins grande ouverture d’identité, d’ouvrir l’ensemble des déterminations dont on a et on n’a pas le contrôle. Soit une sorte de sens de la vie, d’orientation du vécu en général pour chaque calcul, que l’on est soi-même. Dont il est presque impossible de rendre compte ; puisque l’attention est toujours limitée et que c’est s’ajoutant de limitations en limitations que la vue globale se compose. Elle se compose on ne sait trop, et les quelques principes qui peuvent nous ajourner, nous décoller de notre « là », sont eux-mêmes non pas causes, mais souvent effets d’un calcul global insaisi en lui-même. Ça calcule tout seul et tant que l’attention ne s’impose pas, rien n’est.

L’attention est ponctuelle, qui constitue notre être, et prise dans un calcul psychologique complexe dont le plus souvent notre être est seulement le ou les effets. Ce qui est un comble.

Le grand écart entre le calcul global de soi et l’attention limitée par essence, laisse s’introduire de totales jonctions et disjonctions, qui n’ont pas a priori de lien. Or le moi-même, l’identité suppose indéfectiblement qu’un lien, destinal, existe ; ça voudrait dire quelque chose. Comme l’on se trompe en admettant que la vérité de l’attention est son contenu (et donc ses contenus élus), on glisse sans arrêt vers un super contenu qui signifierait quelque vérité. Or il ne renvoie qu’aux réalités… aux réalités rencontrées, par hasard, par dépit, par envie, en vagues ou pointues. On en opère une synthèse profondément bancale. Que l’on s’attache ou s’acharne mordicus à considérer comme vraie. Destinale.

Il n’y rien du tout.

Sauf le destin, le vrai, extraordinaire, qui nous propulse dans et par l’universel. Que l’on prenne le donné, et la science, le monde, et la politique, le vécu enfin et l’attention seule juge et maitresse, et l’on sera sauvé.

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