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instants philosophie

La jouissance intentionnelle

9 Mai 2010, 16:00pm

Publié par zwardoz

L’intentionnel est vide et sans contenu. Quand bien même toutes sortes de contenus viendraient lui disputer, il est un écart réel qui disperse et libère l’intentionnalité. Celle-ci ne tient que de tenir à ce que l’on doit nommer le réel. La position « le réel » est ce qui ouvre instamment et constamment l’intention ; en ceci toute intention est atteinte par la vérité ; le débat se situe entre la réalité d’une part et la vérité d’autre part ; que l’une coïncide avec l’autre.

Si l’on obtient la position pure et simple de l’intentionnel en lui-même, le réel commandera toute la vérité ; mais l’intentionnel, ce processus, cette fonction réside aussi en une identité lourde ; cad une personnalité. Que l’on puisse garder l’intentionnel purement formel est une impossibilité ; sauf  en ceci seulement ; qu’il lui faut trouver des contenus qui ne contrarie pas son être (de pure intentionnalité) et ces contenus ce sont les systèmes de signes ; de l’esthétique au concept en passant par le littéraire et l’abstraction, mathématique par exemple.

Mais sorti de là, il est clair qu’il n’existe à proprement parler dans ce monde qu’une identité ; une personnalité ; et même l’advenue, la volonté de l’intentionnalité pure est soutenue dans et par une personnalité ; tout ce qui constitue l’intentionnalité pure est « en-plus » d’une personnalité.

Or l’intentionnalité pure est souvent présente ; il est non pas réflexivement distinguée (je suis une intention en moi-même, ça ne se dit pas), mais activement « contemplative » ; tout système de signes monopolise l’intentionnel pur ; d’un récit à une historiette, d’un calcul mathématique à un dialogue avec d’autres, d’une émotion à un sentiment. En réalité si l’essentiel d’un vécu se passe sous « silence intentionnel » cad dans l’habituel, le connu, qui roule sans effort particulier, ni  surabondant, il s’avère que le réel intérêt du vécu consiste à perfectionner l’activité intentionnelle valant pour et par elle-même ; on aime les histoires, parce qu’en chaque récit on est amené à préciser notre attention, à l’exercer, à la calculer.

Le malheur ou le bonheur, le plaisir ou la souffrance, la passion ou la dépression, les autre ou soi-même, ce sont des occasions, immanquables, de qualifier de plus en plus précisément ce dont l’intentionnalité, l’attention à, est le processus fondamental. Finaliser tel possible, tel événement, tel substance pesante, telle curiosité, c’est progresser dans la question ; jusqu’où l’intention, l’attention est-elle capable d’avancer dans l’épaisseur ? Ceci est la jouissance.

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