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instants philosophie

litterature

Lovecraft

10 Août 2007, 20:46pm

Publié par zward

Lovecraft est un écrivain, mais aussi un personnage, en soi,

(Voir le très émouvant /éprouvant documentaire/bio sur sa vie, quasi lamentable et profondément angoissée ; Le cas Phillips Howard Lovecraft)

En revers de cette vie recluse, perturbée, une suractivité et une curiosité très, très moderne ; de Freud à Einstein ... et donc ça n'est plus du fantastique tel qu'au 19 ème, plus du fantastique surnaturel, du tout. Ça se coltine donc au plus difficile qui soit : un matérialisme surnaturel.

 

 La finalité est de cerner, d’encercler le monde humain.

 Mais ce qui nous menace est au-delà de toute humanité ; cad ne peut pas être compris, décrit, expliquer, et toutes les finalités connues sont rompues (y compris les finalités des interprétations connues et tellement spiritualistes qui sont détournées, toutes).

Nous sommes lentement lâchés dans l'espace et le temps et les races effarantes, lâchés par tout le monde répertorié et validé en d’autres espaces et d’autres temporalités. Et les entités très incompréhensibles qui règnent sur ces autres dimensions internes, externes, découplées, et parfois en quelques lieux marqués, empoisonnés, (dont la filiation est toujours significative), des lieux intriqués en notre petit, étriqué, minuscule monde clos.

Bref nous ne sommes pas au monde réel, qui se découvre avec horreur foncièrement inhumain, impitoyable, et divinement impitoyable. Sauf que le divin n'a plus du tout le même goût que celui imaginé par nous …

Et c'est volontairement qu'il pose l'inhumanité de ces (ignobles) divinités ... et la supériorité de ces races inimaginables…

D’où son ambition existentielle et plus : beaucoup plus.

"Plus" parce que ça pose et atteint la limite des limites

(Du savoir, de l'humain, de l'imagination et quelque part de l'écriture ... évidemment c’est de la poésie … donc ça n’aboutit pas à un savoir, mais à une intuition phénoménale, énorme).

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artaud, la surface blême

29 Octobre 2006, 22:57pm

Publié par zward

Il s’agit donc de retrouver le corps.

Or c’est bien celui-là que notre monde désigne par tous ces signes : des vêtements et des modes , des visages et des histoires incarnées en des visages, des accessoires, des gadgets technologiques , des manipulations génétiques possibles diverses, mais aussi ces cadavres, tous ces cadavres. Et évidemment l’immense sexualisation de ces corps, à profusion : le désir ayant à croître et à se multiplier. Tous les désirs, tous légitimes, puisque la subjectivisation (« je suis ma seule loi ») lancée n’a pas de fin (sauf sa dépression : ça peut s’effondrer, la subjectivisation)

 

 

Et bien ça n’est pas de ce corps-là dont Artaud nous cause.

Mais de l’autre.

Celui d’une autre surface.

Pas plus le corps naturel que le corps englouti de désirs variés.

Le corps comme surface rencontrant la Grande Surface.

 

 

Au travers de son corps torturé (au propre comme au figuré), souffrant, si peu libre, il faut croire qu’il a découvert un interstice…

Surface crevassée du visage.

 

 

Faut-il comprendre qu’Artaud est l’homme réel du 20éme siècle ?

Celui de la négativité absolue de la conscience de soi ? (hegel)

 

Quoi ça ?!!?

 

Quelle négativité ????

 

Le positif pur.

Et son pendant : la cruauté réelle.

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artaud, l'autre esprit, l'autre corps

29 Octobre 2006, 02:02am

Publié par zward

Alors …Artaud ?

De quoi était-il question ?

Du sommet glacial et brûlant de l’écriture.

Où l’on voir enfin que l’écrit débouche sur le réel.

Qu’il existe un objet bien réel et non pas une théorie, une idée, une abstraction, une créature de langage, un artefact qui serait un « moi », un « sujet » : le moi, le vrai, le réel, n’est pas construit. Pas abstrait.

C’est ce sur quoi ça casse, ça brise : ça ne parvient pas à le dire. Ça ne rentre pas dans le langage. Tandis que le moi, la personnalité, l’identité, les rôles, les relations sont tous réductibles au langage.

Alors l’écriture est étrange plus que jamais.

Le corps ne rentre pas. Il est sur l’autre surface.

 

 

 

 

Si l’on ne sait pas la surface du corps, on ne comprend rien à rien.

Pas seulement que l’on ne comprenne pas Artaud : on ne comprend rien à rien, du tout.

 

 

Mais il ne faut pas croire que le corps soit sans pensée.

Ajoutons : sans réflexion.

Parce que par « pensée », (ce qui ne signifie rien, tout le monde pense) il faut comprendre réflexion : ce qui est déjà plus compliqué : on réfléchit Quoi vers Où ?

 

 

Si le corps est en avant, il est en avant de toute parole, de toute pensée, de tout passé aussi bien : bye-bye la psy.

C’est autre chose. Pas un truc calculable, pas une expression, cachée ou ouverte.

Non ça ne parle pas. C’est le côté non parlable et qui jamais ne s’adressera (à quiconque).

 

 

Ne pas saisir le corps comme surface intègre clôt toute extase sensuelle, existentielle, surhumaine (nietzschéenne), poétique, et enfin métaphysique (au sens ontologique du sujet).

 

 

Et l’on est alors sans défense envers les religions, théories, politiques idéologiques, et on ne comprend rien à l’humanisme, à l’art, aux signes comme déplacements multiples.

 

 

La vérité qui descend dans un corps décuple le corps.

Mais alors en ce sens-là , le corps est l’esprit vivant, l’esprit bougeant, l’esprit libre : l’in-identifiable.

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philip k dick

1 Août 2006, 21:21pm

Publié par zward

On rencontre des êtres incompréhensibles .
Puisqu'aussi bien leur comportement et leur psychologie sont uniquement prédateurs .
Ici ces êtres vivent la dépendance affective , mais la torde et l'inverse : elle se transforme en volonté -désir manipulateur absolument effarant .

Il faut vivre cette sorte de kalédickoscope pour comprendre comme Ph K Dick est infiniment prés de la réalité mentale... Comprenons que les réalités s'infléchissent : elles restent objectivement telles qu'elles sont , et affectées des qualités habituelles , mais leur sens s'imprime autrement dans la cervelle (et bien sûr Dick modifie , lui , l'apparence même des objets , qui deviennent « choses innommables » ) .
Dans le vie , cela n'atteint apparemment pas la vision (la perception ) , mais le retentissement de la vision en vous . De sorte que ce qui est criblé de faits locaux incompréhensibles , c'est le sens que vous donnez à la vie , au vécu . Cela contamine . Puisque l'on peut difficilement toucher au sens du vécu , sans casser l'entièreté de la personne. Le sens , en nous , est l'orientation unifiante globale , et pouvant s'incarner en première ligne , en particularités , en objets , en signes . Le moi manifeste ce Sens global , mais pas tout à fait ; il l'a intégré . Il fait corps.
Au contact , empathiquement , d'une vision unifiée mais destructrice , le monde comporte alors une part fantasmagorique : lunaire . Proche de l'hallucination , mais comme on est supposé néanmoins sains d'esprit , ça ne se traduit pas une transformation physique des objets , mais par leur dé-sens , leur perte de sens .
Or bien que ce soit significativement que ce dé-sens s'impose , c'est émotionnellement que cela affecte le corps . Ainsi la traduction est pleine et entière : cad physiquement réelle .

De cela on peut ajouter : la dépendance affective n'est pas acceptée du tout par quelques personnes , mais au lieu d'éprouver des difficultés internes , cette haine est basculée vers l'autre .
Vous voilà plongé immergé dans un monde haineux et haïssable ; cathédrale engloutie .


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"je suis vivant et vous êtes morts" PH K DIck

9 Juin 2006, 19:08pm

Publié par zward

( "je suis vivant et vous êtes morts" PH. K. DIck qui nous méne par le bout du nez dans l'étrangeté des labyrinthes )

on cherche donc le sujet .
On le déniche dans le moi , comme recroquevillé , mais en même temps volatile : suspendu , il ne tient pas tout seul , il parcourt le moi ; en fait il est le moi , mais décentré par rapport à lui-même .

La difficulté de saisir un mouvement ; mais qu'il soit mouvement ne l'empéche pas d'exister , d'être une réalité : redevable comme tel .
Il s'agit par ailleurs de relier , de lier à nouveau , l'individualité à elle-même : à force d'être sous les feux de la rampe , le moi se dépiaute , s'étiole , bouffé de partout , absorbé par tout ce qui est sensé l'énivrer , à l'acide . On lui distille , on lui instille . Ca pousse au crime : à force d'être explosé , il cartonne . A force de ne recevoir que des convictions quant à son essence si , tellement évidente ... il n'y retrouve plus ses petits . Il veut suprimer la source de ces angoisses , des soit-disants désirs , des images emplisseuses , on le transvase comme un marsouin , d'un bocal à l'autre : c'est un poisson rouge . Une mémoire de six secondes . Qui peut-il encore être ?
La valeur devrait se déduire de son être . Il lui faut inscrire son indépendance : retrouver ses billes.

La difficulté à saisir l'individualité ouvre bien entendu les portes à toutes espéces de récupérations, d'absorptions , de para définition , une para-philosophie ... une psychologie .... c'est dire !
Or à mon sens , d'avoir monter en épingle le sujet , sous le masque des discours philosophiques , c'est cela qui a forcé l'humanisation à devenir : alors qu'elle y répugnait ... que les institutions y répugnaient ... religions, royautés , féodalités , communautarismes , Etats , les cultures toutes flasques , les pseudo-cultures médiatiques , les lobbies et les puissances d'asservissement du vécu : tout est livré à la répétition .
Et les discours libérateurs ; descartes par ex : peuvent tout à fait servir à la soumission : mal vulgarisés , détournés "culturellement " (en toute probité et intelligence la plus part du temps ) : si aucune interrogation ne vient les relever , ça s'effondre sur la tête du sujet . L'histoire philosophique est une nécessité .

Pour cette raison il est essentiel de viser là où ça bouge encore ... là où c'est pas mort ...

Alors il faut bien partir en tous sens : ça fait shaker .
Distinguer le moi , le sujet , la personne et la personnalisation , son humanisation , la subjectivisation , le vécu et l'articulation d'une objectivité supréme : au moins ça fait mélange .
Ceci dit ça ne parle pas beaucoup de l'humain : parce que dans l'humain , on n'y est pas .

(Bien sur , on est d'abord humanisé , avant tout : la description de l'individualité suppose l'humanisation , mais l'humanisation sans l'introduction des mois, ça peut tout aussi bien être une théocratie ... On est d'abord humanisé , ça signifie que ce qui se dit de l'individualité , c'est compte tenu de ce que celle-ci sût intégrer l'humanité de son temps : un sujet , ça ne tient pas tout seul .)

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