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instants philosophie

Mais non Jef, t'es pas tout seul

11 Mai 2011, 19:05pm

Publié par zwardoz

L’intentionnalité, qui est l’être de l’homme, bien qu’inexistante, se produit (ou est produite).

Elle se produit soi ou est produite du dispositif duquel elle fait partie, qui, quoi qu’il puisse lui en imposer, ce dispositif aboutit à son être propre intentionnel.

Qu’il y ait une fenêtre de tir spécifique à l’intentionnalité, c’est finalement ce qui permet à l’ensemble du dispositif de rebondir dans l’acte même d’intentionnaliser un objet, sur le « ce qui arrive ». Soit donc l’attention au monde, au donné, au vécu, et aux contenus eux-mêmes de conscience.

Contenus de conscience par lesquels se définit une intériorité ; qu’elle soit discursive (attentive à la tenue d’un discours) ou réflexive (Descartes jusqu’à Kant) ou subjective (Nietzsche). Cette densité en interne (propre à tout « chacun », et pourrait-on dire à tout sujet : celui-ci serait-il ou non individualité,  manifesterait en tout cas une reconnaissance active, révolutionnaire par exemple, ou réactionnaire : il est une prise de position autonome intérieure) cette densité interne sépare, découpe. On comprend par là que « sujet » ne désigne pas une individualité, et même si au bout du compte, au bout de chaque compte (historique ou psychologiquement vécu dans notre personnalisme ou au sein des devenirs culturels des niveaux de signes), cela revient à une espèce d’individualité en tant que l’individualité serait la seule mesure de ce qui est, il est alors entendu que par individualité, il s’agit d’un tout autre réel que le moi-même. Entre cent autres illustrations ; 68 (en France) est-ce une manifestation individuelle ou un sujet collectif ? Où est la conjonction et n’emplit-elle pas tous les champs ?

En ce sens que le sujet dans un moi, est tout autant esthétique que littéraire que conceptuel que politique ; le sujet est ce qui n’abandonne pas le moi dans son « monde-de-moi ».

On ne peut pas aller contre le fait de l’individualisme ; sans un monde de moi(s), il n’est pas d’humanisation. Expérience marxiste de l’homme générique, qui n’a aucun sens réel, tout comme le dictatorial ou la secte ou simplement la mafia (quelle qu’elle soit). Mais expérience profonde du démocratisme ; qui ne choisit pas d’être communiste ou libéral ou culturel ou mass médiatique ; qui est tout cela à la fois.

Mais il faut bien penser le moi-même (qui couvre tout le 20éme), en tant qu’il n’est pas seulement livré aux naturalismes (en particulier le naturalisme plus ou moins naïf ou hypocrite du libéralisme fanatique, mais aussi le naturalisme de fait et épistémologique des psychologies ou sciences humaines par destination), mais en tant que le moi-même est porté ou inclus un « sujet ». Une instance intentionnelle littéralement pure et simple. Un bergsonisme si l’on veut.

C’est donc ainsi non seulement le politique, l’esthétique, le culturel, mais aussi la psychologie individualisée qui est relevée (y compris le relationnel des mois entre eux), dialectiquement si l’on veut. Tout moi est issu de son statut universel de sujet : sauf que ce statut n’est pas pré-visible dans le monde, le donné (naturaliste) ou le vécu, mais en-plus existant de par soi. Chacun est en partie une résolution universelle, et il est clair que ce chacun débouche sur une universalité historique.

 

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