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instants philosophie

Philosophie, universel grec, christianisme ; la réflexivité

24 Mars 2013, 14:56pm

Publié par zwardoz

La philosophie inaugure l’humanisation en une seconde manière, qui abandonne les mondes antérieurs et recommence tout autrement. 

La sortie de tout langage particulier

Jusqu’alors le langage formule l’humanisation en un monde chaque fois particulier selon un groupe, une communauté, organisée en échanges et dont l’échange majeur reste la Parole, qui régule ces échanges et se concentre sur la transmission (le langage étant un monde et un trésor absolument requis, qui doit absorber le divers afin de ne pas se perdre comme langage et transmission ; la communauté fait-office de vérité, c’est la transmission qui prévaut sur le vrai et le faux, et ce qui est dit d’une bouche se prononce dans l’oreille de l’autre de sorte que « ça pense » de fait en échos constants, et réellement cela réfléchit dans le partage du même monde ordonné réduisant le divers et l’événement). 

 

Les deux réflexivités majeures

Mais il est deux épisodes essentiels ; d’une part l’invention de l’universel grec et d’autre part la simulation de la communauté en l’esprit. 

Le christianisme développe l’ambition d’une communauté, à nouveau, mais imaginée, simulée, que parcourt la Parole, et qui s’adresse à chacun en tant qu’esprit et corps renouvelé. De même qu’antérieurement le Texte sacré ligature la Parole des humanités sans écriture. 

Et qu’ensuite l’Œuvre prend le relais universel cette fois, du Texte sacré et de la parole spirituelle. 

 

Les grecs produisent l’universalité de toute chose

Survient donc le grec et sa découverte de l’universalisation (saisir dans les différences du donné les séries et systématiser la cohérence partout et en tout). ceci introduit le dépassement du langage dans une visée spécifique et unique ; celle de l’être. L’être comme surface vide, neutre, formelle soumise aux contraintes de cohérence ; aucun élément n’y est installé sans être explicité, par d’autres éléments eux-mêmes aussi intégralement que possible clarifiés. L’être est l’être vide, sans rien que l’on développe volontairement et consciemment et non pas est un monde particulier échangé, parlé, élaboré en partage d’une communauté donnée, d’une parole vivant de par elle-même. 

 

La philosophie pense le langage utilisé en seconde main ; la réflexivité pure et simple

L’être est ce qui brise l’immédiateté du langage qui parle (dans un ensemble particulier) et ne peut être compris que réflexivement ; de là la difficulté interne à la philosophie ; elle est réflexive et se fonde soit sur la surface neuve que désigne l’être, soit plus tard sur le sujet que l’on ne connait que suspendu et hors de soi (un sujet n’existe que hors de soi, de même que l’être n’existe que hors de tout monde donné particulier). 

Selon l’être, rien n’est admissible qui ne soit entièrement compréhensible ; ce qui requiert précisément l’attention, telle que Descartes reprendra, recommencera plus tard en doutant de tout ce qui est et de rendre la conscience que l’on en a (de tout ce qui est) méthodique. Ce qui consistera à déplacer la limite de l’être, à reculer la possibilité du neutre, du vide, du formel jusqu’à plus loin, plus profondément dans la réalité. 

L’être ou le sujet cartésien, c’est la même réflexivité qui ne prend son objet qu’ne seconde main et en pliant le langage jusqu’à ces/ses sources ; le réel qu’est l’être et le réel qu’est le sujet. Deux unités formelles sans rien. 

 

Les universalités inventées ou les réflexivités agissantes

De ce fait l’universel, (cela même qui permet de remplir la surface vide de l’être en énumérant et explicitant les éléments que l’on y dépose consciemment et non selon une expérience mondaine immédiate tout hâtive), propose des reconstructions ; le groupe et la communauté deviennent des réflexivités politiques, la perception et l’expression particulières deviennent esthétiques, et la conduite en conformité avec tel groupe restreint devient morale et éthique. 


 

Le surgissement du christianisme ou la dernière conscience possible

Parallèlement, le christianisme (pour ramasser les mouvements incessants) explore une dimension unqiue et absolue ; il est au-delà de tout ce qui est, mondes humains ou expériences et vécus, une conscience unqiue qui nous attend. Cette conscience, ce regard au fin bout de tout ce qui est, est conclusive. C’est cela qui importe ; elle est conclusive, ce qui veut dire que ce qui est ajouté ou qui advient ici ou là, (ici-bas en somme), tombe dans le regard unique qui comprend tout ; il le comprend (en ce que cela se déroule en interne) et le comprend (en saisit le sens et la portée). 

On peut donc présenter que le christianisme est de même manière une ambition absolument réflexive ; il est un au-delà de toute expérience mondaine, donnée, vécue, qui est-déjà dans la toute dernière conscience possible, au-delà de tous les déroulements ; et cette opération suprême juge de tout ce qui la précède, (cad tout…), et en est la clôture. Sans que cela puisse être dénombré, sans que ce soit une clôture définie et figée, bien que structurellement le dernier mot est par et dans cet esprit absolu qui surnage au-delà. Ceci est donc l’invention de l’esprit ; celui qui par-donne puisqu’il se tient dans la compréhension dernière sans qu’il y ait quoi que ce soit qui lui soit supérieur. 

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