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instants philosophie

L'horizon de la philosophie classique

1 Avril 2013, 09:35am

Publié par zwardoz

La philosophie ou l’absence de sagesse

Si il existait une vérité du monde unique, il nous serait possible de nous identifier à la description universel du monde ; notre être individuel trouvant la sérénité dans et par la compréhension intelligente de tout ce qui est ; réduisant la multiplicité et l’immédiateté aux idées universelles, le vécu et l’expérience limitée étant dépassée en une augmentation de notre potentiel.

Le problème fut qu’aucune universalisation en recouvrait le monde réel, mais proposait uniquement des universalités intérieures à l’humanisation ; suivant en cela le dépassement du langage, du groupe, de la synthèse immédiate sur un donné (étendu au monde-unique) et de la synthèse immédiate individuelle (par lequel dépassement chacun cesse de croire à l’immédiateté de son existence, créant l’esprit).

On en jugeât donc de l’inanité de l’universel ; et, en remplacement, de la justesse des sciences. Sans voir que les deux, sciences et connaissance, la philosophie et son savoir en propre, participent de la même réflexivité.

 

Le décentrement

Mais cette réflexivité n’est pas quant aux contenus, son être n’est pas de raison, mais est ce qui existe antérieurement à la raison ; c’est cette réflexivité qui est antérieure et plus vaste et plus insensée que la raison et le raisonnable ; il n’est pas de sagesse parce que notre être n’est pas un équilibre.

C’est de bien plus loin que la réflexivité articule la réalité humaine et produit au fur et à mesure des humanisations (ou ensuite pour-nous des personnalisations), dont ce dépassement du langage par et dans l’universalisation ; qui crut s’extrapoler en universel pur.

 

L’horizon classique de la pensée

L’universel pur est l’extrapolation de l’universalisation ; qui fonctionne : on peut réguler les différences, en séries, en idées, en généralisations ; il est une mise en forme selon le Bien, et on peut même avancer le Bien comme principe régulateur de toute ordonnance, à condition, pour nous, de le légitimer comme intentionnalité, supervisant, au lieu que, selon l’universel pur, le Bien est organisateur intrinsèquement dans les choses mêmes.

Ainsi la régulation universelle peut orienter la conduite, l’intention humaine ; ce à quoi elle aboutira comme partage universel du vrai, du bien, du beau ; partage à égalité, égalité de tous et de chacun ; équilibre de notre être qui trouve dans l’universel son Un. Chacun est par l’universel, Un.

C’est la soudaineté de l’arrivée parmi nous de l’universel ; ici et par cela se décide que chacun est Un. Le phénomène de la pensée, outre l’augmentation considérable de notre être et l’inclusion de l’expérience individuelle limitée dans l’expérience révélant à laquelle force l’universalisation, produit cette apogée ultime ; on se conçoit en tant que Un, cad entièrement réalisé.

 

Etre soi intégralement selon la pensée classique

Et augmentation et unification sont effets de cette logique ultime ; la perfection.

Ce qui est compréhension est de fait intrinsèquement parfait puisque cohérent, à quoi on ne peut rien ajouter, rien retrancher ; que cette cohérence soit sujette à embarras, c’est évident (on s’est aperçu qu’il ne suffit pas d’être cohérent, mais la cohérence est l’acquisition fondamentale sans laquelle aucune autre porte ne s’ouvrira), mais cela n’empêche pas qu’elle renvoie immédiatement à l’unité-avec-soi ; fondement absolu de l’éthique, de la politique, de l’esthétique et de l’idéel (le savoir, puis le savoir philosophique et la connaissance scientifique  des régions du monde unique).

 

Le déplacement soudain de toute réalité

Le précipité intégral de l’universel nous plonge, immerge dans le Un de l’être ; en tant que le Un est la compréhension soit donc ce qui déplace le point de vue de strictement limité à la cohérence de l’ensemble ; mais outre que cela nous ouvre le monde unique (et donc la découverte d’autres différences dans le monde, le donné, le vécu, différences qui n’existaient pas pour notre individuel point de vue) en même temps cela nous éprouve l’ensemble de ce qui est, se présente, se manifeste comme totalité cohérente dont on a la compréhension ; autrement dit il est une pensée qui contient en une fois toutes les différences (limitées ou étendues) qui réunit ces différences en séries (idées) et qui rend notre être à lui-même ; il est l’intégralité de « ce qui est ».

Si l’on obtient l’intégralité de ce qui est, on obtient le Un et si on obtient le Un, l’ensemble du mouvement (de tout ce qui est, y compris nous-même) est gouvernable ; on peut l’orienter, le prendre et reprendre, l’animer et le centrer ou décentrer.

Dire que l’on est Un, ne signifie pas sacrifier à une espèce de manie ; on est Un afin d’en faire quelque chose. Le projet est littéralement de rendre manœuvrable « ce qui est » ; d’orienter les miroirs de telle sorte que le faisceau de lumière se répercute et agisse notablement voir parfaitement et rejaillisse sur l’intégralité à laquelle on a désormais accès.

 

Le faire-exister (soi, les autres, les choses)

Ce qui est touché par le faisceau est alors animé par la cohérence (au lieu de s’agiter au hasard selon les points de vue individuels limités et sans connaissance et savoir). Le savoir lui-même n’est pas un fétichisme ; mais la capacité organisationnelle.

Ce qui n’est pas Un ne peut pas se gouverner , et essentiellement n’a pas accès à la totalité de ce qui est ; qu’il y ait en nous la puissance de former le un capable de saisir les déterminations (diverses et hasardeuses) dans la déterminité (ici l’universalisation) ouvre de fait et intrinsèquement (que cette saisie soit objectivement plus ou moins vraie ; elle n’atteint pas l’objectivité des régions précises des sciences, mais ces sciences ont pour objet uniquement des parties et non le tout ni le un que l’on est) ; ouvre la persistance de l’unité qui peut envisager son entière activité, son activisme effectif, ayant effets dans la réalité et sur elle-même.

Autrement dit, ça n’est pas la question d’agir bien ou mal, ça n’est pas une question morale ou de conformité à un groupe, mais c’est la question purement d’agir ou non, étant entendu qu’il faut agir efficacement ; ce qui veut dire ; que l’on puisse pousser à être la réalité. 

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