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instants philosophie

L'éthique rusée du sujet

26 Octobre 2011, 22:02pm

Publié par zwardoz

Lorsque le sujet est coincé dans son moi-même, il désespère et respire le goût de l’impossible.

Il voudrait que quelque part, son corps, son image pour les autres, son identité, son éternité, son passé, son destin s’emplissent d’un absolument là, qui ne viendra jamais.

Je ne vois pas pourquoi il serait nécessaire d’amener une sorte d’ancienne nostalgie de je ne sais quel souvenir oublié ou même seulement d’un bonheur de pure vague imagination, pour admette que l’infini c’est ici et maintenant qu’il trouve sa source.

Parce que dans la mesure où l’on prend conscience de quelque chose, on l’exploite universellement, éternellement, et c’est toute la puissance de l’intentionnalité que d’exponentialiser n’importe quel désir à l’infini.

 Plutôt que de croire que l’on puisse réaliser, rendre réel ce qui simplement se localise dans le flux intentionnel, comme contenus, il vaudrait mieux se saisir de ce flux, de ce flux de pure structure, de cette forme vide, pour comprendre que c’est non pas dans les aboutissements improbables (que provoquent l’imposition de l’intentionnalité sur n’importe quelle chose ou être ou disposition intérieure) que le réel s’accomplit, mais que le réel, le réel de notre condition, consiste précisément à maitriser ce flux que l’on est, et de le pousser ou de l’orienter ou de le dériver stratégiquement afin non plus de s’y coller monolithiquement, mais afin de le séparer de sa pseudo unité naturelle, psychologique, donnée, et de le réunir non comme il l’entend, spontanément, mais de le réunir intellectivement, sur-intentionnellement.

La difficulté est donc là précisément ; que ce que l’on admet sans aucune distance, notre intentionnalité, doit, impérativement, se diviser et se composer elle aussi.

Or cela suppose ceci ; le flux intentionnel n’est pas le corps, n’est pas le moi-même, n’est pas le vécu, n’est pas même le monde et ce qui là, momentanément, s’y rencontre hasardeusement, mais que le flux existe séparément et obtient, en quelques instants, sa finalité inexistante.

Qu’elle inexiste cette finalité ne signifie pas qu’elle soit impossible ; mais simplement qu’elle n’existe pas encore et que sa structure imprime qu’elle entend se saisir ou être saisie du réel, de l’aboutissement, des réalisations de ses décisions, intentions. et non plus de vagues imaginations structurées dont la valeur n'est pas le contenu que l'on y instigue, mais la forme de ces contenus (qui au fond n'a rien de particulier à espèrer de quelque contenus immédiats, mais au contraire veut les contenus qui ne sont pas encore présents en ce monde, ce vécu, ce donné). 

En quoi l’on en reviendra à ; changer ses désirs plutôt que l’ordre du monde (Descartes, puisqu'il notre origine de fondation de notre être).

Étant entendu que l’on ourdira diverses stratégies afin de comploter des désirs, intrangisants mais intelligents qui ne le céderont rien quant à leur inspiration interne de forme pure. Il s’agira non de s’affaisser en l’ordre du monde, mais de perfectionner, amener l’indistinction des désirs en concurrence d’avec ce qui est, tel que cela est, et de les amener dans l’accomplissement réel.

Vouloir réaliser des désirs abscons et imprécis, ce serait cela s’effondrer sans rigueur. Puisque l’on s’en condamne à non être.  

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