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instants philosophie

L'engeance du dépassement

15 Juillet 2012, 10:07am

Publié par zwardoz

Si l’on se permet une vue généralisée, on peut donc dire que l’on passe de la parole : comme auto organisation d’un groupe humain limité, exécutée de vive voix, toujours parlée corps et âme mêlés, qui régule l’ensemble des échanges ; ni l’échange en soi, ni le communicationnel, ni le relationnel n’existent indépendamment ; Parole qui n’existe que dans un monde particulier, localisé, et signifie tout ce qui le compose,

de la parole donc au symbolique ; comme non plus Parole (in vivo) mais comme Texte (sacré des religions). Le symbolique récupère en esprit, ce qui est perdu et était vivant, et la communauté est imaginée et spiritualisée.  

De ce qu’il n’est plus aucun monde particulier et que commence de s’imposer (par la violence) le monde unique.


 

Le langage second

Or le déploiement du langage s’effectue bizarrement par un tout autre bout ; il se crée un langage second. Il se crée le rétablissement par la pensée, (ce que l’on nommera alors et ensuite la Pensée), le rétablissement du langage non plus en ce qu’il synthétise spontanément (une vision complète d’un monde particulier), mais en ce que le force à s’assujettir à l’Etre.

Ceci est second parce que la surface de l’être obéit à des contraintes et se produit de ces contraintes ; contraintes en ce qu’aucun élément n’est admis si il n’entre pas en cohérence. Le plan de la cohérence est celui de l’universel. Les contraintes ne sont pas seulement logiques (tout élément est lui-même et seulement) ou systématiques (tout élément est défini par les autres éléments et réciproquement), mais aussi par l’adéquation ; adéquation à ce qu’il faut bien nommer une idée de « ce qui est ».

L’universel va déployer ce qui était contenu dans le langage (et que la parole et le langage employaient mais de décidaient pas volontairement comme systématique, de même que l’on utilisait les maths mais sans élaborer systématiquement les mathématiques), et l’exporter comme valant en et pour soi.

Il n’est pas absurde de penser que si l’on développe entièrement le pensable, universellement cohérent, on parviendra à tout-comprendre.


 

Antérieur ontologiquement au langage ; le sujet

Sauf que ça ne fonctionne pas, pas intégralement. Bien que le pensable fut intégralement construit et a imposé qu’il puisse exister un monde universel, monde qui n’existe pas mais manifeste le pensable (la vérité intégrale) comme pensabilité (on peut varier le pensable, absolu et unique, en pensabilités, diverses et différentes entre elles).

De sorte que le fondement de la pensée se révèle comme n’étant pas « de la pensée » (cad objectivement définie, abstraitement) mais s’origine dans un sujet-qui-pense. Ce qui est changer absolument de régime d’être.

On y est encore. Puisque l’être-libre est ce qui détermine intégralement un autre monde. Cependant croire que l’être-libre l’est sans l’universalité est une absurdité. Cartésiennement le libre n’est pas une unité valant exclusivement et il n’est pas non plus comme faire-valoir d’une « raison » (bien que presque tout y aille en ce sens) mais est un dispositif. Une complexité que la réduction au libre-seul rendrait impossible. Une complexité qui se varie pluriellement entre l’infini simple et la multiplicité, réduite par ailleurs à l’étendue.

Or pourtant la simplification eut lieu ; partout et en tous sens.


 

L’effectivité comme ontologie (comme raison devenue)

C’est que l’être-libre comme fondement unique, exclusif, comporte, même oublieux de son universalité, est la raison en acte. Ou si l’on veut comporte l’effectivité elle-même. « Effectivité » veut dire ; que l’on utilise telle quelle et qui est de par soi rationnel (qu’on le sache ou le veuille ou le désire volontairement ou non ; on est immédiatement libre).

Jusqu’alors évidemment le libre revenait à notre être, de fait ; il y est structurellement. Mais que l’on puisse le dire, l’exprimer, lui permet d’entrer dans le langage ; lequel langage est déjà non plus le langage premier, mais le second, celui qui ayant réfléchi sur son activité, le dérive, l’entraine vers l’être, cad la surface nue, vierge, neutre, ayant ses propres contraintes qui ne sont plus celles de la synthèse particulière d’un monde particulier, mais celles de la logique, de la cohérence et de l’adéquation en un monde unique ; l’universel s’applique partout. De même l’être-libre. Il impose son monde. Mais comme tel il est-déjà réflexivité.

Mais le libre est surface vide, neutre, formelle. Il est immédiatement qui il est. Il est déjà idée, et idée pure parce qu’intégralement adéquate à son être (son idée est son être, parce que son être est son idée, laquelle est seulement et rien que le libre pur).


 

Le retournement

N’ayant aucune détermination, mais existant comme forme pure, chacun ne peut avancer plus loin dans son concept ; aussi recherche-t-il désespérément des contenus, et on s’empresse éperdument de lui en fournir. Il existe une confluence de demande et de réponse ; parce que l’être-libre est absolument vide.

Et si l’être-libre se retourne lui-même vers l’ancien universalité, il n’y comprend rien ; parce que l’ancienne formulation (du vrai, du bien et du beau, de la Kultur et du partage universel du savoir, etc) lui parait antérieur, inférieur à l’exigence ultra dépassante du libre-pur. 

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