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instants philosophie

prospective

Politique du sujet, monde du moi

11 Septembre 2009, 23:28pm

Publié par zward

Il est donc un moi psychologique.

Mais Hegel théorise l’Etat, et prolonge l’universalité (du concept) partout ; il en demeure néanmoins dans l’abstraction. De même notre droit, constitutionnel ou civil, bien que calfeutré dans tous les sens à cette fin, la laisse pourtant abstraite et qui ne parvient pas à statuer sur l’être du vrai citoyen, de la réelle individualité, de l’effectivement vivant relationnel ; il n’est pas de pensée rationnelle de l’entredeux ; entre l’abstraction de l’Etat et la réalité vivante du moi vécu.

La difficulté vient de ce que si l’on pense le statut, c’est spontanément selon l’universalité ; or la réalité est particulière ; entreprendre des médiations à l’intérieur de l’universel Etat est une très sensible difficulté. C’est pourtant ce que les démocraties sociales sont contraintes d’enchevêtrer sans parvenir à l’inscrire effectivement dans leur constitutionnalité même. N’est constitutionnel que le plus abstrait, et ce qui, bien que vrai et réel, ne suffit pas à installer toute l’individualité dans son ampleur. Le siècle entier fût en majeure partie les tentatives pour orchestrer, ordonner, organiser (puisque c’est d’un organisme dont il est question, vivant) le vécu humain, ou plus exactement la personnalisation dans cette humanisation gigantesque du monde. Droits et devoirs, mais aussi possibilités et conditions des sujets réels.

Or comme tous ces acquis ne sont pas gravés dans le marbre constitutionnel, sinon comme bricolages, colmatages, ils peuvent être remis en question … La préservation du statut individuel (au fondement des libertés mais aussi des possibilités organisationnelles du monde humain, ne peut pas s’effectuer sans progressisme ; sans basculer dans l’ordonnance même des statuts. Libertés autant qu’organisationnel parce que comment assurer une mise en forme complexe sans augmenter la disponibilité de chaque individualité ?

Ce qui se produisit, qui permît la concentration dans et sur l’individualité, le mass médiatique, fut également la perversion de l’image de soi ; au lieu d’être pensée, elle fut continuellement recomposée jusqu’au délire ; un afflux imaginaire qui retraite la totalité du monde humain constamment sans que celui-ci parvienne à une conscience de soi adéquate.

Comme nous sommes dans un monde humain réflexif ; cad fondé par ex sur l’Etat (qui confère à chacun un statut global de soi qui est entièrement médiatisé, qui ne parvient à sa réalité que si il se sait ; universellement, on ne peut pas assumer sa liberté sans se savoir libre et donc relier universellement aux autres), alors le devenir de chacun est activé par la compréhension de soi (et des autres et des circuits et des pouvoirs et des équilibres de pouvoirs, etc ; cad par une pensée de ce qui est tel que cela est humainement), par une compréhension et non par une imagination débridée, qui s’enfonce dans la fantasme, le fantôme de réalité.

Il est bien certain que l’élaboration humaine sait qu’elle ne peut plus se passer de l’élaboration personnalisante ; mais celle-ci ne peut pas se continuer sans se constituer sans un consensus compréhensif, intellectuel, intellectif ; elle ne saisira jamais sa réelle position imaginairement, ni encore moins « spontanément ». De fait c’est uniquement dans ces deux registres que l’on se réfère dès que l’on entend se définir ; selon une affectivité ou selon un idéal de soi. Ce qui n’a rien à voir du tout avec la structure, la forme universelle de sujet qui dépasse de loin toute individualité psychologique ou sociologique. Le psychologique, l’affectif ou l’imaginaire sont pour l’instant ce qui remplit le statut abstrait du citoyen sujet. Qui demande beaucoup plus et autrement que ce capharnaüm déversé.

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L'historicité réelle

4 Septembre 2009, 20:13pm

Publié par zward

Quiconque n’est pas dupe, sait bien que la satisfaction réelle ne tient pas du tout dans ce monde, ou dans n’importe quel autre, mais dans l’accentuation de l’esprit pour lui-même.

Dans la surface de l’être, cette surface vide, on installe le discours ; le savoir cohérent explicité qui à partir des mots tire des notions, des concepts ; dans la conceptualisation, le monde, en général, est pensé, et la pensée est entièrement découverte à sa propre vue.

A partir de ces noyaux endogènes de compréhension, tout le pensable est étalé ; sur la surface de l’être. Cela forme un monde en soi, idéal, conceptualisé, d’essences idéelles.

Or le monde n’est pas réductible à ces essences idéelles ; mais la pensée se devait d’élaborer son monde en soi, le monde-type, toute la pensabilité à partir de ces éléments très visibles accessibles à la réflexion (de « il y a le sec et l’humide » à « le temps est à cheval entre le passé et l'avenir »). Ainsi le monde d’un être vivant, existant dans un monde tel que perçu, aboutit à la pensée théorique d’un monde-type. Mais aussi d’un sujet type ; l’opérateur de cette pensée cohérente, tel qu’il se veut et tel qu’il connait l’idée de soi suffisante.

Commence ensuite la découverte du monde ; non plus du monde-type, mais du monde donné, là, réel. Toute la pensée antérieure a épuisé les possibles du langage, extrait, des mots, tous les concepts, et représenté adéquatement le sujet adapté à ce projet. L’ensemble de la représentation humaine de l’humain est intégralement développée et s’impose historiquement (comme culture, puis Etat, puis individualité). Cela s’effectue adéquatement de par le resserrement du concept ; les êtres humains s’entendent parce qu’ils admettent le discours comme fondement de l’essence de l’humain (hors la violence et hors les synthèses hâtives ; naturalistes ou religieuses ou communautaristes, etc).

Comme le discours est par définition, cohérent, on ne peut s’y soustraire ; il n’est pas de vie humaine hors de la compréhension. Ou alors une vie humaine moindre, amoindrie, répétitive et non cumulative. La raison, cette invention, est la possibilité de cumuler les savoirs parce que le savoir est défini éclairci, évidences, démonstrations et constatations ; toutes activités capables, puisqu’explicitées, de s’ajouter à toutes les éclaircies, démonstrations et évidences et monstrations qui viendront.

Dans un monde humain qui se répète, traditionnel, les accumulations sont impossibles ; on ne peut que les apprendre une fois pour toutes. Le même sens est à reproduire dans toutes les situations rencontrables ; mais la répétition commandite les situations elles-mêmes, et n’en retient que le sens équivalent.

Dans la cohérence, aucune situation n’est semblable. Et demande à être pensée, comme telle qu’elle est apparue, et au moyen du discours ; dans toutes ses cohérences ; minimal en fait, et dont on peut user comme des variables diverses et raisonnées. Nos savoirs, notre culture, notre droit ou nos esthétiques, s’utilisent comme autant de variations possibles qui nous permettent de discerner telle situation dans son approche même.

Ainsi chacun dispose théoriquement d’une approche effective, efficace, des réalités telles que là. On ne retrouve plus le sens, mais la spécificité. Et chacun de prendre en charge cette spécificité qui ne peut pas raisonnablement être recueillie dans un seul texte sacré, mais est de fait dispersée en tous les sens possibles ; ainsi la cohérence n’est pas la disparition du sens, mais sa multiplication. Reste en somme à réguler cette richesse sans la dilapider et sans qu’elle s’étouffe elle-même dans un monde humain chaotique. Puisque le principe fondateur est la compréhension (de ce que l’on dit, de ce que l’on montre, de ce que l’on décrit), et que l’opérateur réel de cette compréhension est l’individualité, on ne voit pas que l’on puisse réguler la richesse autrement que d’insister sur l’organisation interne de chaque sujet.

Pour ce sujet soit possible, il lui faut exister pour-lui-même ; rien ne s’organise qui ne se sait pas, qui ne se nomme pas en chef, et de pied en cap, dans sa propre action, activité, décision, organisation. Il faut donc penser.


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La culture et la confiture

15 Août 2009, 23:51pm

Publié par zward

De se tenir d’une identité, c’est en somme libératoire ; on a tant attendu que chacun puisse vivre d’une personnalité ; privilège des puissants, mécènes par exemple, des seigneurs, des nantis ; théâtre nourrit par les cours et puis le public des villes, et enfin le cinéma, le public, tout court, le roi publique, le « qui s’adresse à tout le monde ». Dans le visible, enfin. Parce que pour chacun, il était nécessaire que l’on fixe les comportements, visiblement, par images et non pas via les mots ; les romans, la grande époque du roman était une élaboration pour classes averties, et finalement le roman populaire nous simplifia la vie ; il ne fallait pas que ce soit trop complexe, trop littéraire, mais imaginatif et illustré, comme une BD. Tout suit donc que point trop de complexité qui puisse embarrasser les foules ; le public élargi.

L’art parvint donc jusqu’à la démocratie ; donner à chacun une image, privilégiée néanmoins, accessible, peu littéraire, peu compliquée, mais vivante.

On a si bien imposé tous ces ensembles, que le monde c’est refermé sur eux, sur nous, sur tous, sur chacun ; on ne nous déloge plus de notre identité … Si l’on désire quelque chose, c’est notre idée obnubilée de soi qui nous attendra au bout de la rue, aux carrefours ; on aura beau voyager et rencontrer, et communiquer, et déverser des tonnes d’infos, ça ne sera jamais que notre moi-même. Supposé décrire le nœud de l’histoire. On s’en sert alors pour masquer que les statistiques créent les individualités, aussi et autant et parfois plus que de raison.

La problématique fait les choux gras des grands intellectuels ; ah ils n’ont rien d ‘autre à faire ; mépriser le peuple. Comme ça n’est pas ressemblant d’avec la vraie grande littérature tout cela !!

Lue par un très faible pourcentage de la population au 19 ème, par ex… ce qu’ils oublient de mentionner, regrettant par là la ségrégation des classes, et déglutissant péniblement la démocratie même … Bah au moins, par contre coup, ça leur permet de tenir un discours éclairant sur notre monde ; critique ; sauf que leur point de vue élitiste, enfin si l’on peut nommer élitisme leurs saugrenus a priori, tout en introduisant une lucidité, (mais pourquoi notre époque serait moins pire que les autres ?? ) lucidité qui manque la marche et s’empêtre à mordre du vent, de la poussière, du vertige, du passéisme. De sorte que leur ségrégation mentale s’utilise allégrement afin de solidement arrimer les classes dans leu auto position. C’est bien pour cela aussi que les marxistes n’ont jamais rien compris, au fond. Sauf Marx, qui, lui, inventa le bazar. (Ce qui est bien différent).

Faible littérature, mais imaginative ; ce ne sont plus des tableaux peints, mais c’est de la BD ; le cinéma est facile, mais il parle ; la boite à rythme annihile l’oreille, mais ça bouge les fesses ; etc.

Du négatif, on peut tout transposer en positif. Et le 20ème siècle est sauvé ; sauvé des oracles rétro passéistes fantasmés. Auparavant la culture ne concernait que quelques pourcents, et encore quelques uns, seulement, lisaient Rimbaud parmi ces quelques pourcents. Maintenant, notre culture, c’est devenu notre pain quotidien… et ça change tout. Littéralement.

Donc ça parle d’autre chose.

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La philosophie ou la forme abstraite de tout

29 Juillet 2009, 10:04am

Publié par zward

La pensée philosophique n’est pas une pensée, c’est une intention ; et comme telle arbitraire et interprétative ; le problème est … qu’il n’y en a pas d’autre.

Il faut donc entendre la performance philosophique comme la tentation du plus grand système de signes possible ; étant donnée la plus grande combinatoire possible, il n’est pas d’autre solution que celle non pas qui va imposer une ordonnance spécifique, mais celle qui rendra toujours possible n’importe quelle ordonnance. Le tour de force n’est pas d’imposer une vérité, mais de formaliser « ce pour quoi la vérité est toujours possible ».

En quoi on s’aperçut que si la vérité est relative ; à un monde humain, certes, on le sait, mais relative est essentiellement cette vérité à son expression ; laquelle est toujours de ce monde : tandis que notre volonté n’en est pas, elle est déjà -toujours au-delà ou en-deçà de ce qu’elle dit (puisqu’elle le dit et en est donc déjà à distance), dans l’autre côté : si la vérité est relative, notre être de là où il parle puisqu’il se dit maintenant formellement, se sait comme forme pure et simple et cette forme n’est pas relative.

La forme et les contenus ; la démocratie et les besoins exacts, l’Etat et la société civile, le citoyen et les vécus possibles, la science et les réalités du monde, le sujet et la culture des signes libérés, le moi et l’ensemble des perceptions. Tout sort de la formalisation abstraite qui pose des structures vides, formelles, dont les contenus sont la pluralité et la multiplicité du monde, là, donné, immédiat ; avant de l’éprouver dans tous ces vécus, libres théoriquement, on ne savait pas ce qu’il en était du monde possible éprouvé individuellement.

D’une manière générale, la précision du concept (qui ne parle pas pour dire la vérité partagée illusoirement mais humainement, mais les réalités) vient chercher le monde dans ses déterminations réelles. Et ses agents sont les vécus, les mois, les personnalisations.

Et qu’est-ce que serait un monde qui ne serait pas éprouvé individuellement ? Ce serait un monde humain traditionnel, dans lequel la vérité imposée d’en haut, du symbolique commun, façonne les réalités dans un verbiage, qui conditionne l’apparition même des réalités, jusqu’à leur perception ; pour qui les réalités n’existent pas, seule leur énonciation humaine existe dans des séries de transmissions, d’échanges, de rivalités internes au processus humain.

Or la science du monde même ou la politique d’Etats, distincts et respectueux dans un environnement explicite de lois, ou la culture en tant qu’expression individuée, ou les vies en tant qu’éprouvées hors des contraintes et selon leur vouloir autonome, nous montre que le monde peut advenir, remonter dans l’humanisation ; il ne s’agit plus de déterminations parlées puis vécues, mais d’expressions tendant au plus juste de leur réalité.

L’œuvre d’art s’émancipe est devient-là, elle existe de par soi ; et modifie non plus seulement la représentation mais la perception elle-même, ou la position du corps dans son espace ou son temps. Les moyens se rapprochent de la chose, à photographier par exemple ; les moyens font percevoir la chose comme chose (et non plus comme objet d’échange réglé, d’images idéales qui signifient aux autres, mais d’images nues). La musique devient mouvement du corps dans son énergie fluide. L’esthétique en général devient ce qu’elle est ; non pas représentation d’un symbolique et qui faisait voir des objets idéaux, mythiques, religieux, pris dans un verbiage, mais des choses, de la perception, du temps pur, de l’espace déconstruit.

Or même dans le symbolique à quoi assistait-on ? Non pas à l’oppression d’une réalité sous le verbiage, mais à l’expression pourtant réelle mais « de la réalité pour-nous » ; qui se donnait seulement « comme évidente » et partagée unanimement, et échangée comme choses réelles. Et dont la régularité de l’échange formait la vérité, tandis que nous désirons maintenant qu’en plus l’objet échangé soit réel en plus d’être vrai ; dans le monde en plus que d’être humainement pour-nous. Si nous remplaçons le mythique, le symbolique par le réalisme, c’est parce que la chose (là, existant par elle-même, l’œuvre ou le corps ou la perception à même la réalité) nous ouvre la vision de la pluralité des fibres dont est constituée la réalité ; l’imaginaire réel en lieu et place de l’imaginaire scénarisé du verbiage symbolique.

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Haine

17 Juillet 2009, 23:30pm

Publié par zward

S’il n’était le Sujet pour le maintenir en vie, le moi, toutes les espèces de mois s’effondreraient dans leur immense pauvreté mentale. Il n’est pas lieu même de parler de pauvreté intellectuelle, ça n’est un secret pour personne… Mais mentalement attardé, le moi ne synthétiserait plus que son affreuse immédiateté et son absence d’envergure ; replié sur ses intérêts immédiatement sensibles, peu enclin à ne serait-ce que les augmenter de quelque dimension esthétique, au sens propre, que ce soit. Pour lui l’esthétique confine à l’émotion soit bêtifiante, soit surfaite, grossière ; il faut lui fournir un visage larmoyant en gros plan énorme pour qu’il soit … ému. C’est bien désigner là l’incapacité de toute distinction (dans les deux sens ; incapable de distinguer les nuances et sans aucune élégance ; il a le visage peint grossièrement sous les yeux, son propre masque).

 « Le monde est plein de gens qui se disent des raffinés et puis qui ne sont pas, je l'affirme, raffinés pour un sou. Moi, votre serviteur, je crois bien que moi, je suis un raffiné ! Tel quel ! »
                                                                                           Céline, Louis Ferdinand

N’ayant accès à aucune part de lui-même, sinon les milles reflets stupides qu’on lui présente allégrement, se vautrant d’une satisfaction ignoble d’être soi et rien que soi, exonéré de cela par toute l’infamie fainéante d’un monde humain sans vérité d’aucune sorte, cad sans projet ni espèce d’ambition, il n’a aucun remords, aucun regret, signe d’une âme amoindrie, végétale, inorganique même, semblable à la pierre ; insensible ; et pour cela, ceci est un monde de mort.

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La forêt cache l'arbre

11 Juin 2009, 22:31pm

Publié par zward

En somme les intérêts humains immédiats anéantissent la transmission idéale ; ce qui consiste à bifurquer la saine rationalité au profit d’un intérêt(s) structurel de groupe.

Etant entendu que cette saine universalité n’existe pas encore dans toutes les déterminations et que par conséquent l’intérêt humain grégaire de Sens s’y substitue. Mais aussi que ce Sens agrégé fera spontanément tout pour détourner les affleurements rationnels ; y compris dans des sociétés dites raisonnables, puisqu’il est dans l’essence même de ce qui est (déterminé) de se refermer sur soi ; le langage , partagé , et attiré immédiatement dans le symbolique, cad la résolution simpliste de la réalité, n’échappe pas à la règle ; il se détourne du regard et s’emploie à renouer les mêmes fils, et non pas à élaborer de nouvelles hypothèses .

Des comportements ou des signes sont de telles hypothèses ; des manières d’y être ou des expressions ; qui entament les flux langagiers, les échanges eux-mêmes, matériellement, effectivement (et non pas seulement dans la bataille des « idées ») ; les flux installés sont de véritables murs alors même qu’il existe une profusion de flux.

En démocratie avancée, il faut se demander ; où sont-ils ? Parce qu’en démocratie avancée, c’est la forêt qui cache l’arbre ; qui dissimule le nœud, le tissage, le Sens de pure nécessité aliénante, provalent, cela même qui dérive les signes, purement factuels et à disposition des esprits individuels, en symboliques déjà liées et déjà échangées. 

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Du libre sans intelligence d'aucune sorte

10 Mai 2009, 16:20pm

Publié par zward

D’une part l’universel est réalisé (Hegel) ; sous la forme de l’Etat, et des statuts institués, notamment des individualités mais aussi sous la forme du discours parfait, achevé, absolu ; hégélien. D’autre part en tant que l’équivalence généralisée est obtenue via l’argent (Hegel, Marx, Baudrillard) ; tout est équivalent dans un échange intégral ; opérant ainsi un moyen absolument parfait de toute activité.

Il est bien certain que la propriété privée de l’argent vînt radicalement se révéler ; l’argent appartient non pas à l’Etat mais, on s’en rend compte, à la domination de quelques uns. Que le processus puisse sinon s’inverser ou au moins se réguler, cela signifie que l’Etat se réapproprie l’argent et que se réduise la domination. Ce qui n’a de sens que si l’argent redevient une répartition plus exacte et que l’on sache individuellement en user.

Dans la mesure où l’efficace de l’argent n’est pas seulement d’échanger, mais d’investir, il est pensable que les charges d’investissements, au lieu d’appartenir à quelques uns, qui concentrent et développent le potentiel sans qu’aucune réflexion soit articulée ; sinon celle prétendue du marché ; que les charges d’investissements comme les principes de l’échange puissent être réorganisés ; ils se déploient sans loi, et l’économie investigue l’ensemble comme un donné, une naturalité, un objet qui serait en soi et tel quel ; il n’est aucune régulation envisagée, probablement parce qu’il serait extrêmement complexe et nécessiterait surtout que les acteurs intègrent une série de régulations, un comportement non pas moral, mais précisément pragmatique au sens où ce pragmatisme comporterait lui-même une compréhension des enjeux, des vrais enjeux et non seulement des mises de jeu strictement personnelles ; complexité réglée en partie alors par des comportements intelligents et coordonnés.  Le désordre incoordonné des investissements n’est rien d ‘autre que l’absence de pensée, de savoir, de finalité, d’intentionnalité manifeste ; de même qu’il n’est aucune finalité au développement individuel, sinon de se consommer soi. Et la consommation (la transmission, la communication, la production, etc) des objets ou des autruis n’est rien d‘autre que l’absorption dévoratrice de ce vécu comme « là », cad gouffre négatif de toute conscience réelle de soi. Là où la réflexion s’affaisse dans la pauvreté et l’indigence de pensée.

Or donc le moi, la personnalisation comme principe pourtant effectif, s’enfonce dans le gouffre de sa propre absorption ; il n’est aucune cesse aux désirs, envies, représentations de soi, des autres ou des objets ; c’est le domaine de l’indéfini, de « ce qui ne sait pas se limiter, ne sait pas se mesurer ». Qui attend du monde, des autres, du vécu, qu’un signe paraisse qui nous résolve l’être …

Hors de toute mesure, le moi s’indiffère et ne parvient pas à passer outre sa propre liberté ; laquelle non maitrisée, parce qu’inarticulée, au propre comme au figuré, retombe dans les immédiatetés, les indéfinis commentaires et interprétations de ces immédiatetés ; corps, objets, autruis, images, décisions, organisations, représentations culturelles, les  techniques et technologies ; l’ensemble de tous les moyens (de communication, de transmission, de production, de consommation, de personnalisation) s’absentent dans une in-finalité.

Dans l’indéfini qui n’est pas sa propre mesure, sa propre rigueur, son autonome exactitude, sa mesure décidée.

Le moi ne sait pas quoi faire de sa liberté ; il ne lui vient pas que cet être libre contient déjà quelque chose qui n’est pas, pas du tout, son vécu, son idole, son attachement, son adoration continuelle, mais est bel et bien la suite, la perfection, la volition de l’universel, que le moi déteste, hait, vomit, qui lui répugne de tout cœur, duquel universel il tient pourtant son statut et donc son être mais qu’il a oublié en substituant sa formulation personnelle à la forme libre exacte de l’universel incarné, qu’il est par en-dessous les miasmes de ses vécus. Une liberté ne peut pas ne pas être intelligente, intellective.

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Le renversement potentiel de l'argent

6 Mai 2009, 22:15pm

Publié par zward

L’humain subit donc la loi d’airain de la séparation de tout. Il se retrouve ainsi individuellement centré. Il est bien évident que toute description de cet ego fonctionne aussi en sens inverse ; elle ne cloisonne pas l’unité individuelle seulement, elle l’explose dans plus grand qu’elle. Décrie le Moi, c’est le prendre forcément selon cet autre point de vue ; celui du sujet. Qui est, bien entendu, bien compris, à supposer que nous soyons en mesure de le comprendre tel qu’en l’état, un point de vue Autre.

Que l’altérité s’enfonce bien au-delà du Moi, indique la force d’un décentrement qui débouche on ne sait sur quoi, et qui pour être appréhendé nécessite une technologie idéique relevant de la philosophie en ceci ; que la philosophie pense l’ontologie de l’être (naturel, mondain, humain, individuel, etc). Le moi est donc ce qui s’ouvre vers un espace interne/externe qui donne dans /vers le donné pur et simple.

Mais il est aussi une autre facette de l’organisation humaine de l’humain en tant qu’individué. C’est la monnaie, l’argent. En tant que forme universelle, vide, neutre, pur moyen, et dont la possession ou la non possession marque totalement la domination ou la soumission au sein du hiérarchique ; au point que l’on peut dire ; tandis qu’auparavant le hiérarchique, seigneurial, par ex, existait et dominait toute autre organisation, maintenant c’est la possession de l’argent qui détermine la dite hiérarchie.

Or il forme évidemment l’inégalité ; mais auparavant l’inégalité n’existait pas… Il était impensable de remarquer que le seigneur était privilégié par rapport au serf ; c’était de fait la définition même. L’inégalité se dévoile face à une égalité ; aussi fut-elle immédiatement dessoudée de ce qu’abstraitement tout homme en vaut un autre. Mais la concrétisation de cette égalité/inégalité est l’argent.

Si l’argent est la mesure remarquable de l’inégalité ; il est aussi le potentiel si visible de l’égalité…

Autrement d’une manière générale ; tout ce qui fonde une domination, moyens de production, moyens de communications, moyen d’échange, l’argent, fonde aussi la mesure susceptible d’être rapatriée... Là où elle se doit ; en chacun. La monnaie peut devenir cela même ; son opposé. De même que le Grand Profit sût installer tous les canaux, moyens de diffusion, de son idéal propre, ces mêmes canaux sont capables de porter tout autre sorte d’idéaux ; et ouvrent grand l’histoire en tant qu’historicité à la mesure de chacun ; puisque chacun est le point d’aboutissement de ces flux, et enfin chacun la source, même infime, de ces devenirs potentiels.

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DEBORD Guy Ernest

25 Mars 2009, 22:23pm

Publié par zward

Il n'est pas possible de comprendre Debord si l'on ne saisit pas ce qui est en jeu ; à savoir, l'expression.

L'esprit en l'homme est ce qu'il le pousse à définir, en général, et traduit la réalité en systèmes de signes ; de sorte que ces signes puissent être retravaillés, transmis, et portent ainsi à l'organisation de l'action et du vécu.

 L'esprit c'est ce qui se dit, globalement, entre les êtres humains ; il est plus ou moins assujetti, parce qu'il lui faut se centraliser ici et là, de sorte qu'il sache en conscience « ce qu'il dit » ; quelques-uns ou beaucoup sont affectés à cette auto surveillance, qui est telle ; régulatrice, mais aussi répressive. Qui est donc aussi explicitation de soi comme esprit ; il entend "ce qu'il dit" de lui-même, du monde, des hommes, des réalités, du temps, etc. Il faut bien que quelques-uns en fassent leur travail. Y appliquent leur attention. Et cela doit suivre des règles précises.

Mais de simple transmission entre les hommes (à des fins organisationnelles souvent utiles mais limitées, parfois délirantes), il devient tout à coup pour lui-même et en soi ; il se pense comme ayant à se développer ; de fait selon sa propre fin. Le vrai pour le vrai. Et c'est cette notion-là que nous retenons ; nous en définissons l'humanisme qui fonde droit, culture, statuts, personnalité psychologique.  Ceci, cet engouement pour l'esprit vrai, en soi et indépendant, Debord nous dit que l'on nous en prive.

Selon l'humanisme l'esprit devait se partager entre tous, en égalité ; et chacun en jouir, ou le faire fructifier (ce qui revient au même, et cette double idée nous ne la comprenons même plus, mais elle hante nos consciences à leur racine même; nous n'en désirons plus que la jouissance laquelle décline en pseudo-jouissances).
L'esprit devrait constituer l'essence même du démocratisme. Rappelons que l'Etat est à cette fin ; que l'esprit soit. Entre tous. Mais bien que hégélien, cet esprit se réfugie par là dans son abstraction ; ou plus exactement ; Hegel ne pouvait pas imaginer une suite à la réalisation abstraite de l'Esprit dans l'histoire ; réalisation telle qu'elle fût poursuivie si précisément depuis 2 siècles. Hegel pense la prédominance absolue du savoir ; ce qui s'est effectivement réalisé. Le savoir étant le discours en tant qu'il développe tout son potentiel ; mais ne prévoit pas que, hors du discours, il existe un sujet, qui pense et active ce discours ; lequel sujet dispose d'une survie bien plus imposante que le discours lui-même (limité à son moment historique); et que essentiellement et de plus, le sujet est dans-le-monde.

De même que Hegel n'imagine pas les sciences et les technologies dans leur déploiement, il n'imagine pas cette concentration psychologique et sociologique du moi comme régulation du monde humain ; bien qu'il ait, Hegel, exposé entièrement l'idée d'un monde dit humain, enfin humain (après toutes les vicissitudes de l'histoire).
Or Debord non plus ; il ne comprend pas que l'hyper développement du monde humain, manifeste, expose, déploie, exprime toute la densité comme la quantité du monde humain en tant qu'il est devenu un monde de mois psychologiques, de personnalités (qui se doivent d'être assurés de leur droit intrinsèque et inaliénable ; ce dont nous sommes encore loin du compte).

Par contre Debord est absolument dans le vrai quant à l'ordonnancement des flux. Des productions industrielles ont capté les densités et les quantités dans la représentation humaine de l'humain ; ont détourné l'énergie et l'effort humain en pures pertes diverses et fantaisistes.

En cela la société du spectacle n'est pas le conglomérat mass médiatique, mais l'ensemble de la production en tant qu'elle disperse l'énergie humaine et dilapide l'esprit ; ensemble qui ne fonde rien selon le savoir, le partage ou le discours, rien dans la transmission elle-même mais est utilisée dans une représentation irréelle de tout ce qui est, cad de tout ce qui importe, et que cette production égare, est déjà perdue ; ayant quitté le sol réel.
Qui n'est donc plus ni historique (puisqu'elle fait croire ou croit être ce qui seulement "est", là, inerte, sans autre justification, incapable de se justifier), qui a donc également perdu non seulement ses finalités (temporelles et historiques), mais ne sait plus même les exprimer ; et ce faisant, tous ont perdu la faculté en soi d'expression. L'esprit n'existe plus ; il est devenu un monde littéralement, d'objets-là, et un monde produit, mais produit sans réflexion aucune, bien qu'il repose en sa base sur ce même esprit, oublié.
Ce qui est l'analyse la plus claire, impérieuse et définitive qui puisse s'exprimer à tel moment de l'histoire. Et qui donc, réintroduit l'historicité en réinterprétant Marx dans et selon le logos hégélien (lequel est la vérité absolue de son moment et donc du nôtre, encore).



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La plus petite part du monde

7 Mars 2009, 18:04pm

Publié par zward

La si petite, ridiculement instable plateforme qui assoit notre personnalité, se montre partout et en tout. Une fadasserie portée à un tel degré de jambes de bois institutionnalisées, de toutes les manières possibles, ne parviennent pas à rassurer ce qui, dés le début de son vécu, est martyrisé et livré au rien, aux pressions absurdes, aux dérégulations mentales, aux injonctions délirantes sous boisseau collectif d’hypnose individuelle. Dont la vérité est bien réelle mais enfouie.

Comme il n’est aucune régularité dans le monde des personnes, il y règne de ce fait une concurrence débilitante et sans raison, puisque chacun est censé être à soi-même sa propre raison (ce en quoi tous sont cartésiens, bien malgré eux, parce que c'est un poids); caricature entre les chacuns de la reconnaissance hégélienne, par laquelle chacun reconnaitrait l'un, l'autre dans son unité (de personne respectée et respectable en tant que telle, mais à qui l’on n’a rien a dire, parce que l’on n’est rien soi-même et n’ayant aucun accès réel à l’universel ; Hegel supposait en effet très justement que cet individualisme serait culturellement actif ; or rien n’est plus faux ;  nous baignons dans une passivité déraisonnable) et par laquelle reconnaissance les individualités seraient les acteurs de leur monde, mais coordonnés. Cad ensembles en un consensus, effectivement créateur et, si concurrent, sans que cette rivalité soit supérieure à l’entente quant aux finalités humaines. Or notre monde humain est et n’existe que de nier toute finalité humainement reconnue ; sous prétexte que chacun ayant son vécu à soi, (ceci est la finalité ultime, parait-il), il n’a de retour que de ce vécu (tout dévoré des marketings divers en fait) à se soucier.Or le retour ne revient pas ... ça ne revient jamais ; ça tombe dans le donné. A moins de posséder suffisamment de son "pas moi du tout", de son néant intègre, auquel on dépasse par tous les bouts. 

Cette restriction fondamentale, qui fonde notre personnalité même, celle qui s'absente de toute autre finalité, n’installe que le début d’un monde ; et demeure dans l’incapacité de poursuivre l’activité humaine au-delà de ce cercle restreint et fragile du vécu soit disant le plus immédiat parce que le plus vrai ; inversion des valeurs. Comme d’immédiateté il n’en existe pas, pour une liberté, cet immédiat est évidemment dès l’abord empli des objets et des signes, produits bien vite industriellement ; ce qui marque la clarté totale de Debord. Comme c’est vide, la personnalité, peu ou pas structurée, encore moins travaillée, et quasiment jamais cultivée, ou d’une culture d’emprunt et de répétitions, dépourvue de tout approfondissement, sans devenir interne, abandonnée aux chatoiements vains et incomplets - comme c’est vide, donc ainsi il est indubitable que la production absurde envahit l’absence.

De là les envies révolutionnaires ou nietzschéennes, ou les zingueries psychologiques, quotidiennes ou exceptionnelles (après tout on a créé la psy, les multitudes de psy, pour notre siècle… et les bienheureux américains ont inventé les sectes purulentes), ou les obsessions et les martelages du corps, ou les milles conditionnements par sa propre cervelle mass médiatique ; comme si ça pouvait se remodeler l’âme tout ça …

Et encore moins lui substituer. Mais "quoi" lui substituer ?

Autre chose que l'âme. Oh c'est bein autre chose, cela, un autre jeu, pas aisé, caché, du dedans que l'on sait depuis toujours, sans rien en connaitre.


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