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instants philosophie

L'être-libre absolument simple

20 Août 2012, 18:18pm

Publié par zwardoz

Le savoir simple de « soi »

Notre être tiendrait donc entièrement dans cette simple fonction de conscience-de, laquelle se définit comme retour-sur (quel que soit ce sur quoi elle fait retour ; perception, physiologie, mots ou signes, etc). En soi parfaitement simple puisque uniquement formelle, non composée et obtenant de fait son propre savoir de « soi », vide et sans contenu. Ce par quoi évidemment nous sommes « libres » ; ce savoir de soi n’a pas besoin de se connaitre tel qu’il est, pour être ce qu’il est. 

 

Le rapport qui se rapporte (indéfiniment)

Or à l’inverse, il n’existe que de la détermination ; non pas « toute » la détermination effectivement monde, donné ou vécu, mais toute détermination vient emplir ce retour-sur qui apparait au bout des phénomènes seraient-ils physiologiques ou inconscients. Rappelons que l’inconscient concerne la synthèse que tout « moi-même » réalise de l’ensemble de ce qu’il absorbe, mais non pas la structure formelle elle-même qui demeure extérieure, autre, une (puisque formelle et n’ayant pas à se connaitre pour être, ce qui ne veut pas dire qu’elle se sait comme « rien », ce qui serait absurde, mais que toute connaissance de soi est relativisée, cad reliée, rapportée, à un ou des autres horizons et en cette reculade, elle échappe à la détermination au profit d’autres de plus en plus enlevées). Autre et articulé sur le donné, le monde, là, étendue neutre.

 

Notre être sans manque aucun

On annule donc le vide, le manque de notre être supposé si diversement (nous serions de pauvres petits canards creusés par un affaiblissement, un amoindrissement), mais on ne le remplace par un « plein » qui se déviderait naturellement ou mécaniquement ou structuralistement ou on ne sait quel remplissage tout donné. Bref on est libre d’orienter « ce qui est » en fonction d’une externalité radicale de notre être-autre (autre que tout, toute détermination en particulier). 

 

La forme comme positivité absolue 

Si l’on continue de se tenir dans la synthèse du moi-même (ou vers elle), on ne peut que s’effondrer comme vide et néant. Mais si l’on se tient dans la forme pure, cette « néantisation » est en réalité un devenir bien abscons, insituable, alambiqué, mais qui tisse en toute certitude (bien que l’on n’en connaisse rien) et suit son rythme (le fameux rythme bergsonien, par exemple illustre). 


De nature « autre »

Positivité absolue mais d’une nature autre que celle de la détermination. Sans pourtant que l’on puisse imaginer que cette forme puisse exister sans rien, sans la détermination (et étant retour-sur), ce qui n’enlève rien à son émergence. 


Comme illusion ? 

On pourrait dire que cette indépendance de la forme « conscience-de » est purement abstraite, un « sujet de la science », ou illusoire (une identité qui se croit isolément de tout le reste alors qu’elle est remplie de déterminations de toute sorte, mais qui le nez dans son identité ne les perçoit évidemment pas). 


De pure fonction

Lors même que cette conscience-de ne serait qu’une fonction, puisqu’elle peut sans cesse mais éventuellement, stopper net d’être (ceci ou cela), soi-même par rapport à une situation nouvelle, ou donc telle partie de soi en fonction d’une autre, et reculant ici et là de devenir en devenirs, bref de possibles tout simplement, cette fonction, il n’empêche qu’elle « est ». Est-elle à ce point un seulement moyen, un mécanisme dont l’essentiel duquel tout se composerait ailleurs, par exemple dans les énoncés de sens ou les énoncés mathématiques ou les mobilités du corps ?


La fonctionnalité « conscience-de » outre-passe

De renvoyer aux contenus, quels qu’ils soient, n’aboutit jamais à une vérité, puisque le réel de toutes les vérités que l’on pourrait dénicher, consiste justement en cette seule structure et que l’idée force, le principe, la loi, l’unité ne se produit pas comme contenus, mais en et par ce moyen devenant sa propre fin ; la vérité ou le libre ou l’attention sont en eux-mêmes le désirable, ce qui est voulu par la volonté, ce qui est attendu par notre être propre. 


L’affirmation de la structure pure et simple

Ainsi rejoint-on Nietzsche ; qui promeut l’activité même comme finalité ; et qui dans le même temps adjoint une série de distinctions qui permettrait éventuellement à cette « force » de se mesurer, de sorte qu’elle soit en mesure de prendre conscience de soi. Autant dire qu’alors on ne prend pas pour argent comptant les « vérités » nietzschéennes, mais seulement ses mouvements, ses déplacements, ses écarts, ses différences par rapport à ces vérités elles-mêmes ; qui signifient autre chose que ce qu’elles définissent. La recherche d’une logique de ce qui passe pour une affirmation de l’affirmation, (ce qui est absurde), mais qui en réalité veut seulement décrire l’affirmation qui est telle que « là », effectivement « agissante ».  

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