invivable
La nature du moi , le résultat de la personnalisation , ne se vit pas comme une personnalisation, un processus , mais comme un état naturel , donné , une évidence , une constitution a-temporelle , a-historique , et même a-sociale : une royauté ontologique , qui a nécessairement besoin de se poser cette unité , idéalisée , ou projetée comme Image ou Idée de soi , pas même idéalisée : de se sentir soi comme une spontanée vérité.
Le moi est quand même une unité trés particuliére ... aucune position ne se situe aussi prés de la caractéristique fondamentale de l'être humain : le paramétre de vérité. A s'interroger sur le statut du "moi" , de Montaigne , Pascal , Descartes , Rousseau , Rimbaud , Freud , Sartre , Lacan .. on se prend au piége ... A le noyer dans le Concept Hégelien , le transcendantalisme , desquels il surnage ... jusqu'à creuser davantage encore le concept ... ce qui commence de renverser la position classique du vrai , du discours en tant que discourant en vérité la réalité : où en somme , kant hegel , on s'aperçoit que le concept n'a de vérité que via le sujet , vers le réel , le réel pourtant sans discours ...
Ceci pour marquer comme le moi , d'acceptation psychologiste , égotiste moderne , le moi des sociétés nouvelles , des sociétés du 20° siécle , ne dit rien de son passé ontologique ... il s'inquiéte de son identité , de son identité à peine ose-t-on la décrire comme "identité de la personne" , tellement cela ne s'exprime que par "je suis moi" ... tout en projection de soi , qui absorbe tout , il ne remonte pas vers son origine , son originel : d'où l'inquiétude qui saisit la philosophie , "existentielle" , qui refléte exactement le détour nécessaire : d'être seulement un moi , c'est invivable ...
il est encore préférable de le démolir par éclatement d'en-dessous , mais recréer : en et par cet universel incertain , qui exprime la faculté écrasante : le sujet est articulé à la réalité par-dessus ou dessous son humanisation et sa personnalisation .... il est proche de la sauvagerie brute .
Le moi laissé à son vécu , et bien il l'embellit , il l'enjolive , il s'y littéraire sur le vif : monté en épingle , raconté dans tous les sens , il n'existe que d'occuper tous les champs possibles de papotage, d'image , de rythmes : ce faisant il passe en-deça de l'hyper-organisation , de la socialisation à outrance , celle qui transforme tout en signes , qui signifient des pouvoirs étendus , en signes cad en hiérarchies.
Dans son infra-monde , le moi , ignorant le supra , préoccupé de son vécu , abandonne toute universalité : de cela il se méne lui-même par la main ,et tout naturellement, dans la subjectivisation.
L'invivable subjectivisation absolument nécessaire et fondamentalement pertinente , mais invivable nénanmoins.