Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
instants philosophie

Composition insupportable de notre être

19 Janvier 2013, 14:49pm

Publié par zwardoz

 

La réduction et l’abaissement de notre être

Comme de juste il n’est pas que des corps et des langages, (Badiou), mais une échancrure en plus, un interstice, une dimension (qui précisément permet de décrire qu’il y ait des corps et des langages, autrement qui nous permet de ne pas appartenir seulement aux corps et aux langages). 

Cette non appartenance, les psychologies et psychanalyses, les sciences dites humaines tentent de nous convaincre du contraire, de même les mass médiatisations de notre être, la marchandisation ne peuvent pas, puisqu’elles veulent nous vendre ou nous représenter notre « être », et dans tous les cas puisqu’il s’agit de dire, d’exprimer, de représenter ce que nous sommes, tireront toujours leurs effets du monde, du donné, du vécu ; et jamais de cette dimension irreprésentable dont seule la philosophie témoigne. 

 

La, philosophie comme clarté aveuglante insupportable

Elle n’en entretient pas la religiosité de cette irreprésentable dimension (puisque les religions définissent et surnaturellement peut-être mais selon de la détermination, de l’imaginaire ou selon le verbe, la parole, les religions nous affectent d’un contenu, serait-il un super contenant). La philosophie définit notre être selon le purement formel et sa première dénomination est ou fut l’Etre ; une surface totale et une, mais vide et soumise aux contraintes (de logique, de cohérence, de totalisation, et au fond selon l’universalisation possible de « ce qui est »). 

 

Les deux principes internes (non intérieurs)

Purement formel est notre être qui obéit à ces deux principes ; la vérité, le rapport entre ce que l’on exprime, représente et ce qui est réel, sous entendu que le réel est cohérent, soit en construction, métaphysiquement et selon le discours universel, soit en description selon l’intuition complexe intentionnelle, de Descartes à Nietzsche ou Sartre : et d’autre part en description en tant qu’il est l’être-libre.

Les réductions, les nécessités, l’autre nous surprenant

On n’en continue pas moins, ayant pourtant bien remarqué comme notre réalité est structurelle, de désirer aboutir à un contenu ; quelconque. Jadis un contenu tel l’universel, qui contenait tout le donné en son universalisation ; tirer des essences du donné divers jusqu’à l’Idée des idées ou le principe Un éthéré), et ensuite puisque l’on ne peut pas s’ne passer apparemment, d’un contenu mondain, celui des nécessités, ou celui des contingences (le moi y apparaissant tel un bricolage, une synthèse intentionnelle, issu du vécu divers, de cette pauvre expérience dont on s’accommoderait comme sens supposé et y compris lorsque un tel sens de la vie est morcelé par un inconscient, dont il est l’autre face, collé à même.

 

L’autre dévorateur

Universel, ancien, universalités modernes et scientifiques, nécessités, historiques ou économiques, contingences, elles-mêmes complètement causale qui s’enfilent comme des perles. C’est toujours alors une pensée de l’autre ; si on nous réduit à des nécessités et des contingences, ce sera toujours un autre que soi, un sujet extérieur qui nous y réduira ; sciences ou Etat, médias ou médicalisation, l’absence du sujet décrété extérieurement. « ça prend la place de l’autre pour chaque conscience, qui ne pense plus –depuis que l’universel est réalisé et éteint) mais qui ne se réfléchit pas plus … qui est pris en charge dans l’extérieur, happé par le regard-autre, plus de Un du tout, des corps et des langages, l’horreur. 

 

La structure dessinée philosophiquement

Et face à cet immense empire des contenus, la structure décrite philosophiquement, le cadre général, le plus vide et formel possible ; qui met tout en branle. Ce par quoi l’anfractuosité ouvre n’importe quelle boite. 

La philosophie lors même qu’elle pensait l’universel comme contenu inestimable, justement de cette circonvolution impensable, animait le tout d’un cadre si élevé et autre que justement c’est la pure réflexion qui bouleversait le monde ; l’universel se désirait comme pensable et un de tout-ce-qui-est. Augmentant l’individu, simple donné-là, de la puissance de l’intellection ; hors de toute parole, de tout groupe humain. 


La réflexivité étendue, le sujet comme technologie absolue

C’est donc naturellement, dans sa logique même (bien qu’elle ne s’en aperçoive pas aisément) que la philosophie passe de l’universel comme réflexion sur tout-ce-qui-est, au sujet formel, réfléchissant son être, lequel s’avère plus ample que l’universel lui-même ; c’est naturellement que l’universel pensé devient l’universel sujet (Descartes, Kant et Hegel). Et ce par la négative, par en-dessous, comme malgré soi, en-plus, et par devers de l’universel irréalisable tel quel, mais qui se découvre en sa réelle nature ; l’universel est l’être-libre, le sujet. Bien réalisé, bien réel celui-là. 

Cette technologie indéterminée, le sujet, cette forme autre librement que tout donné, tout monde, tout vécu, tout moi-même, tout langage évidemment. 

Et ce serait bien de la ruse que de remplacer cet être-libre, forme autre que tout, par le regard-autre, fondamentalement antithétique, qui vient si nécessairement se substituer à notre être-propre, nous déleste du poids.  

 

Commenter cet article