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instants philosophie

Où est l'être de l'homme ? (le bord de la sphère)

16 Octobre 2011, 19:26pm

Publié par zwardoz

Il faut donc dessiner l’ensemble (du vécu : d’attention ou de perception) comme une sphère globale dont le bord externe jette un œil sur le monde, mais qui ne saisit ce monde que via ce qu’elle contient au-dedans.

L’ensemble de la sphère n’est pas elle-même hors du monde, elle est « des réalités » (des perceptions, des vécus ressentis, des expériences éprouvées, et donc elle est ce corps-au-monde, mais aussi les signes, les mots, sont entendus ou lus et se situent eux-mêmes dans le monde, comme n’importe quelle chose) .

La limite de la sphère est notre seule attention, cette faculté, qui prétend distinguer et couper selon un dedans et un dehors, (et puis dans cette coupe selon un soi et un autre, un corps et une chose, etc.) ; il n’existe pas de dedans-dehors mais seulement l’impression que l’on en a, que l’on se formule.

C’est dans la formulation du passage dedans-dehors de la sphère que l’on existe consciemment. Ce qui veut dire qu’il existe quantité de faits, de mémoires, d’activités qui se composent et se décomposent hors de cette formulation qui se nomme elle-même « moi ». Hors de l'attention. 

Nous existons en tant que bord (de la sphère) et sans autre subsistance que de passer (d’un côté et de l’autre ; que ce soit dedans-dehors, soi-autre, vécu-désir, etc).

Evidemment dans le moment même de son concevoir, le passage qui se signifie (se désigne comme un), constitue, crée, produit et maintient non pas une identité, mais au minimum plusieurs identités qui synthétisent des ensembles de signes, de gestes, de mots, de désirs, etc. il s’imagine, se conçoit, se ressent, se comporte en tant qu’identité(s), ayant à garder une surveillance sur son activité ; il se fixe, se fige, se chosifie peut-être, mais surtout essentiellement se finalise et crée un milieu à lui-même conquis (puisqu’il s’est nommé et que son être, étant activité, doit se finaliser et donc doit savoir où, en, et pour quoi il agit).

Il existe donc une sphère qui s’imagine sur le bord être une unité (puissante, unie, une forteresse qui est-soi), qui en réalité est seulement la part émergée, inverse, de son contenu, et qui n’existe à proprement parler que comme activité intermittente pour ainsi dire d’un ensemble, lequel dans la mesure où il se formule dessine un dedans et un dehors, mais qui en réalité est lui-même entièrement dehors, entièrement monde, entièrement corps, perception, ressenti, mais aussi mots et langage et signes (qui sont perçus comme tout objet du monde).

Le bord est dit inexistant. Ou encore purement formel. Autant dire qu’il n’a pas de contenu et est donc relatif intégralement à ces contenus-là ; il peut aisément prendre les compositions de la perception, du corps, du langage, des relations aux autres, mais ici et là il formule de son propre chef « sa finalité en propre ».

Ce qui revient à dire que en ce dernier cas, c’est un effort ; une difficulté qui amène à épuiser, outrepasser, catalyser, épurer, ébaucher, ou vaguement définir (comme un savoir entouré et non comme une connaissance précisée et donc déjà retombée dans le monde). De Descartes on dirait : un activisme forcené.

De cet effort rien ne parait à strictement parler ; puisque toute manifestation est une partie du monde. Tandis que le bord est presque extérieur…

Presque extérieur est très curieux. Où existe le bord ?

Que le bord soit fonction de la sphère, dont il est le bord, n’empêche pas évidemment qu’il existe, de fait. On dit qu’il « inexiste » pour bien marquer qu’il est autre, autre que le monde, le contenu ou la sphère elle-même.

La critique, philosophique ou autre, qui veut à tout prix se passer qu’il y ait un bord qui soit extérieur, nie donc que l’on puisse penser en et par cette extériorité ; alors même que cette extériorité est ce qui mène la réalité humaine au moins depuis qu’elle a décidé de ne plus se laisser faire par cette pourtant invention absolue du langage, ou de la parole. 

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