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instants philosophie

Le basculement de l'être humain

18 Août 2013, 14:58pm

Publié par pascal doyelle

Il est donc essentiel de lire la philosophie historiquement ; au sens où il est une réelle progression et non pas la redite des quasi mêmes problèmes. Mais pour sélectionner le dit devenir parmi les possibles, il est nécessaire d’élaborer la série de critères adéquats, or cela ne se peut que si l’on y impose une philosophie. La philosophie ne se comprend qu’à partir d’elle-même, puisqu’elle est cela, ce discours, cette théorie qui a pris en charge la réflexivité elle-même ; en charge de l’exprimer.
De sorte que la philosophie se sait réflexivité depuis le début étant déjà le mouvement qui transforme l’humanisation.
Evidemment la réflexivité se propage en tous domaines ; mais il fallait bien une théorie qui soit elle-même la réflexivité telle qu’elle se comprend (puisque la réflexivité ne peut pas ne pas savoir qu’elle … réfléchit). Cela s’est donc nommé « philosophie », mais afin de rendre compte d’un mouvement bien plus vaste et qui étant réflexivité avait besoin d’un carrefour qui puisse distribuer et redistribuer ; d’un discours sur les discours et sur la pensée elle-même.


Basculement ontologique
Le basculement est partout et pousse des mathématiques éparses existantes à systématiser la mathématique ou de l’ordre dans un groupe humain à inventer le politique ou de la déconstruction des règles de comportements à proposer l’éthique, ou des récits mythiques à définir l’histoire, etc. de même à sérier les esthétiques hors de tout cercle possessifs, et esthétiques valant en et pour elles-mêmes, indépendamment.


Tout ceci non pas selon une accumulation mais parce qu’il est un changement de registre dans l’humanisation qui refuse de se vivre immédiatement (selon des synthèses complexes mais tendues à partir d’un donné « là », naturel ou de groupe, lorsque la vérité est la parole dans un groupe et celui-ci seul validateur de la dite vérité), et commence de prendre tout au second degré d’existence ; il s’agit alors de rétablir en conscience ce qui existait « naturellement », et au-delà de tout groupe ce qui formait une culture, ou un peuple ; il n’est plus qu’un seul monde (qui les contient tous) et un seul langage parce que la réflexivité est le dépassement de tout langage donné et impose ainsi aux mots de devenir des phrases.


Au-delà des mots, la phrase ou le verbe
C’est que si dans le vécu naturel on use des mots afin de montrer des choses, si l’on passe dans l’existence au second degré, il faut pour chaque mot le définir par des phrases ; plus rien n’est de par soi immédiat. C’est donc en quelque sorte le dépassement des mots par les verbes, par cette action qui réclame pour être de se définir et non plus de se montrer dans le monde particulier.


Vérité et liberté comme effets vécus absolus
De cette manière la vérité n’est plus telle désignation, tel corpus, tel texte sacré, mais est un principe formel, non attaché et vaut indépendamment de ce que l’on affirme ici et là, étant entendu que la Vérité est réellement ; elle n’est pas un simple préalable ; la vérité est ce qui est réellement « ce qui est vécu » et ce en tant que principe sans contenu aucun.
Ainsi la liberté sera le vécu lui-même (indépendamment des vécus, des contenus) et l’essence même de notre existence. Puisque vérité et liberté sont les deux effets réflexifs structuraux, et que leur compréhension réclame qu’ils soient l’un et l’autre non pas antagonistes mais de même nature ; celle de la réflexivité, qui n’accepte rien de ce qui est tel que cela est, mais le re-prend et le modifie.

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