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instants philosophie

Représentation et réel

3 Janvier 2012, 21:50pm

Publié par zwardoz

Toute humanisation recouvre le donné, le monde, le vécu d’une représentation (laquelle est parole, échange, communication, etc).

La raison s’emploie à retrouver par-dessus de telles constructions de la représentation, l’immédiateté du donné, du vécu et du monde. Tandis que l’humanisation synthétise passivement (ce qui comporte bien sur une intense activité de création, invention, imagination ; passivement au sens ontologique donc), la raison tente et parvient à une synthèse active (idem : ontologiquement parlant, si l'on veut bien). Au prix d’une représentation tordue, difficile, procédurière souvent, difficile et d’efforts et de précisions (esthétiques, sciences, philosophie évidemment, mais aussi personnalité, personnalisation au sens où chacun prend sur soi, prend en charge qu’il soit vivant et a affaire à la composition de son donné, là, vécu).

Nous tentons donc constamment de sortir d’un monde humain toujours particulier dans le monde général, réel, tout en nous enfermant dans une représentation de fait et par structure (et non par négativité ou manque ou détérioration ou mauvaiseté, etc) limitative.

La raison n’est donc pas en plus du monde ou au-dehors, ou venue on ne sait de où ; elle est la résorption du représenté (nécessairement limité) et l’arrivée de ce qui est « là ». Elle est le dépassement d’un monde humain toujours en lui-même limité, et la remontée du donné, du monde et du vécu ; au sens où l’humanisation qui se cantonnait à produire une représentation du donné, (suffisamment viable, par exemple), parvient à produire une représentation de plus en plus approchante de ce qui est « là ».

Pour chacun, cela signifie que son vécu est à distance, toujours. Et que toute personnalisation (qui est le système le plus approchant du donné-là) tente de saisir dans la nuit ce que l’on est, là.

Il apparait donc que la représentation est ce par quoi l’on s’enferme, mais c’est très limitatif de la positionner ainsi ; sans la représentation, toujours bricolée et bricolante, il n’y aurait pas de goût pour le là immédiat du monde, du corps, de la perception. On n’en aurait pas même l’idée, ni la sensation. Le jeu, complet, contient représentation (nécessairement limitative) et l’au-delà (vers le donné-monde-vécu).

Toutes les cultures limitaient (et tout autant exprimaient en synthèse) le donné, jusqu’à ce qu’une a-culture, une a-civilisation (qui est de ce fait mondiale) ait l’idée d’élaborer des langages, tordus, qui permettent d’aboutir sur le Là du monde, du corps, du réel. 

Nous ne sommes pas, nous-mêmes, personnalisés et si strictement individualistes pour rien ; la personnalisation est ce à quoi aboutit l’humanisation. Le là nous menace effraie la synthèse passive que nous sommes (à moins de vouloir une synthèse active, dite ontologique ; ce que au fond chacun accomplit … on ne peut pas être soi, un « moi-même » sans réaliser outre une passive, une synthèse active).

 

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