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instants philosophie

L'os de notre être

29 Janvier 2012, 15:08pm

Publié par zwardoz

Si notre être, le vrai, est la pure attentionnalité, habituellement simple faire-valoir de quelque contenu, notre être est effectivement sans but possible dans le monde ; mais puisque notre être est, c’est donc que notre finalité n’étant pas de ce monde, est glissée elle-même en une finalité plus grande ou autre que le monde.

Il n’est donc pas de monde, de donné, de vécu, sauf à l’adapter selon cette production de l’attentionnalité ; l’universalité. Mais jamais aucune universalité à rebours ne pourra circonvenir ce qui est son origine, sa cause et son être ; l’attentionnalité-même.

On ne peut donc pas déduire rationnellement l’universalité, qui n’a d’autre fondement que l’intention qui la porte. Mais cela ne ramène pas à une infra rationalité, l’être-là de l’homme dans le Là du monde (qui est distincte et autre que le monde, bien que sur un mode spécifique). Au contraire cela signifie que la « raison » (ce que l’on nomme tel) est l’effet de ce qui plus réel et rationnel que la raison-même ; soit donc, pour nous et autant que nous pussions l’interpréter, cette base unique au-devant de la raison (dont la raison est l’effet ravageur, issue du gouffre-même qu’est notre être), soit donc ce qui est décrit cartésiennement (dont on n’est pas sorti) ou ce qui affleure kantiennement (du transcendantal infra, du X vide, ou supra, de la destination de tout cela a priori, sortie du chapeau).

Autrement dit la philosophie a déjà plusieurs fois singulièrement approché, mine de rien, en deçà ou au-delà de la raison, mais compte tenu de la raison, l’être-même que chacun est. Elle n’a pas montré en cela une moindre rationalité, mais une structure avant-donnée, antérieure au(x) monde(s). Antérieur aussi à cette circonvolution qu’est notre personnalité, nos personnalisations ; puisque ce qui remplace le monde humain ordonné-selon la Parole, est devenu ce corps-même, son fantasme mais aussi son idéel (chacun est quelque part l’Idée de soi, une idée mêlée, mais idée immanquablement idéelle ; puisque tout sujet est l’être concret de l’universel abstrait hégélien, entre autres mais essentiellement, chacun étant infiniment proche de l’Idée par son idée propre).

Or que chacun soit proche de l’Idée ne renvoie pas à la raison-toute-faite, ni l’universel, mais l’universel et la raison sont issus, produit par, créés en eux-mêmes, par le gouffre advenu de l’attentionnalité qui refuse de se satisfaire des synthèses hâtives, humaines ou personnalisées, des mondes ou des mois. La raison est somme toute l’attention portée absolument exigeante, à « ce qui se passe » et que l’on refuse de laisser emporter et disparaitre dans le monde, les immédiatetés, le temps ou la distance ; l’attention cloue ce qui est, là où cela Est.

dans son activisme, limité (il n’est pas de la nature de l’attentionnalité d’être tout et constamment ; elle est glissante, dispersée, mais donc alors Une et ponctuelle), l’être qu’elle cible est l’ici-même-maintenant ; elle produit la raison en tant que la raison est l’assujettissement de tout ce qui est déterminé, dans la forme pure de l’actualité qu’est cet activisme de l’attentionnalité.

Il n’est en somme plus question de laisser filer le langage, ni le corps, ni la perception, ni l’affect, etc, dans des synthèses spontanées, (actives en elles-mêmes, mais que l’on peut caractériser comme passives ontologiquement parlant ; ontologie se référant à l’être-actif de l’attentionnalité, qui ne laisse rien « passer »).

L’arraisonnement n’est donc pas seulement rationnel ou universel, selon cette métaphysique, mais ontologique (qui est la restriction ou la précision du métaphysique, lorsque celui-ci, créateur de discours précis, se révèle comme être-sujet cartésien, comme ayant son origine dans un « ontos », os de l’être, si l’on peut dire). Aussi ontologique il cherche partout, en esthétique, politique, affectif ou tout ce que l’on voudra, l’empire de son exigence ; l’attention portée à, la précision active et actuelle.

La raison, ou donc l’attentionnalité portée, est l’instant exigé comme un, ici-et-maintenant, réalisant l’activité pure qu’il y a à être. Sortant enfin de l’idéalité imaginaire, des synthèses dites passives, des personnalisations données et closes. 

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