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instants philosophie

absolument le Sujet

1 Septembre 2011, 19:24pm

Publié par zwardoz

Le sujet produit son propre horizon. C’est sur cet horizon que défilent toutes les interprétations (que le sujet se prête), mais aussi les objectivités ou toute transparence extérieure sur notre être. Exception faite pour la psychanalyse qui semble précisément atteindre cet horizon même, en tant que durant une analyse et ce qui remonte au-delà des particularités d’une personnalisation, c’est une partie ou un certain horizon invisible qui se produit (à la fois via les signes apparaissant, mais aussi et peut-être surtout, cet horizon qui apparait en partie sur sa propre scène).

Parce qu’au bout du compte si notre être est un tel horizon, il n’est pas situable ; puisque c’est lui qui situe tout ce qui advient et qu’aucune perspective n’entame la perspective maximale qu’il crée et dont la finalité, il est seul à recéler le sens.

Ce qui veut dire aussi que l’on ne s’appartient pas à proprement parler ; on est non pas dans un horizon (qui serait nous), mais on est comme horizon. L’horizon est ce vers quoi s’adressent ou tendent les intentionnalités (et non pas par exemple ; toutes les intentionnalités ; puisque le principe de l’horizon est de ne pas être caractérisable ni caricaturale, et qu’il ne peut former une totalité, mais des totalisations, en cours, et possiblement dispersées).

Si le sujet produit son propre horizon, il est, ceci est remarquable, constitutivement inné ; autrement dit il porte son horizon et les principes de cet horizon, bien qu’en même temps il n’est assigné nécessairement à aucune catégorie, ce qui est un copié-collé du cartésianisme ; pour qui les fameuses idées innées ne sont pas « toute-faites » dans la pensé, mais produites par l’activité du penser-qui-pense. De même, le report vers dieu est un assignement in-fini et vise à démarquer le sujet de n’importe quel monde, mais aussi de toute détermination, et spécifiquement des déterminations du langage ou de la pensée construite (de cela qu’il insiste sur ce qui, en somme et si l’on comprend bien, n’est pas un idéalisme, mais un activisme et la menée vigoureuse et rigoureuse de sa structure entièrement verticale excepté dans son horizontalité extraordinaire de l’unité de la pensée et du corps, qui nous interroge encore).

Cela porte directement sur la mesure même que chacun peut assigner à son être. Tandis que le moi s’emberlificote sur sa propre causalité, l’être du sujet y échappe et n’a rien à faire de ce qui le précède. Autrement dit, le sujet est sans passé, mais aussi sans avenir ; il n’est doué que d’un seul énorme présent, (qu’il peut par ailleurs qualifier d’infini). Infini mais il restera à préciser ce qui peut être compris par cela ; infini est l’habituel dénomination qui représente un réel effectif. Et par cela, il faut donc admettre un être ontologique, si l’on peut dire, indépendant de « tout ce qui arrive » et en l’occurrence de « tout ce qui nous arrive ».

Que chacun puisse advenir au point de vue ontologique, celui de son être, renvoie tout à rien, alors même que pourtant ce qui doit ou devrait être décrypté, c’est l’assumation du moi que l’on est (devenu, au sens sartrien en particulier ; on est ce que l’on fait de ce que les autres ont fait de nous). Car de même que le sujet n’existe que dans la confluence de toutes les fonctions (langage, perceptions, mondanéité, etc) de même il n’existe que dans l’accomplissement du moi qui le soutient (vécus, imaginations, identités, etc).

Il serait incompréhensible que la « forteresse » (ontologique et activiste et non pas substantialiste et métaphysique, réflexive en un mot et non pas discursive) cartésienne ne serve à rien et soit empêchée par la contingence d’un moi-même, alors que cette contingence est ce qui défile sous les yeux de toute personnalisation et dont elle ne peut se tirer et que toutes les instances objectivistes (de l’Etat aux sciences en passant par la technique ou les médias ou la machinerie des autres qui entoure chacun de ces autres pourtant ou la marchandisation constante et galopante) ne peuvent que la convaincre de son irrémédiable assignement.

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