Lovecraft
Lovecraft est un écrivain, mais aussi un personnage, en soi,
(Voir le très émouvant /éprouvant documentaire/bio sur sa vie, quasi lamentable et profondément angoissée ; Le cas Phillips Howard Lovecraft)
En revers de cette vie recluse, perturbée, une suractivité et une curiosité très, très moderne ; de Freud à Einstein ... et donc ça n'est plus du fantastique tel qu'au 19 ème, plus du fantastique surnaturel, du tout. Ça se coltine donc au plus difficile qui soit : un matérialisme surnaturel.
La finalité est de cerner, d’encercler le monde humain.
Mais ce qui nous menace est au-delà de toute humanité ; cad ne peut pas être compris, décrit, expliquer, et toutes les finalités connues sont rompues (y compris les finalités des interprétations connues et tellement spiritualistes qui sont détournées, toutes).
Nous sommes lentement lâchés dans l'espace et le temps et les races effarantes, lâchés par tout le monde répertorié et validé en d’autres espaces et d’autres temporalités. Et les entités très incompréhensibles qui règnent sur ces autres dimensions internes, externes, découplées, et parfois en quelques lieux marqués, empoisonnés, (dont la filiation est toujours significative), des lieux intriqués en notre petit, étriqué, minuscule monde clos.
Bref nous ne sommes pas au monde réel, qui se découvre avec horreur foncièrement inhumain, impitoyable, et divinement impitoyable. Sauf que le divin n'a plus du tout le même goût que celui imaginé par nous …
Et c'est volontairement qu'il pose l'inhumanité de ces (ignobles) divinités ... et la supériorité de ces races inimaginables…
D’où son ambition existentielle et plus : beaucoup plus.
"Plus" parce que ça pose et atteint la limite des limites
(Du savoir, de l'humain, de l'imagination et quelque part de l'écriture ... évidemment c’est de la poésie … donc ça n’aboutit pas à un savoir, mais à une intuition phénoménale, énorme).