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instants philosophie

Le rêve et les monstres froids

8 Août 2011, 19:44pm

Publié par zwardoz

Oublieux de la Parole qui marquait le territoire d’un monde absolument particulier et usait du langage pour organiser son monde selon une logique après tout suffisante ; tout ce qui est visible ou invisible mais présent, doit avoir un sens.

Oublieux et brisant tout monde particulier significatif de par lui-même. Et dépouillé par l’universel. Qui ne veut qu’un seul monde, unique, découpable. Le fait est donc que l’universel loin de mépriser la perception augmente tout monde particulier, en l’explosant par l’universalisation possible de n’importe quelle détermination. De même, l’universel ne force pas à unifier mais à dispatcher continuellement. Ce passage de la parole au discursif, se doublant d’une articulation réflexive du discursif au sujet (en tant que fonction d’un système intentionnellement voulu).

Il serait absurde de critiquer l’universel comme unifiant par force, alors que tout dogmatisme ou toute dictature est essentiellement le retour du Un de jadis, de la Parole, du groupe s’appesantissant sur le monde unique au profit d’un seul monde particulier clos. L’universel n’est pas la soif du Un, mais la nécessité du un qui permet de comprendre dans le découpage, ce qui est complètement différent. De par l’universel, le Un est rompu autant de fois qu’il est nécessaire. L’universel est la redistribution constante du un. C’est pour cette raison que le calcul (des sciences et de l’argent), est le même que l’Etre-Un de la philosophie ; l’Etre est le Un mais vide, formel. On ne peut le remplir que de uns pluriels.

Ce qui est rompu, c’est la synthèse toujours continuelle de la parole et de son monde ; elle n’est plus possible, de la synthèse immédiate, il ne reste plus que des immédiatetés, plus ou moins poisseuses ou hallucinées. Synthèse qui rebondissait dans toute parole échangée. L’échange est la parole et la parole est la synthèse. Une unification immédiate de toute l’immédiateté qui se présente, mais pas plus, pas plus d’immédiateté que celle-ci présente. La parole n’est pas comme l’universel, elle ne va pas supposer une universalité au travers de toute l’immédiateté ; elle reste clouée aux quelques unes présentes.

Nous en sommes loin ; toute parole est désormais énoncée. Elle s’origine, et spécifiquement, elle s’origine en chacun ; chacun est nommé un-tel pour parler. Il n’empêche que par en dessous, notre cervelle synthétise immédiatement ce qui est vécu comme un seul plan de vivre, ce qui est nécessaire sans doute, mais absurde.

L’universel ayant brisé tout rêve, il ne reste que l’architecture universelle extériorisée et l’architectonique intentionnelle individuelle. Deux monstres froids. Parce que l’intentionnel ne mène pas une facilité, il est, en son être, radical, cad réflexif et non pas discursif, et encore moins synthétique ; ne demeure de synthétique que le rêve, éveillé ou inconscient.

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