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instants philosophie

Sartre

24 Novembre 2007, 22:25pm

Publié par zward

Replacer Sartre dans l'histoire générale .

En gros, la philo mène l'idéal d'un savoir un et total ; de Platon à Hegel ; Hegel achève cet idéal.

Le savoir idéal a tout compris de lui-même ; il a exprimé tout ce qu'il peut contenir comme pensée à propos d'un monde et de l'être humain en ce monde.

Mais tout cela est resté dans la généralité, ce qui n'est pas rien, ce qui est même essentiel. Dans la généralité, cad dans l’universel, et qui exprime tout ce que l'on peut penser.

 

Reste que sur le sable aborde l'individualité au sortir de cet océan ; de Nietzsche à Sartre en passant par Husserl ou Heidegger, etc  (ou par Stirner, Kierkegaard, etc)

Le sujet sort tout nu de l'océan de savoir (de soi de la pensée, sort tout nu  de Hegel, qui a tout exprimé). Il s’inquiète de son être dans le monde, qui n’est plus l’objet d’un Savoir absolu, mais de tas de savoirs spécifiques (à leur objet propre, l’ordre ou le désordre social pour la sociologie, etc).

Ni le monde, ni l’individualité ne semble avoir été pensés ; la philo créait de l’universalité absolue ; l’auto développement de la pensée par elle-même jusqu’à plus soif … et inventoriait tout ce qui peut être pensé à propos d’un monde en général, d’un être humain générique, d’un Etat possible, d’une science globale en soi.

Ad ; l’individualité réelle, le monde tellement divers et multiple, la démocratie effectivement vécue et organisée, les sciences toutes dispersées, cela vient en plus, en plus de Hegel, en plus de l’achèvement de la philosophie. Et n’est pas encore l’objet d’un savoir philosophique.

Aussi on a du inventer des disciplines spécifiques ; psychanalyse ou psychologies, sociologies et linguistique, mais aussi on a inventé la vie démocratique( y compris sa culture, du rock à la SF , du cinéma à la télé), les sciences et tous leurs objets réels ; tout cela n’existait pas tel quel auparavant.

C’est littéralement en ce monde ouvert (indéfini et non plus serti par la pensée absolue qui le prenait comme un tout vague et uniquement notionnel, de concept pur) c’est en ce monde ouvert que vient se penser  l'individualité sartrienne ; cad qui n'est que cette liberté pure et simple (dans un monde indéfini) ; qui ne peut plus se référer à un savoir qui le fasse avancer , et pour cause ; le savoir est achevé, et l’individualité est déjà citoyenne d’un Etat qui lui garantit un statut reconnu (de tous, de chacun et de l’Etat lui-même) ainsi que d’une identité culturelle (esthétique, littéraire, relationnelle, personnaliste et psychologique comme on le voit dans le développement de toutes les sciences humaines depuis).

Comme il est tout-vide, il sait bien aussi que ce vide est une semi illusion ; cad qu’il est parcouru de déterminismes et qu’il serait pire que tout que l’on se croit déjà libre. En fait le libre est le moyen, et pas une fin ; (avant qu’il y ait un Etat et un statut de chacun, le libre était une finalité, un but, mais nous sommes nous, déjà, dans ce statut, acquis, et que le libre en nous doit se donner ses propres finalités  … ce que dit explicitement Sartre. Mais avant de se donner ses propres fins, il lui faut , au libre, se comprendre dans son processus ou procédé , tel qu’il est vécu , et tel qu’il ne le fut jamais (puisque l’on s’occupât de l’homme générique , libre pour et par et vers un savoir , et non pas du libre tout court ; le libre en philo, hormis Sartre , est toujours déjà évacué … j’exagère… parce que Descartes est en plein dedans, ce vertige du libre pur … ça n’est pas un hasard …).

Ainsi Sartre est le premier à poser crûment l’analyse de ce qui pensable quant au sujet laissé-là sur le sable devant un monde (indéfini et ouvert), vide et secoué de déterminismes divers.

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