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instants philosophie

Politique du sujet, monde du moi

11 Septembre 2009, 23:28pm

Publié par zward

Il est donc un moi psychologique.

Mais Hegel théorise l’Etat, et prolonge l’universalité (du concept) partout ; il en demeure néanmoins dans l’abstraction. De même notre droit, constitutionnel ou civil, bien que calfeutré dans tous les sens à cette fin, la laisse pourtant abstraite et qui ne parvient pas à statuer sur l’être du vrai citoyen, de la réelle individualité, de l’effectivement vivant relationnel ; il n’est pas de pensée rationnelle de l’entredeux ; entre l’abstraction de l’Etat et la réalité vivante du moi vécu.

La difficulté vient de ce que si l’on pense le statut, c’est spontanément selon l’universalité ; or la réalité est particulière ; entreprendre des médiations à l’intérieur de l’universel Etat est une très sensible difficulté. C’est pourtant ce que les démocraties sociales sont contraintes d’enchevêtrer sans parvenir à l’inscrire effectivement dans leur constitutionnalité même. N’est constitutionnel que le plus abstrait, et ce qui, bien que vrai et réel, ne suffit pas à installer toute l’individualité dans son ampleur. Le siècle entier fût en majeure partie les tentatives pour orchestrer, ordonner, organiser (puisque c’est d’un organisme dont il est question, vivant) le vécu humain, ou plus exactement la personnalisation dans cette humanisation gigantesque du monde. Droits et devoirs, mais aussi possibilités et conditions des sujets réels.

Or comme tous ces acquis ne sont pas gravés dans le marbre constitutionnel, sinon comme bricolages, colmatages, ils peuvent être remis en question … La préservation du statut individuel (au fondement des libertés mais aussi des possibilités organisationnelles du monde humain, ne peut pas s’effectuer sans progressisme ; sans basculer dans l’ordonnance même des statuts. Libertés autant qu’organisationnel parce que comment assurer une mise en forme complexe sans augmenter la disponibilité de chaque individualité ?

Ce qui se produisit, qui permît la concentration dans et sur l’individualité, le mass médiatique, fut également la perversion de l’image de soi ; au lieu d’être pensée, elle fut continuellement recomposée jusqu’au délire ; un afflux imaginaire qui retraite la totalité du monde humain constamment sans que celui-ci parvienne à une conscience de soi adéquate.

Comme nous sommes dans un monde humain réflexif ; cad fondé par ex sur l’Etat (qui confère à chacun un statut global de soi qui est entièrement médiatisé, qui ne parvient à sa réalité que si il se sait ; universellement, on ne peut pas assumer sa liberté sans se savoir libre et donc relier universellement aux autres), alors le devenir de chacun est activé par la compréhension de soi (et des autres et des circuits et des pouvoirs et des équilibres de pouvoirs, etc ; cad par une pensée de ce qui est tel que cela est humainement), par une compréhension et non par une imagination débridée, qui s’enfonce dans la fantasme, le fantôme de réalité.

Il est bien certain que l’élaboration humaine sait qu’elle ne peut plus se passer de l’élaboration personnalisante ; mais celle-ci ne peut pas se continuer sans se constituer sans un consensus compréhensif, intellectuel, intellectif ; elle ne saisira jamais sa réelle position imaginairement, ni encore moins « spontanément ». De fait c’est uniquement dans ces deux registres que l’on se réfère dès que l’on entend se définir ; selon une affectivité ou selon un idéal de soi. Ce qui n’a rien à voir du tout avec la structure, la forme universelle de sujet qui dépasse de loin toute individualité psychologique ou sociologique. Le psychologique, l’affectif ou l’imaginaire sont pour l’instant ce qui remplit le statut abstrait du citoyen sujet. Qui demande beaucoup plus et autrement que ce capharnaüm déversé.

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